Bulletin de l’institut


NOS ŒUVRES Le Collège du Sacré-Cœur á Valencia



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NOS ŒUVRES




Le Collège du Sacré-Cœur á Valencia


(Espagne).
A cheval sur le cours inférieur du Guadalaviar ou Turia, à cinq kilomètres à l'ouest de l'endroit où ce petit fleuve, épuisé par les nombreuses saignées qu'il a subies en vue de l'arrosage, va perdre dans les sables du littoral méditerranéen le peu d'eaux qui lui restent, Valencia (250.000 hab.) est, comme nul n'ignore, une des plus belles et populeuses villes d'Espagne. Sa partie moderne est formée de grands boulevards et de rues droites et larges, où circulent à profusion l'air et la lumière. Dans sa partie ancienne, au contraire, comme il arrive dans la plupart des vieilles cités longtemps entourées de murailles rigides, les rues sont étroites et tortueuses, mais généralement propres, bien pavées et bordées de beaux édifices, de sorte qu'elle gagne en pittoresque ce qu'elle perd en commodité et en hygiène. Du haut de plusieurs de ses monuments, notamment de la tour de la cathédrale, connue sous le nom de Miguelete, on a une vue splendide sur la Vega ou plaine, immense jardin de plus 800 kilomètres carrés de surface où, grâce à une très intelligente culture aidée d'un admirable système de canaux d'arrosage, toutes sortes d'arbres fruitiers et de plantes utiles poussent avec une abondance et une rapidité merveilleuses. Son industrie, relativement active, est renommée pour diverses spécialités, comme les soieries, les velours, les éventails, les verreries peintes, les briques émaillées connues sous le nom d'azulejos, etc. ...; et, son port est le centré d'une importante exportation de fruits et d'autres produits de la Vega, surtout d'oranges et d'oignons.

Valencia est aussi, dans l'ensemble, un grand centre intellectuel et religieux, avec de nombreux établissements d'instruction, de tous les genres et de tous les degrés, ainsi que de très belles œuvres de piété, de charité, d'apostolat et d'éducation, chrétienne; ce qui n'empêche qu'il y ait aussi, comme partout ailleurs, soit au physique soit au moral, bien des infirmités à guérir, des plaies douloureuses à soigner, des misères â soulager, et que les cœurs magnanimes, les âmes pressées par la charité de Jésus-Christ n'y trouvent ample matière à exercer les dispositions bienfaisantes dont Dieu les a douées.

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En 1883, un modeste menuisier, nommé Gregorio Gea; aussi généreux de cœur que peu favorisé des biens de la fortune, souffrait vivement de voir l'abandon ou étaient laissés, au point de vue moral et religieux, les enfants de la classe ouvrière. N'écoutant que sa charité, il se mit courageusement à en recueillir quelques-uns, les dimanches soir, pour les mener en promenade et profiter de cette occasion pour leur faire un peu de catéchisme. La tâche, d'abord ne fut pas aisée; mais le bon menuisier était patient, ingénieux à plaire, et, par la distribution d’images, de médailles et d'autres objets pieux que la charité publique lui fournissait le moyen de se procurer, il réussit en peu de temps à en apprivoiser un assez grand nombre. Deux autres bons chrétiens, Vincent Ballester et Thomas Terranegra, se joignirent à lui; par leur initiative un comité se forma pour leur procurer des ressources ; le nombre des enfants adhérents s'étant notablement accru, une école sérale fut fondée pour les soustraire au funeste milieu de l'Ecole laïque d'Arts et Métiers ; on y ajouta un orphéon et une fanfare; une spacieuse propriété du nom de Pexina, que dès les débuts on avait achetée, fut entourée de murs et pourvue d' instruments de jeu ; de sorte qu'en moins de trois ans on se trouvait à la tête du Patronage bien organisé, dont un Jésuite zélé, le P. Vincent, avait la direction spirituelle. C'était vraiment merveille, chaque dimanche soir, de voir à la Pexina cette réunion de quatre à cinq cents enfants partager agréablement le temps entre des jeux ou autres occupations récréatives et l'assistance à quelque exercice pieux.

Mais en 1886, le méritant Gregorio Gea étant venu à mourir, l'œuvre entra dans une période de décadence qui allait s'accusant d'année en année malgré les louables efforts de Thomas Terranegra pour l'arrêter dans cette voie.

