150 traductions de comptines et chansons du milieu du xxème Siècle Table des matières



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Refrain

* * *



Ainsi font, font, font, les petites marionnettes
Texte original :
Ainsi font, font, font, les petites marionnettes, ainsi font, font, font, trois petits tours et puis s’en vont !

Les poings au côté, marionettes, marionnettes, les mains aux côtés, marionnettes, sautez, sautez !

Ainsi font, font, font, les petites marionnettes, ainsi font, font, font, trois petits tours et puis s’en vont !

Les poings au côté, marionettes, marionnettes, et elles danseront, quand les enfants dormiront.

Ainsi font, font, font, les petites marionnettes, ainsi font, font, font, trois petits tours et puis s’en vont !

Traduction et correspondance en picard

Lé-ssi font, font, font, Ainsi font, font, font,

Lès m’p’ti-tès ma-ri-o-nè-tës, Les petites marionnettes,

Lé-ssi font, font, font, Ainsi font, font, font,

Trwas m’p’tits toûrs èt pwîs s’ é vont ! Trois petits tours et puis s’en vont !
Poings à lès co-teus, Poings aux côtéx,

Ma-ri-o-nè-tës, Ma-ri-o-nè-tës, Marionnettes, marionnettes,

Poings à lès co-teus, Poings aux côtéx,

Ma-ri-o-nèt-tës, sô-teuz, sô-teuz ! Marionnettes, sautez, sautez !
Lé-ssi font, font, font, Ainsi font, font, font,

Lès m’p’ti-tès ma-ri-o-nè-tës, Les petites marionnettes,

Lé-ssi font, font, font, Ainsi font, font, font,

Trwas m’p’tits toûrs èt pwîs s’ é vont ! Trois petits tours et puis s’en vont !
Poings à lès co-teus, Poings aux côtéx,

Ma-ri-o-nè-tës, Ma-ri-o-nè-tës, Marionnettes, marionnettes,

Èt èles vont dan-seu, Et elles vont danser,

Quand lès é-fants s’ é-drons’-ront ! Quand les enfants s’endormiront !
Lès m’p’ti-tès ma-ri-o-nè-tës, Les petites marionnettes,

Lé-ssi font, font, font, Ainsi font, font, font,

Lé-ssi font, font, font, Ainsi font, font, font,

Trwas m’p’tits toûrs èt pwîs s’ é vont ! Trois petits tours et puis s’en vont !
* * *


Au clair de la lune, mon ami Pierrot, …

Texte original

« Au clair de la lune, Mon ami Pierrot, Prête moi ta plume Pour écrire un mot. Ma chandelle est morte ; Je n'ai plus de feu. Ouvre-moi ta porte, Pour l'amour de Dieu ! » Au clair de la lune, Pierrot répondit, : « Je n'ai pas de plume, Je suis dans mon lit. Va chez la voisine ; Je crois qu'elle y est. Car dans la cuisine On bat le briquet. » Au clair de la lune, L'aimable Lubin, Frappe chez la brune. Elle répond soudain : « Qui frappe de la sorte ? » Il dit à son tour : « Ouvrez votre porte, Pour le Dieu d'amour. Au clair de la lune, On n'y voit qu'un peu » On chercha la plume. On chercha du feu. En cherchant de la sorte, Je ne sais ce qu'on trouva. Mais je sais que la porte Sur eux se ferma !



Traduction en picard et correspondance en français

« Ô biô clér dë l’ leù-në, « Au beau clair de la lune,
Cou-ma-râde Piè-rót, Ami Pierrot,
Prè-tèz’m’ më vo pleù-më Prête moi ta plume
Pou è-crîre in mót. Pour écrire un mot.
Eùm’ can-dèye ’t’ à l’ u-chë ; Ma chandelle est fichue ;
J’ n’ é pus n’ pète dë feû. Je n'ai plus une étincelle de feu.
Ou-vrèz’m’ më vo’ n’ u-che, Ouvre-moi ta porte,
Pou l’ a-moûr dë Djeu ! » Pour l'amour de Dieu ! »



