Les telephones mobiles



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Résidence au voisinage d’émetteurs de radio-télévision

Cinq études ont été publiées sur l’incidence de cancers au sein de la population résidant à proximité d’émetteurs radio ou de télévision. Le cluster de Birmingham a conduit a réaliser, ‘à froid’ une étude comparative d’incidence de cancers, pendant 12 ans, dans un rayon de 10 km autour de 21 émetteurs britanniques (dans les gammes 430-890 MHz), dont celui ayant déclenché le travail ; cela concernait 3,39 millions d’habitants. L’observation princeps d’excès de leucémies de l’adulte n’a pas été confirmée : le nombre de cas dans le premier rayon de 2 km autour des 20 sites hormis Birmingham était, en moyenne, plus faible qu’attendu, tandis que le risque dans l’ensemble des 10 km était légèrement plus élevé (+3%) qu’attendu. Les résultats variaient cependant selon le type de cancer et d’un site à l’autre, un gros émetteur proche de Londres, exclusivement télévision, montrant quant à lui une tendance décroissante des leucémies de l’adulte avec la distance. Au total, les auteurs considèrent que leurs résultats ne donnent ‘au mieux, une très faible indication à l’appui du cluster initial’.

Une autre étude d’incidence a été conduite au voisinage de trois émetteurs de télévision (60 à 500 MHz) au nord de Sydney, Australie. La densité de puissance maximum estimée à 1 km était de 80 mW/m2, et 2 mW/m2 à 4 km. La comparaison a porté sur les cas de cancer de l’enfant ou de l’adulte au cours de la période 1972-1990, selon la distance aux émetteurs (moins de 4 km et de 4 jusqu’à 15 km). Un excès de risque de leucémies a été observé chez l’adulte (RR = 1,18 [0,98-1,42]) et chez l’enfant (RR = 1,58 [1,1-2,3]), mais pas de cancers du cerveau. Ces résultats contrastent donc avec les observations britanniques, malgré des puissances de champs nettement moindres. Ils ne montrent pas de gradient d’effet, et des différences liées aux structures socio-démographiques des populations ne peuvent être exclues. Ce travail a été repris par un autre auteur, qui a étendu l’aire d’étude à d’autres unités territoriales proches ; des mesures de champ ont été faites, montrant des densités de puissance qui variaient de moins de 2,5 W/m2 à 1000 W/m2 au pied d’un émetteur. Si l’une des trois zones les plus exposées montrait, comme dans l’étude initiale, un excès de leucémies de l’enfant, par rapport aux secteurs plus éloignés, deux autres ne le montraient pas, évoquant le rôle possible de facteurs autres que les champs EM.

Dans la région de San Francisco, l’incidence des leucémies, de cancers lymphatiques ou du cerveau parmi les sujets de moins de 21 ans, entre 1973 et 1988, a été analysée, selon la distance à une tour émettrice de télévision, sans montrer d’excès de risque dans un premier cercle de 3,5 km (RR = 0,73). Une autre étude, signalée par l’auteur, est rapportée dans une revue des travaux conduits sur le sujet, mais n’a pas fait l’objet de publication référencée.


  1. Etudes de cohortes rétrospectives professionnelles

Du personnel militaire polonais a été suivi de 1971 à 1985, au moyen de registres indiquant une possible exposition aux RF (principalement des émissions pulsées de 150 à 3 500 MHz, à densité de puissance inférieure à 20 W/m2). Pour l’ensemble des cancers, un excès de risque est calculé chez les militaires ayant encouru une exposition par rapport aux autres autres (RR = 2,1 [1,1-3,6]) ; il est le plus élevé pour les leucémies et lymphomes (RR = 6,3), mais aussi pour certains cancers digestifs (œsophage, estomac, colon et rectum), observation qui n’a jamais été rapportée par ailleurs. Aucun excès n’est montré pour le cancer des bronches. L’information relative aux expositions pourrait avoir été biaisée, selon Elwood, au moment de l’exploration plus attentive des facteurs de risque de cancer dans les hôpitaux militaires ayant pris en charge les malades.

Plus tôt, une étude avait été conduite parmi 20 000 personnels de transmissions radar de la marine américaine, et comparés à 20 000 autres marins ayant eu une moindre exposition, entre 1950 et 1954 ; plusieurs classes d’exposition ont été définies selon les définitions des postes de travail. La mortalité pour cancer a été appréciée en 1974. Elle ne différait pas entre les groupes, pas plus que pour les catégories particulières de cancers digestifs, de leucémies ou de lymphomes. En revanche, la mortalité était plus forte pour les cancers du poumon, avec un gradient selon l’importance de l’exposition.

Une cohorte de radio amateurs hommes des Etats de Californie et de Washington a été étudiée, pour diverses localisations de cancers survenus entre 1979 et 1984. Pour l’ensemble des cancers, la mortalité était plus faible qu’attendu, mais elle était plus forte pour l’une des 9 formes de leucémie considérées : la leucémie myéloïde aiguë, ainsi que pour la catégorie ‘autres cancers lymphatiques’. Malheureusement, trop peu d’informations sont disponibles sur les expositions des sujet qui, dans leur activité ou lors professions (souvent des métiers en lien avec l’électronique), pouvaient encourir des expositions chimiques ou physiques autres. Cela ne permet pas une interprétation valide de ce travail.

Une cohorte de 2600 opératrices radio et télégraphe de la marine marchande norvégienne, actives entre 1920 et 1980, a fait l’objet d’une étude d’incidence des cancers. Un léger excès de risque a été observé pour l’ensemble des cancers (RR = 1,2 [1,0-1,4]), ainsi que pour les tumeurs malignes du sein (1,5 [1,1-2,0]) et de l’utérus (1,9 [1.0-3,2]). Les leucémies, lymphomes et cancers du cerveau n’avaient pas une incidence plus élevée que dans la population de référence (non spécifiée dans la revue de Elwood). Une étude cas-témoins a été nichée dans cette cohorte. La concordance de l’excès de cancers du sein et de l’utérus, en l’absence d’excès pour d’autres formes de cancer dont le lien avec les RF a été parfois montrée, est suggestive d’un rôle de facteurs reproductifs, mais cet excès demeure après prise en compte de l’âge au premier enfant des femmes. Quelques mesures des champs EM effectuées sur des vaisseaux encore équipés de vieux appareils radio a montré des valeurs de champ magnétique (>8MHz) excédant les limites d’exposition professionnelles.

La dernière cohorte étudiée, considérée par l’auteur comme la plus valide sur le plan méthodologique, est constituée d’agents de compagnies d’électricité canadiens et français. Un ensemble de 2679 cas incidents de cancers de tous types a été recensé, ce qui a permis une analyse de type cas-témoins nichée dans la cohorte. L’exposition a été caractérisée par des matrices emploi-exposition, et par des mesures de champs électrique au poste de travail de 1300 travailleurs, pendant 1 semaine, en 1991 et 1992. Les classes d’exposition élevées correspondaient à des champs électriques supérieurs à 200 V/m dans la bande 5-20 MHz, mais pouvait aussi comprendre des champs de 150-300 MHz et des RF (transmissions radio). Un excès de risque ‘tous cancers’ a été observé (RR = 1,39 [1,05-1,85]), ainsi que pour le cancer bronchique (après ajustement sur le tabagisme et une vaste gamme d’autres facteurs de risque). En revanche, aucune association n’a été montrée avec les cancers rapportés ailleurs avec les CEM (leucémies, lymphomes, cancers du cerveau et mélanomes). Elwood note que les champs EM considérés dans cette cohorte sont, pour l’essentiel, éloignés des gammes de RF.




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