Voyons maintenant si ces phénomènes s'expliquent par son organisation.
On pensoif jusqu'ici que l'homme ctanl généralement plus fort, ses
J>U CLKVEAU. 1O3
penchans doivent être plus \iolens par cela seul. Mais j'ai prouvé, dans la section sur l'organe de l'âme, qu'il n'existe absolument paâ de proportion directe entre la violence des penchans, et l'activité des facultés d'un côté, et la force de la constitution prise collectivement de l'autre. Les animaux petits sont, d'ordinaire, plus ardens dans l'amour que les grands. Qui ne sait que souvent des hommes'grands et des femmes grandes sont très-indolens, et des personnes petites et foibles très-ardentes dans le mystère amoureux ?
La différence de l'éducation n'explique rien non pins; car d'abord, son influence ne va pas jusqu'à détruire les dispositions naturelles. En second lieu, l'on ne doit pas oublier que même l'éducation, les institutions et les lois sont un résultat de notre organisation; ce n'est pas uous qui produisons tout cela, Vest l'auteur de nptre être qui le produit par nous. En troisième lieu enfin, comment chez les animaux la différence de la manifestation de l'instinct de la propagation dans les deux sexes pourroit-elle être produite par l'éducation?
Non, il en est tout autrement; une loi éternelle de la nature doit être fondée sur une base toute différente. Aussi en général, le cervelet est-il sensiblement plus grand chez les mâles que chez les femelles. Dans la plupart des cas, lorsque l'on place des cerveaux d'homme et de femme, ou d'animaux mâles et d'animaux femelles à côté l'un de l'autre, celui de l'homme ou du mâle se distingue toujours par un plus grand cervelet.La meilleure manière de rendre celte différence sensible, c'est de placer les encéphales dans l'eau, afin qu'ils conservent leur forme, et ne s'aplatissent pas par leur propre poids.
Cette observation s'est confirmée sur tous les animaux que j'ai été à même d'examiner, depuis la musaraigne jusqu'à l'éléphant.
Jl paroîtroit presque que cette différence est plus marquée dans l'espèce humaine que dans les autres espèces d'animaux. Aussi n'existe-t-il guère d'animal avec lequel l'homme djive être tenté de troquer, si l'on met dans la balance qu'il est à même de jouir toute sa vie et dans toutes les saisons, que sa jouissance est la plus parfaite, etc. Que l'on compare les cervelets de femme, H. IV. Pit X, PI. XU J, avec Jes cervelets d'homme,
Joj PHYSIOLOGIE
PI. V, PI. Vin, PI. XT, PI.XII, PL XV, ainsi que tous les crânes de femmes avec les crânes d'hommes.
On pourrait objecter que l'homme ayant en général une masse cérébrale plus considérable que la femme , doit avoir aussi un plus grand cervelet,
Mais j'ai montré qu'il" n'existe pas de proportion fixe des parties cérébrales entre elles. Le cervelet est indépendant du cerveau, et forme un organe propre. Quelquefois il existe, chez le même sujet, un grand cerveau et un cervelet extrêmement petit; d'autres fois le cervelet est très-développé, et le cerveau très-petit. Le jeune médecin dont j'ai parlé plus haut, qui évitoit les dames avec soin , avoit l'une des plus grosses têtes et l'un des plus grands cerveaux, et son cervelet étoit très-petit. La diseuse de bonne aventure superstitieuse, au contraire, n'avoit pas la moitié autant de cerveau que le jeune médecin, et son cervelet étoit beaucoup plus grand, En traitant de l'organe de l'amour de la progéniture» je montrerai que certaines parties cérébrales sont plus développées chez la femme que chez l'homme. Par conséquent toute cette objection se réduit à rien.
Pour faire cette observation sur les animaux, il faut connoitre très-exactement la situation du cervelet dans le crâne. Dans plusieurs animaux, surtout chez les espèces qui ne marchent jamais debout, le cervelet est placé horizontalement et presque en totalité derrière le cerveau. Voyez PI. XXXIII, les cerveaux du cangourou, fig. 3, du tigre, fig. 5. Chez ces animaux-là, on reconnoît le degré de son développe« nent à la partie postérieure (Ju crâne, au-dessus et des 4eux côtés du trou occipital.
