FICHE 3.7 Formation et carrière
La formation doit être considérée comme :
- un moyen de développement car elle permet au salarié de conserver son emploi et lui assure une progression au sein de son entreprise
- un moyen de croissance car une main d’œuvre compétente permet à l’organisation d’améliorer son efficacité et sa rentabilité en matière de production
- un moyen de faire face aux changements.
FICHE 3.7.1 Le contexte et les principales étapes de l’élaboration et de la réalisation d’un projet de formation
Pour mettre en place la formation en milieu organisationnel, il faut tenir compte des environnements législatif (les lois, accords et systèmes d’aide des gouvernements), social, politique…
-
Les 6 principales étapes :
Pour construire un projet de formation, il est nécessaire de suivre différentes étapes.
Dans un premier temps, il s’agit d’identifier les besoins des acteurs. Pour cela, on doit recueillir et analyser les données et on doit classifier les besoins.
La deuxième étape consiste en la conception et la formulation d’un programme de formation (interne ou externe) :
- définition des objectifs du programme
- détermination des contenus
- estimation du coût du programme
Ensuite, il faut diffuser les activités de formation en ayant préalablement déterminé les séquences, choisi le formateur et identifié les participants
Il faut également choisir un outil parmi ceux disponibles pour l’approche pédagogique : choix d’une méthode (ex : jeu de rôles) et choix d’un support (ex : graphique)
Les deux dernières étapes correspondent à la transmission du contenu de la formation, et à l’évaluation de la formation (formelle ou informelle) où le choix d’une méthode, la mesure des résultats et le suivi post formation s’imposent si l’on veut rester en adéquation avec les besoins fixés au départ.
FICHE 3.7.2 Schéma d'élaboration d'un plan de formation
Démarche Gestion des Compétences
et des Emplois
I
BUDGET
Définition du Plan Pluriannuel
par la Direction
PRIORITES
LOIS
II
MOYENS
Projets et Objectifs
desEtablissements
III
Demandes Individuelles
IV
PLAN DE FORMATION
V
VI
Niveau 1:Efficacité pédagogique
BILAN
Amélioration des Compétences
Meilleure performance
Coûts
VII
Niveau 2: Changement des comportements
Niveau 3: Amélioration de la performance
Quelles besoins en compétences
et en emplois pour demain?
VIII
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F
NIVEAU I
NIVEAU II
NIVEAU III
Input:
Action de formation
Efficacité pédagogique
Modification des comportements
Variation du rendement
Output:
Performance Amélioration qualitative ou quantitative des productions
Exemple:
Formation à la rédaction du projet individualisé
Test de connaissances à l’issue du stage
Prise de conscience de l ’importance de l ’écrit
Meilleure qualité du projet rédigé
Qualité plus grande de l ’accueil des handicapés
MARTORY & CROZET, Gestion des ressources humaines, Editions Nathan, 1988.
Objectifs pédagogiques
Objectifs professionnels
Objectifs d’impact
OBJECTIFS
EVALUATION
ICHE 3.7.3 Niveaux d'évaluation de la formation
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FICHE 3.7.4 La gestion des carrières
La notion de carrière a longtemps signifié la période au cours de laquelle une personne travaillait pour quelqu’un. La définition actuelle de carrière date des années 60 et correspond à une succession d’affectations à des postes de travail.
Cependant, face aux changements des années 90 faits de mutations technologiques et de transformations des métiers, le concept de plan de carrière prend une autre dimension.
Désormais, gérer sa carrière, seul ou avec l’aide de son entreprise, ne consiste pas à prévoir dans le détail, des années à l’avance, la succession d’activités professionnelles. En fait, la gestion de carrière peut se définir comme un ensemble d’activités entreprises par une personne pour suivre et diriger son parcours professionnel, dans ou en dehors d’une organisation spécifique, le but étant d’atteindre le plus haut niveau possible de compétence et de réussite, hiérarchiquement ou socialement, compte tenu de ses aptitudes, de ses qualifications, mais également de ses aspirations.
Une carrière devient alors une succession de postes, de décisions de mobilité, souhaitées (démission) ou subies (licenciement ou fin de CDD) : c’est la mobilité externe. Encore récemment, les spécialistes en gestion de carrière déconseillaient des changements trop nombreux. En effet, totaliser, à 40 ans, plus de cinq entreprises étaient perçu comme un signe d’instabilité.
