L'acrostiche total
On prendrait par exemple des mots de quatre lettres. Et il faudrait que chaque mot utilise la lettre qui se présente. Par exemple avec : jour, nuit, tard, beau, cuir, écrits verticalement:
Jeanne Ne Te Blesse Comme
On Unit A Enée Une
Unique Isabelle Reste Avec Intelligence
Reine Timide Dans Un Royaume
Eh bien ! ce n'est pas facile. Il faut se creuser la tête. On bute sur les mots - Mais il se passe tout de même quelque chose. Ça serait peut-être à creuser - Cependant, cela fait travail sérieux. Et surtout travail individuel - oui, c'est d'ailleurs, pour cela que l'acrostiche était disparu de notre pratique initiale - Mais c'est vraiment ici, dans cet acrostiche total, un excès de contrainte. Cela ne détend pas. Et le plaisir est maigre. Non, il vaut mieux se situer entre la liberté totale et la contrainte totale, c'est-à-dire au niveau de la contrainte légère.
On peut même régler à volonté la pression de la contrainte :en jouant sur la longueur des lignes, on espace les impératifs. Par exemple, avec PLUIE, je puis écrire plus long.
Parapluies retournés pour des princesses pauvres
Liées par des serments ésotériques et vains
Unies dans le même sort ridicule et mesquin
Idiotes à force de réfléchir sur la lumière passée
Et nécessairement étouffées par l'oppression des hommes
Oh ! là, je sais bien d'où ça vient. J'étais hier dans un groupe d'étudiants qui travaillaient sur la condition féminine (mariage-révolte). Et ce midi avec des institutrices qui en parlaient aussi. Et c'est là que m'ont entraîné la pluie et les parapluies.
Mais ce que j'ai surtout ressenti, c'est la plus grande liberté d'écriture que donnent les lignes longues: les coups de pouce sur la balançoire de l'esprit que donnent les lettres obligées sont plus espacés. On a davantage le temps de se noyer dans son rêve.
Mais on peut utiliser l'acrostiche à d'autres fins. Voici par exemple:
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