Dans d'autres, le cervelet est à peu près comme chez l'homme, recouvert, en entier ou en partie, parles lobes postérieurs du cerveau, et ce n'est que par l'inspection de la bqse du crâne que l'on peut s'assurer de son plus ou moins de développement. Voyez PI. XXXIII, fig. 4» le cerveau du lion, et PI. XXXIV, celui du singe, fig, i, et de l'orang-outang, fig. 2 et fig. 3.
Chez les oiseaux, le cervelet formé seulement par la proéminence
DU CEBVEAU, 1OJ
vermicuiaire ou la partie fondamentale , s'étend de la région postérieure moyenne des deux hémisphères du cerveau , jusqu'au trou occipital, PI. I, fig. h, 5, 7 , ß; mais il ne remplit que la partie moyenne de l'occipital, caries parties latérales contiennent les organes de l'ouïe, Cette partie moyenne est constamment plus large et plus bombée chez les oiseaux mâles que chez les oiseaux femelles. La PI, LV II représente, fig. i, le crâne d'un coq, fig, 2; celui d'une poule, fig. 4; celui d'une dinde, et fig. 5 celui d'un coq- d'Inde. Comparez PI. LVIII, le crâne du rat des prés , mâle , fig. 2 , avec celui de la femelle fig. i , le crâne du chat mâle , tig. 4 ? avee celui ,de la chatte , fig. 3 , et le crâne du chien mâle , fig. 6 , avec celui de la chienne, fig, 7 , ainsi que PI. LIX, le crâne du veau mâle, -fig. 2, avec celui du. veau femelle, fig. i ',
II ne faut pas oublier ici. que la différence des dimensions du cervelet est plus grande, d'un sexe à l'autre , chez les espèces dans lesquelles les mâles sont, ea tout temps, capables de s'accoupler,, et où les femelles sont restreintes à cet égard à de certaines périodes, que chez les espèces dans lesquelles le mâle et la femelle sont également restreints à certaines périodes,
Ainsi donc, la conformation du cervelet s'accorde parfaitement avec ce phénomène physiologique, que l'instinct de la propagation est plus puissant chez les mâles que chez les femelles; et cet accord prouve encore que le cervelet est l'organe de cet instinct,
7°. Le genre de caresses que se font certains animaux , auroit dû réveiller , depuis long - temps , l'attention des naturalistes. Tantôt c'est le mâle , tantôt la femelle , qui a l'habitude d'irriter la nuque de l'objet de ses désirs. Long -temps avanç l'accouplement, le chat mâle mord amoureusement la nuque dp la chatte , et quelquefois il continue ce jeu pendant une journée entière. J'ai vu souvent des chiennes «n chaleur, donner à des chiens, peu ardens, des coups de museau dans la nuque, pour les provoquer à l'accouplement. Le canard
Dans toutes les figures des plapches IMl et LVIII, les bosses occipitales
sont marquées I, I, »
u?- 1 4
ï 06 PHYSIOLOGIE
mâle, avantdeproce'deràl'actedela fécondation, monte tranquillement sur la canne et lui passe trois ou quatre fois le bec sur la nuque, ce n'est qu'alors que la canne se blottit, et que l'accouplement a lieu. Au printemps, j'ai l'occasion d'observer, à mon aise, les amours des moineaux , d'une chaumière placée dans mou jardin. Le mâle, en poussant .des»cris, expression de l'ardeur qu'il ressent, fait des sauts autour de la femelle, la tête fortement retirée en arrière, et les ailes déployées : la femelle paroît poursuivre le mâle et saute à tous momens sur lui, en lui donnant de forts coups de bec dans la nuque ; après ce prélude, tous les deux gagnent en toute hâte un arbre où ils s'accouplent. Les preuves que j'ai alléguées jusqu'ici sont suffisantes pour établir que le cervelet est l'organe de l'instinct de la propagation. J'en ai encore quelques autres, mais je me réserve de les exposer plus bas.
Observations générales sur l'organe de l'instinct de la '* propagation, et sur cet instinct lui-même, dans l'état de santé'.