Un rapport de décembre 2001 consacré aux compétences et à la mobilité, est réalisé par un groupe de travail mandaté par la commission européenne, affirme que les gouvernements nationaux et les entreprises sont responsables de la sédentarité du salarié.
Ainsi note-t-on que la mobilité entre les pays membres de l’union européenne est loin d’être une réalité.
La mobilité professionnelle n’est pas inscrite dans les pratiques alors que 80 % des compétences actuelles deviendront obsolètes dans les 10 ans à venir. Premier responsable : le système éducatif. L’innovation et les nouvelles technologies sont insuffisamment promis au sein des programmes scolaires malgré l’émergence du défi imposé par la société de l’information. Autres causes : les écarts de niveaux de formation initiale entre les pays de l’union européenne et le taux de salariés ayant suivi une formation continue. Entreprises et pouvoirs publics sont donc à l’origine de la sédentarité des Européens.
Le même constat peut être fait à propos de la mobilité géographique : rien ne la favorise. Ces 10 dernières années, 38% des citoyens européens ont changé de résidence principale, parmi lesquels 68% sont restés dans la même ville.
Le rapport préconise donc la création d’un portail consacré à la mobilité en Europe, sur lequel seraient fournies, à terme, les équivalences des classifications professionnelles. De plus, pour permettre la validation des acquis, le rapport préconise la création d’une instance européenne chargée de la reconnaissance des qualifications.
Donner un niveau minimal d’instruction et favoriser l’apprentissage d’une langue étrangère avant l’âge de 8 ans sont les deux leviers complémentaires identifiés.
Mais, si la mobilité externe permet de saisir les opportunités et de progresser généralement plus vite qu’en interne, elle constitue une préoccupation croissante des DRH qui veulent conserver une dynamique de renouvellement modérée du personnel, éviter la démotivation des salariés qui n’ont pas de perspectives internes et sélectionner et conserver les compétences d’avenir et aider à partir celles qui seront moins utiles dans le futur.
La mobilité interne, elle, peut être verticale (position hiérarchique), horizontale (changement de poste), géographique ou fonctionnelle.
Pour développer la mobilité interne, les entreprises utilisent divers outils qui nécessitent un important effort de communication:
- le panneau d’affichage, qui n’encourage pas la consultation
- les notes, qui ciblent les destinataires
- le journal de mobilité
- le Minitel ou le réseau informatique (intranet)
- les réunions de mobilité qui réunissent la DRH, les responsables opérationnels et les gestionnaires de carrière et qui permettent un travail très fin et personnalisé.
Deux politiques de promotion peuvent être distinguées : la promotion "au coup par coup" et la promotion organisée. La première ne peut intervenir que lorsqu’un poste à pourvoir existe et se fait à tout niveau hiérarchique ou lorsque le poste doit être pourvu rapidement, alors que la seconde repose sur une gestion prévisionnelle des emplois, un système d’évaluation du personnel, ainsi que des plans de remplacement. Dans ce type de promotion, on distingue quatre types de promotion : dans la catégorie, de catégorie, de salaire ou collective.
La mise en place de filières promotionnelles ou de dispositifs de pilotage de carrière via le bilan professionnel et de compétences correspondent à des pratiques de plus en plus développées face à la montée des exigences professionnelles des salariés (souhait de développement personnel…) et à l’évolution socioculturelle (dispersion des familles, européanisation…).
Compte tenu des nombreux départs à la retraite d’ici 2006, la gestion des carrières devient une pierre angulaire de la GRH, et s’attache alors à la liaison entre l’évolution des structures et le développement des hommes.
Reste à mettre en place le système de gestion des carrières approprié :
la politique salariale, les plans de carrière individuels ou collectifs, des organigrammes prévisionnels, un plan de remplacement, un plan de formation individuel nécessaire à l’adaptation ou à l’évolution individuelle ou collective et la politique de recrutement.
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FICHE 3.7.5 : La validation des acquis de l’expérience (VAE)
Que veut dire valider les acquis?
