La Turquie se regarde dans le miroir ottoman
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Le New York Times consacre un article au film turc La Conquête, 1453 qui a amplifié le triomphalisme culturel en Turquie. Films, séries-télés, musées, feuilletons, la mode est, en Turquie, à la glorification de l’Empire ottoman : « La réhabilitation de l’empire a inspiré des sentiments mitigés parmi les critiques culturels. Le renouveau ottoman est bon pour l’ego national et il a capturé le psychisme du pays au moment où la Turquie veut être une grande puissance », a déclaré Melis Behlil, une professeure en cinéma de l’Université Kadir. Mais, elle a prévenu : « Cela me terrifie, parce que trop d’ego national n’est pas une bonne chose. Les films comme La Conquête, 1453 s’engagent dans le révisionnisme culturel et glorifient le passé sans regarder l’histoire sous un angle critique. » « D’autres mettent en garde contre un chauvinisme culturel dangereux à l’œuvre. Burak Bekdil, un chroniqueur pour le Hurriyet Daily News, réfléchissait dans un article récent au fait que le temps était venu de faire un film appelé La Conquête 1974, célébrant l’invasion turque de Chypre, ou L’Extinction 1915, commémorant le génocide de 1,5 million d’Arméniens pendant la Première Guerre mondiale. Des menaces de mort ont suivi. » Le Collectif VAN vous propose la traduction d’un article en anglais de Dan Bilefsky, paru sur le site du New York Times le 29 octobre 2012.
The New York Times
Comme si la période ottomane n’avait jamais pris fin
De DAN BILEFSKY
Publié le 29 octobre 2012
ISTANBUL — Depuis que s’est tenue cette année la première du film La Conquête, 1453, somptueuse épopée turque pleine de bons sentiments, le récit de la prise de Constantinople par le jeune sultan de 21ans, Mehmet II, est devenu le film ayant réalisé le plus gros chiffre d’affaires dans l’histoire de la Turquie; il a été distribué dans 12 pays du Moyen-Orient, ainsi qu’en Allemagne et aux États-Unis. Mais son impact le plus grand est sans doute le triomphalisme culturel qu’il a amplifié en Turquie.
La Conquête, 1453 (connu sous le nom de Fetih 1453 en turc) a engendré une émission de télévision portant le même titre et a encouragé les clubs de fiers Turcs à rejouer les batailles des jours de gloire de l’empire, vêtus comme les sultans et la noblesse ottomane. Les producteurs de Il était une fois les Ottomans « Le Soulèvement », une série télévisée relatant l’insurrection contre le Sultan Ahmet Khan III au 18ème siècle, ont déclaré qu’ils avaient prévu de construire un parc à thème où les visiteurs pourront se promener dans une reproduction d’Istanbul à l’époque ottomane et regarder des combats à l’épée réalisés par des cascadeurs. Au moins quatre nouveaux films dépeignent la bataille de Gallipoli, la confrontation sanglante pendant la Première Guerre mondiale entre les Ottomans et les forces Alliées sur le détroit des Dardanelles et l’une des plus grandes victoires de la Turquie moderne. Le prochain In Gallipoli inclut même Mel Gibson, qui jouera le rôle d’un commandant britannique.
La période ottomane - en particulier au cours des 16ème et 17ème siècles - pendant laquelle les sultans ont revendiqué le leadership spirituel du monde musulman, a été marquée par la domination géopolitique et la prouesse culturelle, avant que le lent déclin de l’empire ne culmine au moment de la Première Guerre mondiale. Des années durant, la période a été minimisée dans l’histoire enseignée aux écoliers, alors que la nouvelle République turque créée par Mustafa Kemal Ataturk en 1923 cherchait à rompre avec un passé décadent.
Aujourd’hui, alors que la Turquie apparaît comme un leader au Moyen-Orient, soutenue par une croissance économique forte, une nouvelle fascination pour l’histoire se reflète dans tous les domaines, de la politique étrangère au poil du visage. Dans les arts, des exemples encadrés de papiers marbrés de l’époque ottomane, connu sous le nom de l’art de l’Ebru, associés aux motifs islamiques géométriques ornant les mosquées, ont gagné en popularité parmi la bourgeoisie islamique croissante du pays, ornant les murs des maisons et des bureaux, les bijoux et même les cartes de visite.
Le Musée Panorama ouvert il y a trois ans, qui présente un tableau imposant d’un peu plus de 13 mètres de haut, à 360 degrés, du siège de Constantinople, avec des explosions de canon assourdissantes et des agents de sécurité du musée vêtus comme des janissaires, attire des foules énormes.
Et au cours de ces dernières années, il y a eu une prolifération de feuilletons mélo-ottomans, aucun n’ayant été plus populaire que Le siècle magnifique, une sorte de Sex in the City, dont l’histoire se déroule pendant le règne de 46 ans du sultan Soliman le Magnifique. Le spectacle turc fait la chronique des intrigues du foyer impérial et du harem, y compris l’ascension de l’esclave de Soliman devenue reine, Hurrem. L’année dernière, la série a été diffusée dans 32 pays, y compris au Maroc et au Kosovo. (NdT. en France aussi)
La réhabilitation de l’empire a inspiré des sentiments mitigés parmi les critiques culturels. « Le renouveau ottoman est bon pour l’ego national et il a capturé le psychisme du pays au moment où la Turquie veut être une grande puissance », a déclaré Melis Behlil, une professeure en cinéma de l’Université Kadir. Mais, elle a prévenu : « Cela me terrifie, parce que trop d’ego national n’est pas une bonne chose. Les films comme La Conquête, 1453 s’engagent dans le révisionnisme culturel et glorifient le passé sans regarder l’histoire sous un angle critique. »
Faruk Aksoy, âgé de 48 ans, réalisateur de La Conquête 1453, a dit que, depuis qu’il était arrivé à l’âge de 10 ans en provenance d’Urfa, dans le sud-est accidenté de la Turquie, et qu’il avait été hypnotisé par la splendeur impériale d’Istanbul, il rêvait de faire un film sur le conquérant d’Istanbul (NdT. de Constantinople). Mais il a dû attendre 10 ans pour réaliser un film à gros budget, car le financement et la technologie n'étaient pas disponibles.