Les Grecs, les Arabes, et quelques pédagogues modernes, ont regardé le cervelet comme le siège de la mémoire. Willis déduisoit le talent pour la musique de la mollesse de sa structure ; et Malacarne veut déterminer le degré des facultés intellectuelles, d'après le nombre de ses feuillets. M. Portai croit que le cervelet sécrète les esprits animaux, ou qu'il est destiné à remplir les fonctions du cerveau, dans le cas où celui-ci seroit attaqué de maladie. Beil le considère comme une pile voltaïque. Plusieurs physiologistes le regardent comme la source de la vie organique : hypothèses qui ne sont appuyées sur aucun fait.
Tout comme la force de l'instinct de la propagation n'est dans aucune proportion avec la fécondité, de même il n'y en a non plus aucune entre le développement du cervelet et celui des parties sexuelles«
II esj, indubitable que l'organe de l'instinct de la propagation fait
DU CERVEAU.
discerner, à chaque animal, le mâle et la femelle de son espèce; mais on seroit tenté, dans certains cas, d'admettre qu'il établit dans la nature une paix générale entre tout ce qui est mâïe avec tout ce qui est femelle. On sait que beaucoup d'animaux mâles, surtout les singes, les chiens, les étalons, les perroquets, déposent leur méchanceté habituelle, et oublient même leur colère devant les femmes. Les animaux femelles, au contraire, paraissent avoir des préférences pour les hommes. J'ai vu les taureaux les plus furieux, qui n'avoient pu être domptés ni par des chiens ni par des hommes, céder à une. servante qui accouroit le fouet à la main. D'un autre côté, j'eus beaucoup de peine, un jour, à sauver de la fureur d'une vache,.une dame avec laquelle je me pro-menois dans une prairie. Cette raclie ne pouvait absolument pas souffrir de femmes.
Peut-être, quelques-uns de mes lecteurs pensent-ils qu'on ne sauroit tdmettre un organe de l'instinct de la propagation dans le cerveau, parce que chez beaucoup d'animaux l'activité de cet instinct est circonscrite à certaines périodes, et que chez eux, tantôt il semble ne pas exister du tout, et que tantôt il domine impérieusement l'animal. Mais, dans beaucoup de cas, cette objection seroit applicable aussi aux parties sexuelles; et du reste, il y a beaucoup d'autres instincts qui dorment dans certaines saisons, et qui se réveillent dans d'autres; cependant, comme jene tarderai pas de le prouver, leur organe existe toujours dans le cerveau.
Ce phénomène peut même s'expliquer en faveur de l'idée que le cervelet est l'organe de l'instinct de la propagation. J'ai rassemblé beaucoup de têtes d'oiseaux, au commencement du printemps, saison de leurs amours les plus ardentes; j'en ai rassemblé d'autres au commencement de l'hiver, époque où tout ce qui a rapport à la propagation est épuisé. Dans les têtes rassemblées au printemps, le cervelet est plus large et plus turgescent; dans les crânes, la proéminence qui y correspond, est manifestement plus large et plus bombée que dans ceux re-> cueillis au commencement de l'hiver,
Au printemps, toutes le» parties situées à l'cntour de la nuque rc-
IO8 PHYSIOLOGIE
coivent en abondance, tant du sang que Ja turgescence nerveuse '. Le gosier se développé, et en général ces parties sont, pendant tout le temps des amours, dans un état de surirritation, Chez,les chameaux fgjnelles, il se forme à cette époque une tumeur qui suppure ou .laisse suinter pendant tout le temps du rut, une liqueur d'une odeur très-forte. Tout ceci prouve que les testicules et les ovaires ne sont pas les seules parties qui, dans Ja période du repos de l'instinct de la propagation, diminuent, et qui, dans la saison des amours, reprennent plus de plénitude.
De tous ces phénomènes, je conclus qu'il eiiste une réaction réciproque entre le cervelet et les parties qui l'environnent immédiatement, ainsi qu'entre lui et les parti es sexuêUes elles-mêmes. En traitant de l'état de maladie, je fournirai, en faveurtle cette assertion, dès-preuves plu» convainquantes encore.
