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Savoir et expression indigènes



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3.2 Savoir et expression indigènes


Le savoir indigène est un savoir, local, qui est propre à chaque culture, à chaque société; diffus par nature, il est à l'origine non retranscrit et donc difficile à recueillir, à codifier et à interpréter à l'extérieur de son contexte originel. Toutefois, le savoir indigène, ou «savoir traditionnel» expression ici considérée comme équivalente, a, outre l'importance unique qu'il revêt par rapport à la culture d'où il tire ses racines, une

valeur potentielle immense, aux niveaux national et international, particulièrement lorsqu'il est associé à d'autres savoirs traditionnels et au savoir «moderne».

La déclaration sur la science et l'utilisation du savoir scientifique, adoptée à la Conférence mondiale sur la science, Budapest, 26 juin – 1er juillet 1999294 a reconnu l'importance du savoir traditionnel, du savoir indigène en considérant:

«26. que les savoirs traditionnels et locaux, qui sont l'expression dynamique d'une certaine perception et compréhension du monde, peuvent apporter, et, historiquement, ont apporté une précieuse contribution à la science et à la technologie et qu'il faut préserver, protéger, promouvoir et étudier ce patrimoine culturel et ses connaissances empiriques,»

et en stipulant à sa section «la science en faveur du développement» que:



«38. ... il faut également poursuivre l'élaboration de cadres juridiques nationaux appropriés pour tenir compte des besoins spécifiques des pays en développement ainsi que des savoirs traditionnels et de leurs sources et produits, afin d'en garantir la reconnaissance et de leur assurer une protection adéquate reposant sur le consentement donné en connaissance de cause par les propriétaires coutumiers ou traditionnels de ces savoirs.»

Au terme d'une évaluation effectuée dans des villages au Botswana, au Malawi et en Tanzanie295 il est apparu que la plupart des besoins d'information dans les domaines de l'agriculture, de la santé et de l'épanouissement personnel était satisfaite de manière adéquate par des savoirs indigènes déjà existants, mais que ces savoirs avaient tendance à se perdre à cause de la disparition des voies de communication traditionnelles, au point que la plupart des villageois étaient hostiles à leur utilisation.

En 1998, le premier prix web de l'UNESCO a été attribué à un site web brésilien296 présentant deux tribus indigènes. Cet exemple illustre la présence croissante de groupes indigènes sur le World Wide Web, mais démontre par ailleurs l'ambiguïté de cette présence en tant qu'outil d'expression des peuples indigènes, le site en question ayant été créé par deux graphistes brésiliens qui n'appartiennent pas aux tribus retenues.

Un nombre très élevé de sites web consacrés aux cultures et aux savoirs des peuples indigènes sont référencés par le centre de ressources du site web NativeWeb297 que gère un groupe de bénévoles, et par la section de la bibliothèque virtuelle du site web du Centre for World Indigenous Studies (CWIS)298, organisme à but non lucratif des Etats-Unis qui se consacre à l'étude des peuples indigènes et élabore des avis de politique générale les concernant. Le site NativeWeb propose par ailleurs groupes de discussion, panneaux de messages et publications d'offres d'emploi et de demandes d'aide ainsi qu'une section consacrée à un examen participatif d'ouvrages, le tout concernant les peuples indigènes des Amériques.

La quasi-totalité des sites référencés sont conçus par des établissements universitaires et par des organismes à but non lucratif des pays industrialisés, comme par exemple le site Abya Yala Net299, hébergé par NativeWeb, qui présente une information très complète sur les peuples indigènes du Mexique, d'Amérique centrale et d'Amérique du sud, et le site web «Cultura de los Andes»300 qui

présente divers aspects de la culture Quechua en anglais et en espagnol (chants avec paroles et musiques, danses, poésies) ainsi que la Bible en Quechua et des leçons de Quechua.

Parmi les quelques rares sites à être produits par ou pour des groupes de peuples indigènes, qui en expriment le point de vue301, on relèvera le réseau Amanaka'a Amazon302 (formation à l'écologie, droit des indigènes, protection des forêts tropicales), le site Cyber Jumma303 (archives virtuelles du peuple Jumma de la région des collines de Chittagong, Bangladesh), le site Ogiek304 (créé par une coalition internationale pour protester contre l'expulsion de la tribu indigène des Ogiek de son habitat au Kenya) et le site Tirisnet305 (informations sur la vie du peuple Sahraoui dans les camps de réfugiés en Algérie).

Plusieurs projets internationaux ont été lancés pour collecter, codifier, préserver et diffuser le savoir indigène avec l'aide de l'Internet.

La Banque mondiale met actuellement sur pied un projet sur le savoir indigène, dont l'objectif est de «permettre aux partenaires de développement d'être mieux informés sur les pratiques locales dans les pays clients pour mieux adapter le savoir mondial aux conditions locales et pour concevoir des activités propres à mieux satisfaire les besoins des pays». Un des grands objectifs en est l'élaboration d'une base de données sur le savoir indigène306, qui contenait au moment de mettre sous presse environ 200 articles sur les meilleures pratiques indigènes en Afrique, chacun étant présenté sous forme de résumé avec un renvoi à la source, institution ou particulier, assorti d'un développement en ligne ou d'une référence bibliographique. L'information est constituée par les contributions de participants, qui y sont encouragés par la constitution de réseaux dans plusieurs régions du monde, les apports jusqu'ici provenant principalement de sources universitaires, d'organismes de pays industrialisés ou d'organisations internationales.

Un projet analogue sur le site web Centre d'échanges sur la gestion des transformations sociales (MOST) de l'UNESCO est le registre des meilleures pratiques concernant le savoir indigène, résultat d'une coopération avec le Centre international des réseaux de recherche et de consultants (CIRAN). La base de données MOST/CIRAN307 comprenait au moment de mettre sous presse 27 exemples concernant l'Afrique, l'Asie, l'Europe et l'Amérique latine qui peuvent être consultés par thème, par lieu géographique ou par institution. Tous les exemples sont accessibles en version intégrale sur le site web.



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