Le budget du film de 18,2 millions de dollars a été un record en Turquie, mais il l’a largement amorti, en réalisant un chiffre d’affaires brut de 40 millions de dollars en Turquie et en Europe, a déclaré M. Aksoy. La foule était tellement excitée lors d’une récente diffusion, qu’elle a hurlé « Dieu est grand » alors que les Ottomans maniant l’épée escaladaient les murs interdits d’Istanbul (Ndt de Constantinople). M. Aksoy a raconté qu’un directeur de cinéma se demandait s’il devait appeler la police, craignant un combat réel.
« Nous les Turcs, nous sommes un peuple au sang chaud », a-t-il dit. « Les Turcs sont fiers de la conquête, car elle a non seulement changé notre histoire, mais elle a aussi changé le monde. »
Mais d’autres mettent en garde contre un chauvinisme culturel dangereux à l’œuvre. Burak Bekdil, un chroniqueur pour le Hurriyet Daily News, réfléchissait dans un article récent au fait que le temps était venu de faire un film appelé La Conquête 1974, célébrant l’invasion turque de Chypre, ou L’Extinction 1915, commémorant le génocide de 1,5 million d’Arméniens pendant la Première Guerre mondiale. Des menaces de mort ont suivi.
Les critiques ont aussi trouvé des défauts au film en raison des inexactitudes et des hyperboles, bien que M. Aksoy ait souligné qu’il avait employé des spécialistes ottomans. Les membres de la Cour du dernier empereur Byzantin, Constantin XI, sont dépeints comme des soûlards hédonistes entourés de danseuses nubiles - parlant le turc plutôt que le grec ou le latin. Même Mehmet II, le Sultan conquérant célèbre pour son nez prodigieux, a été relooké en beau garçon héroïque.
Alper Turgut, un important critique de film, a déploré cet univers unidimensionnel, même s’il il a loué les ambitions épiques du film. « S’ils avaient exagéré juste un peu plus, ce serait une comédie absurde », a-t-il dit dans un entretien.
M. Aksoy s’est déclaré irrité qu’un film censé distraire soit politisé. « Demanderiez-vous à Ridley Scott s’il a été politiquement influencé ? », a-t-il demandé.
Les critiques culturels ont noté que le soutien religieux du film – il y a même une brève apparition du prophète Mohammed prédisant que Constantinople serait conquis par les croyants – l’avait rendu populaire auprès de la bourgeoisie islamique croissante dans un pays qui tourne de plus en plus le dos à l’Europe en crise et regarde de plus en plus vers l’est. (Le film a aussi été loué par quelques membres du parti islamique au pouvoir comme une alternative à « la mentalité de croisés » d’Hollywood.)
Les conservateurs religieux avaient été marginalisés pendant la révolution culturelle laïque entreprise par Atatürk. « Pour la première fois, nous voyons cette nouvelle bourgeoisie islamique, ses goût et ses mœurs, se refléter sur les petits et les grands écrans », a dit M. Turgut.
Mme Behlil a noté que l’apparition d’émissions de télévision à gros budgets et de films dépeignant l’ère ottomane doit quelque chose à la popularité du pays dans le monde arabe*, introduisant ainsi de nouveaux revenus pour les sociétés de production. L’an dernier, la Turquie a été le plus grand exportateur de feuilletons mélo en Europe, empochant 70 millions de dollars de revenus.
Mais c’est dans le pays même que les séries et les films ont un impact profond, instruisant une nouvelle génération de Turcs.
Burak Temir, 24 ans, un acteur germano-turc qui a joué le rôle d’un prince dans Il était une fois les Ottomans « Le Soulèvement », a dit qu’il avait été intimidé au début par ce rôle, car il ne savait pratiquement rien sur cette époque.
Afin de le préparer à son rôle, la production lui a fait suivre un crash-course sur les manières ottomanes, y compris apprendre à monter à cheval, se battre à l’épée, utiliser un arc et des flèches et gonfler sa poitrine. Même lorsqu’il ne tourne pas, il porte la barbe comme le sultan et des pantalons serrés de style ottoman. « Cela me rend fier d’être turc », a-t-il dit.
©Traduction de l’anglais C.Gardon pour le Collectif VAN – 5 novembre 2012 – 06:30 - www.collectifvan.org
*Nota CVAN : le monde arabe a beaucoup souffert du joug turc-ottoman et n’est pas aussi enthousiaste que le laisse entendre l’article. L'OrientLeJour nous apprend que le film Fetih 1453 a provoqué au Liban la colère de jeunes Chrétiens orthodoxes qui ont lancé une violente campagne contre le film sous prétexte qu’il « inciterait aux dissensions sectaires et diffuserait un climat général favorable à la discorde confessionnelle », attisant ainsi le conflit islamo-chrétien. De fait, pour ne pas alimenter la polémique dans un pays déjà troublé, le distributeur a renoncé à diffuser le film.
Lire aussi:
Un film turc bloqué par la censure
http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=68629
"La conquête, 1453", galvanise les Turcs… pas les historiens http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=61610
Les Turcs débarquent en Egypte http://www.collectifvan.org/article.php?r=4&id=68628
URL originale :
http://www.nytimes.com/2012/10/30/movies/in-turkey-ottoman-nostalgia-returns.html?pagewanted=all&_r=0#h[]
http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=68627
Lire le texte originale dans la rubrique en anglais
Turquie : Van, berceau de la civilisation arménienne
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - "La région de Van, l'historique Vasbouragan, est l'un des plus importants berceaux de la civilisation arménienne, comptant de nombreuses traces très anciennes de la culture et de l'identité de ce peuple. L'entité arménienne a connu également une grande importance durant l'Empire ottoman, portant sa marque sur la vie culturelle, économique, sociale, politique et religieuse de la région" indique le site Houshamadyan.org qui met en ligne une étude de Tork Dalalyan, traduite en anglais par Shogher Margossian, et annoncée en français par l'historien Etienne Copeaux sur son Blog Susam-Solak.
susam-sokak.fr
Mardi 30 octobre 2012
Sur Houshamadyan.org : Une étude sur Van
Houshamadyan.org communique :
"La région de Van, l'historique Vasbouragan, est un des plus importants berceaux de la civilisation arménienne, comptant de nombreuses traces très anciennes de la culture et de l'identité de ce peuple.
