CONSTRUIRE UNE ECOLE OU UN BATIMENT ABRITANT DES ENFANTS :
Utiliser exclusivement une ossature comme celle qui vient d’être décrite. Dans les campagnes, le soubassement (un mètre de haut au maximum) pourra être en pierres. La hauteur restante sera composée par un panneau menuisé. Les pierres de la maçonnerie seront bien taillées. Un chaînage bois sera posé en partie haute du mur. Un contreventement horizontal en croix de saint André sera noyé dans le plafond suspendu. Ces bâtiments pourront s’appuyer sur un radier-dallage en béton armé comportant une bêche hors gel formant butée.
SURELEVER. RENFORCER – SURELEVATION :
Croquis 13.50.
Malgré toutes les précautions prises, un bâtiment en surélévation bâti sur un bâtiment existant non parasismique sera, en cas de séisme, détruit ou fortement endommagé par la chute de son support. Ce dernier doit donc être renforcé. Il faut absolument éviter les surélévations en maçonneries. Choisir des panneaux menuisés pour les murs. Ancrer soigneusement l’ossature dans un élément de l’existant dont on est sûr. A défaut créer des poteaux dans l’existant. Pour les toitures, adopter des charpentes métalliques ou en planches de contreplaqué clouées (bois déconseillé dans certaines régions de basse altitude : termites). En l’absence actuelle de panneaux isolants (polystyrène expansé, polyuréthane…) prévoir des couvertures en tôles ventilées (2 tôles superposées, une tôle et un plafond suspendu). Ne pas omettre de placer des contreventements en croix de Saint André et des goussets aux angles.
croquis 13.51.
RENFORCEMENTS.
Il est possible de renforcer de nombreux bâtiments existants. Prévoir aux angles des équerres intérieures et extérieures E, croquis 13.51 ( elles peuvent être continues sur toute la hauteur ou partielles). Ces équerres sont boulonnées entre elles et avec des chaînages t. Croquis 13.52 ces chaînages t sont, par exemple, composés de fers plats formant tirants. Leur nombre sur la hauteur est à définir.
Croquis 13.52. Croquis 13.53.
Des poteaux métalliques pourront être nécessaires : choisir des profilés en U, en I… parfois il faudra réaliser des croix de Saint André :
MOBILIER :
Le mobilier est une source d’accident en cas de séisme : chute d’une étagère lourdement chargée… Les objets lourds seront fixés préférentiellement par des attaches traversantes (boulons, écrous, larges rondelles et non des chevilles) fixés à l’ossature. Il a été constaté que les espaces situés sous les tables sont protégés : le plateau a des faibles portées, les pieds d’une table travaillent à la compression et sont donc résistants. Les résidents pessimistes ( ?), prévoyants ! pourront donc faire construire des tables à ossature métallique qui seront, lors de leur départ, transmises à des nouveaux résidents. De même ils pourront faire faire des mezzanines au-dessus des lits de leurs enfants…
FIN DE LA PLAQUETTE SUR LES SEISMES.
BAVARDAGES :
Si un séisme se produisait en période de trek, s’il tuait quelques touristes au milieu de milliers de Népalais, les médias occidentaux annonceraient à grands cris le nombre de ces morts occidentaux. Quand au nombre de morts népalais il serait indiqué en fait divers tant il est vrai que, pour les salauds que nous sommes, la mort d’un Occidental a plus d’importance que celle de mille habitants du Tiers-monde.
Comme tous les Français, je suis averti par le Consulat de notre pays, mesure judicieuse, des précautions à prendre : avoir chez soi, accessible facilement, en un lieu où le séisme aura peu d’effets, son jardin par exemple, des vêtements, des couvertures, de la nourriture sèche, de l’eau en bouteille, une trousse médicale… En bref, l’indispensable à avoir à portée de main si on se retrouve sans abri, dans une ville détruite, sans eau, sans téléphone, sans possibilité de communiquer.
