"L'informatique musicale sous l'angle de l'analyse formalisŽe",
rŽdigŽ en 1993 pour le Groupe de Travail Informatique Musicale de la Direction de la Musique et de la Danse du Ministre de la Culture et de la Communication
En 1955, D. A. Caplin utilise pour la premire fois un ordinateur pour programmer le Musikalisches WŸrfelspiel, le Jeu de dŽs imaginŽ en 1780 par Mozart pour composer des valses, rŽalisant avant la lettre le premier "modle informatique" d'une famille d'Ïuvres.
Le compositeur amŽricain Milton Babbitt (1961), a dŽveloppŽ ds 1955 un travail ˆ base mathŽmatique sur le systme dodŽcaphonique et Lejaren Hiller, avec Isaacson, produit en 1957 la premire Ïuvre calculŽe, le quatuor ILLIAC (Hiller & Isaacson, 1959) du nom du calculateur de l'UniversitŽ d'Illinois.
Allen Forte (1973) publie son rŽpertoire exhaustif des accords (modulo-12, c'est-ˆ-dire ˆ l'octave prs) connu sous le nom de "set-theory", formalisme amŽliorŽ par John Rahn (1980), puis complŽtŽ sur le plan temporel par Robert D. Morris (1987).
En France :
Michel Philippot (1960), avant mme l'utilisation effective de l'ordinateur, s'est posŽ le problme d'une description objective des dŽcisions qu'il prenait pour Žcrire sa propre musique.
Pierre Barbaud (1911-1990) a le premier expŽrimentŽ une dŽmarche algorithmique effective (Barbaud, 1966, 1968).
Iannis Xenakis, compositeur, ingŽnieur et architecte, a ŽnoncŽ les bases d'une reprŽsentation mathŽmatique de la musique libŽrŽe de la notation et du vocabulaire traditionnels (Xenakis, 1963).
Patrick Greussay et le groupe Art et Informatique de Vincennes ont Žgalement apportŽ leur pierre ˆ l'Ždifice, ˆ la fois au plan algorithmique et au plan formel ; sur ce dernier, la thse de Greussay (1973) a marquŽ une avancŽe importante vers la formalisation de partitions.
AndrŽ Riotte utilise ˆ la mme Žpoque l'ordinateur pour le calcul d'un matŽriau musical rare, les Cycles EquilibrŽs (Riotte, 1963,1969) et prŽsente en 1973 dans le cadre de l'EMAMu ses premiers travaux de formalisation analytique (un modle informatique d'une pice de Stravinsky).
Analyse, composition et modles
La conjonction de la linguistique formelle et de l'informatique a produit diverses retombŽes sur le terrain de l'analyse musicale. La thŽorie la plus connue et la plus ambitieuse, qui invoque les grammaires gŽnŽratives, est celle de Lerdahl et Jackendoff (1983).
Le principe des grammaires gŽnŽratives a ŽtŽ utilisŽ par Mario Baroni et Maurizio Jacoboni pour produire par ordinateur des mŽlodies dans le style de corpus trs spŽcifiques (chorals de Bach, 1978 ; pices de Legrenzi, avec Rossana Dalmonte, 1990), ainsi que par Otto Laske (1975).
Divers programmes sont utilisŽs pour l'aide ˆ la composition: ˆ Stanford et au ZKM de Karlsruhe, Common Music de Rick Traube; ˆ l'IRCAM, Patchwork, actuellement relayŽ par Open Music, dŽveloppŽ par GŽrard Assayag; ˆ Lyon, Elody (Yann Orlarey).
L'analyse assistŽe par ordinateur
Vers la fin des annŽes 80 Žmerge l'intŽrt de la simulation compositionnelle comme dŽmarche d'analyse assistŽe par ordinateur (Mesnage & Riotte, 1989). Un logiciel appelŽ Morphoscope, conu et rŽalisŽ par Marcel Mesnage permet de formaliser l'information d'une partition comme ensemble homogne de relations, hors-temps ou en-temps, entre les paramtres musicaux de base.
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