Les présents textes traitent principalement du Népal, de l'alpinisme, de l'himalayisme

DU SKI AU NEPAL :

Est-il possible de faire du ski au Népal, et, si oui, quel type de ski peut-on pratiquer ?

Pour répondre à ces questions il faut d’abord préciser les caractéristiques géographiques et climatiques propres à ce pays.

GEOGRAPHIE.

CROQUIS 4. Grands déserts

- 1. Sahara. 2. Lybie. 3. Syrie…

- N. Népal.

Le Népal est situé à la latitude des grands déserts : Sahara, de Lybie, de Thar, de Syrie… C’est la présence de la mousson, ces fortes pluies d’été, qui en font un pays verdoyant. Le Népal se caractérise aussi par une succession de ressauts qui, de quelques dizaines de mètres d’altitude dans le Téraï, au sud du pays, atteignent plus de 6000 mètres dans le Nord du pays, à la frontière tibétaine. On trouve ainsi des neiges éternelles sur ces montagnes.

LA MOUSSON. Les grandes pluies de mousson sont causées par l’évaporation en été des eaux du Golfe du Bengale. Les nuages formés sont transportés en direction du nord par des vents créés par les différences de pression existant entre le Népal et le Tibet. Ces nuages, donc les pluies, se produisent évidemment en été. Une remarque : les nuages sont en petite quantité en altitude, il neige peu au-dessus de 6000 mètres.

CROQUIS 5.

-1. Téraï. 2. Collines du Moyen pays. 3. Piémonts himalayens. 4 Grand Himalaya. 5. Transhimalaya, c’est à dire les terres qui sont en arrière de l’Himalaya.

Le climat du Népal se découpe ainsi en deux grandes périodes, une période sèche qui court de ( environ ) mi-juin à fin septembre et une très longue période sèche, entrecoupée bien sûr par quelques jours de mauvais temps d’origine locale. Le Népal oriental reçoit plus d’eau que le centre et l’ouest du pays.

NEIGES. GLACIERS.

Les précipitations de neige se produisent donc en été, période pluvieuse, et en cette période elles ne tombent guère en dessous de 5000 à 5500 mètres, ni en dessus de 6500 à 7000 mètres, les nuages étant rares en haute altitude. C’est à cause de cela et des grandes chaleurs qui sévissent en faible altitude que les glaciers, puissants dans leurs bassins d’alimentation, sont ridiculement courts – comparer avec les glaciers du Pakistan, du Pamir… - et que les langues terminales se terminent vers 4500 à 5000 mètres. C’est aussi pourquoi il n’y a pas de manteau neigeux d’hiver qui reste de longs mois sur la moyenne montagne, ici 4000 à 4500 mètres, comme elle persiste sur les nôtres au-dessus de 1500 mètres. Ici la possibilité de pratiquer le ski pendant de longs mois est, dans l’état actuel des mentalités et des possibilités financières des habitants du Népal et des pays voisins, peu probable pendant encore quelques années. A signaler aux himalayistes qu’en haute montagne, en début d’automne les pentes sont encore recouvertes des neiges tombées dans l’été alors qu’au printemps ces mêmes pentes raides sont revêtues d’une glace extrêmement dure. D’une dureté au moins égale à celle de nos couloirs de glace en fin d’hiver quand ils ne sont pas encore recouverts par les premières neiges collantes. A signaler aussi qu’au printemps, on trouve des neiges qui tombent dans l’après midi ou le début de la nuit et que ces neiges sont d’une merveilleuse légèreté. Pourra-t-on parler de ski d’été au Népal ? Qui serait par exemple pratiqué certaines années de mousson timide sur des versants parfaitement connus ! Pour le ski d’hiver, on voit des enfants du Khumbu descendre des pentes sur des skis de fortune. A noter, il y aura bientôt de nombreux professionnels vivant dans leur région de hautes montagnes qui, faisant abstraction des difficultés apportées par l’altitude, pourraient bien être tentés d’introduire le ski mécanique sur des pentes dominant leur habitat.

SKI POSSIBLE ACTUELLEMENT.

CROQUIS 6.


Ayant mis en mémoire la possibilité de pratiquer le ski sur des pistes aménagées, il est possible de pratiquer au Népal aujourd’hui deux types de ski:

- le ski de haute montagne ou de sommets,

- le classique ski de randonnée.

Le ski de sommets s’est déjà pratiqué. Annapurna, Daulaghiri, Machermo, Punta Hiunchuli, Sagarmatha… ont vu des skieurs sur leurs pentes. Il s’adresse plus à des alpinistes qu’à des skieurs classiques. Les difficultés de ce type de ski sont dans les effets de l’altitude si on refuse l’utilisation d’oxygène – M.A.M.- dans l’ascension proprement dite, dans le portage des skis au sommet, le choix du matériel, de la période… La pratique du ski de randonnée ou de sommets de moins de 6000 mètres, côte précise à définir, est par contre parfaitement concevable dès aujourd’hui pour de nombreux skieurs. Il impose évidemment de longues marches, l’utilisation de matériel spécial, skis –courts- équipés de fixations possédant des positions de montée, des couteaux, des peluches. Ce ski comprendrait une marche d’approche, un camp de base pour pratiquer un ski rayonnant ou des camps successifs si on exécute des traversées. Où aller ? Il y a des pentes skiables tout le long de la frontière tibétaine, toutes les vallées de trek possèdent des itinéraires. Annapurna sanctuaire et Marsyangdi, Dhaulagiri nord : pentes au pied des pics Damphus et Tukuché – du ski de fond au pied du Damphus ! Langtang et Jugal himal, Gokyo, Duglha, Lobuché, Hinku Honku… vallée Kanchenjunga N, Rives du glacier Yamatari et bien d’autres dans l’est ou dans les montagnes du grand ouest quasi inconnues : Chandi himal, Gorak himal… Dès maintenant de nombreuses traversées comme celle du Renzo, du Chugyéma, du Thorong, du Tilman… sont parfaitement concevables, Quand faudrait-il venir ? Les fortes chaleurs diurnes n’autorisent jamais une longue conservation de la neige. Il serait nécessaire avant de partir de connaître les conditions de neige sur place. En été ? Il neige tous les jours au-dessus de certaines altitudes. En automne ? En hiver ? Les Sherpas du Khumbu disent que la neige qui tombe en octobre et novembre persiste longtemps. Une difficulté certes, mais les contacts sont faciles de nos jours.

Et que de beaux et bons articles à écrire !

SKI DE SOMMETS APRES DEPOSE PAR UN HELICOPTERE Cette pratique est heureusement très onéreuse. Elle est hélas tolérée par les dirigeants des Parcs nationaux. Sera-telle bannie par les futurs décideurs ? Souhaitons-le.