Des initiatives locales aux plans de ville


) Aspects juridiques et politiques publiques



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3) Aspects juridiques et politiques publiques


L'adoption de toute une législation en matière d'environnement peut être un instrument de pression très important pour les organisations de base communautaire. Grâce à ce corps de lois, on pourra exiger l'application effective des textes par le gouvernement et l'on pourra négocier et organiser plus facilement la concertation entre les participants. Il est d'importance capitale pour les ONG et pour les organisations communautaires d'insister sur les aspects de formation et de renforcement des capacités, afin que leurs membres puissent avoir une vraie capacité d'analyse, de réflexion et de proposition.

Ce thème est cependant assez méconnu. L'État ignore souvent le droit dont disposent les organisations populaires à participer aux processus de construction de plans de développement, à leur exécution et à la prise de décisions, en ce qui concerne le budget et les stratégies d'action.

Les communautés sont souvent considérées comme des simples électeurs potentiels, ou comme des maîtres d'oeuvre dans l'exécution des politiques publiques. La décentralisation administrative et la délégation des tâches sociales de l'État vers les organisations communautaires représentent un vrai pas en avant.

4) Rôle et intérêts économiques des acteurs privés et populaires


Les contradictions entre les intérêts économiques des secteurs privés et populaires est une source constante de conflits. Ces conflits sont la résultante d'une absence de concertation entre les acteurs et ils peuvent devenir très graves selon le pays. On attend une intervention de l'État comme instance de régulation et d'arbitrage de ces conflits, mais la plupart du temps, on constate que l'intérêt de l'État peut être purement économique, ce qui défavorise les acteurs populaires.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la durabilité d'un projet n'est pas uniquement une question financière ou économique. Ces dernières années, ce concept avait été réduit à une expression très simpliste, qui ne prenait pas en compte la manière dont les groupes s'organisaient, l'apprentissage des techniques par la société, la construction de solidarités et de nouvelles interactions entre les acteurs, les transformations culturelles d'un groupe grâce à l'optimisation des conditions de santé, etc...

Pourtant, le problème de la durabilité financière est un vrai dilemme, car il faut se poser la question de la survie d'un projet, et cette survie ne peut avoir lieu si le projet n'est pas pris en charge par l'État, c'est à dire si l'organisation devient une entreprise travaillant pour le compte de l'État ou qui vend ses services à l'État. Il est question donc de l'autonomie et l'indépendance d'action de ces organisations sociales.

Pour les participants à cette réunion, c'est un devoir de l'État que d'assumer le coût de la participation communautaire, qu'à l'heure actuelle repose essentiellement sur l'action des femmes. Ce sont elles qui prennent en main la reconstitution du tissu social et qui exécutent les actions de développement.

Le financement des projets par l'État comporte cependant un risque: il existe des communautés qui se sentent motivées uniquement parce qu'il y a un stimulus économique derrière leur action. Une fois les financements terminés, leur compromis solidaire cesse. Les processus dégénèrent et souvent prennent fin. Il faut donc créer une mentalité d' "économie solidaire", indépendamment du profit.

5) Questions de méthodologie:


Un élément important de controverse est l'analyse de l'impact des actions entreprises. Quelle méthodologie choisir pour réaliser cette analyse? La quantification de la couverture du projet, l'utilisation des paramètres de "coût-avantage", l'application quasi mécanique du modèle de l'entreprise privée et ses stratégies de management, sont généralement aperçus comme inadéquats. Pourtant, il a fallu les utiliser du fait d'une absence de cadre conceptuel adapté et en l'attente de nouveaux critères qui s'appuient davantage sur les acquis sociaux.

B) Bilan et perspectives du HEC:
* Présentation générale du programme puis brève présentation des membres et leurs activités (Malick Gaye, Enda TM, Sénégal):

La Coalition Internationale pour l'Habitat (HIC) a été créée en 1976. Elle couvre plus de 300 organisations communautaires et non-gouvernementales qui s'occupent des questions de logement et d'établissements humains à travers le monde. Le programme HEC a été mis sur pied en 1991 par la Coalition Internationale de l'Habitat, afin d'étudier et améliorer la corrélation entre les questions de l'habitat et de l'environnement.


