B.Savoir ce que l’on cherche -
Du côté de vos besoins, il faut bien repérer le sujet : champ et type de problème à résoudre, bornes chronologiques et géographiques, politiques publiques concernées, acteurs présents et actifs....
La première étape de la recherche1 doit se faire devant une feuille du papier, plutôt que devant le clavier d'un ordinateur. Son objectif est d'aider l'utilisateur à circonscrire le champ de sa question. Prendre le temps de réfléchir aux informations que l'on souhaite obtenir peut permettre de mettre en évidence certains types de sources susceptibles d'être négligés.
Pour cela, le plus simple est de répondre à la question « Quels sont les types d'information que je recherche ? ».
Si l'on recherche par exemple des données sur le marché du matériel informatique, plusieurs méthodologies pourront être adoptées selon les informations souhaitées :
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Quelle est la couverture géographique de la question ? Est-on intéressé par le marché français ou par le marché international ? Le choix des outils à interroger et la langue des mots-clés seront fonction de la réponse.
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Cherche-t-on à identifier les principaux acteurs du domaine ? Auquel cas, la recherche dans un annuaire généraliste sera tout indiquée.
Cette première étape permet en général d'identifier plusieurs types d'information, et contraint dans tous les cas à préciser sa question, ce qui est toujours utile ; chaque piste doit ensuite être soigneusement explorée, avec les outils de recherche appropriés.
Il faut ensuite réfléchir au choix des disciplines à mobiliser (physique, biologie, médecine, sciences politiques, droit, sociologie, histoire, économie…). Quel type de point de vue souhaitez-vous mieux analyser ? Le champ disciplinaire, affirmé quand il s’agit de sources universitaires, est souvent plus implicite et plus diffus avec d’autres types d’acteurs. Il faut également vous demander quel type de point de vue vous souhaitez recueillir : celui du scientifique, de l’homme politique, du militant associatif ?
Quelle est enfin la forme du document la plus appropriée à vos besoins, et à la phase de votre travail (délimitation du sujet, élaboration de la problématique, approfondissement, rédaction…) : une thèse en trois volumes, un manuel, un ouvrage, un article ? De quelle type de littérature avez vous besoin : rapport gouvernemental, ouvrage scientifique, essai polémique, témoignage d’acteur ?
Identifier ce que l’on trouve
Du côté de vos trouvailles, il faut discerner rapidement le contenu des références découvertes, qui dépend notamment de la nature du document (descriptif, récit d’expérience, analytique, méthodologique) et du public visé (vulgarisation, professionnel, scientifique). Un bon indicateur est évidemment la forme du document (article, dossier, ouvrage de synthèse, ouvrage spécialisé, thèse), mais il faut encore affiner : par exemple, un même auteur peut écrire sur le même sujet dans une revue grand public et une revue scientifique.
Outre ces catégories générales, les premières choses que l’on regarde pour cerner une nouvelle référence sont le titre, l’auteur, et s’il y en a un le résumé, mais nous entrons là dans le domaine des outils de la recherche documentaire.
Ces réflexes d’identifications que vous allez acquérir concernant les documents doivent vous servir également sur Internet pour savoir rapidement à qui vous avez à faire… Sur un site inconnu, il est toujours instructif de faire un détour par la rubrique « Qui sommes-nous ?», présentation de l’institution et de son histoire, des professionnels qui y œuvrent, des partenaires et du réseau d’acteurs concerné. Même chose pour un centre de documentation : identifier rapidement le fond documentaire, pour savoir si vous êtes face à un trésor potentiel (un fond fourni et bien adapté) ou un leurre (quelques ouvrages disparates).
Classer, sélectionner et ordonner les informations
La recherche documentaire est une vraie étape de la recherche scientifique, car au fur et à mesure d’une meilleure compréhension de votre sujet, vous allez être amenés à classer vos découvertes en fonction des critères identifiés plus haut. Les courants scientifiques en présence, les alliances entre types d’acteur, les liens entre différents registres d’argumentation sont autant d’informations essentielles pour analyser la controverse. C’est ici que le caractère systématique du balayage des ressources documentaires se révèle essentiel, par exemple pour voir comment la production de connaissances a évolué dans le temps et l’espace, quel type d’acteur produit des informations et prend la parole, quels types de média s’en font l’écho.
Savoir ce qu’on cherche est essentiel, et c’est pourquoi vous avez été invités à le mettre noir sur blanc dès le début. Au fur et à mesure de vos investigations parmi la masse de littérature qui existe probablement sur votre sujet, le gros du travail consiste à sélectionner les documents les plus pertinents. Evidemment, plus on avance dans l’enquête, plus on sait ce qui est pertinent …
Il convient enfin de se donner des priorités de recherche et de lecture, pour les adapter au sujet et au moment où vous en êtes dans l’enquête. Inutile de lire trois thèses quand un bon article de vulgarisation vous suffit en première approche. Lire le "Que-Sais-Je ?" ou l’ouvrage de base incontournable sur la question, c’est acquérir à la fois des connaissances, et repérer des pistes, via la bibliographie, s’il fallait ultérieurement approfondir tel ou tel point.
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