Erda ou le savoir



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4.5.Adieu la démocratie

L'idée d'enseignement démocratique est un mythe qui est né dans les deux dernières décennies du 19é Siècle. Il est resté longtemps un idéal à atteindre dans un futur que plusieurs générations ont espéré proche. Je l'ai déjà dit, ce n'est pas un adieu à la démocratie, mais à l'idée de démocratie.

Car il faut peut-être rafraîchir la mémoire aux optimistes. Le but de l'école obligatoire n'était pas, dans l'esprit de ses promoteurs, l'épanouissement de tous les individus, mais une façon de contraindre tous les individus à respecter la loi, et d'être plus facilement atteints par la propagande. Savoir lire c'est être censé prendre à tous moments connaissances des textes de loi. Impossible d'invoquer la méconnaissance de la loi : elle est écrite, et tous ont les moyens d'en prendre connaissance. Et puis, il y avait la revanche à prendre sur le Boche, et l'école était le vecteur de propagande idéal. C'est à l'école que le patriotisme devait se cultiver. Et de fait les jeunes de 1914 sont partis au front dans l'enthousiasme. L'antimilitarisme n'était qu'un phénomène marginal de toute façon noyé dans la folie collective.

Les deux piliers de l'évanescente démocratie, la liberté de conscience et la liberté de pensée n'ont d'ailleurs jamais été que des leurres. Quand les prédateurs de l'humanité ont besoin de chair humaine pour assouvir leur soif de pouvoir et de richesse, le masque est jeté, et de virtuelle la liberté, ou plutôt son idée s'évanouit comme un rêve qui se dissipe.

La vérité est que la démocratie et la liberté resteront à jamais des à l'égales des mythes à l'égales des morales de toutes les religions. L'alliance de l'épée et du goupillon qui ne s'est jamais démentie depuis que l'homme vit en société illustre bien la double nécessité des deux maux qui font le malheur de l'individu: la contrainte par la force pour maintenir les structures sociétales, une main invisible maître des destins. Hier, Dieu, aujourd'hui, l'ordre économique, nécessaire aux puissants pour accaparer pour eux seuls les richesses du monde. Ce qu'on demande aujourd'hui au système éducatif c'est de sortir des classes soumises ceux qui pourraient être des ferments d'une révolution. Ce n'est l'alliance du sabre et du goupillon qui est essentielle, mais celle du fric et de l'intelligence. C'est cette dernière qui pourrait bien faire basculer le monde dans le chaos. Car nous retrouvons alors le Complexe de Wotan. Si des individus bornés comme Bush et ses mercenaires, sont incapables de ressentir la moindre honte à vouloir imposer au monde des règles infâmes, ce n'est certainement pas le cas pour la majorité de ceux qui profitent de l'ignominie du capitalisme sauvage. L'idée des hommes libres qu'ils ont rêvé d'être, pourrait bien les amener, à l'instar de Wotan à désirer, une fin décidément sordide. Choisir de céder à la raison des plus fort, comme Wotan à Fricka, mais agir souterrainement pour donner une chance à l'Homme libre de les briser s'il le faut.

4.6.Réforme

C'est le monstre du Lockness du système éducatif. On impute les difficultés que rencontre dans ce domaine tout projet de réforme au conservatisme des enseignants ; cela est d'autant plus facile que c'est en partie vrai. Mais l'expérience montre que les réticences du corps enseignant ont toujours été justifiées. On peut accuser les enseignants de se comporter de telle manière que toute réforme est condamnée d'avance. Après tout ceux qui sont en contact direct avec les élèves des premiers cycles sont les moins doués proches du niveau 0 des connaissances et du savoir-faire, ils refusent ce qui est nouveau par paresse et incapacité à comprendre les fabuleuses nouveautés qui naissent dans le crâne d'individus vraiment compétents. Comme à l'armée, ceux de la base sont là pour obéir et non pas pour penser.