Ô biô clér dë l’ leù-në, Au beau clair de la lune, Piè-rót li a dit : Pierrot lui a dit : « J’ n’ é gneu ène seûle pleù-më, « Je n'ai pas une seule plume,
Èt j’ sû co dés m’ lit’ ; Et je suis encore dans mon lit ;
Al’-zéz à l’ vi-sè-në ; Va chez la voisine ;
Ëj’ pésse qu’ èle i eùt. Je crois qu'elle y est.
Dô-là, sans a-tè-në, Là, sans attendre,
On ba-tra l’ bri-queut. » On battra le briquet. »

Ô biô clér dë l’ leù-në, Au beau clair de la lune,
No jan-ti cóló Notre gentil bonhomme
Va to-queu chë l’ breù-në. Va frapper chez la brune.
Èle rè-pont d’ in cóp : Elle répond soudain :
 « Qui ç’ qui toque lé-ssi, dë ? » « Qui est-ce qui frappe ainsi, donc ? »
I li dit à s’ toûr : Il lui dit à son tour :
 « Ou-vrèz’m’ më vo’n’ u-chë « Ouvre-moi ta porte
Pou no Djeu d’ a- moûr. Pour le Dieu d'amour.

Ô biô clér dë l’ leù-në, Au beau clair de la lune,
On n’ vwat qua-si gneu ! » On ne voit quasi rien ! »
On a ca-cheu l’ pleù-më. On chercha la plume.
On a ca-cheu l’ feû. On chercha le feu.
É fè-sant ç’ qu’ on sun-chë, En faisant ce qu’on puisse,
On a p’tète trou-veu ; On a peut-être trouvé ;
Mès ç’ quë j’ sé, c’eùt qu’ l’ u-chë Mais ce que je sais, c’est que la porte
Su eùs’ s’ a sè-reu. Sur eux se ferma.

* * *



Au feu les pompiers, …

Traduction en picard et correspondance en français



Ô feû, lès pom-pieus, Au feu, les pompiers,
V’là l’ mé-son qu’ èle brû-lë ! Voilà la maison qui brûle !
Ô feû, lès pom-pieus, Au feu, les pompiers,
Èt v’là l’ mé-son brû-lée ! Et voilà la maison brûlée !

C’eùt gneu mi qui l’ a brû-leu, C'est pas moi, qui l'ai brûlée,
Mès c’eùt l’ can-ti-gnê-rë, Mais c'est la cantinière,
C’eùt gneu mi qui l’ a brû-leu, C'est pas moi, qui l'ai brûlée,
Mès c’eùt l’ can-ti-gneu ! Mais c'est le cantinier !

* * *



Au lycée Papillon

Texte original

Élève Labélure ? ... Présent ! Vous êtes premier en histoire de France ? Eh bien, parlez-moi d’ Vercingétorix. Quelle fut sa vie ? sa mort ? sa naissance? Répondez-moi bien ... et vous aurez dix. Monsieur l'Inspecteur, Je sais tout ça par cœur. Vercingétorix né sous Louis-Philippe, Battit les Chinois un soir à Roncevaux. C'est lui qui lança la mode des slips Et mourut pour ça sur un échafaud. Le sujet est neuf, Bravo, vous aurez neuf. Refrain : On n'est pas des imbéciles, On a mêm' de l'instruction, Au lycée Pa-pa... Au lycée Pa-pil... Au lycée Papillon. Élève Peaudarent ?... Présent ! Vous connaissez l'histoire naturelle ? Eh bien, dites-moi ce qu'est un ruminant. Et puis citez-m'en... et je vous rappelle Que je donne dix quand je suis content. Monsieur l'Inspecteur, Je sais tout ça par cœur. Les ruminants sont des coléoptères Tels que la langouste ou le rat d'égout, Le cheval de bois, le pou, la belle-mère. Qui bave sur sa proie et pis qu'avale tout. Très bien répondu, Je vous donne huit... pas plus ... Refrain : On n'est pas des imbéciles, On a même de l'instruction, Au lycée Pa-pa... Au lycée Pa-pil... Au lycée Papillon. Élève Isaac ? ... Présent ! En arithmétique vous êtes admirable, Dites-moi ce qu'est la règle de trois. D'ailleurs votre père fut-il pas comptable Des films Hollywood ... donc répondez-moi. Monsieur l'Inspecteur, Je sais tout ça par cœur. La règle de trois ? ... C'est trois hommes d'affaires :Deux grands producteurs de films et puis c'est Un troisième qui est le commanditaire. Il fournit l'argent et le revoit jamais. Isaac, mon petit, Vous aurez neuf et demi. Refrain : On n'est pas des imbéciles, On a même de l'instruction, Au lycée Pa-pa... Au lycée Pa-pil... Au lycée Papillon. Élève Trouffigne ? ... Présent ! Vous êtes unique en géographie ? Citez-moi quels sont les départements, Les fleuves et les villes de la Normandie … Ses spécialités et ses représentants ? Monsieur l'Inspecteur, Je sais tout ça par cœur. C'est en Normandie que coule la Moselle … Capitale Béziers et chef-lieu Toulon. On y fait le caviar et la mortadelle. Et c'est là que mourut Philibert Besson. Vous êtes très calé. Je donne dix sans hésiter. Refrain : On n'est pas des imbéciles, On a même de l'instruction, Au lycée Pa-pa... Au lycée Pa-pil... Au lycée Papillon. Élève Legateux ? ... Présent ! Vous êtes le meilleur en anatomie ? Répondez, je vous prie, à cette question : Pour qu'un être humain puisse vivre sa vie, Quels sont ses organes, quelles sont leurs fonctions ? Monsieur l'Inspecteur, Je sais tout ça par cœur. Nous avons un crâne, pour faire des crâneries. Du sang pour sentir, des dents pour danser.Nous avons des bras ... C'est pour les brasseries. Des reins pour rincer. Un foie pour fouetter. Bien. C'est clair et net. Mais ça n'vaut pas plus de sept. Refrain : On n'est pas des imbéciles, On a même de l'instruction, Au lycée Pa-pa... Au lycée Pa-pil... Au lycée Papillon.