Le HEC, coordonné par ENDA TM depuis 1995, met l'accent sur le développement des idées et pratiques de développement durable dans les communautés urbaines et péri urbaines pauvres.
Objectifs:
• Établir une corrélation entre les questions d'habitat et de développement écologiquement durable afin d'améliorer la qualité des conditions de vie des populations et créer un point de rencontre afin de permettre l'échange d'expériences, de ressources, de technologies et de connaissances entre tous les acteurs.
• Aider à la collecte de l'information utilisée pour l'élaboration de directives détaillées sur la façon dont les populations et les organisations puissent obtenir davantage de pouvoir et soient mieux intégrées dans les processus de prise de décisions.
• Élaborer des outils pour faciliter, au niveau local, national et régional, l'interaction entre les membres d'HIC. Ceci afin que ces derniers puissent mieux servir les communautés, en les assistant sur les questions techniques et en les aidant à avoir accès aux connaissances et techniques de communication. Le but est de promouvoir de nouvelles modalités de participation dans les projets de développement.
Objectifs à moyen et long terme:
• Contribuer au développement du potentiel et des capacités des populations à améliorer leurs conditions d'habitat et de logement;

• Renforcer le partenariat gouvernement-municipalité-communauté dans le cadre d'un nouveau modèle de développement de la solidarité humaine qui utilise les ressources locales autant que possible;


• Promouvoir l'intégration pratique de ces nouvelles approches sur l'habitat et l'environnement dans les programmes élaborés par les gouvernements des différents pays, des organisations intergouvernementales, les acteurs privés, les autorités locales, les chercheurs et les ONG.
Centres d'intérêt:
• Procédés novateurs de création d'emplois par les entrepreneurs privés locaux, des ONG, OCB, gouvernements et autorités locales (aussi bien dans les zones rurales que dans les zones urbaines);
• Méthodes de réduction des disparités dans les villes, en ce qui concerne les services de santé et d'assainissement, par exemple l'évacuation et le traitement des déchets ménagers solides et liquides;
• Systèmes de délégation de pouvoirs/gouvernance locale: amélioration des capacités de négociation des pauvres en leur donnant un accès plus important aux biens et services publics;
• Indicateurs de base (données collectées à la base) et études de cas sur les expériences novatrices dans tous les domaines du développement urbain;
• Politiques basées sur les pratiques populaires (infrastructures novatrices et développement durable);
• Initiatives locales pour la formation professionnelle et éducation en matière d'environnement;
• Disparités dans l'accès à l'eau et à l'assainissement pour les plus pauvres.
Bien que créé en 1991, le Programme n'a commencé à fonctionner effectivement qu'à partir d'avril 1996, date à laquelle le mandat de coordination a été confié à Enda Tiers Monde.
La restitution du processus d'études de cas et des analyses régionales et globale constituera l'un des temps forts du bilan de ce programme.
Mercredi 24 Juin (matin)

Thème I) Quels changements d'échelle pour une production sociale significative de biens et services de base en milieu urbain?
"Le Changement d'échelle part du principe que l'on ne peut plus se contenter d'actions locales aussi réussies soient-elles. Il ne s'agit pas de supprimer toute initiative à l'échelle d'un quartier mais de se donner les moyens d'aller au-delà pour obtenir un vrai changement social".
* Introduction de la problématique et des concepts, Jean Jacques Guibbert, Enda PPU, Sénégal:
"Changer d'échelle pour une gestion concertée de l'environnement urbain"
L'échec des logiques de planification par le haut a amené les différents acteurs urbains à créer des méthodes de participation où tous seraient impliqués. Pourtant, la multiplication des petits projets éparpillés peut créer des incohérences, des zones grises et un manque de coordination des actions. La capacité d'intervention des ONG, au début renforcée, a glissé vers la fragmentation et l'instrumentalisation des acteurs qui deviennent des simples exécutants de politiques sociales élaborées ailleurs. Il est donc indispensable de coordonner les actions.
Cette coordination doit passer par une reconnaissance des capacités des ONG à résoudre certains problèmes à un niveau micro (local), sachant qu'il arrive un point où cette action n'est plus suffisante et donc il faut passer à un niveau meso (ensemble de la ville) ou même macro (politiques nationales). Dans ces cas de figure, les ONG ne sont plus les seules compétentes, et il est correspond au gouvernement central d'assumer son rôle.
Comment faire pour passer du quartier à la ville?
I) Logique d'intervention par le haut:

