Description
1. Contexte et justification
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Contexte
L’adhésion des pays du Bassin du Congo à la Convention sur la diversité biologique (CDB) et la mise en œuvre des concepts du développement durable ont amené ces pays à mettre en place de nouvelles législations et politiques d’exploitation industrielle des bois d'œuvre tropicaux. Cela s’est traduit, d’une part, par le développement de filières organisées allant progressivement vers une transformation plus poussée dans les pays producteurs et d’autre part, par la mise en place de plans d’aménagement forestiers pour une production durable de bois. Cette nouvelle approche est particulièrement cruciale dans ce secteur de l’exploitation forestière, important pourvoyeur de devises et premier employeur après les États dans les pays d’Afrique forestière humide. Elle s’inscrit dans la mouvance des dynamiques mondiales mises en mouvement suite à la Conférence de Rio, en 1992, et à la signature de la Convention internationale sur la Diversité Biologique. En Afrique centrale, cette nouvelle orientation répond aussi aux préoccupations de gestion durable de la biodiversité formulées par la COMIFAC (Commission des Forêts d’Afrique Centrale), organe régional interétatique pour la formulation de politiques forestières cohérentes, et le Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC), regroupement de gouvernements, d’agences internationales, d’ONG et associations professionnelles visant à une gestion concertée et durable des ressources forestières de la région.
Afin de répondre aux besoins des parties prenantes à la gestion forestière – décideurs, gestionnaires, scientifiques –, il est nécessaire de mettre à leur disposition des informations cohérentes et scientifiquement vérifiées. Le projet de rassembler et d'utiliser les données très diverses existant sur les arbres tropicaux africains répond à une recommandation formulée lors du séminaire relatif à "La gestion des forêts denses africaines aujourd'hui", organisé par le projet FORAFRI (Appui à la recherche forestière et au transfert des connaissances scientifiques) à Libreville, au Gabon, du 12 au 16 octobre 1998 (Nasi et al., 1999).
La présente initiative s'appuie en particulier sur le projet RIHA (Réseau d'Informatisation des Herbiers Africains), mené en partenariat entre l'IRD (Institut de Recherche pour le Développement), et divers herbiers africains (acronymes : YA, HEFG, TOGO, IFAN, DAKAR). Elle tient compte aussi des nombreuses données originales collectées par le CIRAD (Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement) et la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) au cours de vastes campagnes d’inventaires forestiers (en particulier dans les années 1980 et 2000) réalisées en partenariat avec les administrations et les exploitants forestiers. Ces inventaires concernent de vastes surfaces mais seule une faible partie des données est informatisée à l’heure actuelle. Ce projet permettra de les valoriser tant sur le plan scientifique que du développement durable (bases de connaissances pour la gestion durable des ressources forestières).
La généralisation de l’exploitation forestière industrielle jusqu’à des zones jusque là non exploitées (cf. Bikié et al., 2000 ; Collomb et al., 2000 ; Doumenge et al., 2001 ; Van de Weghe, 2004) et la mise en place d’un cadre régional de discussions sur les questions forestières en Afrique centrale (COMIFAC et CEFDHAC – Conférence sur les Écosystèmes de Forêts Denses et Humides d’Afrique Centrale), nécessitent de collecter et de consolider les informations sur les espèces et les espaces forestiers à une échelle supranationale. De plus, les espèces en question se jouant des frontières, l’évaluation des effets des changements climatiques ou celle de leur statut de conservation doit être étendue au-delà d’un seul pays. En effet, l’UICN (Union Mondiale pour la Nature) produit régulièrement une liste des espèces menacées qui sert de référence à leur inscription aux annexes de la CITES (Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora) mais l’attribution des statuts de conservation est effectuée sur la base d’avis d’experts ne connaissant souvent que la situation des espèces dans un ou deux pays, et de documents bibliographiques souvent très parcellaires. Cette situation est particulièrement critique dans le cas des arbres. Le présent projet permettra de compléter les bases scientifiques nécessaires à l’attribution de ces statuts de conservation et de préparer des décisions mieux informées lors des conférences des parties de la CITES.
