2Le problème de la déforestation au Maroc 2.1La déforestation au Maroc
Un grand nombre de pays dans le monde, en particulier les pays en voie de développement, sont confrontés à des problèmes de déforestation. Ces derniers pays sont aussi confrontés à des problèmes de développement agricoles. Le Maroc n’y échappe pas.
Comme partout ailleurs au Maroc, la pression des due aux animaux d’élevage dans le Rif, le Moyen-Atlas et le haut atlas, se traduit par une demande croissante en bois (bois de chauffage, bois de construction, objets en bois, meubles) et pour le pâturage ou le fourrage, provoquant une surexploitation des ressources naturelles. Les pertes annuelles en surfaces forestières et pastorales sont considérables. Les prélèvements de biomasse sous forme de bois de feu et d'unités fourragères pâturées sont, par endroits, largement supérieurs à celles produites par les écosystèmes naturels 2. La déforestation peut rendre le climat de ces région plus aride.
La désertification menace à présent tout le Maroc. Selon le ministère marocain de l'Environnement, près de 93 pour cent du pays est touché par l'aridité. Et plus de 22.000 hectares de terres cultivables au Maroc disparaissent sous le sable 3. Replanter des forêts pourrait être un moyen de lutter contre cette désertification, grâce aux effets bénéfiques connus des forêts sur le climat et l’aridité d’une région.
2.2La disparition du genévrier thurifère au Maroc
(Photo Thierry Gauquelin).
Cet arbre majestueux peut présenter des dimensions très impressionnantes, pouvant atteindre 19m de haut et mesurent jusqu’à 16 m de circonférence 4.
Cette espèce robuste est capable de supporter des conditions climatiques extrêmes, dans les hautes vallées de l'Atlas, où les hivers sont froids et les étés très chauds et secs. Sa robustesse s'exprime aussi à travers sa résistance aux mutilations 5.
Mais cette espèce a une croissance très lente et se reproduit faiblement. Etant donné l’émondage (la coupe régulière de ses branches, par les habitants de l’Atlas) auquel l’arbre est exposée, un grand nombre de genévriers thurifères se trouvent dans l’impossibilité de produire en quantité suffisante des graines. Son exploitation intensive, dont dépend la survie des montagnards, met son avenir en grand danger ainsi que celui des villages auxquels il est intimement lié par l’apport de ressources ligneuses indispensables.
La superficie couverte par les forêts marocaines de genévriers thurifères (thuriféraies) est actuellement estimée à seulement 20000 ha , répartis presque équitablement entre le Haut Atlas et le Moyen Atlas. Au Maroc, le Thurifère est considéré comme l'espèce forestière ayant le plus régressé, avec un recul de 90% par rapport à son aire de répartition potentielle.
Selon Abdelmalek Benabid 6 l’espèce genévrier thurifère (Juniperus thurifera) est dégradés, à très dégradés ou éteints, dans le Moyen Atlas.
(pour des informations plus précises sur cet arbre, voir annexe « Caractéristique du genévrier thurifère » à la fin de ce document).
Le problème de la déforestation est avant tout un problème de développement de la société habitant ces régions, la principale préoccupation des personnes, dans l’Atlas, étant de vivre voire survivre, et non de se préoccuper d’écologie. Or il existe des techniques économes permettant d’augmenter leur production agricole, en bois, en fourrage, d’enrichir plus les gens, d’augmenter leur niveau de vie, tout en respectant le biotope et l’écologie du lieu, mais les villageois ne sont pas formés à ces techniques. Nos buts sont donc :
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passer cette connaissance aux villageois, pour qu’ils l’utilisent de façon autonome,
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rendre les villageois autonome au niveau énergie et engrais, et éviter ainsi la déforestation,
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augmenter le niveau de vie des villageois, par le développement agricole et l’utilisation de nouvelles techniques.
Pour cela, nous avons imaginé un projet polyvalent et intégré, intégrant les villageois au projet, qui seront les acteurs de leur propre développement, avec de passage de flambeau des connaissances aux villageois, intégrant les techniques suivantes :
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plus grande économie de l’eau, avec l’emploi d’un goutte-à-goutte artisanal,
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pour la production du bois et du fourrage :
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création de pépinières, entourées et protégés par de hauts murs en pierres et pisé,
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création de hais et de bocages irrigués ou non, à base de mûriers, robiniers, abricotiers, micocouliers, toutes ces espèces ayant une forte résistance aux mutilations.
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macro-bouturage et développement de long de l’oued de saules marocains et/ou himalayens, espèces résistantes aux fortes crues dévastatrices …
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rotation des coupes des branches (en particulier pour les mûriers),
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techniques innovantes (nouvelles), en test, de paillages et semi-direct pour régions de montagnes semi-arides 7 (avec tapis plastique au sol, voire utilisation de poudre de polymères acryliques non toxiques, rétenteur d’eau …),
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technique de compostage et de production de bio-gaz (avec réutilisation des déchets du village, emplois de cuves …) en relation avec un agronome (Martin Pique), qui les a développé au Maroc, dans la région du Toubkal, et les projets agricoles,
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techniques de formations et d’implications des villageois et des enfants au projet, avec passage de flambeau avec le maître d’école, l’agronomes et les responsable du Parc, aux villageois, plus entre les villageois entre eux (voir plus loin) …
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autres cultures rémunératrices (culture du kiwi …).
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plus grande économie du bois de chauffage, avec l’emploi :
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de cuiseurs solaires et chauffe-eaux solaires artisanaux, tenant compte du climat rude (forts vents violents, orages de forte grêle l’été),
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de foyers à faibles consommations (en terre cuite) 8.
Un important défit de ce projet est de tenir compte du climat rude : forts vents violents, orages de forte grêle l’été, crues dévastatrices de l’oued.
Notre projet doit servir de projet pilote au développement des régions montagneuses arides, des régions sèches, froides en hivers et chaudes en été. En effet, si ce projet réussi, en particulier face aux défit climatique, il pourrait servir d’exemple à d’autres projets de développement durable, pour des villages disposant de sources ou d’une rivière, dans des régions de montagnes arides (Tibet, Pakistan, Altiplano …).
Les habitants des villages (voir les villages d’Imlil et d’Around, voir chapitre suivant, et aussi dans l’annexe) que nous avons choisi pour le projet sont intéressés. Mais nous avons besoin d’argent pour développer ce projet (comme l’ont constaté les villageois).
C’est pourquoi nous avons rédigé ce dossier, afin de lancer un appel de fond aux possibles sponsors qui seraient intéressés par ce projet (dont nous en avons fait déjà une 1ère liste en annexe, à la fin de ce document).
Consulter aussi le sommaire du document, qui vous donnera un aperçu sur le plan et le contenu du projet (sommaire situé en début de ce document).
Nous prions humblement le lecteur de nous excuser par avance pour les erreurs qu’il pourrait découvrir dans ce document. N’hésitez pas à nous les signaler et aussi à nous faire part de vos suggestions ou critiques à l’auteur de ce document (Benjamin Lisan), dont les coordonnées sont données, tout à la fin du document.
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