Les processus de planification peuvent se faire avec ou sans consultation des populations concernées. Dans le premier cas, les ONG sont absentes du processus: on fait appel à des bureaux d'études pour l'élaboration du projet et à des services déconcentrés de l'État pour sa mise en oeuvre. On peut tout de même rencontrer des ONG para étatiques (fortement liées aux pouvoirs publics) pour concevoir et mettre en oeuvre les projets.


La logique d'intervention avec consultation prend en compte dès le départ les aspirations des populations de base. On prend conscience que les populations doivent être consultées et informées dès le départ pour que les projets répondent bien aux besoins du terrain. C'est un processus qui vient du haut puisqu'on se contente de consulter et d'informer la société civile. Les ONG deviennent des "centres d'excellence", c'est à dire des organisations spécialisées en matière de planification, qui facilitent la communication populaire (ex : Plan stratégique de Bogota 2000).
II) La logique d'intermédiation:

Face à la légitimité par les urnes de la Municipalité, les ONG revendiquent une légitimité populaire. Dans ce cas, elles s'efforcent pour conserver leur statut d'interlocuteur directe avec les bailleurs de fonds, et face à la montée en puissance de l'acteur municipal, tentent de situer dans une position d'intermédiaire obligé.

Dans un contexte où les mouvements sociaux sont forts, elles peuvent servir de catalyseur à l'émergence d'un projet populaire négociable avec les autorités (exemple de la Charte de Lima). Dans un contexte d'affaiblissement de l'État, elles peuvent participer au démembrement de l'État et freiner le processus de renforcement des organisations de base.
III) La logique d'auto planification par le bas:

Il ne s'agit plus de populariser un projet impulsé par le haut, mais de participer à l'émergence d'un projet issu de la communauté. Nous avons des illustrations parfaites de cette logique dans le Projet Populaire de Développement Intégré de Villa El Salvador, au Pérou, ou dans le processus de Recherche-Action-Participative mené par GRAF avec les organisation populaires de la Ville de Thiès.


Les ONG renforcent les alliances avec les secteurs populaires. Elles favorisent l'émergence d'interlocuteurs populaires (collectives de femmes, artisans d'économie populaire urbaine, recycleurs, GIE d'assainissement à Bamako...), et deviennent des experts au service des organisations populaires auxquelles elles fournissent des informations sur les politiques globales, ainsi qu'un accès aux nouvelles technologies et des données sur la législation en vigueur...
Nous voyons ici, le rôle clé de l'information qui, mise à disposition de la communauté, devient une arme pour l'élaboration de ses projets.
Beaucoup d'ambiguïtés subsistent encore dans les démarches par le bas qui sont menacées de dérapage populistes ou communautaristes. Cependant, dans la plupart des cas, le changement d'échelle passe par:
La construction d'un rapport de forces beaucoup plus favorable aux acteurs populaires. Grâce au renforcement de leurs protagonisme et la constitution de mouvements sociaux de plus en plus englobants et actifs.
L'élaboration de projets populaires globaux auxquels les différents segments de la population pourront s'identifier.
La capacité qu'aura l'ONG pour influencer les politiques urbaines et leurs différences composantes.
Comment aider les groupes porteurs d'initiatives locales de développement urbains et les autres acteurs de la société civile à se doter d'une vision, de mécanismes et d'une stratégie pour concevoir un modèle global de ville, négociable avec les autorités. C'est le défi qui se pose aux ONG à l'aube du XXI ème siècle...
Réactions à la présentation de JJG sur le changement d’échelle
Maire de Kaffrine :

- les populations jugent les initiatives populaires autant qu’elles jugent l’Etat ou les collectivités locales;

- il ne peut exister d’autre légitimité que la légitimité des urnes. Toute forme de développement passe par les assemblées élues qui doivent cependant associer les populations à l’élaboration des plans de développement locaux et communaux.