Afin de tenter de palier à cette dispersion et hétérogénéité des informations sur les espèces forestières, une première étude a débuté avec le Cameroun, pays connu pour ses fortes capacités forestières, l'importance des connaissances relatives à la végétation et la flore, et ses préoccupations en matière de politique d'exploitation durable et de conservation de la biodiversité. Ce travail a permis de mettre au point une méthodologie en vue de l'extension du projet à l'ensemble de l'Afrique tropicale humide. Les premiers résultats ont été présentés au cours du 18ème congrès de l’AETFAT (Association pour l’Étude Taxonomique de la Flore d’Afrique Tropicale, du 26/02 au 02/03/2007) et ont permis de faire émerger un certain nombre de questions relatives aux aires de distribution des espèces telles qu’Entandrophragma cylindrica, Baillonella toxisperma ou Lophira alata (Guillaumet et al., 2007). Les importants travaux sur la végétation et les arbres du Cameroun (Letouzey, 1985 ; Vivien et Faure, 1983) ont permis de vérifier la validité de la démarche, mais ce premier travail doit être consolidé et étendu à la fois à d’autres pays (RCA, Congo-Brazzaville) et à un plus grand nombre d’espèces.
Le présent projet collaborera avec le nouveau projet de mise en place d’un observatoire des forêts d’Afrique (FORAF), en cours de création en République Démocratique du Congo avec un financement de l’Union Européenne. Des règles de mises à disposition et de partage des connaissances vont être discutées régionalement sous l’égide de la COMIFAC.
1.2 Justification
Le développement de pratiques de gestion durable des arbres soumis à exploitation forestière requiert des connaissances actualisées et scientifiquement vérifiées, en particulier concernant les aires de répartition des espèces, l’état de leurs populations, leurs besoins écologiques (pluviométrie, nature du sol…). Ces informations seront aussi utiles pour d’autres usages (mise en œuvre de stratégies de plantation et de reboisement, modélisation des effets des changements climatiques…). Or, les connaissances sur les arbres exploités pour leur bois sont nombreuses mais de natures diverses et dispersées. Elles ont été accumulées depuis plusieurs décennies par les botanistes, écologistes et forestiers sans qu'il n'y ait eu, trop souvent, d'échanges ni de tentative de synthèses. Certaines régions forestières ont été peu prospectées et nécessitent des efforts supplémentaires d’inventaires et de collectes d’échantillons.
La consolidation des connaissances existantes se heurte à la dispersion et à la disparité des informations mais le croisement de données d’herbiers et d’inventaires biologiques et forestiers a débuté dans le cadre du Cameroun. Ce travail sera étendu à deux pays voisins (Centrafrique et Congo) et touchera à terme toute l’aire de répartition des espèces concernées. Les synthèses de connaissances les plus récentes ne concernent encore que quelques espèces (cf. les sites web de FORAFRI et PROTA). Elles sont concentrées sur certains aspects biologiques et socio-économiques, ne traitant que très marginalement des questions relatives aux aires de répartition des espèces et à leur évolution globale suite aux impacts humains. Ces questions, pourtant centrales pour l’attribution de statuts de conservation et la définition de stratégies de gestion durable, seront abordées en priorité par le présent projet.
Afin de favoriser le décloisonnement et la collaboration internationale, le projet présenté ici permettra de réunir quelques herbiers de la région – Cameroun, Centrafrique et Congo – autour d’un projet commun. Pour des questions tant de moyens financiers que de capacités humaines, l’ensemble des pays concernés ne peut être couvert d’emblée par la proposition mais celle-ci servira de point d’ancrage pour le développement d’autres collaborations. Un autre financement acquis par ailleurs (projet IFORA financé par l’ANR – Agence Nationale pour le Recherche), bien que ciblé uniquement sur quelques espèces, permettra déjà d’entamer une collaboration avec les herbiers du Gabon et de Guinée Équatoriale. Des pourparlers ont aussi débuté entre le CIRAD et le WWF pour un travail similaire en RDC, ce qui permettra, en s’adossant à la dynamique entamée avec l’appui du projet « Sud Expert Plantes », de couvrir l’ensemble de l’Afrique centrale.
Il a été convenu de retenir dans un premier temps au moins, après avis des professionnels par l'intermédiaire de l’ATIBT (Association Technique Internationale des Bois Tropicaux), une liste d'essences prioritaires : soit 74 essences correspondant à 125 espèces botaniques réparties en 18 familles.