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C’est reconnaître que l’on peut apprendre en dehors de situations formelles d ’apprentissage,
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C’est admettre que ces savoirs de l’expérience peuvent être reconnus comme équivalents de connaissances acquises dans une salle de cours.
La validation des acquis de l’expérience a pour but d’acquérir, de compléter ou d’adapter une qualification. La VAE est un droit inscrit au livre IX du code du travail. Elle permet d’obtenir tout ou partie d’un diplôme ou d’un titre à finalité professionnelle, ou tout ou partie d’un certificat de qualification. Elle est une des voies de la valorisation de l’expérience et ouvre de nouvelles perspectives de mode de reconnaissance.
HISTORIQUE JURIDIQUE
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Loi de 1934 : possibilité d’obtenir le titre d’ingénieur sur l’expérience professionnelle.
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Loi de 1985 : autorisation dérogatoire d’entrer dans l’enseignement supérieur sans avoir les diplômes requis.
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Loi du 20 juillet 1992 : permet la délivrance d’un diplôme ou des parties d’un diplôme de l’enseignement secondaire, supérieur, de l’agriculture, de la jeunesse et des sports (VAP).
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Loi du 17 janvier 2002 : loi sur la modernisation sociale.
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Décret du 24 avril 2002 : organisation de la VAE dans les établissement d’enseignement supérieur.
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Décret du 26 avril 2002 : organisation de la VAE pour la délivrance d’une certification professionnelle ; création du répertoire national des certifications professionnelles ; création de la commission nationale de la certification professionnelle.
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Décret du 3 mai 2002 : institution du congés VAE, possibilité de bénéficier d’un congés de 28 heures pour constituer son dossier et se présenter devant le jury.
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Décret du 17 décembre 2002 : les dépenses concernant la VAE sont imputables sur les 1.5 % de la formation obligatoire des entreprises, ce qui implique un contrôle des activités VAE.
PRINCIPE
La VAE consiste en une procédure de vérifications, d’évaluations et d’attestations des connaissances et des compétences du candidat, par un jury indépendant et composé de professionnels.
Les acquis nécessaires doivent reposer sur des compétences professionnelles issues d’une activité salariée, non salariée ou bénévole exercée en continu ou non. L’expérience doit être en rapport avec la certification visée.
La durée minimale de l’expérience exigée est de trois ans. Ne sont pas pris en compte dans la durée d’expérience requise les périodes de formation initiale ou continue, les stages et les périodes de formation en milieu professionnel effectués pour la préparation d’un diplôme ou d’un titre.
Sont concernés :
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Les salariés (CDI, CDD, intérimaires…),
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Les non-salariés (membre d’une profession libérale, exploitants agricoles, artisans, commerçants, travailleurs indépendants…),
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Les agents publics titulaires ou non,
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Les demandeurs d’emploi,
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Les bénévoles ayant une expérience associative, syndicale ou politique.
LA CERTIFICATION
Pour que le système de certification soit cohérent et lisible, la loi a créé un Répertoire National des Certifications Professionnelles, dans lequel sont inscrits l’ensemble des diplômes, des titres à finalité professionnelle et les certificats de qualification.
Certaines certifications pourront être exclues du champ de la validation, notamment celles des domaines de la santé, de la sécurité et de la défense. A aujourd’hui, il n’y a pas d’exclusion définitive, des pourparlers sont en cours avec les ministères concernés.
Le Répertoire est géré par la Commission Paritaire Nationale de l’Emploi, commission réunissant les ministères concernés et des représentants du monde économique et social.
Peuvent être obtenus via la VAE :
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Un diplôme ou titre professionnel délivré par l’Etat,
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Un diplôme délivré au nom de l’Etat par un établissement d’enseignement supérieur,
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Un titre d’un organisme de formation consulaire ou privé,
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Un certificat de qualification paritaire.
PROCEDURE
Un congés est accordé pour les salariés souhaitant entreprendre une VAE.
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Choix de la Certification (appartenant au Répertoire National) voulue par le candidat.
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Demande de validation auprès de l’institution ou de l’organisme qui délivre le diplôme, titre ou certificat de qualification que le candidat désire par le biais d’un dossier.
