Fonctionnement cérébral (3 articles)
Parmi les interrogations suscitées par l’utilisation des téléphones mobiles, se trouve la possibilité que les champs qu’ils émettent aient des effets néfastes sur des fonctions cognitives telles que la mémoire, l’attention et la concentration. Cependant, à trois exceptions près, les études réalisées jusqu’à présent ont plutôt porté sur des mesures physiologiques de l’activité cérébrale comme l’électroencéphalogramme que sur des indices de performance cognitive à proprement parler.
Preece et al (1999) a appliqué un signal à 915 MHz, de 1 W continu ou 0,125 W par impulsions à 217 Hz, chez 36 volontaires. Il a étudié l’influence de cette émission sur les temps de réaction à des tâches d’attention et la vitesse lors de tâches de mémorisation, en pondérant par le nombre d’erreurs dans ces tâches. Aucun effet n’a été observé sur la mémoire, ni sur les temps de réaction simples. Une accélération du temps de réaction de choix (374 ms au lieu de 388 ms pour choisir un bouton droite ou gauche selon l’information affichée sur un écran, par exemple : « oui » ou « non »), a été montrée sous exposition au champ continu à 1 W, mais pas au champ pulsé à 0,125 W.
Koivisto a recherché un effet chez 48 volontaires sur des tests explorant les mêmes fonctions, avec un signal de 902 MHz modulé à 217 Hz, à une puissance de 0,25 W. Il n’a pas retrouvé d’effet sur le temps de réaction de choix, comme Preece avec 0,125 W, mais il a trouvé un effet significatif sur un temps de réaction dit « de vigilance ». Dans une étude complémentaire en cours de publication sur la mémoire de travail, il trouve également une diminution du temps de réaction à la visualisation d’une lettre-cible présentée dans une séquence de caractères à trois essais antérieurs, tandis que paradoxalement ce temps est augmenté pour la réaction à une lettre-cible présentée un seul ou deux essais auparavant.
Ces résultats nécessitent une approche fondée sur une hypothèse plus élaborée pour préciser les circonstances d’apparition d’un effet sur un nombre réduit de variables psychophysiologiques. De plus, nonobstant la confirmation d’un effet à court terme, ces travaux ne permettent pas d’en déduire les éventuelles conséquences à long terme d’expositions répétées sur la santé.
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