2. Objectifs
Les objectifs scientifiques du projet sont les suivants :
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Procéder à une révision taxonomique générale des espèces retenues avec une attention particulière à quelques genres qui posent encore des problèmes (Alstonia, Entandrophragma, Khaya, …) et à la finalisation d’un référentiel taxonomique mettant en relation les noms pilotes utilisés par les forestiers avec les noms scientifiques corrects. Cette révision taxonomique va permettre de standardiser et d’homogénéiser les noms scientifiques à partir des informations cruciales issues de la littérature botanique : synonymie, références bibliographiques de base, diagnoses, descriptions, répartition géographique.
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Étudier les aires de répartition actuelle de chaque espèce, en relation avec l’environnement biophysique : climat (pluviométrie et durée de la saison sèche). La relation avec la géomorphologie et la pédologie ne pourra pas être abordé faute de documents suffisamment précis et récents. Cette étude permettra de définir quelques catégories « patrons » regroupant des espèces suivant les conditions climatiques. A partir de ces aires de distribution, il sera possible d’extrapoler des régions favorables au développement des dites espèces. Les apparentes anomalies de répartition des espèces peuvent avoir deux causes : des changements climatiques passés et une action anthropique qui seront analysés à partir des observations sur le terrain (structure et importance des populations, groupements d’espèces, vestiges de présences humaines).
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Mesurer les conséquences de l’exploitation forestière passée sur l’importance des populations et la répartition actuelle : analyse des inventaires anciens, date des exploitations, volume et nombre d’individus extraits et rapides inventaires complémentaires ne portant que sur les espèces commercialisées.
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Étudier les relations entre espèces et types forestiers tels qu’ils sont définis par Letouzey (1968). La question posée est de savoir comment se distribuent les espèces commercialisées dans les différents types de végétation des trois pays considérés.
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Modéliser l’évolution des aires de répartition de quelques espèces telles que : Lophira alata (azobé), Entandrophragma cylindricum (sapelli), et Baillonella toxisperma (moabi) sous l’impact de scénarios de changement climatique.
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Mettre à jour les statuts de conservation de l’UICN, basés sur des critères quantitatifs (importance et structure des populations notamment) pour les espèces concernées.
3. Résumé
La conservation de la biodiversité, la généralisation des pratiques d’exploitation durable des forêts, la lutte contre les trafics en tous genres et l’exploitation illégale, requièrent une connaissance améliorée de la ressource.
L’atlas de distribution des essences commercialisées d'Afrique tropicale humide a pour ambition de synthétiser les données collectées à partir d’échantillons d’herbiers, de relevés botaniques et d’inventaires forestiers, permettant pour la première fois de rassembler et croiser des informations dispersées. Chaque type de données présente des spécificités prises en compte dans ce travail. Les 74 essences reconnues par les forestiers correspondent à 125 espèces botaniques réparties en 18 familles. L'élaboration du référentiel taxonomique met en évidence la nécessité de procéder à des révisions taxonomiques. Les stations de récolte, relevés et inventaires sont strictement localisés et intégrés dans un système d'information géographique afin d'étudier la distribution spatiale en relation avec les types de végétation et certaines données climatiques. Cet atlas sera valorisé dans le cadre de stratégies de protection des espèces et d’exploitation durable des ressources en bois.
La première phase du projet, restreinte aux essences d’Afrique Centrale, servira de base conceptuelle et méthodologique pour la suite du projet, qui sera étendu à toute l’Afrique tropicale humide, avec un partenariat institutionnel élargi.
4. Méthodologie
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Mise au point d’un référentiel taxonomique des essences commercialisées, couplant les appellations commerciales (noms pilotes) avec les noms scientifiques des espèces exploitées. Un premier référentiel a été préparé pour les espèces camerounaises traitées dans une première phase ; il devra être complété et étendu pour couvrir à la fois un plus grand nombre d’espèces et les espèces présentes aussi en RCA et au Congo.
