Fête de la Nativité de Notre-Seigneur



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MEXIQUE. - Le Mexique traverse une crise déjà longue de nature révolutionnaire ; les débuts n'en peuvent être qualifiés autrement que de persécution : les évêques étaient exilés ; les congrégations étaient proscrites ; des religieux, des prêtres, en nombre, étaient brutalement arrachés à leurs saintes fonctions, à leurs travaux d'apostolat, à leurs œuvres de charité et retenus en prison. Cette période de violences, après avoir duré plus ou moins longtemps selon le sectarisme ou les dispositions plus libérales des pouvoirs dans les différents Etats de la Répu­blique, fut suivie d'une accalmie. Les évêques ren­trèrent et reprirent l'administration de leurs diocèses ; les établissements d'enseignement libre et catholique, à la joie non dissimulée des familles, en grande ma­jorité sincèrement attachées à la religion, rouvrirent leurs portes et ne souffrirent plus que d'une prospé­rité excessive : plusieurs sont forcés de refuser les élèves que leurs locaux insuffisants ne peuvent con­tenir. Nos Frères qui avaient eu largement leur part de souffrances avaient, parmi les premiers, relevé et reconstitué leurs œuvres sans s'inquiéter de l'avenir ni des injustes défenses. C'est le but secondaire de notre vocation de procurer le salut des âmes par l'instruction et l'éducation chrétiennes des enfants, ils s'étaient courageusement et sans retard remis art travail. La Providence a béni leurs efforts ; et les fa­milles continuent de leur témoigner toute leur con­fiance.

Mais voici que, de nouveau, depuis un an surtout le gouvernement manifeste 'des tendances antireli­gieuses. En deux mois, les séminaires de Guadalajara ont été fermés et plusieurs communautés religieuses ont été supprimées ; dans le district fédéral, deux communautés aussi ont été récemment supprimées et notre collège de Cocula a subi le même sort à la fin du mois de septembre. Les écoles de Guadalajara et de Tacubaya sont fortement menacées, cette der­nière depuis plusieurs années déjà.

Une quinzaine de jours après la fermeture, par ordre du gouverneur, du collège de Cocula, les Frè­res, cédant aux vives instances de la population, et assurés de l’agrément tacite de l'autorité locale, avaient rouvert leurs classes dans des maisons parti­culières ; mais le commissaire du gouvernement, qui ­faisait une réapparition dans la contrée en ayant été informé, vint aussitôt signifier au Président municipal qu'il ferait mettre les professeurs en prison et séquestrerait les locaux si l'on ne fermait pas immédiatement ces écoles clandestines.

Ce qui ajoute encore à l'odieux de ces iniques me­sures, c'est que les collèges de Cocula, de Tacubaya et de Guadalajara qui comptent respectivement 200, 100 et 350 élèves sont abordables, à cause de leur faible rétribution, même aux familles ouvrières qui. peuvent ainsi donner à leurs enfants les maîtres de leur choix.

On s'attend même, d'un moment à l'autre, à voir déposer un projet de loi portant, réglementation de l'article 3 de la constitution mexicaine qui défend aux congrégations religieuses d'ouvrir des établissements, scolaires. Entre autres mesures qui seraient prises concernant les maisons d'éducation, on exigerait des. membres du personnel enseignant la déclaration qu'ils ne font partie d'aucune corporation religieuse. Comme, à ces marques, on reconnaît bien l'action des sociétés secrètes ! Les pays sont éloignés et divers, mais les méthodes sont partout les mêmes !

Dans les temps troublés que nous vivons, les re­ligieux doivent s'attendre à ces vicissitudes que Notre­-Seigneur a prédites dans l'Evangile. Nos ennemis voudraient-nous nuire ; leur malice aboutit seulement à déplacer et changer les champs d'apostolat en les étendant, conformément aux desseins plus ou moins secrets de la Providence. Nous en profitons pour ac­croître nos mérites par un travail assidu et par une parfaite résignation à la sainte volonté de Dieu.

Daignent Jésus et Marie bénir spécialement ceux des nôtres qui souffrent persécution pour la justice et les soutenir dans la lutte jusqu'à la complète réali­sation de la promesse : le royaume des cieux est à eux ! (S. Matth. V, 10).


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* *

SYRIE. - En 1914, le lendemain de la Noël, le­ cher Frère Amphiloque rejoignait au port de Beyrouth les Frères dont il était le provincial, et tous­ ensemble, ils étaient embarqués, en compagnie de plus de deux cents religieux et religieuses de tous ordres, comme eux expulsés de Syrie. La traversée fut des plus pénibles ; en plus d'une mer démontée, les passagers eurent à endurer la faim. Heureusement, ils devaient être transbordés au Pirée.

Nos Frères d’Athènes avaient eu connaissance de la présence de confrères au port. Ils allèrent les chercher et leur firent le plus cordial accueil. Ils se hâtèrent de les restaurer et ils purent les garder une partie de la journée du nouvel an.

Enfin, les Frères expulsés de Syrie arrivèrent à Grugliasco le 5 janvier 1915, c'était le terme de leurs souffrances si l'on en excepte les peines morales plus tenaces et plus terribles que les autres parce qu'elles sont plus intimes. Ils avaient dû laisser, mourant à Amchit, sous la garde du Frère Nicolas, le Frère André-Zacharie qui rendait. son âme à Dieu le 5 janvier suivant. Quelques Frères de nationalité syrienne, allemande ou suisse qui n'étaient pas atteints par l'arrêté d'expulsion demeurèrent provisoirement en Syrie ; mais ils ne tardèrent pas à rejoindre leurs­ confrères en Italie parce que les tracasseries et les vexations de tout genre dont ils étaient journellement l'objet leur rendirent la vie impossible. Ainsi les Frè­res Marie-Athanase et Béatrix demeurèrent seuls, et ce dernier mourut avant la fin des hostilités.