Preuves} prises de Vétat de maladie, en faveur de l'assertion que le cervelet est l'organe de l'instinct de la propagation.
Inßuence de la castration suij te cervelet'<
On opère la castration, ou dans la première jeunesse/ ou dans l'âgé adulte*
Dans le premier cas, l'influence de cette opération sur la constitution
' On se rappelle *
$
Et tibi jam tumid« narcs, jam forlia colla,
Calpurnius. In Edoga XI, r. 3&
Non iilam nutrix orienti luce révisons Heslerno colium poluit circumdare filo.
In Epist,
DU CERVEAU. ] On
toute entière,sur les instincts, les penchansetles facultés, estplusgéné-raleetplus marquée que dans le second.L'animal mâle quelconque, tout comme l'homme, qui l'a subie, prend des formes féminines. Chez l'homnie, la barbe ne pousse pas, le gosier ne se développe point, et, par cette raison , le sujet n'acquiert jamais une voix mâle, etc. Voilà des phénomènes que tout le monde connoît; mais on n'a point fait attention au plus essentiel de tous, qui est le défaut de développement du cervelet.
Le cervelet est arrêté dans son développement, et n'acquiert pas, à beaucoup près, les dimensions auxquelles il fût parvenu, si la castration n'avoit pas été entreprise. Si l'on examine dans les crânes d'hommes et d'animaux, châtrés jeunes, la place du cervelet, elle paroit comme ratatinée; elle est beaucoup moins large et mçins profonde, même les os crâniens, immédiatement contigus, sont plus épais, moins trans-j>arens et plus raboteux que dans les sujets non-châlrés. Que l'on compare PL LV1II, les crânes du chat coupé, fig. 5, avec le crâne du chat entier, fig. 2, Que l'on compare les crânes de lapins coupés, de moutons, de chevaux hongres, avec les crânes d'animaux mâles entier» de la même espèce. La différence frappe au premier coup d'œil, et devient bien plus sensible encore lorsque l'on mesure les fosses occipitales dans toutes leurs dimensions.
C'est de ce défaut de développement dn cervelet, et point du ton t delà moindre saillie des muscles, qu'il résulte, comme je l'ai prouvé dans la section de l'influence du cerveau sur la forme du crâne, que tous les animaux coupés ont une nuque moins large et plus grêle que les animaux entiers, tels que le bélier, le taureau , etc. Cette différence est très-marquée, même chez le coq et le chapon, quoique dans cette espèce le cervelet'soit placé dans le milieu de la partie postérieure du crâne. Voy. PL LVII, le crâne du chapon, fig. 3, et celui du coq, fig i
Ce développement imparfait du cervelet est aussi la seule cause pour laquelle l'instinct de la propagation ne se manifeste pas, ou se manifeste d'une manière très-imparfaite. Si Boileau n'avoit pas été privé de la virilité, par le coup de bec qu'un coq d'Inde lui donna dans son
JIO PHYSIOLOGIE
enfance, il n'eût certainement pas épanché sa bile sur le beau sexe; et la cruauté avec laquelle les eunuques, à ce que l'on dit, traitent les femmes , pren>droit du moins une autre direction, si l'on n'avoit pas, dès leur enfance, arrêté le développement de leur cervelet.
Lorsque la castration a lieu après la fin de la croissance, ou du moins à une époque où le cervelet est en grande partie développé, elle n'empêche ni la manifestation de l'instinct de la propagation, ni ne détruit la faculté d'exercer le coït. Preuve certaine que l'instinct de la propagation dépend d'autres conditions que de l'existence des parties génitales , et de la liqueur séminale.
Quelques physiologistes qui déduisent l'instinct de la propagation d'une propriété irritante de la liqueur prolifique, soutiennent que chez les châtrés la semence reste dans le sang, et que c'est-là ce qui explique tous les phénomènes qui ont lieu encore chez les eunuques.