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L’achèvement du référentiel taxonomique s’accompagnera d’une révision taxonomique pour quelques taxons, par une analyse des échantillons d’herbier, une mise au point nomenclaturale, une analyse morphologique et, dans certains cas, des études de biologie moléculaire qui seront en partie prises en compte dans le projet IFORA, financé par l’ANR (Baillonella, Entandrophragma spp., Erythrophleum spp.). Les caractéristiques de distribution et de répartition écologiques viendront compléter cette révision.
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Poursuite de l’informatisation du matériel botanique déposé dans les Herbiers nationaux (Cameroun, Centrafrique et Congo) et du Nord (P, K, WAG, BR, B), consultation d'autres sources possibles de données par l’interrogation en ligne des bases de données botaniques (Global Biodiversity Initiative Facility).
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Recherche des inventaires forestiers et des relevés biologiques et phytosociologiques, analyse et informatisation.
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Acquisition des données climatologiques auprès des organismes nationaux de météorologie et établissement des diagrammes ombrothermiques de F. Bagnouls et H. Gaussen révisés par Walter (1963).
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Collectes d’échantillons d’herbier (en particulier d’échantillons fertiles et dans les régions peu collectées jusqu’à présent) et identifications botaniques. Collecte d’informations sur les conditions écologiques de vie des espèces en fonction du stade de développement. Les inventaires biologiques complémentaires permettant d’affiner la connaissance des espèces seront basés sur l’analyse critique de la bibliographie spécialisée concernant les espèces retenues, le recueil des informations figurant sur les étiquettes d’herbier (bases de données) et par des observations ponctuelles et définies sur le terrain.
Les méthodes forestières classiques d’échantillonnage par sondage (0,1–0,3 %) seront combinées à des relevés ponctuels sur des quadrats de 50 x 50 m ou moins suivant la structure forestière ; elles viendront ainsi compléter les données des zones problématiques pour les taxons retenus, pour lesquels des mesures plus fines seront effectuées.
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Vérification et intégration des différents types de données dans les bases de données et le SIG.
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Estimation des aires de répartition des espèces en fonction des données disponibles et mise en évidence d’éventuelles anomalies qui pourraient conduire à des inventaires complémentaires.
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Utilisation des logiciels FloraMap et Diva-gis pour modéliser l’évolution des aires de répartition de quelques espèces sous l’impact de scénarios de changement climatique.
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Confrontation des résultats des analyses avec les critères de statut de conservation des espèces produits par l’UICN (UICN, 2001 et 2003).
5. Activités
Dans une première étape, l’Herbier National du Cameroun, en tant que coordinateur du projet, s’attachera à établir en collaboration avec chaque partenaire une liste définitive des espèces commercialisées dans chacun des pays (Cameroun, Congo, RCA) par l’analyse des flores et de la littérature spécialisée. Les partenaires présents au MNHN joueront un rôle de premier plan dans cette recherche bibliographique.
Une fois la liste des espèces définie par pays, l’on pourra procéder à l’informatisation des collections présentes dans chacun des Herbiers (acronymes : YA, BANG, IEC) sachant que chaque institution n’est pas au même stade d’équipement informatique. Le projet RIHA a déjà permis d’informatiser une partie de la collection (environ 40%) de l’Herbier National du Cameroun (YA) qui s’élève à un total de 100.000 spécimens, alors que l’Herbier National du Congo et l’Herbier de l’Université de Bangui n’ont pas encore commencé leur informatisation.
Ce projet propose donc d’équiper chaque Herbier avec un poste de travail qui sera dédié à la saisie des différentes sources de données (récoltes, relevés, inventaires) à l’aide du logiciel RIHA.
Parallèlement, les partenaires du MNHN et de l’IRD mèneront un certain nombre de missions sur les deux premières années du projet dans les grands Herbiers du Nord (Kew, Berlin, Wageningen et Meise) pour compléter les données de récolte avec, en priorité l’Herbier de Kew qui est très important du point de vue du volume des récoltes réalisées à l’Ouest du Cameroun, suivi par ceux de Berlin et de Meise pour la dimension historique (récoltes de le première moitié du 20ème siècle). Étant donné le fort degré d’informatisation des collections de l’Herbier de Wageningen, une demande d’extraction des récoltes de la base de données BRAHMS sera faite pour les trois pays concernés. Ces missions serviront également de support à la révision taxonomique (étude bibliographique, étude des types et du matériel) par le MNHN de quelques genres (Entandrophragma, Khaya, …).