En 1897, le Comité protecteur en était arrivé à la conviction que le seul moyen de prévenir la ruine totale du Patronage était d'en confier la direction à une Congrégation religieuse; et, après s'être adressé successivement à plusieurs autres auprès desquelles il n'avait pas eu de succès, le Père Vincent, chargé des négociations, fit appel à la nôtre, qui accepta, aux conditions essentielles suivantes : Le Comité cédait aux Frères, pour l'œuvre dominicale, le local de à Pexina, leur fournissait, en Ville, un local meublé pour. leur résidence et les classes sérales, et leur assurait une prime de fondation de 7.000 pesetas. En échange, les Frères devaient faire gratuitement l'œuvre dominicale et les classes sérales; assurer leur traitement en faisant la classe pendant le jour à des élèves payants, et, si possible contribuer pour 1.000 pesetas au payement du loyer.

Les débuts furent un succès relatif. Les classes payantes, commencées le 15 septembre 1897 avec trois élèves, en avaient 104 au mois de mars 1898, et les classes sérales; dont les inscriptions, l'année précédente, n'étaient guère montées au dessus de 700, arrivèrent à 1450. A la fin de l'année scolaire, le Comité se réunit pour constituer le jury qui devait présider les examens, et les résultats furent trouvés si satisfaisants, que le Comité, d'une voix unanime, vota aux Frères un témoignage officiel de satisfaction dûment consigné dans le Livre des Délibérations.

L'année 1898-1899 fut encore meilleure. Les élèves des classes sérales se présentèrent en si grand nombre que le local fut impuissant à :les recevoir tous. On en avait inscrit plus de 1600, Ils étaient divisés en sections telles que les suivantes: musique instrumentale, musique vocale, dessin linéaire, dessin d'ornement, dessin à l'aquarelle, dessin académique, etc. Pour l' instruction proprement dite, il y avait l'enseignement élémentaire et l'enseignement supérieur. L'âge des étudiants s'échelonnait entre 8 et 40 ans, ce qui ne les empêchait pas d'avoir très bon esprit.

Ceux de l'œuvre dominicale, parfois au nombre de plus de 600, se réunissaient, les dimanches et fêtes, à la Pexina,: où ils se récréaient agréablement sous la, surveillance des Frères. Puis, à un' moment donné, au son de la cloche, tous les jeux cessaient, et chacun de prendre place, selon son rang et sa division pour se rendre au Catéchisme, qui durait une heure environ. On se rendait ensuite à la chapelle du Patronage pour un exercice religieux tel que le mois de saint Joseph, le mois de Marie, le mois du Sacré-Cœur, ou autre selon le temps.

Au cours de cette année. scolaire, plus de 100 de ces enfants firent leur première Communion. dans des dispositions très consolantes, après une très sérieuse préparation, et 'à l'examen final, présidé par un jury composé d'un certain nombre des catholiques les plus distingués de la ville, on put voir, avec une légitime satisfaction, non seulement les enfants, mais les grands jeunes gens et même des hommes à, barbe répondre avec intelligence et avec foi aux questions parfois assez difficiles de Catéchisme qui leur furent posées.

De son côté, l'école payante, qui avait commencé l'année avec 46 élèves, avait dépassé les 200 dès les débuts du second trimestre.

Un soulèvement révolutionnaire qui eut lieu dans la ville au mois de juillet ne fut pas, à un moment donné, saris donner quelques craintes aux Frères; mais, par bonheur, rien de fâcheux ne leur arriva.

L'année 1899-1900 ne fut guère signalée que par une nouvelle augmentation du nombre des élèves, qui obligea de louer une maison voisine du collège pour recevoir le trop plein de celui-ci, par l'heureuse issue de la demande adressée au Gouvernement pour obtenir l'autorisation légale de la communauté mariste de Valencia, et par l'exceptionnel accroissement du chiffre des premiers communiants qui fut cette année-là de 222.

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En somme, par la grâce de Dieu, l'œuvre de. ces trois années n'avait pas été stérile. Le Patronage, sous la direction des Frères, avait non seulement repris. la splendeur de ses plus belles années, mais était arrivé à un niveau de prospérité qu'il n'avait pas encore connu, sans compter qu'à son ombre avait pris naissance et commencé à grandir, pour l'avantage des familles catholiques qui jouissent d'une certaine aisance, un nouveau centre de formation chrétienne où elles pourraient faire élever leurs fils sans avoir à redouter la pernicieuse influence ,des établissements officiels, où trop souvent l' instruction est areligieuse quand elle n'est pas antireligieuse.