Élève Cancrelas ? ... Présent ! Vous êt's le dernier ça me rend morose. Je vous vois dans la classe tout là-bas dans le fond. En philosophie, savez-vous quéqu'chose ? Répondez-moi oui, répondez-moi non. Monsieur l'Inspecteur, Moi je n'sais rien par cœur. Oui, je suis le dernier, je passe pour un cuistre, Mais je m'en fous, je suis près du radiateur. Et puis comme plus tard je veux devenir ministre, Moins je serai calé, plus j'aurai de valeur. Je vous dis : bravo ! Mais je vous donne zéro. Refrain : On n'est pas des imbéciles, On a même de l'instruction, Au lycée Pa-pa... Au lycée Pa-pil... Au lycée Papillon.

Traduction en picard et correspondance exacte en français

È-lè-vë La-bè-lûre ? … Pré-sant ! Élève Labélure ? ... Présent !
Vos ètes eùl prë-mieu é’n’ ist-wâre dë France ? Vous êtes le premier en histoir' de France ?
Èh bë, par-lèz’-më dë Vèr-sin-gé-to-rix. Eh bien, parlez-moi d'Vercingétorix.
Quô ç’ qu’ à è-teu s’vîe ? Eùs’ môrt ? Eùs’ nés-sance ? Quelle fut sa vie ? sa mort ? sa naissance ?
Rè-pon-dèz’m’ më bieu èt vos â-reuz dîs’. Répondez-moi bien ... et vous aurez dix.
Mos-sieu l’Ins-pec-teûr, Monsieur l'Inspecteur,
J’ coun’-wa tout cha pâr keûr. Je sais tout ça par cœur.
Il a v’nu ô monde pa d’zous Lou-wis Fi-lipe, Il est venu au monde sous Louis-Philippe,
Ba-tu lès chin’-was in swâr à Ron-c’vô ; Battu les Chinois un soir à Ronc'vaux ;
Li, il a lan-cheu, é s’ tans, eùl’ môde dès slips ; Lui, il a lancé, en son temps, la mode des slips ;
A mou-ru pou cha su in’n’ è-cha-fôd. Mourut pour ça sur un échafaud. Cha c’eut du nouviô ; bravô ! Vos â-reuz neùf’ ! Cela c’est du nouveau ; bravo ! Vous aurez Refrain : On n’eùt gneu dès im-bè-ciles : On n'est pas des imbéciles ;
On a min.me dë l’ins-tru-csion, On a mêm' de l'instruction,
ô li-cée Pa-pa … Au lycée Pa-pa ...
ô li-cée Pa-piy … Au lycée Pa-pil ...
ô li-cée Pa-piy-on. Au lycée Papillon.