Les récoltes de l’Herbier de Paris sont déjà informatisées en grande partie grâce à un financement de l’IRD sur ces trois dernières années, il reste à compléter quelques familles et à rechercher les coordonnées géographiques pour les spécimens de la RCA et du Congo.
Une attention particulière est apportée aux données de localisation des récoltes anciennes car elles sont souvent imprécises et utilisent des toponymes non référencés sur les cartes disponibles (cartes IGN au 1/200.000 des années 1962-65 de l’Afrique francophone). Ainsi, les cartes datant de l’époque coloniale seront étudiées en particulier à Kew et Berlin lors des missions d’études des herbiers et les « gazetteers » de la RCA et du Congo seront intégrés dans la base de données RIHA à partir du site Internet GEOnet Names Server.
La recherche des sources de données autres que les collections d’herbiers fera l’objet d’actions spécifiques des partenaires dans chacun des pays. C’est ainsi qu’au Cameroun l’accès aux données des inventaires des exploitants forestiers dans le cadre des Unités Forestières d’Aménagement (UFA) s’inscrit aujourd’hui dans le montage d’un projet de convention entre le Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) et le CIFOR.
D’autres recherches seront menées dans les thèses ou publications présentes dans les bibliothèques des Herbiers pour noter et saisir les données liées à des échantillonnages ou à des relevés floristiques. Le CIRAD possède un certain nombre d’inventaires forestiers anciens réalisés dans le Sud-Cameroun (1983-84), la province du Sud-Ouest (1972), les régions d’Édea (1968), de Lom et Kadei (1965), du Haut Nyong et Boumba (1966), et des relevés plus récents provenant du projet API de Dimako (1995). Ces données du Cameroun ont déjà été en partie exploitées pour trois essences : azobé, moabi et sapelli (Guillaumet et al., 2007).
Concernant la RCA, des inventaires forestiers anciens réalisés dans le Sud-Ouest du pays sont également disponibles, de même que pour le Congo avec les régions du Nord-Congo (1973), de Bétou (1981), d’Ouesso (1970) et de Sibiti Zanaga (1971).
Des inventaires plus récents existent au Cameroun (MINFOF/FAO – 2003), en RCA et au Congo où des démarches seront menées auprès des ministères et des services nationaux.
L’organisation des campagnes de collectes sur le terrain sera précédée d’un bilan des données disponibles sur les trois pays (récoltes d’herbiers, relevés botaniques et inventaires) afin de déterminer les zones les moins prospectées et vérifier ce qui paraît être des « anomalies » de répartition.
Certaines régions paraissent de toute façon d’ores et déjà devoir être visitées : au Cameroun (limite forêt-savane : PN Mbam et Djérem, Yoko, Ngambé Tikar), au Congo (massif du Chaillu ; confins du massif forestier du nord avec le Gabon : Sembé/Souanké et Kellé/Ewo), en RCA (massif de Bangassou).
Cette analyse des aires de répartition se fera à l’aide d’un SIG MapInfo développé conjointement par le Laboratoire de Cartographie de l’IRD à Bondy et par le CIRAD de Montpellier et dont une première réalisation est déjà disponible pour le Cameroun. La méthodologie utilisée pour établir les différentes couches du SIG du Cameroun (routes, villes, hydrographie, relief, précipitations annuelles moyennes et végétation) sera appliquée pour la RCA et le Congo.
L’étude des aires de répartition actuelle de chaque espèce, en relation avec le climat dépendra des données sur la pluviométrie et la température moyenne mensuelle obtenues auprès des services nationaux de la météorologie. D’autres recherches seront également effectuées auprès des hydrologues de l’IRD. Les études de modélisation de l’évolution des aires de répartition de quelques espèces sous l’impact de scénarios de changement climatique seront coordonnées par le CIRAD.
La confrontation des résultats des analyses avec les critères de statut de conservation des espèces produits par l’UICN pourra être menée par l’Herbier National du Cameroun en liaison avec ses partenaires (RCA et Congo), qui depuis plusieurs années effectue des recherches sur l’endémisme et le statut de conservation des espèces végétales au Cameroun.
