1Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie (IMBE), Aix Marseille Université, Aix en Provence, France
Poster 2 – L'invasion de la fourmi d'Argentine sur les petites îles méditerranéennes françaises : quel impact sur la myrmécofaune ?
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Le déplacement involontaire d'espèces est un facteur important pour l'économie mais surtout pour la conservation de la biodiversité. Ces déplacements, liés principalement au transport de marchandises, concernent particulièrement les Arthropodes. On estime à plus de 1 000 le nombre d'insectes introduits en Europe (2005). Près de 150 espèces de Formicidae ont été signalées en dehors de leur aire de répartition. Si la grande majorité de ces fourmis ne deviennent pas invasives, 5 espèces sont particulièrement répandues et considérées comme faisant partie des 100 espèces les plus invasives du monde. Parmi ces espèces, seule la fourmi d’Argentine Linepithema humile affecte la France métropolitaine. Son expansion est préoccupante sur le littoral méditerranéen, dont les écosystèmes, hotspots de biodiversité, sont gravement affectés par cette invasion. Les îles méditerranéennes constituent un terrain d’étude privilégié pour l'analyse de l'impact des taxons envahissants car il s'agit d'écosystèmes relativement simples et isolés. C’est pourquoi la myrmécofaune de deux îles provençales séparées par moins de 400m a été étudiée dans différentes formations végétales. Deux myrmécofaunes extrêmement dissemblables ont été observée. D’un côté, sur les 95 hectares de l’île des Embiez la domination de L. humile est écrasante. En effet, parmi plus de 1 000 observations seul un nid d'une autre espèce a été observé (Temnothorax lichtensteini). En revanche, sur l’île du Grand Rouveau, L. humile est absente des 5 hectares où l’on observe 17 espèces. Des recherches en cours devraient permettre d'estimer l'impact de cette pullulation sur la diversité des Coléoptères.
Braschi J1, Krebs E1, Ponel P1, Jourdan H2
1Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE), UMR CNRS IRD, Université d’ Avignon et des Pays de Vaucluse, Aix Marseille Université, Aix-en-Provence, France
2Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE), UMR CNRS IRD, Université d’ Avignon et des Pays de Vaucluse, Aix Marseille Université, Nouméa, Nouvelle-Calédonie
Poster 3 – Restauration des communautés d’arthropodes dans le contexte d’une éradication multi-invasives : Le cas de l’île de Bagaud (Parc national de Port-Cros) après éradication deRattus rattus et de Carpobrotus spp. Les invasions biologiques sont reconnues comme l’une des menaces majeures pour la conservation de la biodiversité en contexte insulaire et de nombreux travaux ont été conduits à travers la planète pour restaurer la biodiversité des îles par des programmes d’éradication d’invasives majeures (Simberloff et al. 2013). Cependant, peu d’études scientifiques post-éradication ont été conduites, notamment pour l’évaluation des gains de biodiversité pour les communautés d’arthropodes. L’île de Bagaud dans l’archipel des îles d’Hyères (Var, France) est une Réserve intégrale dépendante du Parc national de Port-Cros (PNPC). Au cours des dernières décennies, elle a été soumise à deux perturbations majeures d’origine anthropique (Bourgeois et al. 2005), l’invasion des griffes de sorcière (Carpobrotus spp.) et celle du rat noir (Rattus rattus), deux espèces exotiques connues pour leurs effets particulièrement néfastes sur la flore et la faune des écosystèmes insulaires méditerranéens, notamment arthropodes (Palmer et Pons 1996 ; Kaiser-Bunbury et al. 2010). Dans un but de conservation de la biodiversité insulaire, le PNPC a lancé un programme décennal de restauration écologique qui implique l’éradication de ces 2 espèces invasives. La communauté des arthropodes de l’île a fait l’objet d’un état initial en 2010 et 2011, les éradications ont eu lieu en 2011 et 2012 et le premier suivi post-éradication a démarré en 2013. L’échantillonnage de la faune épigée est réalisé au moyen de pièges Barber répartis dans les différents milieux de l’île. Les effectifs d’individus dénombrés, tous taxa d’arthropodes collectés confondus, mettent en évidence une augmentation de facteur 2 entre 2011 et 2013.