La démocratie implique le pouvoir de la majorité. Elle n’est pas fractionnable et représente à l’heure actuelle le meilleur mode de fonctionnement du politique.

Jean Jacques Guibbert

La démocratie est en construction. Les légitimités électives sont encore imparfaites. Cela dit, JJG note qu’il mettait en garde dans son texte contre le risque d’affaiblissement de l’Etat auquel les ONG peuvent contribuer.


Farid Yaker

Il faut bien préciser le type de légitimité que l’on vise. Si les ONG ou groupes de base ne peuvent prétendre à une légitimité politique, leur intervention dans le champ socio-économique peut être légitime en cas de manquement de l’Etat à ses obligations ou en cas de non disponibilité de services de base essentiels dans une zone.


Comment concilier les impératifs de légalité avec la légitimité sociale des initiatives populaires?

A Cali, dans un contexte de normes et de cadre réglementaire rigides, des avocats ont aidé à une rénégociation des normes à un niveau intermédiaire qui a permis à la communauté de se défendre d’un point de vue légal.


D’autre part, il est important de noter que l’addition d’une masse critique d’expériences ou la reconnaissance dont peut bénéficier une expérience sur le plan national ou même international (meilleure pratique) peut permettre de réunir les conditions pour une évolution des normes.
Marie Dominique de Suremain

Il ne faut pas perdre de vue que les groupes communautaires opèrent dans un contexte de privatisation dans lequel les multinationale disposent de beaucoup d’atouts. L’Etat reconnaît les acteurs privés et dans la foulée les acteurs communautaires qui ont cependant de grosses difficultés à entrer dans les processus de légalisation. Les ONG qui souhaitent appuyer les groupes communautaires se trouvent confrontées à des logiques contrdictoires, en effet, les processus d’éducation populaire sont rapides alors que la participation à des appels d’offre exige une réponse rapide.


Par ailleurs, les ONG doivent veiller à accroître la participation citoyenne aux processus démocratiques. Car la démocratie peut fonctionner en vase clos sans prendre en compte les aspirations des plus pauvres quand ceux-ci ne peuvent faire entendre leurs voix où quand il n’y a qu’une apparence de démocratie.

A contrario, quand les voix des plus pauvres sont courtisées, ces derniers peuvent bénéficier des processus électoraux (ex : moins de déguerpissement en Colombie, en période éléctorale).

M. Shipper (coopé françiase) :

Changer les échelles d’intervention suppose des disponibilités financières accrues ce qui n’est pas le cas actuellement.


Bunker Roy (Inde)

Le changement d’échelle est également en lien avec les types de technologies utilisées qui doivent être abordables et à la portée de tous. Actuellement pour fournir 1 USD de service il faut mobiliser 2000 USD.


M. Touré (Ministère de l’urbanisme et de l’habitat) :

Les schémas directeurs n’ont pas donné les résultats escomptés ils ont été insuffisamment débattus à tous les niveaux.

Nous travaillons actuellement sur la mise à niveau des acteurs (formation, sensibilisation, préparation des acteurs au débat) et sur l’instauration d’un dialogue politique et social permanent à même de déboucher sur l’élaboration de programmes communs auxquels le plus grand nombre pourraient s’identifier.
Marie Dominique de Suremain

Modes de consultation de la société civile en Colombie : le Maire nomme les représentants des différents secteurs. Les résolutions des Conseils de citoyens n’engagent pas le maire. Ce dernier ne peut pas s’éloigner du plan qu’il a présenté en tant que candidat.


Organisation de la société civile : les ONG et mouvements populaires sont organisés de façon sectorielle (femmes, emploi, environnement, etc.) avec des grilles de lecture différentes. Les rivalités sont accentuées par la concurrence pour l’accès aux fonds municipaux. Dans ce contexte, il est difficile de créer des mouvements sociaux qui pensent de façon intégrale et agissent de façon coordonnée.

Par ailleurs, la participation coûte cher (temps, moyens, etc.).