Malheureusement, on n'a jamais bien su pour quelles causes, les relations entre la communauté et l'autorité administrative du Patronage, malgré le bon vouloir qu'on semble y avoir mis d'une et d'autre part, n'avaient pu arriver à ce degré d'entente cordiale en dehors duquel il devient difficile de faire longtemps le bien en commun ; et de moment vint, où il parut préférable de chercher à le faire chacun de son côté.

La maison du Baron Ruaya, située au N.° 2 de la rue Portal de Valldigna, où. fonctionnaient simultanément, depuis 1897, l'école sérale gratuite, soutenue par le Comité du Patronage de la Jeunesse Ouvrière et l'école payante de jour (Colegio Poliglota Mercantil) au compte des Frères, n'était loué que pour trois ans. Quand il s'agit de renouveler le bail, au mois de juin 1900, le Comité. du Patronage présenta des conditions si onéreuses pour les Frères que les Supérieurs ne jugèrent pas possible de les accepter. En conséquence, la Communauté, avec les permissions nécessaires, loua à son compte, rue Roteros, 14, une autre maison appartenant au marquis de Villores; et c'est là que se transporta, pour le cours 1900-1901, le Colegio Poliglota Mercantil, appelé depuis lors Collège du Sacré-Cœur.

Les débuts furent. pénibles ; car, avec les modiques ressources dont on disposait, il fallait payer le loyer qui s'élevait à 3.000 francs; et se monter en mobilier, ce qui n'en demanda. guère moins de trois autres mille. Mais, la Providence aidant, on parvint cependant, d' une manière ou d' une autre, à faire face à la situation. .

Le 1ier novembre, le nouveau Collège comptait 200 élèves dans ses cinq classes d'enseignement élémentaire et ses deux. classes d'enseignement commercial,; au mois d'avril ce nombre était monté à 260 et il aurait certainement dépassé les 300 sans une maladie épidémique qui éprouva gravement la jeunesse de la ville. Ce chiffre désiré fut d'ailleurs atteint dès le premier semestre de l'année suivante. Pour que les pauvres ne fussent pas oubliés, une petite école gratuite du soir fut ajoutée à l'école payante et fut aussitôt fréquentée par une centaine de jeunes ouvriers. Les parents demandaient aussi qu'on créât des cours d'enseignement secondaire ; mais on dut leur répondre que, pour le moment, on ne pouvait y songer.

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La maison de la rue Roteros, où l'on s'était installé faute de trouver mieux, 'ne pouvait déjà absolument plus suffire et l'on se préoccupait anxieusement d'en trouver une plus spacieuse sans pouvoir, aboutir à un résultat satisfaisant lorsque, à la fin, de mars 1902, une circonstance inespérée en fit découvrir une qui, à vrai dire, n'était pas l' idéal, mais qui offrait cependant un ensemble de conditions favorables assez difficile à rencontrer dans un centre populeux comme Valence.

Située sur la plaza del Carmen, où elle portait le N.° 4, elle était relativement spacieuse, et, moyennant quelques transformations, pouvait permettre à l'œuvre de s'y installer assez confortablement en attendant mieux. Elle fut louée pour quatre ans, au prix annuel de 5.000 pesetas, et dès le commencement de septembre les classes pouvaient s'y ouvrir. Le bail fut renouvelé plusieurs fois pour une. période égale ; et, en dépit de diverses tentatives pour s'assurer une installation plus ample, le Collège dut y demeurer, au moins en partie, jusqu'au mois d'avril 1916.


graphique


Ces quatorze années furent pour lui une période de prospérité laborieuse, durant laquelle se continua en s'affermissant la confiance que lui avaient témoignée dès le début les familles chrétiennes. Le nombre des élèves oscilla autour de 350, maximum de ce que pouvait contenir normalement le local. A l'enseignement élémentaire et commercial, auquel on avait dû se borner tout d'abord, faute de personnel, s'ajoutèrent graduellement, sur les instances des familles, quelques classes d'enseignement secondaire, dont le nombre s'est accru par degrés jusqu'à comprendre, actuellement, le cycle complet des six années réglementaires. Comme nous avons dit dernièrement pour Gérone, ces élèves sont, en général, des enfants qui fréquentent les cours du Lycée, où les Frères les accompagnent, et qui, au Collège, en dehors de ces heures d'enseignement officiel, reçoivent, avec des leçons particulières sur les matières de leur programme, les mêmes soins religieux et moraux que les autres élèves de la maison.

