Julie Lefort dans son article Nouvelles pratiques linguistiques dans le dongxiang : vers une catégorisation d’un parler jeune ? montre, en utilisant des enquêtes de terrain et une très fine analyse ultérieure du corpus ramassé, que la langue dongxiang, parlée par environ 300.000 locuteurs dans la province de Gansu, au Nord-Ouest de la République Populaire de Chine, est en situation de changement et que ces changements reflètent l’état de transition socioéconomique de leur société. Ces changements sociaux et linguistiques touchent notamment les jeunes, éduqués dans des écoles, plus dynamiques et plus mobiles, à la recherche d’un endroit de travail de préférence dans une ville, plus réceptifs aux nouvelles technologies et branchés aux informations diverses.
Comme la langue dongxiang n’est pas standardisée et qu’il n’existe pas de norme prescrite ou prescriptive liée à cette standardisation, les variétés des parlers qui diffèrent d’un village à l’autre dans le cadre de la même région ne jouissent pas d’un prestige plus grand l’une que l’autre. Les nouvelles façons de parler de l’échantillon des sujets « jeunes » qui ont participé à l’enquête et qui diffèrent par leur milieu, éducation, attitude, comportement, conception de vie, etc., conscientes ou non, sont la plupart du temps liées à l’influence des variétés de chinois introduites récemment dans la communauté, et qui se manifestent notamment sur le plan phonétique, lexical et syntaxique (variation du débit de parole et / ou de l’usage d’em-prunts, alternance des codes, calques linguistiques, etc.). La conclusion de l’auteure est que les effets de stéréotypie ou de distinction sont renforcés par la reconnaissance de tous les participants de la valeur de marque des traits linguistiques proposés à des moments donnés de l’interaction, le processus de marquage étant intimement lié à la catégorisation.
Le dernier article, Les autocitations en sciences humaines et sociales. Pour une analyse dynamique de collectifs cognitifs de
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