Finalement, ce n’est pas parceque des mécanismes existent sur le papier qu’il y a des traductions concrètes sur le terrain.
* Présentation de connaissances et savoirs tirés des meilleures pratiques locales:
Les expériences qui ont suivi à cette présentation générale ont eu pour but d'illustrer les deux aspects dont on a parlé auparavant, c'est à dire le changement d'échelle et le partenariat.
Bogotá (Colombie), Pilar Trujillo, Enda TM, Amérique Latine :

Le projet choisi pour cette présentation a été celui des recycleurs colombiens. A travers cet exemple, on a essayé de montrer comment les recycleurs se sont dotés progressivement d'une organisation qui peu à peu s'est élargie: on est passé de l'échelle individuelle à des associations et des coopératives de recycleurs. Ensuite, on a assisté au regroupement d'associations au niveau de certaines villes (Bogotá, Manzanares, etc.). Ce regroupement a permis aux recycleurs de se doter d'un organe fort et représentatif, ayant la capacité pour négocier avec les municipalités.


Cette association a pris ensuite la forme juridique de Fédération Nationale, ce qui lui a permis de se positionner par rapport aux acteurs privés industriels du recyclage.
Medellín (Colombie), Marie-Dominique de Suremain, Enda TM, Medellín:
Medellín est une ville moyenne colombienne de 2 millions d'habitants. Le phénomène de violence urbaine y est une constante. En 1991, le gouvernement colombien a voté une nouvelle Constitution qui a légalisé des nouvelles formes de participation populaire et directe. Le processus de décentralisation administrative, et la promulgation de cette nouvelle Constitution ont permis à la société civile de s'organiser en organisations de base purement communautaire.

De la même façon, les effets des politiques d'ajustement structurel ont induit la formation de nombreuses coopératives et de nouvelles formes d'organisation des personnes qui se sont trouvées sans emploi: la plupart d'entre elles se sont organisées sous la forme de ce qu'on appelle "micro entreprises".


Les initiatives issues de la société civile et des acteurs populaires, vont être concentrées et prises en compte lors de la rencontre de tous les acteurs, dont le document final est le "Plan stratégique de Medellín". Cette rencontre a facilité l'échange et la concertation d'experts, d'ONG, de conseils d'Administration, etc...
Ce plan stratégique ne concerne pas uniquement le thème de l'environnement urbain et la gestion des déchets. Il semble une bonne illustration de la participation des différents acteurs à l'élaboration d'un cadre de référence des politiques pour l'ensemble des problèmes de la ville.
Réseau de villes (Maroc), Samuel Watchueng, Enda TM, Maghreb:
Au début des années 1990, la participation des ONG et associations à l'amélioration de l'environnement urbain s'effectue essentiellement sous forme de collaboration volontaire à quelques campagnes de nettoyage isolées. La gestion des ordures est considérée comme une responsabilité des services techniques centraux ou municipaux. Des rapprochements commencent cependant à s'établir entre les municipalités et certaines associations locales qui mobilisent les effort de citoyens.

Le programme GCDU d'ENDA Maghreb intervient pour renforcer ce processus. Son objectif principal est l'amélioration des conditions de vie des populations défavorisées en milieu urbain et l'amélioration de la gestion des déchets, à travers le renforcement des initiatives locales.


Cette expérience est une bonne illustration de la mise en réseau des différents acteurs intervenant en matière de gestion des déchets. On a ainsi appris que:
- les initiatives locales des populations sont précieuses et qu'on peut les utiliser comme point de départ de l'action face à l'indifférence des institutions;

- il est possible d'organiser des appuis à une autre échelle;


- il a été possible pour les ONG de participer aux débats et d'influer sur la politique de la gestion des déchets au Maroc.

