VI. Pour une meilleure articulation de la recherche musicale, de la formation ˆ la recherche et de la musicologie du XXme sicle
La structure actuelle de la recherche associe deux formations doctorales – Musique et Musicologie du XXme sicle ; Acoustique, Traitement du signal, et Informatique AppliquŽe ˆ la Musique – ˆ un laboratoire d’accueil CNRS – l’unitŽ mixte Recherche Musicale (UMR 9912). Cette structure, qui est sous-tendue par l’IRCAM et en dŽpend Žtroitement dans ses moyens et sa stratŽgie, doit tre entirement refondue. La formation doctorale “ Musique et Musicologie du XXme sicle ” ne saurait tre reconduite dans son Žtat prŽsent car elle fŽdre des institutions trop nombreuses et rŽpond ˆ un Žtat de la recherche dŽpassŽ. Il conviendrait de dissocier la recherche musicale de la musicologie du XXme sicle et de donner un vŽritable contenu ˆ la recherche musicale qui doit comprendre :
- une formation pratique aux nouvelles technologies
- une formation ˆ la pratique compositionnelle avec les nouveaux outils
- une formation pratique et thŽorique aux problmes de la modŽlisation
- une formation pratique et thŽorique en musique et musicologie de la seconde moitiŽ du XXme sicle.
Le but de la formation ˆ la recherche musicale est de permettre aux Žtudiants en musique d’acquŽrir une ma”trise aussi bien pratique que thŽorique de leur discipline.
Dans sa composante proprement musicologique, la formation doctorale "Musique et Musicologie du XXme sicle" pourrait trouver des relais progressifs par l’UniversitŽ. Le secteur qu’elle reprŽsente se distinguerait ainsi fondamentalement de celui de la recherche musicale. Il pourrait se fŽdŽrer en un rŽseau national.
La recherche musicale, qui tend aujourd’hui ˆ se dŽvelopper exclusivement dans le domaine des Sciences Pour l’IngŽnieur, doit tre rŽŽquilibrŽe et se constituer, pour partie, en un domaine relevant du secteur des sciences humaines. Le domaine de recherche propre ˆ la recherche musicale en Sciences Humaines devrait comprendre les quatre points ŽnoncŽs ci dessus.
Il est indispensable qu’un laboratoire d’accueil ŽtoffŽ puisse prendre en charge, en Sciences Humaines, les activitŽs de recherche et de formation ˆ la recherche.
Il conviendrait Žgalement d’Žviter de scinder la recherche artistique en deux p™les image et son qui laisseraient en friche le domaine du multimŽdia. La question de la crŽation d’une formation doctorale dans le domaine du multimŽdia se trouve ainsi posŽe. Il n'est pas certain que le regroupement des formations image et son dans une mme Žcole doctorale suffirait ˆ Žviter la scission des deux domaines.
La gestion des fonds documentaires qui sont la propriŽtŽ de l’Žducation nationale et du CNRS et qui sont intŽgrŽs ˆ la mŽdiathque Ircam devrait tre reconsidŽrŽe et faire l’objet de dispositions contractuelles. Les fonctions et les objectifs de la consultation publique ne peuvent en effet se confondre avec ceux d’une bibliothque de laboratoire.
VII. L’avenir de l’organisation du travail dans le domaine AST
Le domaine Art Science Technologie englobe ˆ la fois la technologie de la production, l’organisation Žconomique, les valeurs sociales et les modes de vie, les critres esthŽtiques et les formes de symbolisation. Ces changements doivent tre abordŽs dans leur globalitŽ et dans leurs interfŽrences.
L’un des principaux facteurs de blocage qui conduira ˆ la crise rŽside dans la persistance de techniques d’organisation et de formes de gestion anciennes. L’organisation du travail de la recherche est appelŽe ˆ prendre en compte une interdŽpendance toujours plus marquŽe des disciplines et des technologies. Elle doit faire face ˆ un accroissement imprŽvisible d’interconnexions et se restructurer constamment selon de nouvelles ramifications. L’organisation du travail de la recherche est ainsi perpŽtuellement remise en cause, voire menacŽe d’inadaptation et de dislocation.
L’Žvolution rapide des besoins identifiables de la sociŽtŽ, la complexitŽ croissante que prŽsentent les environnements technologiques, Žconomiques et sociaux, exigent des stratŽgies d’organisation toujours plus intŽgratives, et non pas compartimentŽes. La tendance ˆ la spŽcialisation, ˆ la dissociation en compŽtences techniques ne va pas dans le sens des processus dynamiques crŽŽs par l’environnement lui-mme. Les structures d’organisation et la dŽfinition des t‰ches devront, ˆ l’avenir, satisfaire ˆ des critres d’adaptabilitŽ, de coopŽration, de ma”trise et de synthse. Les stratŽgies d’organisation devront privilŽgier l’autonomie des groupes qui seront appelŽs ˆ planifier, rŽgler et contr™ler leurs t‰ches. L’autonomie suppose que l’on privilŽgie les compŽtences multiples du groupe et de l’individu, que l’on institue une structure de t‰ches o la part mŽcanique soit toujours plus rŽduite alors que les fonctions de prospective, d’interprŽtation et de contr™le s’Žtendront.
Le contexte technologique raffinŽ qui est celui du domaine AST exclut une rŽpartition du travail en activitŽs restreintes et fractionnŽes et requiert une capacitŽ adaptative croissante. Il prŽsente en outre une variŽtŽ dans le travail qui exigera une formation constante et polyvalente, capable de supplŽer ˆ l’inattendu.
La participation des intŽressŽs au contenu des t‰ches, ˆ l’organigramme ainsi qu’au planning des changements devient essentielle ˆ une organisation du travail adaptŽe ˆ des environnements en constant renouvellement. La motivation des chercheurs, des ingŽnieurs et des administratifs constituera une exigence prioritaire du travail. Dans un climat d’incertitude il est difficile d’Žtablir une politique stratŽgique, si bien que la hiŽrarchie Žvite les dŽcisions majeures. La prise de dŽcision tend ˆ se transfŽrer ˆ la gestion quotidienne. Ce dŽplacement, qui requiert une souplesse dans la gestion du personnel, appelle une organisation plus dŽmocratique, ˆ tout le moins "polyarchique", relŽguant au second plan les structures centralisŽes d’autoritŽ et de responsabilitŽ. La part dŽcisionnelle de l’administration en sera sans doute ˆ l’avenir rŽduite.
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