Cette explication suppose qu'il peut exister dans le sang de véritable liqueur spermatique, qui n'auroit pas été sécrétée par les testicules, reçue dans les vésicules séminales, et absorbée delà; mais cette hypothèse est en contradiction avec les principes de l'anatomie et de la physiologie. Dans la manière de voir de ces physiologists, la liqueur séminale existeroit également dans les alimens. Et pourquoi donc n'en existeroit-il pas dans le sang des animaux qui ont été coupés dans un âge tendre, dans le sang des femelles et des femmes?
Pour se tirer d'embarras, ils ont recours à la liqueur des prostates 5 c'est elle qui, à lesen croire, produit chez les eunuques, non-seulement l'instinct 4e la propagation , mais qui les rend encorefpropres £ en exercer
l'acte.
Mais on sait que la sécrétion» de cette liqueur a encore lieu chez des
sujets décrépits, et qu'elle n'existe pas du tout chez l'es enfans qui« cependant ont de fréquentes érections.
Il paroît pourtant que les suites de la castration ne sont pas les mêmes chez tous les sujets. Chez quelques-uns, les poils de la barbe tombent pour ne plus repousser; le gosier qui étoit déjà développé, se contracte 4e nouveau, et la voix redevient celle d'un garçon impubère. Dqrçs ce
du ceiw eau, i i i
cas, et }e suis tenté de dire dans tous lus cas, l'influence de l'opération finit par se manifester sur le cervelet. 11 ne diminue pas toujours au point de devenir aussi petit que si son développement avoit été empêché dans l'enfance; mais il se rapetisse et s'aplatit considérablement; les bosses occipitales aussi, qui tléia étoient très-bombées, s'aplatissent, et l'intervalle entre les procès mastoïdiens se resserre. Ces changemens sont suivis de plus de calme du tempérament, et enfin de l'impuissance.
Ainsi donc l'observation, des eunuques, prouve que l'instinct de la propagation ne dépend point des parties génitales, mais du cervelet.
Tout cela n'empêche pas M. Richerand de dire :
« Le cranioscope fait, du cervelet, l'organe de l'amour physique ; c'est-à-dire qu'il y loge la faculté génératrice : c'est en vain qu'on lui objectera que le cervelet des eunuques est aussi volumineux que celui des-autres hommes; que l'amputation des organes génitaux, faite de bonne heure, éteint les désirs affoureux, sans empêcher pour cela le cervelet de s'accroître; qu'il est très-difficile, pour ne pas dire impossible, de juger sur une tête entière, et non dépouillée de ses chairs, de la saillie plus»umoins forte des bosses occipitale, inférieures, correspondantes au cervelet; que les blessures de cette région, comme toutes celles de la moelle de l'épine, doivent diminuer la faculté génératrice, de même qu'elles affaiblissent toutes les autres faculté?; que les médecins de cet évêque d'Allemagne, atteint d'une folie amoureuse, dont il raconte l'histoire dans ses leçons, le guérirent par la castration , et non ea lui faisant une blessure à la nuque; que ce n'étoit point par l'effet d'une plaie du cervelet que les Scythes, dont parle Hippocrate dans son immortel tjuvrage, de Fair, des eaux et des lieux, devenoient inhabiles à la génération, qu'en général les animaux ont le cervelet plus volumineux que l'homme, quoique le plus grand nombre soit privé de la faculté de faire l'amour en tout temps, et présente moins de sa-
lacilé , M. Gall ne tient aucun compte de toutes
ces observations, et poursuit sa carrière sans daigner y répondre ».
113 PHYSIOLOGIC
« Tel un ânon broute l'herbe naissanle , Malgré les cris du maître et des sen anles ' ».
Je me contente de faire remarquer ici qu'il est absolument faux de dire que les animaux ont, en général, le cervelet plus grand que l'homme, Le bœuf, le cheval, l'âne, le cochon, et une infinité d'autres, l'ont manifestement bien plus petit. Il n'y a que l'éléphant et les grands mammifères aquatiques qui l'aient plus grand,
Influence de la castration unilatérale sur le cervelet,
De tous les faits qui prouvent que le cervelet est l'organe de l'amour physique, l'eftet produit par l'ablation d'un seul testicule est, sans contredit, le plus péremptoire.