Bamako (Mali), Moussa Kaba, (Coordination des organismes travaillant dans l’assainissement à Bamako) et African Wastenet, PDM


Les GIE d'assainissement assurent l'essentiel du ramassage domiciliaire des ordures à Bamako. Ces GIE acquièrent une certaine légitimité auprès de la population qui accepte de payer les redevances. Les GIE ont permis à un grand nombre de jeunes de bénéficier d'une formation et de trouver un emploi.
Or, elles se heurtent à une difficulté sérieuse: comment créer un interlocuteur collectif de ces GIE, afin de leur permettre de négocier avec le District de Bamako, et d'avoir la reconnaissance et l'articulation de leurs initiatives avec celles des services publics d'évacuation et dépôt en décharge?
Plusieurs tentatives ont existé telles que la COTA ou le COGIAM, mais elles ont rencontré de nombreuses difficultés, tant internes qu'externes. "Les tentatives de fédération des GIE d'assainissement de Bamako, aussi louables soient-elles, étaient sans doute prématurées, ce qui explique -du moins en partie- leur échec relatif."1
Au début de la période de libéralisation politique, des milliers de GIE se sont formés dans le domaine de l’assainissement liquide et solide dont la compétence revient en théorie au District de Bamako, structure issue de l’administration centrale. Les GIE ont acquis une légitimité car elles ont su répondre à un besoin qui n’était pas satisfait.
La COTAS découle de la tentative des GIE maliens de se doter de structures de représentation. Le COTAS a également servi à mobiliser des moyens au profit des GIE en leur permettant par exemple de s’équiper en matériel. Le COTAS est également intervenu pour améliorer les conditions fiscales auxquelles sont assujetties les GIE d’assainissement.
La montée en puissance de la COTAS a été mal perçue par les municipalités qui héritent des prérogatives de l’assainissement dans le cadre de la décentralisation (à vérifier) et tentent sans succès de créer une seconde coordination placée directement sous leur autorité. La COTAS, qui ne disparaitra pas suite à la crise, verra néanmoins ses ressources nettement diminuer et son insertion institutionnelle se réduire. Selon Moussa Kaba, les GIE sont allés trop vite par rapport aux décideurs d’où l’importance de la mise à niveau de tous les acteurs en termes de formation et d’information.

Hô Chi Minh ville (Viêt Nam), Anh Tuan Bang, EndaTM, Viêt Nam:

Le niveau de participation des associations de base et des ONG aux processus de planification urbains varie fortement si l'on intervient dans des pays qui héritent d'une pratique de planification par le haut ou dans des pays où une tradition d'animation et de participation populaire existe depuis les années 1970.
Le Viêt Nam constitue un pays issu de la première catégorie. En effet, le système de pensée au Viêt Nam est très hiérarchique et cette rigidité est un frein au développement de la notion de partenariat. Enda Vietnam a du montrer à travers un long travail, qu'il n'existe pas de légitimités exclusives mais des légitimités complémentaires, qu'il était possible de négocier les règles et enfin, que des acteurs autres que politiques (comme les ONG et les OCB) sont indispensables pour lancer et opérationnaliser le processus de changement social.

Enda Vietnam s’oriente actuellement vers une collaboration plus étroite avec la municipalité et une ouverture vers les problématiques d’autres pays asiatiques. Cette antenne de Enda Tiers Monde a suscité de multiples rencontres qui ont permis à différents acteurs intervenant dans le domaine de la gestion des déchets de confronter leurs points de vue et expériences.

C’est d’ailleurs suite à un colloque que le comité environnemental de la ville a sollicité Enda VN pour la mise en oeuvre d’un projet de séparation des déchets à la source.

Enda Vietnam considère que la forme d’action la plus efficace passe à la fois par une collaboration étroite avec le niveau municipal et par un ancrage fort au niveau local.




  • PADE (Rufisque)

L’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) est interessé par la validation du projet Pade (Projet d’amélioration de l’environnement de Rufisque) dont une composante majeure a concerné la mise en place d’un système d’assainissement approprié aux conditions de la ville de Rufisque. L’ONAS s’intéresse plus particulièrement aux aspects organisationnels et financiers et prévoit de conduire une série d’études scientifiques et techniques en collaboration avec des chercheurs et les acteurs locaux. Ce travail pourrait déboucher sur la normalisation du projet qui permettrait d’inclure les techniques et méthodologies développées par le projet parmi les solutions proposées par l’ONAS dans ses actions d’assainissement. Cette normalisation couvrirait non seulement les aspects techniques mais également les aspects économiques, sociaux, juridiques et institutionnels.

