Innombrables sont les récits du monde


V. 6. 2. Développement des clauses à verbe non fléchi



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V. 6. 2. Développement des clauses à verbe non fléchi

Dans les parties précédentes, nous avons vu que le nombre, le type ainsi que la fonction des clauses à verbe non fléchi diffèrent en fonction de l'âge des sujets. Le tableau (24) suivant est une récapitulation de ces résultats.




Clauses

à verbe non fléchi



3/4 ans

(N=14)


5 ans

(N=20)


7 ans

(N=12)


10/11 ans

(N=12)


Adultes

(N=12)





Index de fréquence

8.5

6

3

7.5

13.5

1) "Labelling"

45,5 (24)

27 (17)

16,5 (3)

8,5 (4)

-

2) Ellipse du verbe

27 (14)

25,5 (16)

44,5 (8)

21 (10)

25,5 (26)

3) Adverbiales

15 (8)

18,5 (13)

5,5 (1)

16,5 (8)

25,5 (26)

4) Participiales

3,5 (2)

3,5 (3)

28 (5)

16,5 (8)

14,5 (15)

5) Gérondives

3,5 (2)

-

-

12,5 (6)

14,5 (15)

6) Infinitives

-

13,5 (9)

5,5 (1)

16,5 (8)

7 (7)

7) Autres

5,5 (3)

8,5 (6)

-

8,5 (4)

13 (13)

Tableau (24) : Pourcentage (et nombre) des différents types de clauses à verbe non fléchi en fonction de l'âge.

En se basant sur le tableau ci-dessus, on peut remarquer que l'index de fréquence des clauses à verbe non fléchi passe par trois stades. L'index est relativement semblable chez les enfants de 3/4 ans et de 5 ans, diminue dans les productions des 7 ans avant de reprendre son envol et de culminer à 13.5 chez les adultes. Ces résultats sont synonymes d'une complexification du discours en fonction de l'âge. Cette lecture des résultats est confortée par l'analyse de la répartition de ces types de structure en fonction de l'âge. Les 3/4 ans et les 5 ans présentent un profil assez semblable, dans la mesure où ils privilégient les catégories "labelling" et ellipse du verbe avec toutefois un pourcentage plus important dans ces deux catégories pour les sujets les plus jeunes. À 7 ans, les clauses sans verbe ont encore un pourcentage plus élevé, par contre, le "labelling" n'occupe plus que la troisième position derrière les participiales. Cette tendance s'accentue encore davantage chez les 10/11 ans. Mais on peut remarquer par ailleurs, que d'autres outils prennent une place plus importante tels que les adverbiales, les infinitives ou les gérondives, comme c'est également le cas chez les adultes.

Cette première analyse quantitative est complétée par une observation qualitative des fonctions remplies par ces formes en fonction de l'âge, ce qui permet un aperçu plus juste des changements qui ont lieu de 3/4 ans à l'âge adulte.

1) "Labelling"

Le nombre d'occurrences de "labelling" diminue progressivement en fonction de l'âge pour disparaître complètement chez les adultes. Cette courbe développementale indique que les sujets les plus jeunes (3/4 et 5 ans) se bornent à introduire des référents sur la scène, sans leur attribuer d'actions. Cette façon de procéder reflète la stratégie de ces enfants à se baser sur les images pour construire leur discours.

2) Ellipse du verbe

L'index de fréquence des ellipses verbales reste à peu de chose près le même de 3/4 à 10/11 ans. Nous notons toutefois son augmentation entre 10/11 ans et l'âge adulte. Les enfants utilisent ce procédé pour exprimer les actions identiques du petit garçon et de son chien dans deux clauses successives, alors que les adultes s'en servent pour lier les actions simultanées d'un même acteur. Dans les deux cas, les ellipses rendent le discours plus cohésif mais expriment des notions différentes de simultanéité. De plus, nous pouvons ajouter que le comportement langagier des adultes est le reflet de la perspective qu'ils adoptent pour raconter l'histoire, puisque dans leurs productions la référence au couple garçon/chien est supérieure à celle des enfants. Aussi leur arrive-t-il moins souvent qu'aux enfants de parler des actions des deux participants de manière séparée.

3) Adverbiales (cat. 3), participiales (cat. 4) et gérondives (cat. 5)

Nous rassemblons ces types de clauses à verbe non fléchi, dans la mesure où elles connaissent un développement relativement similaire chez nos sujets, à savoir une apparition tardive avec des occurrences peu nombreuses, puis une augmentation chez les adultes. De plus, ces clauses introduisent des compléments circonstanciels à valeurs sémantiques variées : cause, conséquence, but, etc. Ces valeurs sémantiques se diversifient avec l'âge, comme nous le verrons dans la partie portant sur la subordination.

4) Infinitives

Ce n'est qu'à l'âge de 10/11 ans que les infinitives ont un index de fréquence égal ou supérieur à 1. Elles sont majoritairement du type suivant :

(126) 10;08n 13a 045 le chien i disa - le garçon disa


046 de se taire au chien.

Dans ce cas là, il s'agit d'un infinitif utilisé comme complément d'objet du verbe de la clause précédente. Par contre, les rares occurrences d'infinitives relevées chez les plus jeunes se présentent plutôt sous la forme qui suit :

(127) 07;08t 4a 014 et le jean regarda le chien
015 tomber, RIRES -

c'est-à-dire comme moyen de promouvoir l'objet d'une clause en position de sujet, ce qui est aussi réalisé par les adultes par le biais des relatives.




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