Enfin, la création d’un site web de cartographie dynamique sur la distribution des espèces commercialisées sera réalisée par le LCA/IRD de Bondy suivant une technique de consultation interactive du SIG.
Calendrier des activités :
Activités
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Année 1
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Année 2
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Année 3
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T1
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T2
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T3
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T4
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T1
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T2
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T3
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T4
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T1
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T2
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T3
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T4
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Missions dans les Herbiers du Nord (Kew, Berlin, Meise, Wageningen)
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Missions sur le terrain (collecte d’échantillons, inventaires, relevés)
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Révision taxonomique
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Recherche des inventaires, relevés
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Acquisition des données climatiques
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Informatisation des différentes sources de données (herbiers, inventaires, relevés) ; constitution du SIG et modélisation
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Traitement des données
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Site web interactif
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Édition et publication scientifiques
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6. Résultats attendus
Une base de données et un système d’information géographique (SIG) fonctionnels.
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Un atlas de la conservation des essences commercialisées pour la région considérée d’Afrique Centrale, sous forme d’un cédérom et livret d’accompagnement.
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Des publications scientifiques et techniques au fur et à mesure de l’avancement du projet.
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Un site web interactif permettant la réalisation des cartes adaptées aux besoins spécifiques des utilisateurs.
7. Indicateurs mesurables de succès du projet
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Revues scientifiques : Forest ecology and management, Adansonia, Conservation, Journal of biogeography, Bois et forêts des tropiques, Systematics and Geography of Plants.
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Ouvrages : Atlas de répartition des espèces commercialisées en Afrique tropicale humide avec le Cameroun, le Gabon, la RCA sous forme électronique et/ou papier.
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Un site web avec une représentation cartographique des distributions (présence-absence) par espèce ou nom pilote/essence.
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Une base de données RIHA dans chaque pays pour la gestion et l’exploitation des données de récoltes et de relevés, consultable sur Internet via le GBIF.
Dépenses et budget (Missions de terrain)
Noms des participants effectuant des missions de terrain
Mr, Mme
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Nom
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Prénom
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Moyen de transport
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Distance entre l’institution et le terrain (km)
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Nombre de jours de terrain
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Mr
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Onana / Ghogue
+ chauffeur et technicien forestier
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Jean-Michel / Jean-Paul
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Véhicule tout terrain
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1500km AR
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30
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Mr
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Kami
+ chauffeur et technicien forestier
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Émile
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Avion + véhicule tout terrain
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2000km AR
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30
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Mr
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Beina
+ chauffeur et technicien forestier
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Denis
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Véhicule tout terrain
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2000km AR
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30
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Dépenses et budget (suite)
Budget général
Partenaire / Catégorie de dépense
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Montant total (€)
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Contribution de Sud Expert Plantes (€)
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Institution porteuse : Herbier National du Cameroun (HNC)
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Équipement informatique (un desktop PC XP ou Vista)
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2000
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2000
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Salaires de personnel temporaire recruté pour le projet (1 an à temps plein ou 2 ans à mi-temps)
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2000
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2000
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Missions de terrain
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5000
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5000
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Fournitures (dendromètre, GPS, boussole, décamètre, petit matériel et consommables)
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1000
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1000
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Partenaire 1 : Congo
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Équipement informatique (un desktop PC XP ou Vista)
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2000
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2000
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Salaires de personnel temporaire recruté pour le projet (1 an à temps plein ou 2 ans à mi-temps)
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2000
