Concernant l’antisémitisme musulman Par Benjamin lisan, le 19/08/2017 «L’homme est capable du meilleur comme du pire, mais plus souvent hélas du pire que du meilleur»

35.10L’urgence de résoudre le conflit israélo-palestinien

Je ne doute pas qu’on m’accusera de naïveté concernant ce paragraphe. Mais je tente malgré tout d’exposer mon argumentation.

La non résolution de ce conflit favorise les extrémismes, les haines tenaces des deux bords et l’absurdité cruelle de cette guerre qui n’a pas de fin (déjà plus de 6 guerres). Les guerres ne favorisent que la haine, la douleur, les traumatismes, le désir de se venger. La guerre se révèle, du point de vue de la logique, comme la plus mauvaise solution pour résoudre un conflit. Chaque attentat renforce la droite israélienne et les plus extrémistes parmi les israéliens. Et en retour les extrémistes israéliens favorisent les extrémistes palestiniens, dont le Hamas. Tout cela alimente le cercle vicieux du conflit. La non résolution du conflit est du pain béni pour eux et elle leur permet de se maintenir au pouvoir.
Il y a plusieurs façons de présenter Israël (selon le point de vue duquel l'on se place).

On peut le voir comme le petit peuple courageux ou un peuple qui lutte pour son existence et sa vie, face aux méchants arabes et palestiniens (ou musulmans), violents, injustes et fanatiques, tel un petit David face au géant Goliath.

Présenté ainsi, l'on ne peut qu'être admiratif du courage des Israéliens, Et au moment de son indépendance, en 1948, le peuple juif, en infériorité, mal armé, a réussi à repousser la coalition de 3 armées arabes (Egyptienne, syrienne, jordanienne), qui n'a aucun moment admis que ce micro-état puisse exister.
Au contraire pour l'immense majorité des arabes (et des musulmans), Israël est une entreprise coloniale, au détriment des habitants de souche, les Palestiniens. Pour eux, c’est une greffe étrangère (allogène) qui ne peut prendre, au milieu d'un flot de pays arabes hostiles, et qui doit être rejetée, par tous les moyens possibles, ne serait que pour l'unité de l'Oumma. Et pour eux, ce n'est pas aux arabes d'assumer la mauvaise conscience de l'occident causée par la Shoah.
Cette idée de la méchanceté intrinsèque des Palestiniens a été renforcé, dans l’esprit d’un bon nombre d’Européens, par le fait que, dès les années 60, ce peuple avait déjà choisi la voie du terrorisme _ en particulier par le détournement des avions et les prises d’otages, dont le plus dramatique fut la capture et l’assassinat de 11 athlètes israéliens aux Jeux Olympiques de Munich en 1972 … terrorisme souvent contreproductif, en terme d'image morale.

Mais pour le peuple arabe, Israël est aussi un complot de l'occident (ou des judéo-croisés) pour affaiblir et diviser les musulmans et leur nuire (théorie du complot).

La guerre des 6 jours a maintenant 50 ans.

Lorsque j'avais 12 ans, j'ai tremblé pour l'existence de l'état d'Israël, qui n'avait que 19 ans, d'autant que j'ai de nouveau perçu l’état d’Israël comme, de nouveau injustement attaqué, par les méchants arabes. J’étais du côté des victimes, et il était clair à mes yeux, que jusqu’à la guerre de 67, les Juifs étaient les vraies victimes.

Je suis naturellement plutôt partisan de la paix (et donc des solutions amenant à la paix), comme Levi Eshkol, l'ancien Premier ministre d'Israël, à l'époque. Mais il n'y avait aucun doute que Nasser voulait la guerre avec Israël et qu'Israël était alors en état de légitime défense.
Malheureusement, par la suite, cette guerre de 6 jours a eu des conséquences graves qui se font encore sentir actuellement, en raison de l'occupation de la Cisjordanie [Judée-Samarie] (que je n'avais pas prévue à la fin de cette guerre) ... qui continue à empoisonner les relations d'Israël avec le reste de monde, le faisant passer pour un état colonialiste, expansionniste, à juste titre ou non.
J'ai commencé à me désolidariser d'Israël avec l'opération "paix pour la Galilée", lancée par Ariel Sharon et qui était une guerre d'agression contre le Liban (alors qu'Israël n'était plus légalement en état de légitime défense). L'occupation durant 20 ans du sud-Liban et son retrait a eu des conséquences négatives, pour Israël, puisque cette zone a été ensuite occupée par le Hezbollah (un des pires ennemis d'Israël. Donc cette occupation du Sud Liban a été un mauvais calcul de Sharon).
Car ll ne suffit pas de gagner sur le plan militaire, il faut aussi gagner sur le plan moral. Quand Israël ne faisait que se défendre, il acquérait une légitimité morale internationale, mais quand il commet une guerre d'agression, comme au Liban, sans légitimité morale _ hormis celle de la raison d'état _, il n'a plus la légitimité morale.
La seule légalité internationale d'Israël est celle liée au vote de la résolution 181, le 29 novembre 1947, du plan de partage de la Palestine, approuvé par l’Assemblée générale de l’ONU.
Un peuple a besoin d'un pays, cela pourrait une raison morale à l’existence d’Israël.

