4.5.2 La crise du syndicalisme français : la représentativité en question ?
Le mouvement syndical en France est confronté depuis 1976 à une remise en cause, une phase d’affaiblissement, une triple crise : de représentativité, de stratégie, de conception.
Causes de cette faiblesse : l’individualisme de la culture nationale, la tertiarisation de l’économie (le syndicalisme est à l’origine ouvrier), et l’augmentation du chômage. Le mouvement syndical français reste attaché aux figures du compromis fordiste, or il est invité de manière urgente à développer une action qui réponde aux données de la division internationale du travail.
Cette crise se traduit par trois tendances :
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Le détachement en tête de peloton de la CFDT (présente de façon homogène, surtout dans l’assurance, la banque, et les hautes technologies) et derrière elle, de la CGT (meilleurs scores dans l’industrie).
- La très faible représentation des autres organisations pourtant dotes « représentatives » (FO demeure présent dans l’industrie, la CGC se maintient grâce à la population cadre et la CFTC réalise des scores très faibles dans tous les domaines).
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Face à cette perte de vitesse des 5 syndicats historiquement forts, apparaît la fragmentation du mouvement syndical et l’émergence d’organisations nouvelles comme SUD.
NB : les estimations internationales montrent que le taux français d’engagement syndical est le plus bas en Europe et même parmi les pays développés.
Ces tendances laissent refléter un bouleversement lent mais sûr dans la manière dont le RRH devra envisager les relations sociales.
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Les intervenants dans ces relations, leurs aspirations et leurs idéologies nouvelles changeront la donne. Le constat d’un désintéressement pour le syndicalisme laisse présager avec inquiétude une augmentation constante de revendications individuelles (chacun s’exprimant par et pour soi même plutôt que par le biais d’une délégation syndicale).
- L’entreprise elle-même remet en cause le principe de représentativité face à un tel contexte : est-il efficace de débattre et négocier avec des syndicats dits « représentatifs de droit » mais aux scores largement inférieurs à ceux d’organisations non- représentatives ???
Pour éviter de s’exposer à ces situations problématiques, les entreprises et surtout la GRH doivent :
- soutenir la légitimation des organisations syndicales et considérer celles-ci comme de véritables « partenaires ».
- définir un cadre de discussion, favoriser le dialogue social et le consensus général.
- favoriser le rôle syndical de représentation du personnel et d’interlocuteur privilégié.
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