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2000
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Fournitures (appareil numérique, dendromètre , GPS, boussole, décamètre, petit matériel et consommables)
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1300
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1300
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Missions de terrain
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9600
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9600
|
Partenaire 2 : République Centraficaine
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| Équipement informatique (un desktop PC XP ou Vista) |
2000
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2000
| Salaires de personnel temporaire recruté pour le projet (1 an à temps plein ou 2 ans à mi-temps) |
2000
|
2000
|
Fournitures (appareil numérique, dendromètre, GPS, boussole, décamètre, petit matériel et consommables)
|
1000
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1300
| Missions de terrain |
8400
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8400
| Partenaire 3 : CIRAD/IRD/MNHN |
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| Missions dans les Herbiers du Nord (K, B, Br, Wag) |
10000
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7000
| Salaires de personnel temporaire recruté pour le projet (vacations) |
6000
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| Autres missions (missions Montpellier et Afrique Centrale) |
6000
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| Édition et publications des résultats |
5000
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2000
| Total |
65300€
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47600€
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Dépenses annuelles sur la contribution Sud Expert Plantes
Partenaire
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Contribution de Sud Expert Plantes (€)
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Année 1
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Année 2
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Année 3
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Institution porteuse : Herbier National du Cameroun
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4000
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5000
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1000
|
Partenaire 1 : Herbier National du Congo
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4300
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9600
|
1000
|
Partenaire 2 : Herbier National de RCA
|
4300
|
8400
|
1000
|
Partenaire 3 : CIRAD/IRD/MNHN
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3500
|
3500
|
2000
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Total
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16100
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26500
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5000
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Signatures
Titre court
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Atlas conservation des arbres
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Titre complet
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Atlas de la conservation des arbres soumis à l’exploitation en Afrique Centrale (Cameroun, Congo, République Centrafricaine)
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Thème
| Préservation des espèces et des espaces pour une exploitation durable
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Région(s)
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Afrique Centrale
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Pays
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Cameroun, Congo, République Centrafricaine
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Coordinateur
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Jean-Michel Onana
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Institution
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Herbier National du Cameroun
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Nom et fonction du responsable habilité de l’institution porteuse du projet
Date, signature et cachet
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Nom et fonction du Chef de projet
Date et signature
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TRES IMPORTANT
Les dossiers complétés doivent être envoyés sous forme électronique avant le 15 mai à admin.sep@ird.fr. Une seule version doit être envoyée, par le coordinateur du projet ou à défaut par une personne mandatée par le coordinateur à cet effet.
De plus, une copie papier, signée par le coordinateur et par l'autorité habilitée à engager l'institution porteuse, doit être postée le 22 mai au plus tard (le cachet faisant foi) à l’adresse suivante :
Secrétariat SEP
IRD
5 rue du Carbone
45072 Orléans cedex 2
France.
L’absence de l’une ou l’autre de ces deux versions (papier ou électronique) conduira au rejet du dossier.
Bibliographie des équipes impliquées relative au projet
Ashton P.S., Guillaumet J.-L. & Lawton R.M. (1983). La forêt naturelle: biologie, régénération et croissance des arbres in Écosystèmes forestiers tropicaux d'Afrique. Paris, Orstom/ Unesco. Recherches sur les ressources naturelles n°19: 162-197, 3 tab., 245 réf.
Beina D. (1997). Analyse phytosociologique de la Réserve spéciale de forêt de Gbazabangui. Mémoire de Maîtrise, Université de Bangui. 70 p.
Cheek M., Mackinder B., Gosline G., Onana J.-M. & Achoundong G. (2001). The phytogeography and flora of western Cameroon and the Cross River - Sanaga interval. Syst. Geogr. Pl. 71: 1097 – 1100.
Cheek M., Pollard B.J., Achoundong G., Onana J.-M., Gosline G., Moat J. & Harvey Y. (2006). Conservation of plant diversity of western Cameroon : a Darwin Initiative Project. In S.A. Gahazanfar & H.J.Beentje (eds). Taxonomy and ecology of African plants and, their conservation and sustainable use, pp. 779 –791. Royal botanic Gardens, Kew.
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Webographie
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CITES (Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora) – www.cites.org
COMIFAC (Commission des Forêts d’Afrique Centrale) – www.comifac.org
DIVA-GIS (Tools for biodiversity documentation and breeding applications) – http://research.cip.cgiar.org/confluence/display/divagis/
FloraMap (A software tool for predicting the distribution of plants and other organims in the wild) – http://www.floramap-ciat.org/
FORAFRI (Projet d’appui à la recherche forestière et au transfert des connaissances scientifiques) – www.forafri.org
PFBC (Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo) – www.cbfp.org
PROTA (Plant Resources of Tropical Africa) – www.prota.org
UICN (Union Mondiale pour la Nature) – Site concernant les listes rouges des espèces en danger http://www.iucnredlist.org/
Curriculum Vitae des chercheurs et enseignants-chercheurs
ONANA Jean Michel
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