GENS DE CASTE. INTOUCHABLES :
Les castes ont été abolies en 1963. Les gens de caste ont-ils depuis cette date moins de pouvoir ? Hé ! Hé ! En réalité rien n’a changé. Ce sont les mêmes personnes qui dirigent le Népal, qui occupent les postes clefs, qui, sauf dans le domaine du tourisme de montagne, sont aux affaires. Demander à un bahun ou à un chétri même démocrate de marier sa fille à un tribal équivaut à demander à un cul de jatte qui n’a pas de bras de gravir une échelle.
Noter qu’il y a parfois confusion dans les professions. Ainsi les kamis, les forgerons, sont au plus bas de l’échelle sociale. Mais il ne faut pas les confondre avec les serruriers, les chaudronniers et les constructeurs métalliques. Ces professionnels du métal ont des activités que peuvent exercer une personne de caste. Il y a des chétris qui sont à la tête d’ateliers ou même de petites entreprises dans lesquelles on travaille l’acier : constructeurs de charpentes, de barrières, de portails…. Certes, ce ne sont pas eux qui tiennent le chalumeau.
PROSTITUTION AU NEPAL :
50.000 femmes, jeunes femmes, jeunes filles se prostitueraient au Népal – chiffre indiqué par le gouvernement mao - Des serveuses de restaurant, dans ce qu’on appelle les cabins girls, dans des salons de massage… D’autres gagnent leur vie en faisant du streap tease, parfois intégral, dans les « boites de nuit » de Thamel. Il y a des pères qui vendent leur fille à des maquereaux qui les envoient dans des bordels indiens. Et je trouve qu’il y a là quelque chose de terrible, parce que, même si la femme n’est pas grand-chose au Népal, un père a toujours de l’attachement pour sa fille. S’il accepte de s’en débarrasser ainsi c’est parce qu’il l’imagine plus heureuse dans ce nouvel état ! Il y a des Népalaises qui ont un étranger-boy, souvent un vieux, qui vient vivre au Népal les quelques mois autorisés par la loi, autre forme de prostitution ! Tout cela est le fruit de la misère, il est comme le travail des enfants. On peut se contenter de gémir, d’écrire quelques phrases dans lesquelles figurent les mots incompréhensible, inadmissible, mais ces problèmes ne seront vraiment résolus que si on diminue la misère. Une question : les Français qui pleurent sur le sort de ces infortunées pleurent-ils aussi sur le sort des femmes des pays de l’Est qui, lit-on, arpentent nos trottoirs ? Une deuxième question : Que font-ils à part gémir ?
MOUSSON :
Maousam signifie le temps qu’il fait, mais on utilise ce mot pour indiquer les pluies de type méditerranéen qui se produisent en continu en été. Il y a mousson et mousson. J’ai connu des moussons au cours desquelles le ciel, pendant deux mois et demi restait gris toute la journée. Des moussons sympathiques pour le non paysan – le paysan, lui, veut de la pluie - avec peu de pluies et de vastes fins de matinées et d’après-midi ensoleillés. Le reste de l’année le temps est aussi variable : une année, le soleil n’a cessé de briller d’octobre à juin. Cette année, dans la cuvette de Kathmandu, les pluies de mousson ont, au début, été modestes, mais à partir du 25 août elles ont pris leur caractère habituel. Combien de temps vont-elles durer ? 9 septembre, dans la nuit, un orage himalayen et des pluies de type méditerranéennes. 24 septembre ciel couvert, pluies continues. Octobre, des pluies encore !
HILLARY - LUKLA :
Hillary était un bon mec et, bien qu’il ne soit pas un vrai Rosbeef, il était de Nouvelle Zélande, il avait de l’humour, chose énorme dans le milieu de l’alpinisme. Qu’il ait réussi la première ascension de Sagarmatha m’impressionne peu, les moyens utilisés au cours de son expédition étaient énormes, le fruit était mur. Je suis plus sensible au fait que les purs British : les Evans, Bourdillon… attaquant en premier pour réussir la première ayant fait demi-tour, le colonel Hunt, leur chef, se soit vu contraint d’envoyer un pas tout à fait British et un simple Sherpa vers le sommet. Que ces derniers aient ensuite réussi est, à mes yeux, une chose merveilleuse pour les demi-britishs, les sans-grades, les Gris, les Noirs, les Jaunes, les races inférieures de tous les pays du monde. Cette victoire place les prétentieux Rosbifs au niveau qui est souvent le leur aujourd’hui et, n’ayons pas peur des mots, elle va jusqu’à atténuer la tristesse que nous éprouvons pour nos défaites de Crécy, de Trafalgar et de Waterlo. Pourtant, et il m’en coûte de le dire, Hillary a commis une erreur. Elle n’a rien à voir avec une stratégie en alpinisme, elle concerne le choix de Lukla comme altiport destiné à desservir le Khumbu. Il a choisi le lieu privilégié de stationnement des nuages : Une presque cuvette, un flanc, au pied du massif Hinku-Honku, fermé au sud par le sinistre Kalo himal ( kalo signifie noir ).
La critique est aisée, mais n’aurait-il pu placer cet altiport sur une crête dégagée, en face de Lukla, vers Taté, sur la rive droite du torrent Dudh koshi, au sud-est du Karyolung himal. Le long de l’ancien chemin « des colporteurs » n’y avait-il pas de terrain aménageable ? Bien sûr, il aurait fallu, pour accéder au Khumbu, descendre à Pakding et remonter à la fin du trek. Mais cela eut été préférable à des prises en otage ( salut les hôteliers peu scrupuleux de Lukla ), qui durent parfois plus de dix jours pour cause de mauvais temps.
Et il y avait aussi la solution Songbotché. Les travaux pour allonger la piste étaient possibles ( ils ont été commencés dans les années 2000 ) Songbotché est à près de 4000 mètres. Et alors ! Le téléphérique de l’Aiguille du Midi déverse, toutes les saisons, des cargaisons de touristes non sportifs à cette altitude.
BRILLANCES :
Nous, membres de la sherpasig, étions depuis longtemps intrigués par de minuscules points brillants qui apparaissent régulièrement sur nos visages. Nous avons trouvé l’explication à cette curiosité. L’eau de nos robinets provient de la colline Shiwapuri qui est au Nord de Katahmandu. Or, dans cette colline, comme dans de nombreuses collines entourant la cuvette de Kathmandu, le granite abonde et ce granite friable est riche en micca. Ce sont donc des paillettes de mica contenues dans l’eau qui se déposent sur nos visages lorsque nous nous lavons. Effet sans conséquence et plutôt décoratif mais qui, lit-on, serait néfaste à la santé lorsque l’on boit l’eau qui contient de ces paillettes : dans certaines régions de montagnes des Alpes, riches en micca, les gens souffrent de problèmes gastro-intestinaux, les paillettes ayant un effet abrasif. Il est vrai qu’ici les problèmes intestinaux sont si nombreux, que l’on a tendance à négliger les minuscules accrocs qui peuvent se produire dans nos appareils digestifs. Un conseil quand même, si vous résidez longtemps en certaines régions, filtrez l’eau après l’avoir fait bouillir.
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