È-lè-vë Pô-da-rant ? … Pré-sant ! Élève Peaudarent ?... Présent !
Cou-ni-chéz’ t’i, vous, l’ is-twâre na-tu-rèle ? Connaissez-vous, vous, l'histoire naturelle ?
Èh bë, dites-më chô qu’ c’eùt qu’ in ru-mi-nant. Eh bien, dites-moi ce que c'est qu’un ruminant.
Èt pwîs dou-nèz’m’ z’ é un … Më-nant ëj’ vos ra-pèle Et puis donnez-m’en un ... Maintenant je vous rappelle Quê j’ doune dîs quand on eùt dés l’ bon, m’n’ é-fant. Que je donne dix quand on est dans le bon, mon enfant.
Mos-sieu l’Ins-pec-teûr, Monsieur l'Inspecteur,
J’ coun’-wa tout cha pâr keûr. Je connais tout ça par cœur.
Lès ru-mi-nants sont dès co-lè-o-ptê-rës Les ruminants sont des coléoptères
Come eùl lan-gousse ou come eùl’ rate d’ è-goût, Comme la langouste ou comme le rat d'égout,
In g’vô d’ bós, eùl poû, ou bieu co n’ bèle-mé-rë Un cheval de bois, le pou, ou bien encore une belle-mère.
Qui bâve su ç’ qu’ i prét, èt pwîs a-vale tout’. Qui bave sur ce qu’il prend, et puis avale tout.
Fôrt bieu rè-pon-du ; Très bien répondu ;
Ëj’ vos doune wit’ ; gneu d’ pus … Je vous donn' huit... pas plus ... Refrain

È-lèvë I-sa-ac’ ? … Pré-sant ! Élève Isaac ? ... Présent !
É ’n’ a-rit-mè-tique, vos ètes ad-mi-râbe, En arithmétique' vous êt's admirable,
Dites-më quô c’ quë c’ eùt, dë, quë l’ ré-gue dë trwas. Dites-moi ce qu'est, donc, que la règle de trois.
Rap’-leuz-vous qu’ vo Pa a èteu con-tâbe Rappelez-vous que votre Père fut comptable
Dès films d’ O-li-woud’ … a-don dites-më cha. Des films Hollywood ... donc dites-moi cela.
Mos-sieu l’Ins-pec-teûr, Monsieur l'Inspecteur,
J’ coun’-wa tout cha pâr keûr. Je sais tout ça par cœur.
Eùl régue dë trwas, bë ? C’eùt trwas omes d’ a-féres La règle de trois, euh ? ... C'est trois hommes d'affaires
Deûs grands pro-duc-teûrs dë films, èt pwîs c’eùt Deux grands producteurs de films, et puis c’est Eùl tra-zième qui eùt eùl co-man-di-têre ; Le troisième qui est le commanditaire ;
I doune lès yârds èt i lès r’vé-ra gneu. Il fournit les sous et il ne les reverra pas.
I-sa-ac’, pë-tit, Isaac, petit ,
Vos â-reuz neùf’ èt d’mi ! Vous aurez neuf et d'mi ! ... Refrain

È-lève Trou-figne ? Pré-sant ! Élève Trouffigne ? ... Présent !
Vos ètes eùl mè-yeûr é jè-o-gra-fi-ë ? Vous êtes unique en géographie ?
A-don, dou-nèz’m’ më lès dè-par-të-mants, Citez-moi quels sont les départements,
Lès fleûves èt lès grandes viles dë l’ Nor-man-dî-ë, Les fleuv's et les vill's de la Normandie,
Sès spè-cia-li-teus èt sès r’pré-san-tants ? Ses spécialités et ses r'présentants ?
Mos-sieu l’Ins-pec-teûr, Monsieur l'Inspecteur,
J’ coun’-wa tout cha pâr keûr. Je sais tout ça par cœur.
C’eùt é Nor-man-dîe quë coule eùl Mo-sè-lë C'est en Normandie que coul' la Moselle …
Ca-pi-tale Bé-zieus èt chèf’ lyeu Tou-lon. Capital' Béziers et chef-lieu Toulon.
C’eùt dô-là qu’ on fét ca-vyâr, mor-ta-dè-lë ; C’est là qu’on fait caviar, mortadelle ;
C’eùt dô-là qu’ eùt môrt Fi-li-bêrt Bè-sson. Et c'est là qu'mourut Philibert Besson.
Vos ètes fôrt ca-leu ; Vous êt's très calé ;
J’ doune dîs sans è-si-teu. J'donn' dix sans hésiter. Refrain