La cuvette de Kathmandu a été découpée en secteurs qui possèdent leur chef de secteur. Celui-ci conseille, guide les nouveaux arrivés. Régulièrement, le Consulat renouvelle les avertissements et indique qu’après un séisme les Français en difficulté pourront trouver un refuge dans les locaux de l’Ambassade-Consulat de France. Dans les locaux - ou dans les jardins - car, qui peut dire si la simple villa qui abrite cette construction résistera à un séisme de grande ampleur ? Ceci est peu important pour nous, membres de la Sherpasig, nous nous sentons peu concerné par ces mesures, Sonam étant en France, je suis le seul Français de la maisonnée. La maison détruite, pourrais-je abandonner les sept membres de ma famille, tous Népalais, pour aller, seul, bénéficier de cet asile ?
Une trace d’humour dans un paysage imaginaire de désolation : un séisme important entraînera la destruction de lignes électriques, de téléphones… et des routes seront rendues impraticables ! C’est pourquoi une intelligence prévoyante de notre hexagone a suggéré que l’Ambassade de France au Népal devait posséder des quads. Ces merveilleux engins tout terrains seuls capables d’aller rechercher des informations, de secourir des Français. Deux ont été livrés, ils veillent, dit-on, dans l’arrière cour de l’Ambassade.
Croquis 13. 54.
Un quad qui dépasse le mur du çon ?
Imaginons, un séisme vient de se produire, un engin pétaradant pénètre dans Lazim-path, se riant des tas de décombres, il se dirige vers un Français en difficulté. Il le prend à son bord pour le conduire en Terre française. Un seul ? D’autres ? Où pourrait-il les placer ? Portera-t-il une le fanion bleu blanc rouge ? Une plaque : French only ? Se faisant, il ira, indifférent aux pleurs et aux cris de milliers de blessés, d’agonisants !
Humour dans un paysage de désolation : cela me rappelle cette chute de neige survenue dans le sud de la France, il y a trente ans ( ? ) Images de la retraite de Russie sur l’autoroute du midi. On a dit que certains étaient morts de froid dans leur voiture ! L’opinion était alertée, la colère grondait : << On veut des responsables >>. Peur du média, il fallait vite faire quelque chose. Une chose a été faite : les garages de l’autoroute des lieux sinistrés ont été pourvus de chasse-neige ! Oui des chasse-neige à Montélimar ! Que sont devenus ces engins ? Ont-ils été translatés ailleurs ? En des lieux où il neige régulièrement ? Sont-ils en train de s’oxyder ? Les engins ont aussi leur vieillesse, leur mort, ils se réincarnent même, ils sont un jour incinérés pour donner de nouveaux aciers ! Revenons aux quads français à Kathmandu, il n’y a eu aucun responsable qui, en France, s’est écrié : << Halte au ridicule, laissons bramer ceux qui veulent des coupables, j’assume. >>. Ici, on aurait pu entendre : << Vos quads, quelle connerie ! Eduquons plutôt, organisons des conférences annuelles pour les nouveaux arrivés. Il ne manque pas de Népalais compétents en matière de séisme. Programme : des généralités sur les séismes, des projections de films – ils existent - et de diapositives montrant les dégâts que peut causer un séisme, le choix du site qui recevra un habitat, l’exposé des principes de construction, des explications sur le renforcement possible de certaines constructions. En bref : vous cherchez une maison ? Voici celle que vous devez choisir, voici ce que vous devrez faire…>>.
Les décideurs auraient aussi pu éditer et diffuser ma petite plaquette revue, corrigée, améliorée, sur les séismes et les constructions. Ce n’est qu’un texte rédigé par un petit technicien mais son édition n’aurait pas coûté cher, même pas le prix d’une chambre à air d’une roue d’un des quads. Quant aux droits d’auteur ils auraient été comme l’air servant à gonfler ces chambres à air : gratuit.
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