REGION
LANGUEDOC-ROUSSILLON
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CONSEIL
ECONOMIQUE ET SOCIAL
Séance plénière du 20 avril 2007
Avis adopté à l’unanimité
Le Président
Jean-Claude BOUSQUET
Avis du Conseil Economique et Social sur les Universités et Organismes de Recherche du Languedoc-Roussillon
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Depuis sa création, le Conseil Economique et Social régional a été amené à plaider inlassablement en faveur du renforcement du potentiel universitaire et de recherche du Languedoc-Roussillon. Il s’agit d’un enjeu majeur. Nul besoin, en effet, de rappeler à quel point, dans cette région qui occupe le cinquième rang en matière de recherche publique, et compte environ 90.000 étudiants, l’Université et la Recherche sont des éléments clés du développement futur.
De nombreux débats ont été suscités par la publication d’un certain nombre de rapports faisant état des difficultés rencontrées par les universités françaises pour aborder, dans de bonnes conditions, la compétition internationale.
La diffusion du classement mondial des 500 premières universités établi, comme chaque année, par l’Université Jiao Tong de Shanghai, a révélé à quel point une réforme s’imposait pour rendre plus lisibles et attractifs nos établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Quant au récent, et très critique, rapport de la Cour des Comptes sur le sujet, il a, lui aussi, largement mis l’accent sur la nécessité de renforcer notre système d’enseignement supérieur, en remédiant à un certain nombre d’incohérences, sources de gaspillage.
Il est désormais acquis, que le développement du potentiel universitaire et de recherche est devenu une priorité nationale. Les questions portant sur le renforcement de l’autonomie des universités, l’augmentation des crédits en faveur de la recherche, le statut des jeunes chercheurs, pour ne citer que ces quelques exemples, sont aujourd’hui au cœur des réflexions et propositions de nos principaux responsables.
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La promulgation de la loi de programme 2006-450 du 18 avril 2006 pour la recherche instituant, notamment, les Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur, constitue donc une opportunité, tant pour renforcer la visibilité des universités et organismes de recherche du Languedoc-Roussillon sur le plan international, que pour favoriser une utilisation optimale des moyens dont ils disposent.
C’est, à l’heure actuelle, dans cette voie que se sont, d’ores et déjà, engagées une cinquantaine d’universités et de grandes écoles, représentant 30 % des effectifs de l’enseignement supérieur. On citera, à titre d’exemple, le PRES Bretagne, qui regroupe Rennes I et II, l’Université de Bretagne Occidentale, celle de Bretagne Sud, Agrocampus, INSA, ENS, etc….
Ce souci de rendre plus visible le potentiel universitaire et de recherche présent dans la région n’est, pour le Conseil Economique et Social régional, pas nouveau. Comme le suggérait déjà en 1993 un rapport du CES, “ pourquoi ne pas parler de l’Université du Languedoc-Roussillon à Montpellier, à Perpignan, etc… comme c’est déjà le cas pour l’Université du Québec à Montréal, à Chicoutimi, à Trois Rivières etc… ”. Probablement fallait-il donner du temps au temps pour que cette suggestion redevienne d’actualité.
L’audition par la Commission Education – Sport – Culture, de Monsieur Christian NIQUE, Recteur de l’Académie de Montpellier, a permis de mieux cerner les conditions dans lesquelles progresse actuellement le dispositif de mise en place concrète du Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur. Il s’agit d’une étape importante dans le processus de recomposition à l’échelle locale. L’objectif affiché consiste, en effet, à mettre en place un PRES généraliste et pluridisciplinaire rassemblant la totalité de la communauté scientifique régionale. Un consensus semble aujourd’hui se dessiner sur ce point entre les Présidents des universités de la région.
Comme le souligne l’article L344-1 du Code de la Recherche, ces pôles peuvent être dotés de la personnalité morale, notamment, sous la forme d’un groupement d’intérêt public, d’un établissement public de coopération scientifique, ou d’une fondation de coopération scientifique. Selon le Recteur d’Académie, le futur PRES prendrait la forme juridique d’un établissement public de coopération scientifique.
