2009 : local de stockage de produits inflammables
Nous devons aménager un local de stockage pour produits chimiques neufs.
Ce local sera situé en étage au coeur d'un bâtiment classé 2ème catégorie de type R J'ai bien pris connaissance de l'article 10 du règlement de sécurité incendie des ERP de type R.
Le local sera à risques moyens ; on demandera une dérogation pour pouvoir stocker dans ce même local les liquides inflammables et les autres toxiques (les autres toxiques seront dans une armoire Coupe-feu).
Mais voilà, je me pose quelques questions sur la ventilation et la rétention.
Un consultant souhaite en effet :
1- que le sol fasse bac de rétention ce qui suppose qu'il y ait une remontée au niveau de l'entrée du local (risque de chute...)
2- qu'il y ait une ventilation naturelle comme c'est préconisé dans le règlement de sécurité et pas de ventilation mécanique
De mon côté, je propose plutôt
- pour la rétention : d'installer des étagères avec cuvettes de rétention intégrées (ce qui est conforme au règlement)
- de récupérer un conduit de sorbonne pour installer une ventilation mécanique permanente (extraction d'air vers les terrasses et arrivée d'air frais via une grille en façade)... ce qui n'est pas conforme au règlement
Le consultant préfère que le sol fasse bac de rétention (comme le préconise l'arrêté type ICPE) et que la ventilation soit naturelle (comme le préconise le règlement de sécurité) car il craint qu'en cas de panne du moteur d'extraction il y ait une accumulation de vapeurs inflammables dans le local... Je lui ai dit que si le moteur tombait en panne, il y aurait quand même une circulation d'air (entre la grille et le conduit sorbonne), que d'autre part, on pouvait mettre une alarme avec report de manière à lancer une réparation rapide et j'ai précisé que les quantités de vapeurs émises par des flacons fermés étaient très limitées, et que le risque .
Qu'en pensez-vous ?
Comment sont aménagés vos locaux de stockage de produits chimiques chez vous ?
Merci pour vos témoignages et avis.
Je pense que la rétention générale est une très bonne chose, à condition que les produits soient compatibles les uns avec les autres. Des rétentions spécifiques sur les étagères permettent de compléter le dispositif et d'éviter ainsi la "pollution" inutile du local en cas accidentel d'éclatement d'un flacon.
Concernant la ventilation, je suis de ton avis. Je pense qu'une ventilation mécanique est plus opérationnelle qu'une ventilation naturelle. Cependant, elle peut être intéressante en cas de panne. La ventilation naturelle peut donc être installée couplée à une ventilation mécanique. L'entrée et la sortie de la ventilation naturelle serviront d'aspiration lorsque l'installation mécanique fonctionne et dans le cas contraire, il y aura un brassage naturel de la pièce.
Il est important de noter qu'un conduit de sorbonne est généralement dimensionné et calculé pour une seule installation et dans le cas d'un raccord supplémentaire, il risque d'avoir une perte de charge relativement importante.
A la fac de médecine-pharma de Nantes il existe également ce type de locaux en I.G.H.. Très loin de la conformité évidemment.
A la création de ces locaux, il a été installé un seuil pour faire rétention. Je ne suis pas sur qu'il soit réellement étanche mais c'est vrai que c'est problématique pour le risque de chute.
De plus, ils doivent passer avec des chariots chargés de plusieurs dizaines de litres de solvants. Le personnel (très féminin) doit donc soulever de lourdes charges pour passer le seuil.
Pour la ventilation, ces locaux ont une VMC spécifique qui aspire sur les 2 ou 3 derniers niveaux. Après....
Par expérience : le seuil est à proscrire car bien que réglementaire il crée effectivement d'autres risques dont la chute de plein pied avec un produit chimique en main !
Pour la ventilation, c'est beaucoup plus compliqué. Un conduit spécifique me semble plus adapté pour éviter le refoulement des vapeurs inflammables ou toxiques dans le reste du bâtiment.
La ventilation naturelle t'évitera sans doute de mettre un moteur classé ATEX. Par contre as-tu un groupe électrogène sur le site ? Si oui, n'est-il pas possible de raccorder la VMC à ce type d'alimentation.
En conclusion c'est toujours très difficile de rajouter ce type de local dans un bâtiment existant dans lequel ça n'avait pas été prévu. Pour avoir un rapport du bureau de contrôle vierge ça va être coton. Consulte également ton préventionniste.
Nous avons réalisé ce type d'aménagement qui n'a pas soulevé d'objection de la commission de sécurité dans les conditions suivantes :
6 locaux dans un bâtiment de recherche (2 ailes, 3 étages, 1 local par
secteur) :
- entrées d'air naturelles (0.50 x 0.50 m) : 1 par local, si possible et si nécessaire (selon la configuration du local) avec conduit PVC M1 pour distribution et amélioration de la circulation d'air (balayage de la
pièce) ; grilles disposées en partie basse ;
- extraction mécanique (extracteur en terrasse, donc conduit en dépression, moteur hors du conduit donc pas ATEX, comme sur les sorbonnes ) : débit à 2 positions 300 et 600 m3/h ; dans la pratique, il semble que ce soit toujours la position grande vitesse qui fonctionne ; création de conduits en PVC M1 dans les gaines existantes, avec degré coupe-feu... comme pour les conduits de sorbonnes) ;
- éclairage antidéflagrant commandé par un interrupteur à l'extérieur de la pièce dans le couloir ; pas de prises électriques dans le local ;
- voyant de fonctionnement au-dessus de la porte du local ;
- produits sur étagères en bacs de rétention par étagère, réalisés par un plasturgiste de la région ;
- pas de seuil ;
- installation devant la porte d'une couverture de sécurité, et de produit absorbant dans le local ; Je ne vois pas pourquoi une augmentation de la ventilation serait antiréglementaire ; dans tous les locaux de stockage de produits chimiques, il est indispensable de ventiler bien au-delà de la réglementation ERP, pour éviter des atmosphères toxiques (qui ne sont pas du ressort de la commission de sécurité) ; quant aux seuils, notre analyse des risques (problèmes de manutention, de chutes) nous conduit logiquement à proposer d'autres solutions : la rétention au siol ne vaut que pour des volumes importants, type fûts de 200 litres, qui, en général, ne se retrouvent pas dans le labo; La brochure INRS sur le stockage (à télécharger sur leur site) est très bien faite, différenciant les aménagements pour un stockage centralisé et pour les stockages de proximité.
Si possible, essayer d'éviter les seuils de déclaration ICPE dans le total stocké dans le bâtiment !
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