L'entité arménienne a connu également une grande importance durant l'empire ottoman, portant sa marque sur la vie culturelle, économique, sociale, politique et religieuse de la région.
Le premier article de Houshamadyan sur Van et sa géographie est dû à Tork Dalalyan, traduit en anglais par Shogher Margossian."
Voici le lien: http://www.houshamadyan.org/en/mapottomanempire/vilayet-of-van/kaza-of-van/locale/geography.html
Vous y verrez ce que vous ne verrez jamais, la ville de Van au pied de sa citadelle:
Ma première visite à Van, en 1986, m'avait stupéfait et mis en rage. J'étais encore assez peu au fait de tout cela. Nous avions été étonnés de la situation de la ville actuelle de Van, éloignée du lac de plusieurs kilomètres, et de son manque d'intérêt du point de vue monumental. Nous avions en tête une vision prestigieuse du passé de la ville. La visite de la citadelle a fourni l'explication: à nos pieds, un champ de ruines à peine visibles, presque effacées par le temps. Un minaret se dressait encore, épargné par la destruction.
Un panneau expliquait aux touristes le passé de cette citadelle: un passé hittite, seldjoukide et ottoman bien sûr, surtout pas arménien. Quant aux raisons de cet état de ruine, allez savoir...
Etienne Copeaux
http://www.susam-sokak.fr/article-sur-houshamadyan-org-une-etude-sur-van-111893279.html
http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=68637
Aubenas : Focus sur l'Arménie aux Rencontres des Cinémas d'Europe
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - La Maison de l'Image organise les Rencontres des cinémas d'Europe depuis 1999. Durant une semaine en novembre, une cinquantaine de films sont programmés dans les 6 salles des cinémas Navire et Palace d'Aubenas. A l'affiche de cette 14e édition, un panorama du cinéma européen qui permettra de découvrir la cinématographie récente de tout le continent européen. Un "Focus sur l'Arménie", accompagné par Gareguine Zakoïan, fondateur de la cinémathèque d’Erevan. Il sera composé d'un ciné-concert, de films historiques, d'une rencontre avec un jeune réalisateur, Mathieu Zeitindjioglou, d'expositions, d'une intervention du trio de chanteuse acapella Tzarik et d'une conférence animée par le Fasopo. Le Collectif VAN vous soumet ici le programme du Focus sur l'Arménie.
La maison de l'image
Les Rencontres des Cinémas d'Europe
XIVème édition - Aubenas du 18 au 25 novembre 2012
La Maison de l'Image organise les Rencontres des cinémas d'Europe depuis 1999.
Durant une semaine en novembre, une cinquantaine de films sont programmés dans les 6 salles des cinémas Navire et Palace d'Aubenas.
Cette manifestation (sans compétition) a pour vocation de porter un éclairage particulier sur les films réalisés et produits dans les différents pays d'Europe, en diffusant une cinématographie peu médiatisée. Elle permet également au public de rencontrer des réalisateurs au cours de débats quotidiens.
Chaque année un hommage est rendu à plusieurs grands cinéastes dont on peut voir ou revoir les films, et qui rencontrent le public à l'issue des projections.
A l'affiche de cette 14e édition, un panorama du cinéma européen qui permettra de découvrir la cinématographie récente de tout le continent européen.
Un hommage sera rendu à Bruno Podalydès et Michel Gondry.
Un "Focus sur l'Arménie", accompagné par Gareguine Zakoïan, fondateur de la cinémathèque d’Erevan. Il sera composé d'un ciné-concert, de films historiques, d'une rencontre avec un jeune réalisateur, Mathieu Zeitindjioglou, d'expositions, d'une intervention du trio de chanteuse acapella Tzarik et d'une conférence animée par le FASOPO.
De nombreux réalisateurs seront présents pour présenter leurs films et débattre avec le public : Angelina Nikonova, Olga Dihovichnaya, Michale Boganim, Ana Dumitrescu, Valérie Gaudissart, Emily Atef, Franck Guérin, Yann Peira, Cassandre Manet, Mathieu Pansard, Pierre-Adrian Irlé, Valentin Rotelli, Laura Colombe, Elisabeth Dubreuil, Gérard Mordillat, Serge Le Péron, Mikkel Boe Folsgaard...
Sans oublier un "hors-champ" consacré au réalisateur iranien Reza Serkanian.
La rétrospective de cette année est consacrée à Jacques Prévert...
Un trio de critiques sera là pour accompagner ces rencontres : Guillemette odicino, Jean-Jacques Bernard et Pierre Murat.
Et bien évidemment, la convivialité est toujours au programme avec le Bistrot des rencontres, la librairie, des expositions...
