Les telephones mobiles


I. Réponse aux questions écrites



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Professeur Emérite, Faculté de Pharmacie de Montpellier

I. Réponse aux questions écrites

1. Parmi les travaux expérimentaux récents concernant les effets biologiques des CEM-RF (protéines de choc thermique, mortalité des embryons de poulet, accroissement de l'ornithine décarboxylase...), quels sont ceux qui vous paraissent de bons témoins de possibles risques pour la santé des usagers des téléphones mobiles ?


Les protéines de choc thermique sont liées au stress, elles représentent un système de défense face à une agression. Ces molécules défensives sont simples. Nous avons également effectué des mesures sur les hormones de stress chez la souris.

Les conditions expérimentales de notre test sont particulières : pour raisons financières nous avons travaillé en appel, non en communication, avec un téléphone et une mobicarte, c'est-à-dire sans abonnement. La Faculté nous a procuré une ligne muette avec un numéro d'appel permanent et un système d'appel toutes les trois minutes. Nous nous sommes donc placés dans un cas extrême, en système d’exposition continue (appel sortant): notre téléphone appelait un Numéro avec sonnerie pendant 1 minute puis repos 2 minutes, au total 3 minutes , puis nouvel appel etc…).

Avant d'effectuer un test avec des téléphones, nous avions mené une expérience avec les ordinateurs. Sur les écrans de visualisation, nous avions constaté une modification du rapport CD5/CD20 (lymphocytes B immatures/lymphocytes B mûrs). Nous avons utilisé le modèle des poulets dont nous disposions en laboratoire. Au bout de trois semaines d'incubation, nous avons constaté une mortalité des œufs d'environ 40 %. Nous avons mis les survivants dans une cage devant un écran d'ordinateur, avec un voile noir. Nous avons ensuite procédé au dosage d'anticorps, de corticostérone et de mélatonine. Nous avons alors constaté un effondrement de la mélatonine et une diminution importante de la corticostérone comme des anticorps spécifiques.

Forts de cette expérience, nous avons ensuite gardé le même modèle avec évaluation de la seule mortalité des embryons pour le test avec les téléphones mobiles.


              2. Comment faites-vous l'extrapolation de l'embryon de poulet à l'homme ? Quels sont les risques pour l'homme que prédiraient les résultats de vos travaux ? A votre avis, votre travail pose-t-il le problème des émissions basse fréquence des téléphones mobiles ?

Tout d'abord, nous avons adopté une approche toxicologique, en effet intense, avec un système d'appel, ce qui n'est pas une condition classique puisque le téléphone est principalement utilisé pour la communication. Néanmoins, avant d'obtenir leur communication, les utilisateurs sont également en situation d'appel bien que pour une durée moindre que celle que nous avons retenue pour notre test.

Nous avons effectué un test de mutagénèse sur des bactéries (test d’AMES ) qui s’est révélé négatif. Un test de mutagenèse positif sur la bactérie suggère une potentialité de mutagenèse chez l'homme. La mortalité des embryons observée dans nos expériences vient plutôt des altérations des séquences de développement de l’embryon. Par conséquent, l'embryon de poulet connaissant les mêmes séquences de développement que l'embryon humain, l'extrapolation est plus évidente que dans le cas de la bactérie. Le groupe de Jocelyne Leal à Madrid s'est intéressé à d'autres champs en électromagnétiques (champs pulsés de basse fréquence) effectuant des travaux sur 48 heures : ils ont décelé des anomalies (développement anormal, malformations...) sur les deux premiers jours. Pour notre test sur les embryons de poulet, nous n'avons pu analyser les anomalies du développement, pour des raisons financières bien que nous ayons conservé des séries d’embryons fixés au moment de leur mort dans du liquide de fixation pour détecter des anomalies, travail qui peut encore être réalisé. Nous avons donc juste fait de la phénoménologie en comptant les embryons morts. Je pense que leur mort est due à des anomalies de leur développement et à des modifications de leur structure.