J'ai cependant deux remarques à faire. La première concerne les motivations de ceux qui tentent d'imposer les réformes qui ne sont que des rafistolages de vieilles théories qui ont déjà fait la preuve de leur inefficacité ; dans un monde qui bouge la meilleure façon de se distinguer pour progresser dans la hiérarchie est de manifester des motivations innovantes. De toute manière les supérieurs hiérarchiques dont dépend leur carrière ont déjà atteint, selon le principe de Peter leur optimal optimum d'incompétence, et qui plus est se moquent totalement de ce qui se passe loin au-dessous d'eux. La seconde est que personne, parmi les hauts responsables n'a d'intérêt à améliorer les qualités du système. Pour que les gens continuent à rêver et à croire à un système démocratique il faut donner le change et pour cela prouver que l'on met tout en œuvre pour assurer la réussite de tous. Mais en fait, tout vrai progrès ne ferait que rendre la situation du marché du travail plus difficile : des diplômés exigeants sur leurs salaires, leurs conditions de travail, l'intérêt de ce travail créent une situation dangereuse. Ces gens là, dont on n'a besoin qu'en petit nombre pourraient tenter de tous vouloir monter sur le frêle esquif des privilégiés et tout faire chavirer. E puis un système défaillant a deux vertus essentielles. La première est d'effectuer un tri plus efficace à deux niveaux, celui des capacités pures, celui du milieu : ceux qui sont issus de milieux favorisés, et qu'il importe de maintenir peuvent plus facilement pallier les insuffisances du système. Quant à ceux des milieux sans intérêt pour la bonne marche de la société, s'ils méritent d'être aidés, je veux dire s'ils sont jugés utiles, on peut toujours leur faire payer l'aide dont ils ont bénéficié par une obéissance sans faille. On leur donne ainsi un billet d'entrée pour le monde des privilégiés, regarder ensuite derrière eux serait considéré comme une trahison, et puni comme telle. En particulier la pauvreté ne doit avoir d'autre existence que théorique et n'être plus considérés que comme un paramètre, parmi d'autres dans l'organisation et la gestion de la société.

Nous sommes fin novembre 2004, une nouvelle réforme est, paraît-il en gestation. Un incertain Fillon, ministre parmi tant d'autres qui débite des banalités comme celles de tous ses prédécesseurs : les apprentissages fondamentaux voilà la panacée (universelle comme aurait dit Pompidou, agrégé de lettres). « Ils » ne savent plus lire, « ils » ne savent plus compter. Pour lire quoi ? Pour compter quoi ? A supporter les banalités énoncées par nos grosses têtes, on se demande s'ils savent lire, à prendre connaissances des statistiques et prévisions de nos éminents économistes, on se demande s'ils savent compter, et si l'on constate qu'ils peuvent encore calculer 3 fois 5 sans calculette se demander à quoi cela leur sert de connaître leur table de multiplication ! La vérité est que l'on sait, en gros ce qu'un futur énarque doit savoir pour occuper sa place dans le grand bluff du monde politique et économique, mais pour le commun des mortels, celui qui devra obéir sans broncher, et accepter le premier boulot de merde sans chicaner s'il ne veut pas devenir un éternel chômeur.

La vraie réforme celle que veut, de toutes ses forces, promouvoir les privilégiés de la planète, c'est d'en finir avec l'illusion de la démocratie qui coûte à leurs yeux beaucoup trop cher. A quoi bon en effet dépenser de l'argent à éduquer et instruire des individus qui n'en valent pas la peine. D'autant plus que le danger est grand que ces mêmes individus, qui, pour beaucoup risquent de découvrir qu'on leur a menti, fomentent des complots, à la manière de ces terroristes que l'on n'a pas voulu, pour des raisons de déontologie vulgaire, détruire quand il en était encore temps ; autrement dit laisser des défenseurs passionnés, comme un certain général Sharon, écraser dans le sang ceux qui n'acceptent, ni leur pauvreté, ni leur statut de rebut de l'humanité. Sharon a le courage d'être un nouvel Hitler, c'est son modèle qu'il faut suivre ; demander à Bush, dont l'équipe de choc qui le maintient au pouvoir à depuis longtemps fait sienne les méthodes du tyran honnis entre tous.


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