Cluster 13
Culture, patrimoine, création
Compte rendu du Comité de programme
21 janvier 2008
Présents : Bernard Peroche, Bernard Gauthiez, Serge Heiden, Rémy Boucharlat, Hubert Emptoz, Catherine Clouzot-Bernigaud, Christine Planté, Patrick Bazin, Philippe Régnier, Ludivine Raimondo.
Excusés : Antony McKenna, Geneviève Dalbin, Jean-Philippe Malicet, Helga Sobota, Jean-Bernard Vray, Christian Guilleré, Bruno Andral, Martine Fiodorov, Olivier Koenig.
Absent : Jean-Pierre Esquenazi, Jacques Bonnet.
Rédacteurs : Philippe Régnier, Ludivine Raimondo.
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Ordre du jour :
1 / Point sur l’avancée des projets et des différents sujets de recherche
2 / La répartition des crédits 2008
Introduction de Philippe Régnier :
Les attentes de la Région.
Dans un contexte mouvant, la Région Rhône-Alpes a fait évoluer sa stratégie.
En 2005, lorsque les clusters ont été lancés – l’idée, faut-il le rappeler, était neuve et a suscité des émules –, l’objectif en effet était à la fois de financer des recherches de qualité ciblées et de mieux structurer l’espace régional de la recherche autour de thématiques interdisciplinaires. Entre temps, la mise en place de l’ANR et le poids des budgets alloués par cette agence, la création des pôles de compétitivité, ainsi que l’appel d’air provoqué par l’ampleur des financements européens, ont incité la Région à mettre davantage l’accent sur le second volet, pour obtenir des effets de levier. Il s’agit, en d’autres termes, d’aider la recherche rhônalpine à se porter au premier rang dans la course aux crédits de l’ANR et de la Commission européenne.
À présent, la région veut donc avant tout mesurer l’impact des clusters sur la formation d’un espace de recherche rhônalpin spécifique, pour déterminer, lorsque viendra l’heure du bilan, s’il convient de continuer l’expérience ou pas, globalement, et cluster par cluster.
D’autre part, conformément à ses choix fondateurs, le cluster 13 veut lui aussi encourager le fonctionnement en réseau, faire grossir les regroupements initiaux et étendre la diversité de leurs objets en s’ouvrant chaque année à de nouvelles recherches.
La certitude, grâce à l’engagement quasi contractuel pris par la Région, de pouvoir compter sur une enveloppe budgétaire globale fixe (295 K€), ne doit pas être un prétexte à se figer dans un périmètre restreint, mais au contraire un encouragement à innover et à gagner du terrain. À moyens constants, l’exercice annuel de la répartition des crédits consiste donc à faire place aux nouveaux sujets, effectivement de plus en plus nombreux, sans léser ceux qui sont déjà en cours et qui, s’ils n’ont pas démérité, doivent bien entendu être menés jusqu’à l’achèvement. Fort heureusement, certains sujets sont près d’être réalisés. D’autres, bien lancés, sont assez responsables pour faire savoir qu’ils ont temporairement ou définitivement des besoins moindres et que le système (parfois freinant) du financement régional par tranches successives leur permettra d’étaler leurs dépenses dans le temps. Quelques-uns ont obtenu une ANR et ne demandent donc plus de crédits, mais souhaitent rester dans le réseau pour participer aux échanges scientifiques. D’autres, auparavant extérieurs au cluster, déjà financés par l’ANR ou par une autre source, l’ont rejoint pour le même motif et se bornent également à demander une labellisation et l’intégration dans le réseau. Les uns et les autres apportent leurs compétences et leurs contacts.
2008, de ce point de vue est une année-tournant, en ce sens que le moment est venu de procéder à un premier examen approfondi de tout le dispositif, au niveau de l’ensemble, projet par projet, sujet par sujet.
La journée de travail sur les indicateurs.
Le lendemain du Comité, mardi 22 janvier, se tient au PRES une réunion sur les indicateurs, sous la responsabilité de Jean-Michel Jollion, délégué général, et avec la participation, en fin de journée, du vice-président Roger Fougères. Les 14 clusters seront présents pour discuter de la liste d’indicateurs proposée par la Région en 2005-06 à l’issue d’une consultation. Ces indicateurs visent explicitement et essentiellement à détecter et mesurer la valeur ajoutée des clusters.
Une conséquence de ce choix qui ferait problème si l’évaluation s’en tenait à ce point de vue est de faire passer au second plan les questions de la qualité, de l’innovation, des résultats, autrement dit de la production de connaissances. Comment articuler l’évaluation de la politique régionale de recherche et l’évaluation en soi et pour soi des recherches auxquelles elle s’applique ?