La maison de l'image
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Focus sur l'Arménie
Le cinéma arménien Tout comme le cinéma géorgien, le cinéma arménien est né dans le contexte historique de la chute de l’Empire des Romanov, de la constitution d’une République d’Arménie, et de son absorption immédiate par l’Union soviétique. Dans ce cadre, il a été lui aussi un véhicule d’affirmation nationale et de critique implicite du nouvel ordre bureaucratique socialiste. Mais son rapport à la nation est plus complexe et dramatique que celui du cinéma géorgien. Il s’est d’abord épanoui dans les villes de Tiflis (l’actuelle Tbilissi) et de Bakou, plus cosmopolites et riches qu’Erevan, au point que l’Arménie et la Géorgie se disputent peu ou prou les figures des grands réalisateurs Amo Bek-Nazarov et Sergueï Paradjanov. Ensuite, le génocide de 1915 le hante et nombre de ses auteurs les plus en vue ont vécu dans la diaspora, dont cette tragédie a grossi les rangs. Enfin, le cinéma est aujourd’hui à la pointe du travail de mémoire que les Arméniens, mais aussi les Turcs, mènent sur leur histoire commune, ainsi que l’attestent la série Films Beyond Borders (avec le concours de la Armenia Turkey Cinema Platform) ou la rétrospective comparative des cinémas arménien et turc des années 1960, replacés dans le contexte social et politique de l’époque, Sweet Confusion – Sweet 60s (avec le concours de la Fondation Anadolu Kültür). Le Focus comprendra la projection, en ciné-concert, de Notre siècle (1993) de Artavazd Pelechian, avec le duo de musiciens Fritz the Cat; celle de différents films du patrimoine – Les Saisons (1982) du même Artavazd Péléchian; Namous (1925), Chor et Chorchor (1926) et Zareh (1926) de Amo Bek-Nazarov ; les 25 minutes sauvées du premier film sur le génocide, tourné à Hollywood en 1919, Ravished Armenia, dont l'intégralité est perdue – et d’un documentaire de création, Le Fils du marchand d’olives (2011), de Mathieu Zeitindjioglou; des interventions a capella du trio Tzarik; deux expositions photographiques, «L’Arménie d’hier dans la Turquie d’aujourd’hui», par Stéphane Boudoyan, et «La diaspora arménienne en France», proposée par le Centre du patrimoine arménien de Valence Agglo Sud Rhône-Alpes. En contrepoint, un débat permettra de mieux comprendre la spécificité du cinéma arménien : « Le cinéma arménien entre nation, génocide et diaspora », introduit par Jean-François Bayart, président du Fasopo, avec la participation de Katia Boudoyan, directrice du Centre national de la mémoire arménienne, de Manuel Pamokdjian, conseiller scientifique de Fineco, de Gareguine Zakoïan, directeur de la Cinémathèque d’Arménie, et sous la présidence d’Isabelle Sadoyan, comédienne. Il sera précédé par la projection de Master of Doves (2011), de Arthur Sukiasyan, un court métrage issu de la série Films Beyond Borders. Pour en savoir plus sur le cinéma arménien, voir le très beau livre, sous la direction de Jean Radvanyi, Le Cinéma arménien, Paris, Editions du Centre Pompidou, 1993.
Focus sur l’ARMENIE 16h (Bistrot) Conférence débat « Le cinéma arménien entre nation, génocide et diaspora » précédée du film LE MAITRE DES COLOMBES
LE MAITRE DES COLOMBES [Masters of dove]
Arménie Turquie De Arthur Sukiasyan. 2010. 41'. Ce film documentaire tourné en 2010 raconte l'histoire de deux personnes - un arménien et un turc - qui vivent respectivement à Gyumri et Kars, et ont une activité commune. Chacun d'eux s'intéresse aux pigeons dont ils prennent le plus grand soin... Les deux hommes sont liés par l'amour de ces oiseaux épris de liberté. Ce film fait partie de la collection "Films par-delà les frontières", réalisés par des turcs et des arméniens qui ont en commun leur intérêt pour le cinéma : "Nous aimons le cinéma. Mais nous croyons aussi au pouvoir du cinéma à guérir, réconcilier et apporter la paix. Nous croyons que le cinéma peut nous aider à dire des choses que nous n'avons pas été capable d'exprimer durant des décennies, et à mieux nous connaître. Non seulement nous croyons en cela, mais nous agissons dans ce sens".
Jeudi 22 : 16h00 (Bistro) En ouverture de la conférence « Le cinéma arménien entre nation, génocide et diaspora »
RAVISHED ARMENIA [L'Arménie violée].
USA De Oscar Apfel. 1919. 21'. L’Arménie violée, premier film sur le génocide a été tourné aux Etats-Unis en 1919 d'après un livre, écrit par une jeune rescapée du génocide, Aurora Mardiganian, où elle décrit le meurtre et le viol brutal du peuple arménien perpétré par l’Empire ottoman turc entre 1915 et 1918. Les Mémoires d'Aurora Mardiganian L’Arménie violée, aussi connu sous le titre Âmes aux enchères, ont d’abord été publiées en 1918, peu de temps après son arrivée aux États-Unis. Auparavant, la jeune fille avait été vendue comme esclave ; elle a pu s'enfuir et rejoindre les Etats-Unis. Le livre, paru en 1918, et le film, produit en 1919, ont fortement impressionné l’Occident. On pensait le film entier perdu, mais un segment de 21 minutes a été retrouvé. Aurora Mardiganian est aussi l’actrice principale du film.
Mercredi 21 : 17h30 (Navire) / Samedi 24 : 16h30 (Palace) Entrée libre
LE FILS DU MARCHAND D'OLIVES
France De Mathieu Zeitindjioglou. 1h17. Avec Anna Zeitindjioglou, Jean-Claude Dreyfus. Mathieu est le petit fils d'un Arménien qui a échappé au génocide de 1915 grâce à son nom « turquifié ». De l'Arménie, il ne connaît rien, sinon l'histoire familiale. Il vient de se marier avec Anna, d'origine polonaise. Pour leur voyage de noces, le jeune couple décide de partir en Turquie caméra au poing, pour enquêter sur Garabed, le grand-père arménien de Mathieu. Ce road trip à travers le pays mêle animation, film d’investigation et documentaire historique pour rapporter la vision que se font les Turcs sur la tragédie de 1915. Un film atypique et très personnel qui commence sous forme de fable animée pour bientôt se transformer en réflexion critique sur l'oubli et le mensonge historique, au fil d'un voyage passionnant, nourri de rencontres, de documents d'archives, de paysages magnifiques.
