2008 : Adaptions pour les handicapés en matière de sécurité incendie
Certain d'entre vous ont-ils déjà modifié les SSI afin qu'ils soient adaptés aux handicapés ? je pense dans un 1er temps à l'alarme incendie. Quel système avez-vous adopté pour les sourds ? existe-t-il des systèmes combinés diffuseur sonore + avertisseur lumineux ? et pour les malvoyants ou aveugles ? comment faire pour qu'ils identifient le cheminement d'évacuation ? et au niveau de la signalétique d'évacuation permettant d'identifier le cheminement d'évacuation spécifique aux personnes à mobilité réduite ? et au niveau de la difficulté d'ouvrir les portes coupe-feu ? Je suis sur le point de poser toutes ces questions à nos prestataires de sécurité incendie, mais je souhaite d'abord connaître vos retours d'expérience sur ce sujet très complexe...
Lors de formations aux étudiants et au personnel je préconisais la solidarité. Les "valides" devaient assurer l'évacuation des "invalides". Reste le problème des personnes handicapés qui peuvent se trouver seules dans une pièce ou un service. Dans ces cas je pense qu'il faut étudier chaque cas pour trouver la meilleure solution.
Nous réfléchissons également à cette problématique. Les points envisagés sont les suivants (hors prise en charge pas une personne valide) :
- personnes malentendantes : il est possible d'installer des alarmes visuelles reliées à la centrale incendie (comme c'est déjà le cas dans les locaux bruyants). Les travaux nécessaires seraient importants et coûteux (installation dans l'ensemble des locaux, sanitaires...). Sinon nous étudions la possibilité de programmer la centrale incendie pour qu'elle envoie un message écrit (du type "alarme incendie au bâtiment ..., veuillez évacuer le bâtiment") sur des numéros pré-enregistrés de biper, DECT ou téléphone portable que posséderait la personne malentendante. Inconvénients
: tous les modèles de centrale ne permettent pas cette programmation. La personne doit posséder un moyen de communication et le porter sur elle en permanence lorsqu'elle se trouve dans le bâtiment. La personne recevrait systématiquement le message d'alarme même si elle ne se trouve pas dans le bâtiment (en cas d'alarme, le message pourrait être reçu la nuit, le w-e, pendant les vacances !!!...).
- personnes non voyantes : ces personnes peuvent évacuer le bâtiment d'une manière relativement autonome si elles possèdent un minimum de connaissance. Une visite des bâtiments est assurée à ces personnes à la rentrée universitaire. On envisage d'intégrer une information complémentaire relative à la sécurité (explication du principe de fermeture des portes coupe-feu, barres anti-panique, DM, temporisation de la centrale incendie...). Une étudiante non voyante m'avait sollicité à ce sujet et la visite fût vraiment enrichissante (pour moi également). Il conviendrait d'ajouter sur les portes coupe-feu habituellement maintenues ouvertes une signalétique en braille mentionnant "issue de secours".
- personnes à mobilité réduite : la problématique est surtout liée à la question "comment évacuer la personne se trouvant dans les étages ?" plus qu'au cheminement à prendre. Pour éviter cette problématique, je pencherais sur le fait de communiquer rapidement à la personne à mobilité réduite l'origine de l'alarme (exercice d'évacuation, déclenchement intempestif, feu réel...). Ce qui limite également le stress pour la personne et évite qu'on fasse un portage dans les escaliers avec risque de chute alors qu'il s'agissait d'un exercice d'évacuation! Des consignes spécifiques et numéros de téléphones pourraient être communiqués afin de savoir comment obtenir l'information relative à l'origine de l'alarme. Lorsqu'on connaît l'origine et selon la situation : pas d'urgence = la personne restera dans un local accessible de l'extérieur par les secours, une personne l'accompagnera, sa présence sera signalée au responsable d'évacuation. Urgence =feu réel= portage dans les escaliers ou usage d'une chaise d'évacuation. Inconvénient : on peut considérer que cette procédure "tronque" le principe qui voudrait que la personne à mobilité réduite évacue le bâtiment comme toute autre personne...
Bref, nombreuses réflexions sur cette thématique, mais peu de choses réalisées pour l'instant ...