Extranjeros en la Noche (1992) et Los Héroes de la Frontera(1996) ouvrent le chemin au premier grand roman de A. Soler, Les Danseuses Mortes qui a eu le Prix Herralde et le National de la Critique en 1996. Dans ce roman on trouve déjà l’univers de A. Soler, un monde propre qui va l’accompagner jusqu’à aujourd’hui. Son style est bien défini : une grande force narrative avec des apports lyriques qui offrent une vision poétique de la réalité.
En 1999, El nombre que ahora digo, est distingué avec le Prix Primavera de Novela. Pour moi, le roman le plus solide, le plus accompli, incompréhensiblement jamais traduit en français. En 2001 Soler publie Le Spiritiste Mélancolique et en 2004 son roman le plus populaire, Le Chemin des Anglais où on trouve le même narrateur que dans Les Danseuses Mortes et le même quartier de Málaga. Roman adapté au cinéma par Antonio Banderas, Le Chemin des Anglais est une œuvre chorale, l’histoire en d’un groupe de jeunes et le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Il a été récompensé avec le Prix Nadal, un des plus prestigieux de la littérature langue espagnole.
Dans les derniers romans publiés, Le Rêve du Caiman (2009) et Lausana (2010), la mémoire joue un rôle particulier. Tous les deux sont une approche à une époque de notre passé et à des personnages qui ont vécu un temps obscur.
Si je suis un lecteur fidèle d’Antonio Soler, il existe deux raisons principales : la première est son expression littéraire, un langage original, sans concessions à la monotonie ambiance ; l’autre est son engagement et son engagement avec son temps, mais aussi avec la mémoire qui nous a fait ce que nous sommes. Le tout avec une touche de tendresse et une vision poétique qui se manifeste aussi bien dans ses romans que dans ses articles et dans l’évocation de sa ville, Málaga, el Paraíso Perdido.