Les maisons délaissées furent livrées au pillage et se trouvèrent bientôt vides de mobilier, de linge, de bibliothèque et de tout ce qu'elles renfermaient. Les soldats détériorèrent même les bâtiments : les portes, les fenêtres et les planchers, en plus d'un endroit, servirent à alimenter le feu.

Voilà le lamentable état de toutes choses lorsque les premiers Frères rejoignirent, en 1919, le champ de leur apostolat auquel la guerre les avait arrachés en 1914 !

Ils ne pensèrent, ni à gémir ni à se plaindre ; ils n'en avaient pas le temps. D’ailleurs, pour la plupart d'entre eux qui avaient fait la guerre et vécu dans les tranchées, ce spectacle de dénuement et de désolation n'était pas nouveau. Ils se mirent courageusement et même joyeusement à l'ouvrage.

Pourvus à peine de l'indispensable, heureux d'un matériel de fortune qu'ils ne trouvaient pas toujours, possesseurs d'une chaise qu'ils transportaient de la salle d'étude en classe puis à la salle à manger, ils reçurent dans des locaux encore malsains et souvent tout ouverts, les élèves qui se présentaient en nom­bre. On s'imagine facilement aussi que ces enfants, contents de trouver des maîtres affectueux et qui, à l'avance, avaient toute leur confiance, mais qui étaient habitués à une liberté illimitée, eussent quelque difficulté à se plier à la discipline.

Tout était donc à faire et tout à la fois : assainir les salles de classe, les munir de portes et fenêtres, les garnir de mobilier, organiser les études, discipliner la gent écolière. Les Frères suffirent admirablement à cette tâche lourde, délicate et étendue.

Dans une première visite, le cher Frère Augustin­-Joseph, Assistant Général, avait admiré l'entrain des Frères à relever leurs œuvres des ruines matérielles et autres ; il les avait encouragés et félicités comme il convenait. A la fin du mois de mai dernier, il nous quittait pour aller visiter cette province pour la seconde fois, et il avait l'avantage de trouver les collèges encore en plein fonctionnement avant la fin de l'année scolaire.

Les élèves lui ont produit une très bonne impression tant au point de vue de la discipline qu'au point de vue de la piété et de l'application aux études. Les travaux accomplis par les Frères pendant ces cinq années et les résultats obtenus sont une preuve de leur activité, de leur zèle et de leur excellent esprit. Le cher Frère Délégué rend aussi le meilleur témoignage de la régularité et de l'esprit religieux de tous. Les œuvres sont en grande partie restaurées et pa­raissent lancées dans la meilleure voie. Vraiment, lorsqu'on compare l'état d'anéantissement d'il y a quelques années avec la prospérité des collèges aujourd'hui peuplés de près de trois mille élèves, le Te Deum et le Magnificat jaillissent spontanément du cœur aux lèvres pour glorifier le Seigneur, auteur de tout bien, et. pour bénir Notre Damé du Liban qui a si admirablement protégé nos Frères et ses enfants. Néanmoins tout n'est pas fini ; il reste encore bien faire, même au point de vue matériel. La Providence a prévu que, même dans l'ordre du bien, il convient de laisser toujours matière à l'espérance.

Pourquoi faut-il que ces travaux de restauration, que l’œuvre de relèvement poursuivis avec une si belle ardeur soient arrêtés, au moins sérieusement troublés par la guerre ! Tout semblait calme, la paix la plus complète paraissait régner partout ; et voilà qu'éclate tout à coup l'insurrection des Druses. Plus de vingt de nos Frères étaient aussitôt appelés sous les armes, mis en ligne et envoyés sur lé front dé bataille.

Le cher Frère Assistant Général n'était pas encore embarqué pour son retour lorsqu’on apprenait que deux des nôtres se trouvaient à l'hôpital ; l'un des deux n'était blessé que légèrement ; la blessure du second était plus grave. Heureusement, tous deux sont complètement remis depuis.

Notre collège de Damas, bien que non situé dans la partie de la ville qui a été bombardée, s'est trouve dans la zone de feu et plusieurs autres ont. connu les insurgés seulement à quelques kilomètres de distance. Les nouvelles reçues de partout sont rassurantes jusqu'ici. Deo gratias !

L'insurrection n'est pas réduite encore ; mais on dit les opérations militaires en voie de succès. Dieu veuille que la paix soit bientôt rétablie !

Malgré ces troubles, les avantages dont nos Frè­res incorporés dans l'armée du Levant ont. bénéficié­ depuis 1920 continuent de leur être assurés. Le 20 août 1925, le Ministère des Affaires Étrangères de Paris nous en donnait confirmation par une lettre dont j'extrais les passages ci-après ;



Monsieur le Supérieur Général,

J'ai l'honneur de vous faire savoir que, par décision de Monsieur le Président du Conseil, Ministre de la Guerre, en date du 27 juillet 1925, les jeunes gens, religieux ou autre, qui, se destinant à enseigner en Syrie, se trouvent dans ce pays au moment de leur incorporation, seront désormais soumis au régime suivant :

1° Les jeunes gens sus-visés seront incorporés sur place dans l'un des corps de l'armée du Levant, aussi rapproché que possible de l'établissement auquel ils sont attachés.

2° Immédiatement après les formalités d'incor­poration, ils seront remis à la disposition de leurs établissements, et continueront à être considérés comme présents au corps.

3° Ces jeunes gens seront astreints à suivre deux périodes d'instruction militaire dans un pe­loton spécial institué par les soins du Haut-Commissaire, pendant les vacances scolaires, du 15 juillet au 30 septembre. Ils accompliront ainsi au total cinq mois de service effectif ».


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