Il n'y aurait sans doute pas grand intérêt à repasser ici une par une ces années peu fertiles en événements saillants, et qui se ressemblent en général beaucoup les unes les autres. Contentons-nous de noter, pour mémoire, les quelques faits d'une certaine importance qui jalonnent de loin en loin la marche de l'établissement.

Au mois de septembre 1903, une maison sise sur le Camino de la Soledad (Alameda), N° 10, fut louée dans le but d'en faire une succursale du Collège, où seraient installés les tout-petits avec quelques élèves de l'enseignement primaire appartenant à des familles distinguées. Elle s'est toujours maintenue depuis sous le nom de Chalet, avec une moyenne de 80 enfants sous la conduite de quatre Frères.

Au cours de l'année 1903-1904, on avait essayé de recevoir quelques pensionnaires; mais l'expérience ne fut pas heureuse. Un certain nombre de ces enfants ou jeunes gens, dont quelques-uns étaient relativement âgés, se montrèrent revêches à la discipline, se firent fauteurs du mauvais esprit, et .donnèrent aux Frères toutes sortes d'ennuis. L' espace d'ailleurs faisant défaut, cet essai d'internat fut abandonné en 1906.

En 1912, le bail pour le local de la place du Carmen arrivait à terme. On crut un moment qu'on pourrait enfin résoudre définitivement la question de loyer par l'achat d'une belle maison située sur la place Rodrigo Botet, 1 (S. Jorge) et pour arriver à ce but désiré, on s'épuisa en diligences; mais il aurait fallu 200.000 pesetas qu'on ne put réussir à trouver, et il n'y eut pas d'autre ressource que de renouveler pour quatre nouvelles années le bail qui nous assurait la jouissance du local occupé depuis 1901, sauf à l'améliorer dans la mesure du possible par quelques réparations dont la propriétaire consentit à payer la moitié.

Pour favoriser les classes d'enseignement secondaire, on les transféra, en septembre 1913, dans un local distinct qu'on venait de louer au N° 26 de la rue de Játiva. Au mois de novembre de la même année, ces classes comptaient 92 élèves. On avait d'abord pensé que cette maison ne serait qu'une succursale de celle de la place du Carmen, où continuaient à être. la résidence de tous les Frères avec les classes d'enseignement primaire et de commerce; mais on reconnut bientôt qu'il serait préférable que chaque maison eût sa communauté à demeure, de sorte que, pendant une paire d'années, il y eut, en comptant le "Chalet’’, trois maisons distinctes, ayant chacune leur direction particulière.

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Ce n'était là cependant qu'une organisation provisoire. Au printemps de 1915 l'occasion . s'étant présentée de louer, au N.° 5 de la place Mirasol, un local assez vaste pour abriter les deux (ouvres de la place du Carmen et de la rue de Játiva, on s'empressa de la saisir. Dès le mois de juin, maçons, plâtriers, menuisiers et peintres se mirent activement à l'œuvre, et, aux premiers jours de septembre, une partie se trouva prête pour recevoir les classes de l'enseignement primaire, qui y furent en effet installées. Quelques jours plus tard M. le Curé de San Andrés, délégué par Mgr. l'Archevêque, venait bénir la chapelle et toute la maison, bien que les travaux d'aménagement fussent encore en pleine fièvre d'activité.

Au commencement du mois d'octobre, les autres classes vinrent rejoindre celles de l'enseignement primaire, et tout demeura définitivement organisé dans la nouvelle maison, à la grande satisfaction des Maîtres et' des Elèves.

Ce fut, pour l'Etablissement, le point de départ d'un renouveau de prospérité qui n'a guère été depuis qu'en s'accentuant.. Par un effet de la bénédiction du Sacré-Cœur, dont la dévotion est très en honneur parmi les enfants comme parmi les Frères, le nombre des élèves s'est accru notablement, et cette progression aurait été bien plus rapide encore sans la limitation sévère. qu'impose, pour les admissions annuelles, l'espace trop restreint dont on dispose. Mais ce qui est encore plus précieux que l'accroissement du nombre des élèves, c'est l'application, le bon esprit et les dispositions pieuses que l'on constate généralement parmi eux.

