La connaissance : un concept à double face
La psychologie du développement de l’intelligence (Vygotsky, 1934, 1978 ; Piaget, 1946, 1976, 1974 ; Wallon, 1942 ; Bruner, 1973, 1990) l’a montré depuis longtemps : "la" connaissance n’est pas seulement un ensemble de produits ("les" connaissances et savoirs déposés dans les dictionnaires et encyclopédies). Elle est aussi et d’abord un processus individuel de production. En tant que processus, elle dépend pour chacun de fonctions de construction mentale qui mettent en relation les deux faces, externe et interne, de son expérience. De ce point de vue, "la connaissance" est une genèse dynamique par soi et pour soi, de structures cognitives qui évoluent dans le temps. Cette genèse ne se fait pas dans l’absolu, ni dans l’isolement. Elle résulte de l’activité significative de sujets en relation avec des objets au sein d’un environnement donné.
Avec cette définition à double face, objective et subjective, la connaissance devient un phénomène complexe. Les processus généraux en sont théoriquement prévisibles puisqu’ils sont déterminés par des mécanismes universels de développement physique et mental. En même temps, au plan de la réalisation individuelle, ils restent en partie imprévisibles puisque leur fonctionnement dépend des propriétés chaque fois différentes, de la tâche, des sujets- acteurs – bien plus complexes que de simples agents fonctionnels –, de la situation et des outils en jeu.
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