Il est vrai que chaque cluster est invité à compléter la liste en proposant des indicateurs spécifiques, mais conçus dans le même esprit.
Les nouveaux responsables administratifs à la Région.
Les remaniements intervenus à la Région ont laissé les clusters sans interlocuteurs et en attente de calendrier pendant plusieurs mois. Compte tenu des échéances électorales, il semblerait qu’il ne doive y avoir cette année qu’une seule Commission permanente de la région, le 29 mai 2008. C’est cette Commission qui votera le budget et les ADR des clusters.
Thomas Cottinet remplace Henri Montès dans la fonction de responsable du service recherche, clusters, industries.
Philippe Brun, assisté de Luc Vernaison, remplace Jean-Louis Portefaix dans la fonction de chargé de mission Clusters/CSTI.
1 / Point sur l’avancée des projets et des différents sujets de recherche :
N. B. : pour ne pas retarder la diffusion du compte rendu, le résumé des propos tenus en séance n’a pas été soumis aux auteurs, auprès de qui il faudra donc, si besoin, s’informer directement.
Bernard Gauthiez, Lyon 3, responsable du projet 1 « Territoire et patrimoine » :
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Le projet sur Lyon et son agglomération et le projet sur la mémoire et le patrimoine région versus Europe (Comptes de Châtellenie, de Savoie et du Dauphiné) qui est en cours d’élargissement, avancent bien.
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Le projet Création innovation Rhône Loire Alpes a bien travaillé à ses débuts mais ne semble plus donner de nouvelles depuis déjà un long moment.
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Les équipes qui n’ont pas demandé de financement n’ont apparemment pas vraiment progressé. Malgré des relances régulières il n’y a pas eu de retour. Cela va donc poser la question des financements pour l’année 2008.
À noter qu’une difficulté importante a été celle de l’organisation budgétaire. Les financements ont été en partie alloués à des universités (universités de Savoie et de Saint-Étienne) et une autre partie a transité par le CNRS. Or la Délégation régionale du CNRS n’a pas accepté de faire l’avance une fois la première tranche versée (contrairement, semble-t-il, aux universités).
Conséquence : une année de retard au minimum sur les projets. En découle l’impossibilité d’un suivi régulier concernant les projets.
Problème : des propositions grenobloises sont en attente d’intégration au cluster car toujours en attente d’évaluation et de ce fait non susceptibles de financement. Bernard Gauthiez se dit néanmoins toujours disposé à les accueillir.
Philippe Régnier et Ludivine Raimondo confirment que les experts, malgré de multiples relances, tardent à retourner leurs évaluations. Le Conseil scientifique était loin d’avoir toutes les expertises demandées lorsqu’il a siégé. Certaines sont arrivées le jour même du Comité de programme, qui peut donc seulement en prendre acte — l’avis favorable du Conseil scientifique paraissant indispensable pour prononcer l’intégration et traduire les expertises en termes budgétaires. En raison d’autre part de retards également constatés dans la transmission de l’appel à propositions à l’intérieur des établissements, des tolérances ont dû être accordées pour la réception des dossiers hors délais. Cette situation préjudiciable, résultat sans doute d’un relâchement après une configuration quelque peu chaotique et menée sur un rythme tendu à la limite du raisonnable, doit fait l’objet d’une autocritique à tous les niveaux, y compris avec la Région. Des propositions seront faites par le responsable du cluster pour y remédier et en prévenir la répétition.
Hubert Emptoz, professeur d’informatique à l’INSA, responsable du projet 4 « Corpus numériques » :
L’an dernier à cette même époque, il dirigeait le projet « Numérisation et reconnaissance de documents ». Suite à de nombreux remaniements, il pilote à présent le projet intitulé « Corpus numériques ». Ce nouveau projet est la synthèse de 3 projets initiaux : « Numérisation et reconnaissance de documents », « Corpus linguistiques » (qui n’a pas fonctionné sauf l’opération intitulé « Français parlé » qui a été sauvegardée) et « Bases de données multimédia » (qui a échoué hormis l’opération BIBLINDEX dont le soutien est, temporairement peut-être, suspendu cette année à la suite d’une expertise défavorable).
Difficulté : durant cette année 2008, il va falloir cibler consciencieusement la véritable portée du projet car il est en ce moment composé de beaucoup d’opérations assez divergentes les unes des autres. S’y trouvent des recherches ne relevant pas vraiment du numérique, certaines qui se bornent presque à l’utilisation du traitement de texte, et d’autres qui sont peut-être plus de l’ordre du traitement d’images que du traitement numérique. Un bilan en fin d’année s’impose sous forme de colloque ou de journée de travail.
Philippe Régnier en prend note et indique d’autre part qu’en accord avec H. Emptoz et à sa demande, il est en quête d’un coresponsable SHS pour ce projet.