L'approche toxicologique qui est la nôtre est comparable à celle utilisée dans l’étude des médicaments  qui conduit à préconiser une utilisation raisonnée de médicaments ayant des effets toxiques. Dans le cas des téléphones mobiles, nous sommes à mon avis dans une situation de tératogenèse due à un développement anormal de l’embryon. Si, d’après nos résultats, le téléphone mobile est assimilé à un médicament tératogène  – « médicament » plus que particulier puisque le téléphone mobile est utilisé par une grande proportion de la population -, il est déconseillé de le confier à des populations à risque ou à des enfants.
II. Discussion avec les membres du groupe d’experts

Q : Que nous apprennent ces résultats sur le niveau d'exposition ?

R : Il est difficile de répondre à cette question à partir de notre test qui s'est déroulé dans des conditions particulières en système d'appel vers une ligne extérieure sans communication. Il est nécessaire d'étudier ce qui se produit lors d'appels avec communication établie de courte et de longue durées.

Q : Peut-on dire par extrapolation que le risque envisageable pour une femme enceinte portant un téléphone mobile à la ceinture serait une mortalité embryonnaire ?

R : Notre recherche ne portait pas sur ce sujet mais, en tant que modèle expérimental, il permet d'ouvrir des pistes. En outre, j'ai été en contact avec des infirmières portant toujours leur téléphone mobile à la ceinture et qui ont été « victimes » d’avortements spontanés, des modifications cérébrales de l’embryon étant observables, ce qui pouvait représenter des cas particuliers.

Q : Votre modèle expérimental consiste en une multiplicité de séquences d'appel qui ne sont pas représentatives du fonctionnement normal d'un téléphone. Comment est-il possible d'extrapoler à partir d'une situation transitoire vers le problème général du téléphone ?

R : Il est nécessaire de procéder à des expérimentations complémentaires. Notre modèle peut être utilisé dans différents cas de figure. En ce qui concerne nos modalités opératoires, nous avons répété notre expérience plusieurs fois et nous obtenons toujours les mêmes résultats. Nous avons travaillé en parallèle avec un incubateur contenant les mêmes œufs que ceux placés dans la pièce : nous avons toujours obtenu le même taux de mortalité d'embryons exposés comparés aux témoins. L’augmentation de température due au fonctionnement du téléphone ne peut constituer un biais car la pièce que nous avons utilisée était thermostatée avec quatre sondes placées autour et au milieu du plateau d’ œufs et nous n’avons constaté aucune différence significative (38 ± 0,5 °C).

Monsieur Bouillet de la Société Bouygues-Telecom a accepté de nous aider à répliquer ce travail avec la collaboration de Supélec et avec deux équipes différentes : il s’agit du Laboratoire de Bioélectromagnétisme de Jocelyne Leal à Madrid et de l'INRA de Tours, spécialisé dans les oiseaux.

Q : Vous semblez attribuer les effets à la présence de champs magnétiques de très basse fréquence dans les téléphones. Pourriez-vous apporter des explications plus détaillées ?

R : Comme nous avions obtenu un effet de mortalité par les écrans d’ordinateurs, nous savions qu'il ne s'agissait pas de hautes fréquences (effet micro-ondes). Nous avons arrêté le passage des hautes fréquence émises par le téléphone en plaçant une grille de cuivre de maille de 350 micromètres de diamètre que nous avons reliée à la terre et placée au-dessus des œufs sans les toucher, et au dessus de laquelle nous avons placé le téléphone dans les mêmes conditions que précédemment. Nous avons obtenu la même mortalité que sans la plaque . Nous avons procédé à l'identique avec des souris et avons constaté les mêmes chutes de corticostérone et d'ACTH que nous avions remarquées sans la plaque.

Q : Avez-vous tenté une analyse sur des souris gestantes ?

R : Pas pour l'instant.

Q : Votre conclusion est-elle un risque possible de tératogénèse ?

R : En conclusion, je dirai que j'ai des résultats expérimentaux qui sont répétables prouvant des modifications importantes de la viabilité des embryons de poulets exposés. On ne peut pas dire que le téléphone mobile soit inoffensif. Les ordinateurs me paraissent toutefois plus dangereux que les téléphones cellulaires car les utilisateurs passent plusieurs heures devant leurs écrans et sont à proximité de l'écran entre 50 et 80 cm comme les œufs que nous avions exposés. Cependant, si le sujet passe plusieurs heures devant son ordinateur et avec son téléphone mobile en état de marche, il est possible que se produise un phénomène de synergie et d'aggravation.




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