Il n’appartient naturellement pas au Conseil Economique et Social régional, qui n’a d’ailleurs pas été consulté sur le sujet, de se prononcer aujourd’hui, sur la forme que devra, à terme, revêtir la structure juridique Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur. Trop d’inconnues subsistent pour que les responsables économiques et sociaux régionaux puissent se prononcer en toute connaissance de cause. L’analyse des dispositifs organisationnels nécessite, en effet, une appréhension fine des problèmes humains, financiers, techniques, psychologiques qui découleront du choix qui sera fait.
Reste l’essentiel. Il faut impérativement aujourd’hui engager une démarche concrète et concertée au service des objectifs, classiques, d’un PRES : améliorer la lisibilité de l’ensemble et renforcer ainsi l’attractivité de notre dispositif régional d’enseignement supérieur et de recherche, rendre plus cohérente l’offre de formation et de recherche, développer la mutualisation des services, coordonner l’activité des écoles doctorales.
Le processus initié doit, pour aboutir rapidement, donner lieu à une véritable concertation entre toutes les parties prenantes, et dépasser les seules considérations de forme. Le Conseil Economique et Social entend donc attirer, dés à présent, l’attention des acteurs concernés sur la nécessité de prendre en compte les demandes et interrogations sur le fond de toutes celles et tous ceux qui travaillent au sein des universités et organismes de recherche. L’adhésion de chacun à la démarche engagée est à ce prix.
D’une façon plus générale le Conseil Economique et Social considère, que, au-delà des problèmes organisationnels, c’est de la qualité et de l’ambition des projets concrets que portera le PRES que va dépendre le succès ou l’échec de l’entreprise engagée. Ceux ci devront être discutés avec toutes les parties prenantes.
Pour concrétiser un tel projet, probablement conviendrait-il de réfléchir à la mise en place d’un certain nombre de domaines (Droit et Economie, STIC, Sciences de la nature et de la vie, Société, Santé, Sciences et Techniques industrielles…), à l’instar de ce qui a été fait pour l’agronomie avec Agropolis, et de procéder à une véritable évaluation scientifique des dispositifs existants. Il s’agit, à travers cette démarche d’enclencher, sans tarder, le processus de préfiguration du futur PRES Languedoc-Roussillon
Un tel dispositif, qui concerne l’ensemble des acteurs du PRES – les universités, mais également les organismes de recherche qui doivent être de véritables partenaires, les grandes écoles, le centre hospitalier universitaire… – devrait permettre de susciter des échanges, voire des regroupements, et favoriser ainsi, des prises de décision irréversibles.
Le renforcement de l’attractivité de notre système universitaire s’impose avec d’autant plus de force que l’opinion publique a, aujourd’hui, -chômage aidant- tout à fait pris conscience de l’ampleur des enjeux. L’ouverture des universités vers des voies professionnelles, est chose désormais communément admise Le rapport du Recteur HETZEL comporte d’ailleurs en cette matière, d’intéressantes mesures concrètes dont on peut espérer qu’elles ne tomberont pas dans l’oubli.
Cette question est d’autant plus urgente à traiter qu’une étude prospective 2002-2015, publiée le 20 novembre dernier, par le Haut Comité Education Economie, indique que “ les besoins de formation supérieure pour l’économie et le secteur public seront de l’ordre de 45 à 47 % d’une génération –alors que la France plafonne à 42 % ”. “ La France ”, indique ce rapport, “ est un des pays européens qui utilise le moins bien ses diplômés du supérieur, avec un taux d’emploi parmi les plus faibles ”. Le propos se passe de commentaires mais invite à agir vite.
Le Conseil Economique et Social Régional n’a pas voulu, dans le cadre de cette brève communication, engager un débat approfondi sur ce que doit être et sera l’Université de demain. Il souhaite simplement que l’ensemble des parties prenantes au futur Pole de Recherche et d’Enseignement Supérieur du Languedoc-Roussillon prenne les décisions qui s’imposent pour saisir ce qui constitue aujourd’hui une opportunité à ne pas laisser passer.
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