Appel propositions de recherche

Alp Traj

Titre du projet	Trajectoires d’adaptation des territoires de haute montagne au changement climatique
Acronyme	AlpTraj
Mots clés (5 à 10)	Trajectoires d’adaptation; territoires de montagne; élevage; tourisme; services écosystémiques ; capabilités adaptatives ; analyse prospective.
Nom du coordinateur scientifique Titre, Fonction	Sandra LAVOREL Directeur de Recherche Classe Exceptionnelle, CNRS
Organisme Adresse Téléphone Email	Laboratoire d’Ecologie Alpine, UMR 5553, CNRS – Université Grenoble Alpes CS 40700, 38052 Grenoble Cedex 9 04 76 63 56 61 sandra.lavorel@univ‐grenoble‐alpes.fr
Organisme(s) et Laboratoire(s) impliqués dans le projet	Laboratoire d’Ecologie Alpine, UMR 5553, CNRS – Université Grenoble Alpes Unité Développement des Territoires de Montagne, Irstea, centre de Grenoble Unité Ecodéveloppement, INRA, Avignon Laboratoire Politiques publiques, ACtion politique,Territoires, UMR 5194, CNRS – Université Grenoble Alpes
Organisme(s) gestionnaire(s) des crédits	CNRS
Coût prévisionnel total (TTC) et montant de l’aide demandée (TTC)	230 k€ (hors coûts de personnel permanent) 100 k€
Cofinancements assurés et/ou prévus (TTC) (y compris autres que nationaux)	147 372 €
Durée (24 mois minimum – 36 mois maximum)	36 mois

Résumé

L’adaptation au changement climatique est critique pour le futur des sociétés, mais elle pose un défi complexe du fait des interactions entre changement climatique et dynamiques sociales et économiques à différentes échelles, et des nombreuses incertitudes associées. Il s’agit de comprendre les modalités d’adaptation des populations, de les prendre en compte pour assurer un futur meilleur pour les différentes parties de la société locale et globale, tout en préservant les écosystèmes dont le bien‐être humain dépend à court et à long terme. Dans ce contexte, il est nécessaire de penser des stratégies d’adaptation innovantes. La notion de trajectoire d’adaptation propose de penser l’adaptation comme une dynamique de décision et d’action collective. L’objectif est de faire émerger et de mobiliser conjointement des potentialités d’adaptation écologiques et sociales. Un des éléments critiques pour une telle adaptation concerne la capacité des sociétés à mobiliser les potentialités des socio-écosystèmes.

L’objectif d’AlpTraj est de co‐construire avec les acteurs des territoires des trajectoires d’adaptation de l’élevage et du tourisme de haute‐montagne au changement climatique dans un contexte de grande incertitude socio‐économique. Notre ambition est par cette étude, et au‐delà de ses particularités sectorielles et régionales de tester l’opérationnalisation d’un cadre conceptuel innovant pour les trajectoires d’adaptation au changement global articulant les services écosystémiques d’adaptation au changement climatique, les contextes décisionnels et les capabilités. Notre choix de nous concentrer sur les Alpes méridionales, et spécifiquement sur le Parc National des Ecrins résulte d’atouts nous permettant d’espérer une démonstration de cas exemplaire pour tester nos concepts de l’adaptation au changement global.

Le travail commencera par une analyse des mécanismes de l’adaptation du point de vue des interactions entre écosystèmes et acteurs de l’adaptation, et de ses conditions en termes d’interactions entre valeurs, connaissances et institutions, et de capabilités. Premièrement pour l’élevage, une analyse locale des systèmes alpages‐exploitations identifiera la diversité des leviers mobilisés, les facteurs facilitants et les verrous rencontrés pour s’adapter à la variabilité climatique croissante, et comment ils s’organisent en stratégies d’adaptation. Cette analyse sera complétée par une analyse à l’échelle régionale des variables sociales, culturelles et économiques contrôlant les trajectoires de changement des pratiques depuis deux décennies afin d’éclairer plus largement les leviers et verrous pour l’adaptation future. Le second volet de ces analyses concernera la diversification des activités touristiques de haute‐montagne en réponse au changement climatique, afin d’identifier à partir de quels leviers ou verrous –culturels, institutionnels, économiques– s’opère la créativité en cours. L’objectif est de mettre en perspective un faisceau de solutions d’adaptation possibles à l’échelle locale, en s’appuyant sur la notion de trajectoires alternatives afin de déboucher sur une vision prospective d’une redéfinition de la contribution du tourisme à la dynamique des territoires de montagne, y compris en interaction avec l’agriculture.

Ces connaissances des mécanismes d’adaptation seront ensuite mobilisées pour synthétiser avec les acteurs du territoire une compréhension partagée du socio‐écosystème et formuler des trajectoires d’adaptation. En nous appuyant sur la modélisation participative nous identifierons les trajectoires permettant d’atteindre les visions des acteurs pour 2040 selon les contingences climatiques, sociales, économiques et institutionnelles. Deux derniers ateliers avec les acteurs locaux, puis avec les acteurs de la gouvernance viseront à identifier et co‐construire les capabilités sur lesquels ils pourront s’appuyer pour engager des trajectoires d’adaptation souhaitables.

Ainsi, AlpTraj produira : (i) des avancées conceptuelles de pertinence générique ; (ii) une compréhension de fond des mécanismes d’adaptation des systèmes de haute‐montagne où l’élevage et le tourisme sont les deux principales activités structurantes ; (iii) des trajectoires d’adaptation co-construites avec les acteurs du territoire ; (iv) une analyse des capabilités associées, ambitionnant d’initier leur intégration dans les trajectoires d’adaptation soutenues par les collectivités régionales.

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