Lundi 19 : 11h00 et 17h30 (Palace) / Mardi 20 : 10h00 (Palace) /
Mercredi 21 : 12h15 (Palace) / Jeudi 22 : 16h15 (Palace)
D’AUBENAS ET D'ARMENIE
Réal : Che yan Wong. Image : Jérôme Gouin. Production : La Maison de l’Image. 2002. 56 mn.
En 1916, pour combler le départ au front des ouvriers français, les Moulinages Archambaud embauchaient massivement des réfugiés fraîchement débarqués. En peu de temps le quartier de Pont d’Aubenas voit naître une nouvelle communauté, celle de survivants courageux qui ont tenté ensemble de surmonter leur malheur. D’anciennes ouvrières ainsi que leurs descendants se souviennent de leur lente et difficile implantation…
Dimanche 18 : 16H30 (Palace) / Samedi 24 : 12H15 (Navire)
TROIS FILMS DE AMO BEK-NAZAROV
Hamo (Hambartsoum) Beknazarian (ou Hamo Bek-Nazarov, ou Amo Bek-Nazaryan), réalisateur et scénariste, est né en mai 1891 à Erevan. D’abord acteur vedette de 1914 à 1918 en Russie, il est nommé commissaire responsable d’un département cinéma dédié à l’éducation publique à Tbilissi (1920), où il réalisera plusieurs films. En 1925, rentré en Arménie, Beknazarian met en scène Namous, son premier film arménien, tandis qu’il faudra attendre 1933 avant qu’il ne sonorise Pepo. Récompensé par le Prix Staline en 1941 pour Zangezur (1938), il meurt le 27 avril 1965 à Moscou.
CHOR ET CHORCHOR
[Chor yev Chorchor]
Arménie 1926. 55'. Scénario et réalisation de Amo Bek-Nazarov. Avec Hambartsoum Khatchanian, Aram Amirbekian, Avet Avetissian, Grigor Avetian, NinaManoutcharian Chor etChorchor viennent de se faire chasser de leurs maisons par leurs épouses qui en ont assez de les voir passer leurs journées à ne rien faire d’autre que de s'enivrer... Leur foyer ne leur sera désormais ouvert qu’à la condition qu’ils trouvent du travail et ramènent à manger... À leur manière d’ivrognes, les deux compères trouveront une solution à leurs problèmes, dussent-ils y mêler le diable et un pope manieur d’exorcismes ! Chor et Chorchor pose les bases de la comédie populaire arménienne sans pour autant tomber dans la caricature. Son grand succès à l’époque de sa sortie est dû au subtil mélange que constituent le travail de mise en scène très soignée d’Amo Bek-Nazarov et les qualités de jeu du comédien qui interprète Chor (Hambartsoum Khatchanian). Le ton du film comme sa forme relèvent de la comédie picaresque et situent cette œuvre-clé dans l’histoire de la comédie arménienne au niveau des petits « chefs-d’œuvre » inconnus du cinéma muet.
Mardi 20 : 12h00 (Navire) / Mercredi 21 : 19h00 (Navire)
NAMOUS [L'honneur]
Arménie 1925. 1h14. Scénario et réalisation de Amo Bek-Nazarov. Avec Taguhi Hakobian (alias Hasmik) Olga Maïssourian, M. Chahoupatian-Tatieva, Hovhannès Abelian, Samuel Mekertitchian D'après le roman d'Alexandre Chirvanzadeh, Namus (1908) Namous est le premier film de l'Histoire du cinéma arménien. Fiancés de longue date, deux jeunes gens décident de ne pas attendre le mariage pour s'aimer. le père de la jeune fille, gardien farouche des traditions, est profondément blessé par le comportement du jeune homme qui a jeté le déshonneur sur la famille... Ce sera pour eux le début du malheur. Le film montre le processus implacable qui mène trois hommes, un père intransigeant, un époux qui se croit trahi et un fiancé éconduit, au meurtre d’une jeune femme. La place de la femme dans une société réglée par l’adat (la coutume), le fantasme de la pureté, la violence masculine sont les enjeux d’un drame auquel le réalisateur prend soin de conserver toute son épaisseur. La force du film réside précisément dans le respect de cette dimension tragique qui laisse saisir la cruauté des codes de comportement traditionnels, mieux que la dénonciation satirique pourtant prisée à l’époque.
Dimanche 25 : 16h00 (Navire) avec le trio Tzarik
ZAREH
Arménie 1926. 1h04. Scénario et réalisation de Amo Bek-Nazarov. Avec M. Tadevosyan, Hr. Nersisyan, A. Avetisyan. Zareh, l'un des films les plus chers du cinéma arménien, est une histoire qui se déroule dans un village Yazidi. L’action de ce classique du cinéma muet situé à l’approche de la révolution de 1917, se passe dans le village de Yézide. Il raconte l'histoire d’un amour pur entre un jeune berger (Seydo) et une jeune fille kurde (Zareh), bientôt confrontés aux velléités du chef de village convoitant la belle pour en faire sa seconde épouse. La chute du régime tsariste et l'approche de la révolution de 1917 servent de toile de fond à ce film, considéré comme le premier film de l'histoire du cinéma kurde.