È-lè-vë Lë-gâ-teûs ? … Pré-sant ! Élève Legateux ? ... Présent !
Vos ètes t’i l’ mè-yeûr é’n’ a-na-to-mîe ? Êtes-vous le meilleur en anatomie ?
A-don, ré-pon-deuz, tout jusse à m’ quès-tchon : Alors, répondez, exactement à ma question :
Dites-më, pou qu ’in’ ome po-viche vîve eùs’ vîe, Dites-moi, pour qu'un homme puisse vivre sa vie,
Ç’ qu’ il a come or-ganes, ç’ qu’ il a come fon-csions ? Ce qu’il a comme organes, ce qu’il a c. fonctions ?
Mos-sieu l’Ins-pec-teûr, Monsieur l'Inspecteur,
J’ coun’-wa tout cha pâr keûr. Je sais tout ça par cœur.
Tèr-toutes nos a-vons in crâne pou crâ-n’rîes, Tous nous un crâne pour crâneries,
Du sang pou sé-ti, dès déts pou dan-seu ; Du sang pour sentir, des dents pour danser ;
Nos a-vons dès bras … Nous avons des bras ...
C’ eùt pou lès bras-s’rîes ; C'est pour les brass'ries ;
Dès rins pou rin-ceu, Des reins pour rincer,
In fwâe pou pou flô-neu. Un foie pour fouetter..
Bieu. C’eùt clér èt nèt’ ; Bien. C'est clair et net ;
Mès cha n’ vôt gneu pus d’ sèt’. Mais ça n'vaut pas plus d'sept. Refrain

È-lè-vë Can-crë-las ? Pré-sant ! Élève Cancrelas ? ... Présent !
Vos ètes eùl dèr-nieu èt cha m’ rét mo-rô-së. Vous êt's le dernier et ça me rend morose.
Ëj’ vos vwa dés l’ classe, tout lô-vô dés l’ fond. J'vous vois dans la class' tout là-bas dans l'fond.
É fi-lo-so-fîe, sa-véz’- t’i ôte cô-së ? En philosophie, savez-vous autre chose ?
Rè-pon-dèz’- më win, rè-pon-dèz’- më non. Répondez-moi oui, répondez-moi non.
Mos-sieu l’Ins-pec-teûr, Monsieur l'Inspecteur,
M i, jë n’ sé rieu pâr keûr. Moi je n'sais rien par cœur.
Win, èt on pésse quë j’ é l’ cèr-vô tout li-ssë ; Oui, et on pense que j’ai le cerveau tout lisse;
Mès j’ m’ an fous, ëj’ j’ sû d’lé l’ ra-di-a-teûr ; Mais j'm'en fous, je suis près du radiateur ;
Èt pwîs, come pus târd ëj’ veu ète mi-ni-ssë, Et puis comm' plus tard j'veux dev'nir ministre,
Mwins quë j’ d’ é sâ-ré, pus qu’ j’ â-ré d’ va-leûr. Moins je s'rai calé, plus j'aurais d'valeur.
Ëj’ vos di : bra-vô ! Je vous dis : bravo !
Mès j’ vos doune quë zé-rô. Mais je vous donn' zéro. Refrain

* * *



Au nord, c’étaient les corons

Texte original
Refrain :

Au nord, c'étaient les corons. La terre c'était le charbon. Le ciel c'était l'horizon. Les hommes des mineurs de fond.

Nos fenêtres donnaient sur des fenêtres semblables Et la pluie mouillait mon cartable. Et mon père en rentrant avait les yeux si bleus Que je croyais voir le ciel bleu. J'apprenais mes leçons, la joue contre son bras. Je crois qu'il était fier de moi. Il était généreux comme ceux du pays, Et je lui dois ce que je suis.