Les familles chrétiennes apprécient beaucoup ce milieu où elles voient que la, piété et la bonne conduite des enfants sont l'objet de soins aussi tendres, aussi attentifs, plus tendres même et plus attentifs, s'il se peut, que leur application au travail et leur progrès dans les études; et c'est pourquoi elles ne craignaient pas de faire, au besoin, de 'très méritoires sacrifices pour assurer aux leurs un si estimable avantage. C'est ce qui explique pourquoi, malgré tout le soin qu'on a de prendre pour local ce qu'on peut trouver de plus ample, on y est tout de suite à l'étroit.

Oh! si l'on pouvait avoir un bâtiment construit ad hoc, avec baltes les conditions d'espace, de lumière et de commodité dont jouissent en général les installations officielles! Mais,: dans les grandes villes, c'est à des prix qu'on ne saurait aborder. Puis, qui sait?... peut-être, alors manquerait-il quelque chose de plus essentiel encore que les commodités dont on est privé au N° 5 de la place Mirasol, où, faute d'espace et de quelques autres avantages, on a en grand nombre des enfants studieux et bien disposés.

Lés études qui se font au Collège du Sacré-Cœur sont celles de l'enseignement primaire, celles de l'enseignement commercial et celles de l'enseignement secondaire, entre lesquelles, pendant ces huit dernières années, les élèves se sont répartis de la manière suivante:


Table nombre élèves


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Pour aider au maintien de la piété et du bon esprit, se sont établies et fonctionnent régulièrement les deux confréries de l'Enfant Jésus de Prague parmi les petits, et des Jeudis Eucharistiques parmi les grands.

La première, qui est établie au Collège depuis 1917, compte actuellement 80 membres. Elle a pour fin: 1° de promouvoir parmi ses membres la piété et l'amour envers le Saint-Enfant Jésus et de les intéresser au malheureux sort des enfants infidèles;. 2° de placer sous la spéciale protection du Divin Enfant les chrétiens en général et les enfants en particulier, en vue de mettre leur innocence à couvert des embûches du démon et de la corruption du siècle.

Le règlement comporte pour les associés: 1° chaque jour de dimanche et de fête, assistance à la sainte messe et communion,, après laquelle le chœur en fonction récite la coronnette du Saint Enfant Jésus; 2° le 4ième dimanche de chaque mois, communion générale, réunion et acte de consécration au Divin Enfant.

Le Comité directeur est formé du Directeur, du Président, du Vice-Président, du Secrétaire, du Sous-Secrétaire, du Trésorier, du Directeur général des chœurs, et de quatre vocaux.

La dévotion des Jeudis Eucharistiques est fort ancienne à Valencia; mais elle y a été rajeunie et organisée en Association par un des derniers archevêques, qui l'avait déjà établie en 1907 à Vigo dont il était alors évêque. Son but est de promouvoir, parmi ses membres et autour d'elle, la dévotion au 'T. S. Sacrement de l'Eucharistie et la pratique de la Communion fréquente et fervente. Bien que de fondation récente sous cette nouvelle forme, elle compte déjà, en Espagne, plus de 60.000 associés.

Son établissement, au Collège du Sacré-Cœur, ne date que de quelques mois; mais, â ce qu'on nous écrit, elle y a déjà' donné des fruits si précieux, qu'on peut en concevoir les plus heureuses espérances.

Le Comité directeur, comme celui de la Confrérie, du Saint Enfant Jésus de Prague dont nous avons parlé plus haut, se compose d'un Directeur, d'un Président, d'un Vice-Président, d'un Secrétaire, d'un Sous-Secrétaire, d'un Trésorier, et de Zélateurs. Les simples associés sont groupés en chœurs de 12 présidés chacun par un zélateur. L'insigne est une belle médaille dont une des faces représente la Cène, l'autre un calice surmonté de l'hostie, et dont le ruban suspenseur, blanc pour les simples associés, est rouge pour les zélateurs. Les associés' le prennent le jeudi de chaque semaine pour aller à la sainte Table. Ce sont les enfants les plus pieux qui 'se font les propagateurs de l'association parmi leurs condisciples et ils s'acquittent à merveille dé cette fonction. Plus d'une centaine des élèves du Collège en font déjà partie, et il semble bien que 'l'heureuse contagion de leur bon exemple gagne sensiblement du terrain autour d'eux. Pour employer une comparaison du saint Evangile, ils ont tout l'air d'être parmi leurs camarades cette mesure de levain dont l' influence s'étend de proche en proche et finira par transformer toute la pâte. Et l'on espère non sans fondement que ce sera, pour cette chère jeunesse, le meilleur préservatif contre la vague impure d'impiété et de sensualisme qui la menace, hélas! par tant de côtés à la fois.


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