H. Emptoz poursuit en indiquant que des succès sont en vue à l’ANR (notamment en matière de paléographie) et qu’un sujet (les gazettes européennes du 18e siècle en langue française) est bien engagé auprès de la Commission européenne.
Christine Planté, professeur de littérature à Lyon 2 et responsable du projet 2 « Genre et culture » :
Ce projet a la particularité de compter beaucoup de petites opérations qui ne demandent pas forcément des budgets très importants. C’est surtout un effet de réseau car les équipes souhaitent travailler ensemble et appartenir à cette communauté scientifique qui se constitue.
Les projets présents en 2007 fonctionnent bien. Ce qui avance moins bien est la partie de coordination de l’ensemble. Pourtant cela avait été d’emblée annoncé comme un élément majeur du travail à faire. Le retard accumulé est dû à des incertitudes et hésitations à la fois techniques, humaines et intellectuelles, puisqu’il semblerait que les décisions en passe d’être prises en termes de choix matériels, technologiques, et de localisation, engagent la suite.
En revanche, la logique de confrontation entre chercheurs et autres équipes, initiée ou renforcée par le projet, fonctionne très bien. En particulier, les équipes fonctionnent de plus en plus en étroite relation avec les partenaires du projet sur le séminaire interdisciplinaire de recherche sur le genre de l’Institut des Sciences de l’Homme.
Ce séminaire regroupe à la fois des porteurs de projets et un certains nombres de collègues qui n’appartiennent pas au cluster 13 mais qui travaillent sur ce même genre de thématiques. Cette année, le séminaire s’est élargi à de nouvelles équipes : des vingtièmistes de l’ENS LSH (le CEP), des collègues de l’UMR Triangle, des collègues sociologues du GRS. Il y a une vraie logique de travail commun qui paraît très favorable.
Concernant les projets particuliers, l’année 2007 n’était pas une année à gros colloque. Le seul colloque portait sur « Écrire, voyager au féminin » et il s’est tenu à Francfort au mois d’avril. Autrement, il s’est agi plutôt de travail de saisie, de journées d’études, de missions, de dépouillements.
Le projet sur la « légitimation culturelle du cirque dans les politiques régionales » est arrivé à terme, libérant ainsi des crédits en 2008.
Parallèlement, un projet important demande des financements : un colloque international concernant « l’histoire des hommes et des masculinités » qui aura lieu en 2009 à l’ENS LSH sous la responsabilité d’Anne-Marie Sohn pour l’équipe Genre et société du LAHRA. Le colloque prend une dimension très importante qui va probablement entraîner la mise en place d’un site et d’un réseau pérennes. Le travail de préparation est donc capital et demande des moyens financiers. Un conseil scientifique international s’est déjà réuni à plusieurs reprises.
Enfin, il y a la proposition nouvelle d’Éric Bordas, nommé à l’ENS LSH sur un poste de professeur de stylistique, qui anime un séminaire autour de la question des cultures gays et lesbiennes. Ce séminaire rencontre beaucoup d’intérêt auprès du public et il pourrait être lié à terme à un travail en collaboration avec la Bibliothèque Municipale (centre de ressource sur le genre créé par la ville de Lyon - à l’initiative de Michel Chamarrat).
A noter : Est en train de se constituer en France une fédération nationale de recherche sur le genre (dont on ne sait pas encore si le Ministère acceptera la création et le financement) à partir de 3 universités qui sont Paris 7, Paris 8 et Lyon 2. Dans cette configuration Christine Planté souhaiterait que Lyon affirme un pôle littéraire, culturel et artistique au sens large. Ce serait une façon de se situer dans la continuité du cluster 13.
Problème à venir : il va y avoir de nombreux projets supplémentaires en 2009 avec une composante internationale forte qui demanderont des financements plus importants de la part du cluster.
En l’absence excusée et exceptionnelle d’Antony McKenna, professeur à l’université de Saint-Étienne et responsable d’ « Éditions critiques », Philippe Régnier, qui a reçu de lui des indications précises sur la répartition budgétaire souhaitée, atteste que ce projet, qui a tenu plusieurs journées sur l’édition numérique en 2007, fonctionne très bien et bénéficie d’une animation régulière et dynamique. Le grand nombre d’opérations distinctes qu’il comporte a plutôt enrichi les échanges qu’il ne les a alourdis. La modulation budgétaire sera à réétudier dans le détail pendant l’année en fonction du degré de participation à ces échanges, de l’état de réalisation constatable des éditions en cours et de leur utilisation ou non du numérique.