Mais cette résolution est aussi liée à la mauvaise conscience de l'occident, qui n'a pas su ou voulu empêcher le génocide de 6 millions de juifs par les nazis.

En plus elle a attribué aux juifs des territoires, où les Palestiniens étaient déjà présents, à leur détriment, sans compensation, ce qui amoindrit la validité morale de cette résolution.
Sinon, je ne crois pas à la légitimité religieuse d'Israël, Les religieux juifs affirment que Dieu, par l'entremise de Moïse, a attribué [pour toujours (?)] le territoire d'Israël au peuple juifs, entre Dieu et le peuple juif alliance consignées dans la Bible ou Torah, mais ce ne sont que des affirmations religieuses qui ne peuvent convaincre que le peuple juif et les juifs religieux¹⁶⁹.
Pour moi, la seule bonne légitimité morale justifiant moralement l'existence de l'état d'Israël sont liés à deux ou trois faits suivants :

1. 
   Les persécutions et le statut humiliant des dhimmis des juifs, durant 14 siècles en terre d'Islam (même si Mahomet a décrété que les juifs devaient être persécutés et soumis à l'arbitraire le plus total, ce n'est pas moralement acceptable). Donc à mes yeux, il y aurait un devoir de compensation morale pour réparer les préjudices causés par ces persécutions.
   

1. 
   L’émigration contrainte d'environ 800 000 Juifs hors des pays arabes et musulmans, plus particulièrement après la création d'Israël en 1948 et l’indépendance de nombreux pays arabes (à opposer à l'exode d'environ 700 000 Arabes palestiniens, à la fin de la guerre d'indépendance d'Israël en 1948).
   
2. 
   Enfin un argument moins rigoureux, Israël apporte beaucoup plus à l'humanité, par des ses inventions (en agronomie ...), ses produits, sa production intellectuelle et scientifique, ses découvertes scientifiques (ses scientifiques, chercheurs) que l'ensemble de tous les pays arabes réunis (ces derniers étant en déclin scientifique). Il contribue à apporter un exemple de démocratie, au Moyen-Orient, une région qui manque de démocratie.
   
3. 
   Je pense que la diversité des peuples _ or l’état d’Israël est original _ est plus profitable à l'humanité _ sur le plan de la genèse des idées _ qu'un peuple ou une religion uniforme, occupant toute la surface de la planète _ l'état juif, si son apport est positif pour le reste de l'humanité, contribue à cette diversité.
   

Mais Israël ne peut gagner, sur le long terme, que moralement et non pas par la guerre continuelle, même s’il doit s'en prémunir continuellement actuellement, grâce à sa force armée, Tsahal.

Sa légitimité ne sera renforcée que si ce pays apporte continuellement et positivement, à l'humanité, toute entière, via, par exemple, par ses apports technologiques (humanitaires, agronomiques ...) aux autres pays, en particuliers arabes (Personnellement, je pense qu’il ne fait pas attendre gratitude ou ingratitude de la part des Palestiniens).
Ce pays doit obtenir la paix en échange de ces apports, en aidant au développement économique et au niveau de vie des pays arabe et de la Cisjordanie (en attendant une possible solution à deux états ou non, reconnue sur la frontière de 67 ou non),
Un exemple d'un de ces apports pourrait être le partage, la gestion commune, entre Israël et la Jordanie, de la future centrale hydroélectrique, reliant par une conduite forcé le golfe d'Aqaba et la mer morte.
On pourrait obtenir aussi la mise en place, au niveau international, d'une Commission [de la justice] de la vérité et de la réconciliation (comme en Afrique du Sud), pour estimer le préjudice des juifs et palestiniens, et dédommager ceux réellement lésés. Ces dédommagements financiers etc. seraient fournis, en partie, par les pays ayant votés la résolution 181 en 1948 et par Israël, voire par les pays arabes, en tout cas, ceux qui ont contribuer à expulser les juifs sépharades de leur pays, après 1948.
Ce ne sont que des idées personnelles, ne pensant pas détenir la vérité infuse face à ce problème d'une grande complexité.
Un ami qui s’appelle, Bilal, m’avait aussi suggéré l’idée d’un projet où la Cisjordanie et une partie de l’est du Sinaï seraient réunis pour former l’état de Palestine. Un état en forme de croissant ou de U, sous le territoire israélien. Cela nécessiterait alors que l’Egypte abandonne une partie de sa souveraineté sur le Sinaï, ce qui ne me paraît pas très réaliste comme projet, à moins que des donateurs internationaux riches, fournissent un montant compensatoire de plusieurs milliards de dollars à l’Egypte pour l’aider à faire décoller son économie.

Sinon comme le Sinaï est plutôt désertique, pour reverdir le Sinaï, il existe des techniques de fertilisation israélienne du désert (retenues collinaires, Limans israéliens …), déjà utilisées dans le désert du Néguev¹⁷⁰. Ensuite, des colonies style Kibboutz seraient implantés. Après reste aux Palestiniens de les faire fructifier. Ce n’est qu’une simple suggestion que je mentionne ici.