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Les fondamentaux de l'audit



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Les fondamentaux de l'audit

Michel JORAS Editeur : Editions Préventique Langue : fr N°ISBN : 2-911221-10-9 Nb Pages : 120 - Date de parution : 0000-00-00

L’audit, depuis plusieurs décennies, a été exprimé et dispensé sous des appellations diverses et dans des domaines variés (audit comptable, audit interne, audit social, audit juridique, audit des systèmes qualité, audit des systèmes de management environnemental. Chaque profession (expertise-comptable, vérificateur, qualiticien …), chaque fonction (contrôle de gestion, sécurité, gestion des ressources humaines, formation, maintenance …) s’est dotée de dispositifs, de méthodes, de normes, selon des pratiques diverses, qui sont répertoriées dans un « fourre-tout » dénommé audit sans, bien souvent, en connaître précisément les fondamentaux que sont ses bases épistémologiques, les concepts utilisés, les hypothèses soulevées, la méthodologie mise en œuvre et la déontologie à respecter. Aussi, prenant appui sur ces bases, l’audit devient une discipline autonome, tant dans le sens de phase d’action et de conduite à respecter dans le pilotage des organisations, que celui de matière à enseigner.

Les états, les entreprises, les collectivités exercent leurs pouvoirs en séparant le législatif (lois, règlements, directives …) de l’exécutif (administration, production de biens et de services …) et font appel, traditionnellement à deux moyens complémentaires pour « éclairer » leurs responsables dans leurs actions de production de biens et/ou services :


- une comptabilité (chiffres et données, bilan, compte d’exploitation, compte-rendus …)
- un dispositif de contrôle (contrôle de gestion, audits, tableaux de bord …).

Face à une économie de plus en plus complexe, pour maîtriser ces deux volets du pilotage, une discipline essentielle, à la fois rigueur opérationnelle et matière d’enseignement, s’impose, à savoir : l’audit, assistance à la conduite des organisations. Cette discipline (la pratique et la fonction engendrée), est née de la nécessité, ressentie par tout responsable,

1 - de se doter de méthodes et d’outils lui permettant d’être conforté et rassuré sur la régularité, la véracité des chiffres, des faits, des résultats qui lui sont fournis et qu’il doit, éventuellement, communiquer à ses partenaires, aux autorités et autres parties prenantes ;

2 - de vérifier la conformité aux exigences stipulées dans des normes obligatoire auxquelles son organisation a volontairement adhéré ou encore aux normes internes imposées par son niveau politique ou sa tutelle ;

3 - de vérifier qu’il détient un système de contrôle et de pilotage capable de lui garantir la prise en compte des critères du système de référence et la mise en place d’indicateurs «d’opérationnalité» ;

4 - de vérifier que les moyens mis en œuvre pour atteindre les objectifs fixés sont cohérents, pertinents, efficaces, efficients, éthiques ;

5 - de comprendre le comportement des acteurs de l’entité qu’il doit diriger et d’en déceler les attentes ; =

6 - de prendre conscience (identifier, préciser, clarifier) des conséquences de ses décisions dans un environnement souvent complexe et incertain, voire hostile et faire face aux risques et dangers qui en découlent.

7 - de vérifier qu’il dispose d’un dispositif capable d’assurer la maîtrise de ses décisions et des actions correspondantes.

Les préoccupations 1, 2 et 3 relevant de l’audit de conformité, celles des 3, 4 et 5 de l’audit de fonctionnement et celles du 6 et 7 de l’audit anticipatif.

Ces préoccupations qui sont essentielles au management, voient leur intérêt renforcé par les dispositions actuelles du Code pénal. Les dirigeants doivent être en mesure de s’assurer qu’ils ont bien mis en œuvre d’une façon effective, l’ensemble des mesures demandées par la loi, les règlements ou encore les règles de l’art. En cas d’accident du travail, de pollutions, ils doivent pouvoir établir qu’ils ont « accompli les diligences normales ». En outre, l’existence d’un délit de mise en danger de la personne d’autrui, le renforcement des peines en cas d’homicides, de blessures ou de pollutions, la possibilité de retenir également la responsabilité de la personne morale, doit conduire les dirigeants publics et privés à intégrer dans leur management global les « sécurités » qui concernent l’entité qu’ils dirigent.

Cette exigence est appuyée par l’obligation de précaution que la loi du 2 février 1995, dit Loi Barnier, impose à tout dirigeant public et privé : « … le principe de précaution selon lequel l’absence de certitudes compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l’adoption de mesures effectives et proportionnées visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l’environnement à un coût économiquement acceptable … » L’audit doit dès lors être aussi perçu comme un outil majeur de la sécurité juridique.

La mondialisation de l’économie et sa globalisation entraînent l’extension de la normalisation des activités de production des biens et services. Ce cadre d’un nouveau contrat commercial mondial, implique la nécessité de certifier les organisations et, par là-même, les auditeurs chargés de la vérification de l’application des normes et de l’évaluation de leur efficacité (capacité à atteindre un objectif) et leur pertinence, dans une volonté d’amélioration continue. Jadis réservé à la certification des comptes financiers (bilan, résultats) ou à la vérification de l’application du droit, l’audit étend son domaine ; il s’intéresse, désormais à l’évaluation de la maîtrise des activités sociales et culturelles (santé, éducation, loisirs), des fonctions et préoccupations transverses (qualité, environnement, sécurité, communication, gestion des ressources humaines, éthique …), à des professions, des métiers spécifiques (informatique, logistique, maintenance), à des sphères d’activités particulières (hôpitaux, collectivités locales, sécurité sociale) et à l’Etat lui-même (présidence, gouvernement, assemblées …). L’universalité de l’audit, née de son histoire (chapitre 1) exige la recherche de ses fondamentaux que sont ses principes (chapitre 2) et les pratiques exercées par des professionnels suivant une déontologie rigoureuse (chapitre 3) et mises en œuvre sur une variété d’entités, de domaines, de systèmes de management (chapitre 4).

Michel Joras




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