S’agissant de « Création », et en présumant que son responsable, absent et resté injoignable, donnera néanmoins sous peu des informations rassurantes, Philippe Régnier fait état des entretiens tout à fait positifs qu’il a pu avoir en revanche avec B. Michel et B. Lahire.
Les représentants des milieux professionnels de la Culture :
Catherine Clouzot-Bernigaud, gérante de la SARL FELIX :
2 produits existent pour le moment : 1 Cdrom de l’Histoire complète de la France de Jules Michelet, et l’intégralité du dictionnaire biographique de Louis-Gabriel Michaud. Actuellement, C. Clouzot-Bernigaud travaille à l’indexation de la correspondance de Mme De Sévigné, dans l’édition de Monmerqué de 1862. Philippe Régnier et Christine Planté proposent de mobiliser des diseptiémistes pour lui apporter des conseils notamment sur les introductions.
Patrick Bazin, directeur de la Bibliothèque municipale de Lyon :
La Bibliothèque sera impliquée dans Corpus numériques via le projet CANU XIX, qui fait suite au projet Écho de la Fabrique.
Par ailleurs, avec la Mission pour la Recherche et la Technologie (MRT) du Ministère de la Culture, la Bibliothèque va numériser environs 200 petits journaux lyonnais de la fin du 19ème siècle et du début 20e siècle (journaux satiriques par exemple). Numérisation également de la presse lyonnaise (le Progrès illustré est déjà numérisé).
2 / La répartition des crédits 2008 :
Comme chaque année, le cluster a 295 000 euros à répartir entre tous les sujets de recherche des 5 projets du cluster 13, y compris, est-il rappelé, le soutien initial de 2 000 euros à chaque nouvelle ADR et le soutien courant (1 000 euros annuels recommandés) aux ADR en cours.
Il faut prendre en compte les nouveaux sujets de recherche qui sont particulièrement présents dans Corpus numériques.
Proposition : prendre 15% sur chacun des 5 projets pour accueillir les nouveaux sujets et y ajouter les sommes récupérées ici et là pour des raisons diverses.
Un cas particulier est celui du projet Création. Son responsable scientifique n’a pas transmis d’informations depuis de longs mois et n’a notamment pas réagi aux multiples courriels et messages sur répondeur sollicitant des indications pour la répartition des crédits. À défaut, des renseignements précis ont été pris directement auprès des deux autres principaux porteurs de sujets, à l’UPMF et à l’ENS-LSH, sur les opérations qu’ils conduisent. Dans ces conditions, le Comité de programme convient qu’il est prudent de suspendre les crédits d’animation et de réduire au minimum les crédits de soutien à l’opération portée par le responsable lui-même, quitte à corriger cela ultérieurement au moyen des crédits d’animation et d’intervention communs.
Le projet Territoire et Patrimoine bénéficie de 2000 euros supplémentaires dans sa part d’animation qui (de manière éventuellement sélective bien sûr) serviront d’aide financière aux propositions grenobloises actuellement en berne pour les raisons évoquées plus haut. Cette somme devrait les aider à démarrer et pourrait recevoir un appoint, si nécessaire, en puisant dans les crédits d’animation et d’intervention communs. Il va de soi que l’avis du Conseiller scientifique sera décisif.
Hubert Emptoz souhaite supprimer tout financement des sujets relevant des anciens projets qui n’ont pas fonctionné. Par ailleurs,
- le sujet Corpus numériques des premiers textes français est déjà financé par l’ANR.
- le sujet Petite Presse Ouvrière va être regroupé avec le projet CANU XIX car le domaine de recherche est contigu.
- Le projet CLECLIA est la version numérique des Manuscrits de Stendhal déjà présents dans Édition critique. Il va donc falloir en tenir compte dans la répartition budgétaire pour ne pas doublonner.
Compte tenu de la remarque de Christine Planté sur un besoin de financement supérieur à ce qui lui a été alloué en 2008, et en accord avec le responsable du cluster qui a conservé la mémoire d’un financement déjà calculé au plus juste en 2007, Genre et Culture sera prioritaire sur les crédits de fonctionnement/intervention lors du lancement de la 3ème aide financière fin janvier 2008.
Au fur et à mesure de ces échanges et pour que chaque participant puisse discuter les montants, leur localisation, et vérifier les calculs, la répartition qui en résulte est inscrite au tableau avant d’être reportée sur un fichier Excel.
Avant de lever la séance, vers 20 h, le Comité de programme convient d’organiser l’année autour de deux événements principaux :
a / une réunion par projet avant le 14 juillet (dates précises à décider dans chaque projet), où chaque sujet sera obligatoirement représenté et fera le point sur son travail et son organisation.
b / une assemblée générale du cluster, le 12 septembre 2008, qui fera la synthèse des réunions des projets (Lieu à définir.)
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