Vendredi 23 : 16h00 (Navire) avec le trio Tzarik
Tzarik Trio vocal
Graines portées par le vent, Voici des chants venus d’ailleurs, d’Arménie, de Géorgie, de Grèce, de Bulgarie, de Macédoine, de Tchétchénie, et de Sardaigne aussi… Trois filles les ont saisis au vol, retenus au fil fragile de leurs voix, et les voici, germés en ce pays. Tzarik ? Fleur en arménien Le Trio Tzarik se compose de Véronique Gérard-Yazidjian, Jeanne-Marie Arnaud, Valérie Rosier. Les trois chanteuses habitent les montagnes des Baronnies provençales. Leur amour commun pour des pays où les chants et danses populaires font partie de la vie et se perpétuent tout en se renouvelant, les a réunies. Le Trio interprétera des chants traditionnels arméniens, ainsi que d’autres issus du répertoire traditionnel des pays slaves et méditerranéens et de la culture tsigane. Ces chants polyphoniques sont pour la plupart harmonisés par Dominique Alavoine. Où quand comment
Spectacle à 16h00 vendredi et dimanche avant la projection de ZAREH et NAMOUS > Focus sur l’Arménie
EXPOSITIONS
SE RECONSTRUIRE EN EXIL
L’arrivée des réfugiés arméniens en France Conçue par le CPA en partenariat avec la Bibliothèque Nubar et la Cité nationale de l’histoire de l’immigration, cette exposition retrace tout d’abord les premiers pas des migrants arméniens en France, le retour à la vie de cette communauté meurtrie et les voies de son intégration, autour de quatre thématiques : l’arrivée des réfugiés dans les années 1920, l’intégration par le travail, leur engagement aux côtés de l’armée française et la survie de leur identité en exil. Dans un second temps, les visiteurs sont invités à découvrir l’itinéraire de familles installées dans la Drôme, dans le Gard ou en Isère, après le génocide et jusqu’à leur installation en France : des histoires de vie et des trajectoires personnelles ou le drame côtoie l’espoir et l’extraordinaire. Réalisée à partir d’archives familiales, l’exposition est également l’occasion de découvrir le travail photographique du studio Arax ou encore le fonds exceptionnel de la Bibliothèque Nubar de l’UGAB à Paris. A découvrir aux cinémas Palace et Navire, à la librairie et sur les autres lieux du festival
L’ARMENIE D'HIER
DANS LA TURQUIE D'AUJOURD'HUI
Stéphane Boudoyan sillonne l’Est de la Turquie depuis longtemps, il en a ramené de nombreuses images que vous allez pouvoir découvrir à la librairie des rencontres. « Ces photos nous rappellent un passé ancien mais d’actualité. Ne pas juger, ne pas accuser, mais se souvenir. Se souvenir que parfois la folie et la haine font partie de l'être humain, se souvenir que parfois la résilience et la réconciliation sont aussi possibles. » Pour Stéphane Boudoyan, l'acte artistique, la composition, l'interprétation, se situent dans cette infime espace de vibration, entre deux réalités humaines, deux réalités attachées à chacun, comme les fruits d'un même et unique arbre qui pourraient être poisons ou bien élixirs.
CINE-CONCERT NOTRE SIECLE
Un ciné-concert de Fritz the Cat Né en 1938 dans une ville d'Arménie alors soviétique, Artavazd Pelechian d'abord ouvrier, devient dessinateur industriel, puis constructeur technique. Assez tardivement, il entre à l'école de cinéma de Moscou, en même temps qu'Andréï Tarkowski. Très vite, il réalise ses premiers films, La Patrouille de montagne (1964) puis La Terre des hommes deux ans plus tard. En 1972, avec Les Saisons, son talent est reconnu hors des frontières de l'URSS. Aujourd'hui, ce film est tenu pour le chef-d’œuvre du réalisateur et lui assure une reconnaissance internationale. Au début, Nous, Les Habitants et Notre Siècle sont de forts témoignages de son talent et de son originalité. Artavazd Pelechian est aujourd'hui l'un des plus grands réalisateurs que compte l'Asie occidentale malgré un nombre réduit de films – treize – à son actif, en particulier pour le caractère poétique de ses réalisations, mélange de cinéma documentaire, d'archives, de musique et de bruitages, esthétisant les éléments de la vie quotidienne.
NOTRE SIECLE [Nach vek]
Arménie De Artavadz Pelechian. 1982. 50' Une méditation sur la conquête de l’espace, lesmises à feu qui ne vont nulle part, le rêve d’Icare encapsulé par les Russes et les Américains, le visage des cosmonautes déformés par l’accélération, la catastrophe imminente... Pelechian procède à la mise en orbite d’un corps désorienté, pris dans la turbulence de la matière. Là, il n’y a plus rien d’humain, ce n’est plus l’homme dans le cosmos, mais le cosmos dans l’homme...
LES SAISONS [Menk]
Arménie De Artavadz Pelechian. 1972. 29'. Glissades à flanc de montagne sur des traîneaux de paille, brebis égarées dans un torrent bouillonnant, Pelechian et sa caméra se laissent emporter par une ronde de la vie menée par les bergers arméniens. Moissons, transhumances, les saisons se suivent, prolongeant les rites de ces éleveurs dans un éternel recommencement.
AU THEATRE DE VALS LES BAINS VENDREDI 23 novembre à 20H45
Infos pratiques
La maison de l'image
Tel. 04 75 89 04 54
Fax. 04 75 35 58 60
mail. maisonimage@wanadoo.fr
Localisation
Centre culturel Le Bournot
(Accueil/Librairie/Bar)
4 bd Gambetta
07200 AUBENAS
Cinéma le Navire et Cinéma le palace
Bd Gambetta
07200 AUBENAS
Les tarifs
Plein tarif :
entrée 6,80 € / carnet de 5 entrées 27€
Tarif réduit (demandeurs d'emploi et étudiants sur présentation d'un justificatif) :
entrée 5 € / carnet de 5 entrées 23€
Groupes (scolaires, centre socio-culturels, etc...) : entrée 3,50€
Pass pour la semaine : 92,00 €
La vente des carnets se fait à l'accueil du festival au Centre culturel Le Bournot.
La vente des billets à l'unité se fait au guichet des cinémas. Les abonnements des cinémas Le Navire et Le Palace ne sont pas valables pendant Les Rencontres.
