Les telephones mobiles


Téléphones mobiles et conduite automobile



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Téléphones mobiles et conduite automobile

Les études épidémiologiques de Violanti (1997, 1998) et de Redelmeier et Tibshirani (1997) ont clairement montré l’association entre le risque d’accident et la présence à bord ou l’usage de téléphones mobiles, qu’ils soient « mains libres » ou non. Les experts concluent qu’il n’y a donc pas de justification à légiférer différemment entre les téléphones tenus à la main, plus faciles à détecter, et ceux « mains libres ». En effet, le risque serait alors de donner l’impression de favoriser, ou au moins de tolérer, ce dernier usage.


La conclusion générale du rapport Stewart est exposée dans son avant propos : « L’équilibre des faits ne suggère pas que les technologies de la téléphonie mobile expose la population générale du Royaume Uni à un risque. Il existe une évidence préliminaire que les champs émis par ces technologies peuvent induire, dans certains cas, des effets biologiques subtiles, mais il est important de noter que de tels effets ne représentent pas nécessairement des menaces pour la santé ».

Conclusion générale du groupe d’experts sur le rapport Stewart : Ce rapport présente une description très précise et juste des systèmes de téléphonie mobile et des champs qu’ils émettent, dans l’air et dans les tissus de la tête. Les rappels physiques sur les champs électromagnétiques et les mécanismes d’interaction démontrés ou hypothétiques sont bien développés17.La littérature de référence, quoique extensive, n’est pas exhaustive.



Le groupe d’experts constate que l’analyse des effets biologiques et sanitaires dans ce rapport prend aussi bien en compte les effets des fortes intensités que des faibles intensités, ce qui peut être trompeur. Le niveau d’exposition est parfois insuffisamment précisé, souvent qualitativement (intensité «très faible, faible, moyennement élevée, forte»), ce qui peut prêter à confusion ou permettre des erreurs d’interprétation quant aux valeurs que ces termes recouvrent. C’est ainsi qu’un même niveau de DAS de 55 W/m² semble être considéré comme «faible» (§ 5.138), tandis que quelques pages auparavant, 100 W/m² est identifié comme «très haute intensité» (§ 5.128) ; l’interprétation des effets attribués aux champs électromagnétiques à cette intensité peut alors être éminemment variable, mais constitue une source d’erreur de jugement non négligeable. De la même manière, l’amplitude des effets observés n’est pas toujours indiquée, ce qui rend difficile leur interprétation en termes de conséquences sanitaires.
Certains résultats sont considérés dans ce rapport comme ne relevant pas du contexte de la téléphonie mobile : par exemple, l’influence sanitaire d’effets des radiofréquences modulées à 16 Hz n’est pas envisagée sous prétexte que cette fréquence de modulation n’est pas utilisée en téléphonie mobile. Le groupe d’experts est réservé sur ce point car il est parfaitement concevable, en fonction des mécanismes qui régissent ce type d’effets, qu’ils puissent se produire à 217 Hz (fréquence actuellement utilisée) ou que l’évolution technologique justifie un jour l’utilisation de cette très basse fréquence de modulation. C’est également le cas des effets sur la transition de phase lipidique dans les membranes, et des effets sur l’électroencéphalogramme (EEG) : si l’on ne connaît pas les mécanismes à l’origine des effets observés, ni les conséquences éventuelles de ces effets sur le fonctionnement de la cellule ou de l’organisme, on ne peut les considérer comme non nocifs sous le seul motif que les conditions d’exposition ou biologiques dans lesquelles ils ont été observés ne correspondent pas aux conditions d’utilisation des téléphones mobiles.
Le groupe d’experts est d’accord sur le fait qu’il y a une nette évidence que l'exposition aux signaux des téléphones mobiles, à des intensités respectant les recommandations de l'ICNIRP, a des effets directs à court terme sur l'activité électrique du cerveau et les fonctions cognitives. Il est urgent d'en étudier les conséquences possibles sur la santé, car s'il y en a, et si un seuil peut être défini, les recommandations devront être revues. Il est aussi important de préciser si ces effets sont produits par une élévation locale de température ou, comme cela semble possible, par un mécanisme "non-thermique". Le même accord existe sur les études expérimentales, qui ne suggèrent pas d'effet néfaste sur le cœur, le sang ou le système immunitaire, mais le groupe d’experts observe que les données sont moins riches pour la reproduction et le développement.
Un certain nombre de personnes signalent des symptômes tels que des maux de tête, de la fatigue et une perception de chaleur derrière l'oreille pendant ou peu après l'utilisation d'un téléphone mobile. Il n'est pas clair à quel point ces symptômes sont réellement dus aux champs RF. Cela appelle de nouvelles études. L'évidence épidémiologique à ce jour ne suggère pas que l'exposition RF provoque le cancer, ce qui est cohérent avec l'absence d'effets mutagène, initiateur ou promoteur démontré des RF en dessous des valeurs recommandées. Cependant l'utilisation des téléphones mobiles est trop récente pour permettre une évaluation épidémiologique décisive, et la possibilité d'une association entre la technologie de la téléphonie mobile et le cancer ne peut pas être exclue à ce stade.

Un seul risque sérieux pour la santé de la téléphonie mobile a été clairement établi : celui de l'incidence augmentée d'accident de la circulation quand le conducteur utilise un téléphone mobile. Ce risque est équivalent pour un téléphone "mains libres" ou "tenu en main", car il provient de la distraction lié à la conversation plus que de la gêne à diriger le véhicule ou d'un effet direct du champ RF sur le cerveau.
Au total, le groupe d’experts juge que l’information apportée par ce rapport est très riche et pertinente ; il en partage les conclusions, pour l’essentiel.

ANALYSE DES RAPPORTS « Mc Kinlay » et cost 244 bis
Rapport remis à la DG XIII en septembre 1996 et sur sa mise à jour par le COST 244 bis en 1999
Le rapport « McKinlay », du nom du responsable du groupe d’experts, a été écrit en neuf mois par dix experts. Il avait été commandé par la DG XIII18 de la commission européenne pour fournir des recommandations sur la recherche à effectuer en Europe sur les effets sanitaires éventuels des téléphones mobiles. Il s’agissait là du premier rapport important de cette nature. Les experts avaient été choisis directement par la commission et étaient chargés d’émettre des recommandations basées sur l’état des connaissances, sur le contenu de la recherche à effectuer et l’organisation de la recherche  (mise en place de « pare feux » et financement).
En 1998, la DG XIII a demandé au membres du COST “244 bis” de mettre à jour les données bibliographiques et les recommandations du rapport McKinlay. Ce rapport désigné ci-après comme le rapport COST 244, a été remis à la DG XIII en juin 1999, après la tenue à Bordeaux en avril 1999 d’un colloque intitulé « Future European Research on Mobile Communications and Health ». Chercheurs de l’Université et de l’industrie étaient associés pour la réalisation de cette tâche. La critique donnée ci-dessous prend en compte l’ensemble des deux rapports.

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