Chaque établissement ou Ministère, a mis au point son propre dossier. Ce dossier est constitué par la description des activités professionnelles exercées et surtout par la mise en relation des compétences avec celles exigées par le référentiel de la certification visée. Le candidat ne peut déposer qu’une seule demande par an pour la même certification et trois demandes maximum pour des certifications différentes.
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Recevabilité de la demande (ou le rejet) par l’autorité qui délivre la certification.
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Acte de validation délivrée par un jury.
Le jury est constitué d’indépendants, regroupe enseignants et professionnels ; il est présidé selon les règlements et les dispositions régissant la certification visée. Il doit comporter au moins ¼ de représentants qualifiés des professions (pour moitié employeurs, pour moitié salariés).
Il faut également un équilibre hommes/femmes.
Les professionnels appartenant à l’entreprise dont est issu le candidat, ne peuvent participer aux délibérations du jury, ainsi que les personnes ayant accompagné le candidat dans la préparation de son dossier (sauf pour l’enseignement supérieur).
Le jury vérifie que les acquis du candidat correspondent aux compétences, aptitudes et connaissances exigées par le référentiel : examen sur pièces, entretien, mise en situation du candidat ou tout autre moyen d’évaluation jugé adéquat et prévu par la réglementation de la certification. Le jury délibère sur la base des documents produits et de ses observations.
A l’issue de cette vérification, il existe deux possibilités :
validation totale avec attribution du diplôme, titre ou de la certification de qualification
validation partielle, le jury se prononçant sur la nature des connaissances et des compétences devant faire l’objet d’un contrôle complémentaire nécessaire à l’obtention du diplôme, titre ou certificat.
La validation partielle reste valable cinq ans.
Le jury organise et accompagne ses préconisations et ses prescriptions auprès du candidat. Il organise également les « contrôles complémentaires ».
FINANCEMENT DE LA VAE
Faisant partie du champ de la formation continue, la VAE peut faire l’objet d’une prise en charge par les différents acteurs qui participent aux dépenses de la formation professionnelle continue : Etat, régions, UNEDIC, entreprises, OPCA et FONGECIF.
Le coût de la VAE est lié aux frais de la prestation et à la rémunération éventuelle du candidat.
En moyenne, les frais de la constitution du dossier n’excède pas 1000 €, mais selon le diplôme, ils peuvent atteindre le prix de la scolarité en formation continue classique.
VAE ET GRH
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Gestion des compétences
La VAE peut permettre l’organisation de la mobilité interne et externe, des parcours professionnels et l’accompagnement des plans sociaux.
Elle met également en cohérence des niveaux de certification entre salariés. Elle permet la gestion de la pyramide des âges.
Elle valorise les salariés particulièrement expérimentés, mais aussi des salariés considérés comme étant sans qualification.
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Outil d’évaluation externe
C’est un mode d’évaluation externe complémentaire, indépendant par rapport aux modes habituels d’évaluation de l’entreprise. Elle permet également le repérage de potentiels, plus de lisibilité et de transportabilité.
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Une nouvelle façon de penser la formation
La VAE individualise et réduit les parcours. Elle a une démarche formative différenciée s’éloignant de la forme « stage ». Elle s’inscrit parfaitement dans le concept de formation tout au long de la vie.
LIMITES ET PERSPECTIVES DE LA VAE
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Gérer les frustrations des salariés s’ils ne trouvent pas à la clé une promotion ou une augmentation de salaire,
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Difficulté à mobiliser des professionnels pour faire partie des jurys,
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On note une plus grande sévérité des professionnels par rapport aux enseignants au cours de la validation,
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Outil de gestion des ressources humaines : cartographie précise des compétences,
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Renforcer l’attractivité de secteurs d’activité dévalorisés,
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Lutter contre la pénurie de personnel qualifié,
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Favoriser les reconversions professionnelles,
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Faciliter le reclassement ou la mobilité des salariés.
Aujourd’hui, 40 à 50% des dossiers bénéficient d’une validation totale du diplôme. En 2003, on observe un doublement des demandes de VAE, ce qui signifie qu’à la fois salariés et entreprises se mobilisent.
Dans la plupart des pays européens (essentiellement les pays du nord), il existe des équivalents à des degrés variables. Mais seule la France autorise une validation totale de diplôme, et fait donc l’objet d’une observation attentive de nos voisins européens.
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