Le protocole d’accord proposé par l’ONAS servira de plan cadre de référence et aboutira à un changement plus qualitatif que quantitatif en conformité avec la mission de Enda Tiers Monde.
La deuxième porte vers le changement d’échelle proposée par Enda RUP concerne l’institutionnalisation du FOCAUP (Fonds communautaire pour l’assainissement des quartiers urbains pauvres) qui servira à financer des prêts d’équipement dans le domaine de l’assainissement et permettra d’appuyer des petites et moyennes entreprises actives dans ce secteur. Le FOCAUP sera géré de manière collective par une série de partenaires parmi lesquels l’ONAS, des municipalités, des mouvements populaires, des institutions financières et des bailleurs de fonds.
La troisième porte d’entrée vers le changement d’échelle réside pour Enda RUP dans l’approfondissement du dialogue entre les différents intervenants du domaine de la gestion des déchets. La mise en réseau des acteurs et l’instauration d’une réflexion continue devrait permettre un changement des relations entre les acteurs et l’amélioration de leurs pratiques. Les cadres de concertatio mis en place das le cadre de cette démarche aboutissent par ailleurs à la mise en relation des niveaux macro et micro.

Bombay (Inde), Virup Panwalkar, Enda TM, Siddhi:



L'administration nationale indienne s'est montrée dans l'incapacité de jouer son rôle. On est en présence de tout un réseau inefficace, qui n'a pas su résoudre les problèmes environnementaux d'une ville moyenne indienne de 2 millions d'habitants.
Les ressources étant mal distribuées, et le phénomène de corruption et de bureaucratisation étant très généralisé, on a donc insisté sur le rôle des autorités communautaires et on a réussi à obtenir des résultats très positifs avec la participation de l'administration locale et d'autres acteurs.
La question qu'on s'est posé: comment améliorer le fonctionnement de l'administration? Il y avait un problème de répartition des compétences entre les différents départements, ceci rendait difficile la gestion des services liés à l'environnement. L'administration a ainsi pris l'initiative de modifier son mode d'action: on a défini précisément quel était le rôle de chaque acteur et on a compté avec la participation des acteurs populaires, des ONG et des communautés de base.
Le changement d'échelle a effectivement eu lieu dans ce projet: le projet est venu du haut vers le bas, mais avec une consultation populaire a priori.
Une fois les différents acteurs identifiés, il faut savoir qu'il est indispensable que chacun de ces acteurs soit en bonne santé, et il faut travailler pour renforcer les capacités des acteurs partenaires et ne pas s'arrêter sur leurs faiblesses. Seul grâce à ce processus de travail en commun et surpassement des points faibles de l'un ou l'autre, pourra-t-on fonctionner efficacement et améliorer les conditions de vie des populations.
Si la qualité des services est assurée par la communauté et les ONG partenaires, l'administration doit prendre en charge l'aspect quantitatif.
• Mercredi 24 Juin (Après midi):

Thème II) Quels partenariat pour une gestion concertée de l'environnement urbain?
Après avoir traité le thème du changement d'échelle, il a fallu réfléchir sur les formes possibles de coordination des actions entre les différents acteurs concernés par la gestion de la ville, ainsi que sur leurs modalités de mise en oeuvre. Les autorités locales n'ont généralement pas les moyens de leur mission. Dans un contexte de diminution progressive de l'aide extérieure, tous les acteurs doivent participer, travailler ensemble et conjuguer leurs efforts pour renforcer les capacités du premier acteur de la ville : la municipalité.
- Organisation de 3 groupes de travail pour approfondir les points clés et en tirer des recommandations.
Atelier n° 1: Planification participative pour un changement d'échelle
Comme nous le savons, la planification participative est le processus qui vise à intégrer la communauté dans son ensemble dans la prise de décisions. L'objectif est simple: inclure les initiatives locales dans les stratégies qui concernent les communautés directement à la base. Ainsi, les comités de développement locaux doivent travailler en étroite collaboration avec les chefs traditionnels de secteur. On doit respecter les hiérarchies déjà existantes dans les communautés:
Région - Cercle - Arrondissement - Village, (par exemple)

ainsi que les spécificités de chaque région en essayant surtout de ne pas leur imposer un schéma qui leur soit étranger.


Cet atelier a insisté sur l'importance des
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