Documents de l’educateur 172-173-174 Supplément au n°10 du 15 mars 1983 ah ! Vous ecrivez ensemble ! Prat ique d’une écriture collective Théor



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Co-interview
qui a été inventée dans une classe de cinquième, on peut aller plus loin.
On tire au sort des couples et les personnes se déplacent pour se trouver côte à côte. Chacun pose une question écrite à l'autre.
On échange les feuilles. Chacun répond à la question qui lui est posée et rend la feuille à son partenaire. Celui-ci la lit et repose une seconde question... Cela peut continuer ainsi dans le style interview comme ça peut tourner au simple dialogue Chaque couple est maître de sa forme de communication Évidemment, on précise bien au départ qu'on n'aura pas à lire ce qui aura été écrit au reste du groupe.
Cela donne des choses étonnantes. Pendant une heure et demie, parfois deux heures, les participants peuvent dialoguer et remplir six à huit feuilles entières, dans un silence surprenant. Cela constitue vraiment un événement qui concerne même les personnes qui répugnaient à écrire au départ. On ne sait d'ailleurs pas bien ce qui se passe en fait. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il se passe quelque chose. Mais il faudrait s'arrêter un peu plus longtemps sur ces vocations différentes de l'écrit et de l'oral. J'en avais assez tôt pris conscience. Un certain jour, en particulier, c'est comme si une grosse bulle d'erreur avait éclaté.
J'étais alors instituteur à Trégastel (22) à 4 kilomètres de l'antenne de Pleumeur-Bodou. Un matin, tout le monde ne parlait, dans la cour de l'école, que de l'événement sensationnel qui venait de se produire : le radôme de Pleumeur avait crevé dans la nuit. Aussitôt, professionnellement et freinétistement, je songeai à tout le parti pédagogique que je pouvais tirer de cet événement. Je me disais 27 enfants... 27 textes libres sur le radôme. Et je voyais toutes les notions géographiques ou scientifiques que j'allais pouvoir aborder à partir de là. Et les enquêtes auprès des parents qui travaillaient au radôme etc.
Surprise ! A peine une allusion furtive à cet événement. Et dans un seul texte. Je n'y comprenais rien. Rien que les histoires de chats, de chiens, les rêves et les contes habituels. Qu'est-ce qui se passait ? Il faut dire qu'à ce moment-là, les enfants avaient déjà copieusement goûté à l'expression libre. Et puisqu'ils étaient vraiment libres d'écrire ce qu'ils voulaient, ils se servaient du langage écrit pour exprimer ce qu'ils avaient de profond à exprimer. Et qui était beaucoup plus important que cet éclatement d'une sphère de plus de trois mille mètres cubes. Et pourtant, tout le monde en parlait dans la cour !! Non, en fait, tout le monde en bavardait. Car la parole, c'est autre chose. C'est pour cette raison que dans ma classe, j'ai toujours été impitoyable pour le bavardage. Et les enfants en bénéficiaient sûrement puisque cela permettait cinq heures de création sur six heures de classe. Et des centaines d'occasion de « parler » véritablement. Mais je dois ajouter que, par chance, deux jours après, un enfant apporta un morceau de radôme déchiré. Et tout le monde s'intéressa alors à la chose présente. Et je n'eus plus à rengainer toutes mes prévisions pédagogiques. Le moment en était alors venu. Ils étaient prêts.
Eh bien, c'est un peu ce qui nous arrive. A partir d'un certain moment, nous sommes prêts à aller plus loin que l'écrit. C'est ainsi qu'à l'I.U.T., un certain matin, pour des raisons diverses de convocations à des visites médicales et de départs successifs, nous sommes restés soudain, deux garçons, seuls, face à face. On aurait pu dire : - Eh bien, ce matin, c'est râpé puisque tout le monde est parti. Au lieu de cela, on s'est dit Qu'est-ce qu'on fait ? On s'écrit.
Et nous avons découvert que nous en avions des choses à nous communiquer. Et depuis longtemps ! Mais nous n'avons pu le faire qu'après nous être écrit deux pages que nous avons données à l'autre. Et, à partir de là, nous avons parlé pendant deux heures, en oubliant d'aller manger.
C'est comme s'il fallait parfois disposer d'un support écrit pour pouvoir mieux se dire les choses. Cela se conçoit aisément. Mais tant qu'on ne l'a pas vérifié, on ne le sait pas vraiment.
Il est évident que la suite orale de la communication dépend de ce qui a été commencé par écrit. Quand celui-ci est bien engagé, il peut être un meilleur tremplin pour l'oral. C'est ainsi qu'au bout d'un certain temps, on peut proposer des thèmes où l'on s'investît davantage. Voici, par exemple, une technique qui permet de déboucher sur le partage des plaisirs personnels.

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