Refrain


Et c'était mon enfance, et elle était heureuse, Dans la buée des lessiveuses. Et j'avais des terrils à défaut de montagnes. D'en haut je voyais la campagne. Mon père était « gueule noire » comme l'étaient ses parents. Ma mère avait les cheveux blancs. Ils étaient de la fosse, comme on est d'un pays. Grâce à eux je sais qui je suis.
Refrain Y'avait à la mairie, le jour de la kermesse, Une photo de Jean Jaurès Et chaque verre de vin était un diamant rose Posé sur fond de silicose. Ils parlaient de 36 et des coups de grisou, Des accidents du fond du trou. Ils aimaient leur métier comme on aime un pays. C'est avec eux que j'ai compris. Refrain

Traduction en picard et correspondance exacte en français
Refrain :

Dés l’nôrd, c’ ètint’t’ lès corons. Au nord, c'étaient les corons.
Eùl l’ têre, bë, c’ ètwat l’ carbon. La terre, (eh) bien, c'était le charbon.
Eùl cièl, c’ ètwat l’ orizon. Le ciel, c'était l'horizon.
Lès omes, dès carbounieus d’ fond. Les hommes, des mineurs de fond.

Nos fèrniètes èles dounin’t’ su d’z’ ôtes dë l’ min.me maniêre. Nos fenêtres (elles) donnaient sur d’autres du même genre.
L’ pieùve acru.ichwat m’ carnassiêre. La pluie mouillait mon cartable.
Èt m’ Pa, é’n’ èrvënant, avwat lès ieus si bleûs Et mon père, en rentrant, avait les yeux si bleus
Quë j’ pésswat bieu vîr eùl cièl bleû. Que je croyais bien voir le ciel bleu.
Pwîs, j’ èrpasswat mès l’çons, eùm machèle conte dë li. Ensuite, J'apprenais mes leçons, la joue contre (de) lui.
Ëj’ pésse qu’ il ètwat fiêr dë mi. Je crois qu'il était fier de moi.
Come tous lès ciuns d’ lôvô, s’ keûr étwat bieu pèdu, Comme ceux de là-bas, son cœur était bien pendu,
Èt ç’ t’ à li quë j’ dwa chô quë j’ sû. Et c’est à lui que je dois ce que je suis.
Refrain


Èt c’ ètwat co m’ jon.nèsse, èle ètwat tout l’ tans gé.e, Et c'était mon enfance, et elle était toujours gaie.
Dés lès vapeûrs dès pieuches à l’ bwé.e. Dans la buée des pièces de lessive.
Èt j’ avwa dès tèrrîs qui fèsin’ të montagnes. Et j'avais des terrils qui faisaient montagnes.
D’ é ôt, j’ vèywa in bout d’ campagne. D'en haut je voyais un morceau de campagne.
Eùm Pa ètwat « gueûle nwâre », come l’ ètin’t’ sès parèts. Mon père était « gueule noire », comme l'étaient ses parents.
Eùm Man avwat dès biôs ch’feûs blancs. Ma mère avait de beaux cheveux blancs.
I’z’ ètin’të dë l’ fosse ; I l’ ètin’të dëv’nus. Ils étaient de la fosse ; ils l’étaient devenus.
Ç’ t’ à côse d’ eùs quë j’ sé qui ç’ quë j’ sû. C’est grâce à eux je sais ce que je suis.
Refrain

I’y’ avwat à l’ comune, pou lès jôus dë l’ kèrmèsse, Y’avait à la mairie, pour les jours de la kermesse,


Ène foto du grand Jan Jôrèss’. Une photo du grand Jean Jaurès.
Chacun dès vêres dë vin ètwat in djamant rôse Chacun des verres de vin était un diamant rose
Fé pou s’ marieu à l ’ silicôse. Fait pour se marier à la silicose.
I d’visintë d’ trant-sîs èt dès vieûs cóps d’ grisou, Ils parlaient de 36 et des anciens coups de grisou,
Dès catastofes du fond du trô, Des accidents du fond du trou,
È’ n’ in.mant leû’n’ ètat come on’n’ in.me in pè.is, En aimant leur métier comme on aime un pays,
Èt ç’ t’ avèc eùs quë j’ é compris. Et c'est avec eux que j'ai compris. Refrain



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