Toutes les fois qu'on a enlevé un seul testicule à un animal, de quel
que espèce qu'il soit, le lobe du cervelet, du côté opposé, s'atrophie
visiblement, ou est altéré dans sa substance, d'une manière quel
conque, *$»
M, Dannecy m'a communiqué le fait suivant, qu'il a observé lui-même à l'hospice de l'Ecole de Médecine, en présence de M, Patrix, chirurgien en second de l'établissement, et de plusieurt élèves : il est consigné sous len°. 108, (i5 juillet 1817), dans le cahier d'annotations Pathologiques de l'hospice. Dans l'autopsie de JeanrMichel Brigand, mort le i4 juillet 1817, après avoir été opéré d'un sarcocèle, du côté droit, le 3o décembre i8i5, on remarqua ce qui suit : Le cerveau et le cervelet étoient couverts d'une couche légère, d'une substance blanche albumineuse transparente. Le lo'be gauche du cervelet étoit beaucoup plus mou et plus flasque que le lobe droit, Ses circonvolutions, ou plis, paroissoient aussi plus affaissés du même côté. Chacun de ces lobes ayant été ouvert exactement à six lignes de la partie latérale correspondante à la moelle allongée, on a été surpris de voir combien la proportion de la matière blanche et
' Pes erreurs populaires relatives à la médecine, seconde édition,-p. 205.
du cerveau. ii3
de ]a matière grise étoît supérieure dans le lobe droit : la différence, en plus, a été estimée à plus d'un tiers; aucsi le développement intérieur du crâne correspondent à cette différence.
M. le baron Larrey m'envoya un soldat qui, dans l'opération d'une hernie, avoit perdu le testicule droit.Plusieurs années après, son œil droit s'affoiblit, il commença à loucher de l'œil malade, et ne pouvoit presque plus distinguer les objets de cet œil. J'examinai sa nuque en présence des deux médecins qui me l'avoient amené, et j'y trouvai la bosseoccipitale, du côté gauche, beaucoup moins,saillante que celle du côté droit; la différence.étoit tellement sensible, que les deux médecins en furent frappés au premier couprd'œil.
J'ai fait châtrer, unilatéralement, plusieurs lapins, les uns du côté droit, les autres du côté gauche. Les ayant fait tuer six à huit mois après, j'ai trouvé, sans exception,le lobe du cervelet, du côté opposé à celui où la castration avoit été opérée, plus petit, et la bosse occipitale plus aplatie que l'autre.
Je connois, il est vrai, un homme qui ä perdu un testicule, il y a quatre ans ; et à l'heure qu'il est, on ne remarque aucune différence entre ses bosses occipitales ; mais ce fait ne prouve rien contre ce que j'ai avancé plus haut, car le changement peut exister dans l'intérieur, sans être, jusqu'ici, devenu sensible au dehors,
Influence de la lésion des parties sexuelles sur
le cervelet.
Depuis long-temps, les chasseurs ont observé que les lésions des testicules ont, chez les chevreuils et les cerfs, une influence remarquable sur le bois. L'animal ne le jette plus, et il se déforme de différentes manières ; il y naît des excroissances fongueuses, ou en choux-fleur. Nous vîmes, à Marbonrg, une collection considérable de bois ainsi déformés. Tout le monde connoît la différence des cornes des bœufs, avec celles des taureaux.
D'après quelles lois ces phénomènes ont-ils lieu? C'est-là une
ni. i5
Il4 PHYSIOLOGIE
question qui peut donner lieu à des opinions très - divergentes. En
conséquence de ce que j'ai* dit plus haut, en parlant de l'influence du
cerveau sur le crâne, dans l'état de maladie, je soutiens que dans tous
ces cas, il s'opère d'abord un changement dans le cervelet ; qu'il y a
dans cette partie diminution de la plénitude nerveuse. J'ai prouvé,
dans la même section, en alléguant des faits nombreux, que la sub
stance osseuse du crâne devient ou plus dense ou plus épaisse, toutes
les fois que le cerveau a commencé à diminuer, soit par suite d'une c
longue maladie cérébrale, soit par suite de la vieillesse. Ce n'est que de E
cette manière que l'on peut concevoir, après la lésion des testicules, -
l'excessive croissance du bois, comme une suite de la diminution du i
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