Venir à Aubenas
Par la route : Covoiturage
Par le train : TGV Montélimar ou Valence puis liaison par car TER. Toutes les informations sur : ardeche-tourisme.com
Hébergement
Par internet : Réservation en ligne
Pour organiser votre séjour : vous pouvez aussi contacter l'équipe de l'Office du tourisme du pays d'Aubenas-Vals au 04 75 37 04 55
ou sejours@oti-ardeche.com
www.aubenasvals.com
Gites de France : www.gites-de-france-ardeche.com
Presse et professionnels
Pour les professionnels et la presse... documents à télécharger
accréditation pro / accréditation presse
http://www.maisonimage.eu/festival-cinema-Focus-Armenie.html
http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=68621
Collectif VAN : l'éphéméride du 6 novembre
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - La rubrique Ephéméride est à retrouver quotidiennement sur le site du Collectif VAN. Elle recense la liste d’événements survenus à une date donnée, à différentes époques de l’Histoire, sur les thématiques que l’association suit au quotidien. L’éphéméride du Collectif VAN repose sur des informations en ligne sur de nombreux sites (les sources sont spécifiées sous chaque entrée).Vous pouvez retrouver tous les éphémérides du Collectif VAN dans la Rubrique Actions VAN, en cliquant sur ces liens:
Les éphémérides du Collectif VAN (1ère partie)
http://www.collectifvan.org/article.php?r=3&id=51673
Les éphémérides du Collectif VAN (2ème partie)
http://collectifvan.org/article.php?r=3&id=55304
Ça s’est passé un 6 novembre (les événements sont classés du plus ancien au plus récent) :
6 novembre 1915 -- Empire ottoman: rapport du Consul américain à Adana Edward I. Nathan daté du 6 novembre 1915. "Un ordre a été reçu des autorités pour ne plus faire de nouvelles déportations d'Arméniens. Cet ordre toutefois ne concerne que les quelques milliers d'habitants des villes de {Mersine} de B. et d'Adana qui ont échappé à la déportation jusqu'à présent. D'autre part, les milliers de déportés dans le camp de B., reçurent l'ordre de partir pour faire place à d'autres venant du nord. Un important commissaire impérial est aussi arrivé pour s'informer des abus des fonctionnaires locaux, en ce qui concerne la prise de possession des biens personnels des Arméniens déportés. Son Excellence Von der Goltz Pacha est arrivé à B. aujourd'hui, se rendant à Alep, où il doit établir son quartier général d'après des rapports dignes de foi."
Imprescriptible.fr : AE. {Mersine} ville située sur la ligne du chemin de fer : série de rapports d'un résident étranger {Consul américain Edward i. Nathan} à AE. {Mersine} communiquée par un Comité Américain de Secours aux Arméniens et aux Syriens.
http://www.imprescriptible.fr/documents/livre-bleu/d47.htm
6 novembre 1915 -- Empire ottoman: le consul autrichien à Andrinople et le consul général de Bulgarie de la ville confirment en outre, dans un procès verbal adressé à Stamboul le 6 novembre 1915 que « La nuit du 27 au 28 du mois d’octobre, les organes de la Police se présentèrent chez les riches familles arméniennes de la ville en leur imposant de quitter immédiatement leurs maisons, leurs biens, tout leurs avoirs pour être transportées pour une destination inconnue. Les scènes qui se sont déroulées cette nuit et les nuits suivantes ne peuvent être décrites. Il se passa des choses concevables seulement à un esprit tout à fait dépravé et à une âme barbare et brutale »14. Au total, des 30 316 Arméniens recensés en Thrace, notamment à Andrinople et Rodosto/Tekirdağ15, plus de 17 000 furent déportés en Syrie, tandis que 13 000 autres étaient sauvés grâce à l’énergique intervention des autorités bulgares. © Revue d'Histoire Arménienne Contemporaine pour toutes les éditions |© Yves Ternon pour le texte Mardin 1915
Imprescriptible.fr : LA DEUXIÈME PHASE DU GÉNOCIDE
http://www.imprescriptible.fr/rhac/tome2/p1a
6 novembre 1915 -- Empire ottoman: Bitlis, Mouch et Sassoun. - Interview de Roupen, de Sassoun, rédigée et traduite par m. A. S. Safrastian, datée de Tifliss, le 6 novembre 1915. " Au moment où j'écris, il n'est plus guère douteux que pendant les mois de juin et juillet derniers, les Turcs ont presque entièrement exterminé près de 150.000 Arméniens de Bitlis, Mouch et Sassoun. Si on pouvait révéler au monde civilisé l'histoire détaillée des horreurs qui ont accompagné ces massacres, on peut dire qu'elles seraient dans l'histoire le plus grand chef-d'œuvre de férocité qui ait jamais été exécuté, même par les Turcs. C'est Roupen un des chefs de Sassoun qui m'a donné une description sommaire de ces horreurs ; il s'est miraculeusement échappé des lignes turques et après de longues marches à travers Mouch et Van, il est arrivé ici il y a quelques jours. Dès que les Turcs entrèrent dans la guerre, ils entamèrent des négociations avec les chefs Arméniens à Mouch et à Sassoun en vue d'une coopération pour la défense du pays. Les représentants turcs proposèrent, comme base d'une entente de telles conditions que les Arméniens ne pouvaient aucunement les considérer comme sérieuses. Jusqu'au mois de janvier 1915 la situation fut assez tranquille, et les Arméniens étaient conseillés par leurs chefs d'accéder à toutes les demandes légitimes qui leur seraient faites par les autorités. Mais quand les négociations échouèrent, les Turcs commencèrent à prendre des mesures sévères contre les Arméniens. Ils avaient déjà cruellement réquisitionné tout ce qui leur tombait sous la main ; et on exigeait maintenant des paysans qu'ils livrassent leurs armes..."
Imprescriptible.fr : Vilayet de Bitlis
http://www.imprescriptible.fr/documents/livre-bleu/d12.htm
6 novembre 1916 -- Darfour: En 1916, pendant la Première Guerre mondiale, Ali Dinar s'allia avec l'Empire ottoman et déclara la guerre à la Grande-Bretagne. La rébellion fut vaincue à la bataille de Beringia le 22 mai 1916, Ali Dinar poursuivi et tué le 6 novembre suivant et le pays incorporé au Soudan britannique. Le Darfour fut intégré à la République du Soudan lors de l'indépendance du pays en 1956. Après l'indépendance, le Darfour servit de base au parti Oumma, dirigé par Sadeq al-Mahdi. En 1994, le Darfour fut divisé en trois États fédéraux au sein de la République du Soudan : Nord (Chamal), Sud (Janoub), et Ouest (Gharb) Darfour. La capitale du Nord-Darfour est Al-Fachir, Nyala pour le Sud-Darfour et Al-Djounaïnah pour le Darfour.
Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Darfour
6 novembre 1917 -- Déclaration de M. Balfour à la Chambre des communes en date du 6 novembre 1917 : « Nous ne voulons détruire aucun élément turc composé de Turcs, gouverné par les Turcs et pour des Turcs, d’une manière qui convient aux Turcs ; mais d’aucune façon il ne faut perdre de vue que l’un des buts que nous devons poursuivre, maintenant que la catastrophe internationale pèse sur nous, est la possibilité, le devoir d’arracher au gouvernement turc les peuples qui ne sont pas turcs, qui ont été désorganisés par les Turcs, dont le développement a été arrêté par les Turcs et qui, j’en ai la conviction, prospéreraient s’il leur était donné d’avoir un gouvernement propre et de suivre leurs propres coutumes ».
Imprescriptible.fr : L’intervention d’Humanité dans le Proche-orient jusqu’à la Grande guerre
http://www.imprescriptible.fr/mandelstam/c18/p1
6 novembre 1918 -- Empire ottoman: archives du Ministère des Affaires étrangères d’Allemagne. A.A. Türkei 158/21, A48179. "Le 6 novembre 1918, en Turquie, le Grand Vizir Izzet Paşa adressa une protestation à Berlin contre le Général allemand von Seeckt, le dernier chef du personnel du temps de guerre du Quartier Général Ottoman, pour avoir emporté avec lui « tous les dossiers du Quartier Général ottoman, malgré sa promesse formelle de ne pas emporter ces pièces qui sont la propriété du Gouvernement… »( en français). [Une source turque confirme cette suppression (pp. 435-437). Çavdar, Tevfik (1984) Talat Paşa. Ankara : publications Dost. 512 pp - le 24 novembre 1919, Berlin promit de retourner ces documents appartenant à la Turquie."
Imprescriptible.fr : Les problèmes de déviation, d’absence et de disparition de documents
http://www.imprescriptible.fr/dadrian/corpus/disparition
6 novembre 1941 -- Les nazis déclenchent une Aktion sur une grande échelle contre les juifs de Nadvorna (district de Stanislavov, R.S.S. d'Ukraine), au cours de laquelle la moitié des 5 000 juifs de la ville est assassinée.
La communauté de Nadvorna existait depuis le XVIIIe siècle.
18 000 juifs de Rovno (R.S.S. d'Ukraine) sont conduits par les troupes allemandes dans une pinède près de la ville, où ils sont fusillés. Les juifs survivants doivent s'installer dans un ghetto nouvellement créé.
Israelvivra.com
http://israelvivra.com/calendnovembre.htm#06
6 novembre 1942 -- Au cours d'une dernière Aktion, les juifs vivant encore à Khelm, au sud-est de Lublin, sont déportés au camp d'extermination de Sobibor. La ville est « purifiée de ses juifs ».
Les SS assassinent 900 juifs de Koszyce (province de Cracovie).
1 200 juifs environ du ghetto de Komarno (province de Lvov, R.S.S. d'Ukraine) sont déportés au camp d'extermination de Belzec, où ils sont tués. Komarno est déclaré « libéré de ses juifs ».
465 internés juifs du camp de regroupement de Westerbork et 1 000 juifs, hommes et femmes, du camp de regroupement de Drancy (France) sont déportés au camp d'extermination d'Auschwitz.
Israelvivra.com
http://israelvivra.com/calendnovembre.htm#06
6 novembre 1943 -- Les SS fusillent 500 juifs dans le camp de travail forcé de Szebnie (Galicie orientale).
2 000 juifs de Ciechanov (province de Varsovie) sont déportés au camp d'extermination d'Auschwitz.
A la suite d'une rafle effectuée à Florence, 200 juifs sont arrêtés et déportés vers un camp d'extermination à l'est du Reich. 5 juifs seulement reviendront après la guerre, tous les autres ayant été tués.
Israelvivra.com
http://israelvivra.com/calendnovembre.htm#06
6 novembre 1993 -- Mort de Joseph Sertchouk à Tel-Aviv (en hébreu יוסף סרצ'וק, en polonais Józef Serczuk) (né en 1919) Il fut le commandant d'une unité de partisans juifs dans la région de Lublin en Pologne lors de la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, il fut un témoin important aux procès des criminels nazis.
Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Serchuk
6 novembre 2009 -- Amnesty International a condamné 6 novembre l’invitation adressée par la Turquie au président soudanais Omar el Béchir. « La Turquie se déshonorerait en accueillant cet homme qui tente d’échapper à la justice internationale alors qu’il est accusé d’être responsable de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre contre des hommes, des femmes et des enfants qui ont été victimes de meurtres, de viols, de tortures et de disparitions forcées », a déclaré Christopher Keith Hall, conseiller juridique auprès d’Amnesty International. Le président Omar el Béchir a été invité à assister à une réunion de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) qui se tient à Istanbul, en Turquie, du 5 au 9 novembre 2009. Or le président soudanais fait l’objet depuis le 4 mars 2009 d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. « Il serait contraire aux obligations internationales de la Turquie de ne pas procéder à l’arrestation du président Omar el Béchir pour le remettre à la CPI », a estimé Christopher Keith Hall. « Une telle omission constituerait une entrave à la justice. En outre, au même titre que le fait d’héberger un cambrioleur de banques est répréhensible aux termes de la législation nationale, donner refuge à une personne fuyant la justice internationale s’apparenterait à de la complicité de crime. »
cfcpi.fr
http://www.cfcpi.fr/spip.php?article317
Compilation réalisée par le site www.collectifvan.org
http://collectifvan.org/article.php?r=0&id=68580
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