Les telephones mobiles



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Effets sur l'ADN


Les travaux de Lai sur les ruptures d'ADN évaluées par le test de comète après exposition à des RRF à 2450 MHz sont rappelés, de même que ceux de Jerry Phillips. Phillips a suggéré que le taux de réparation de l'ADN puisse être altéré par les RF. Cet auteur a trouvé un effet identique avec un champ d'extrêmement basse fréquence (ELF) de 100 µT à 60Hz. Il postule que les champs ELF puissent augmenter les lésions de l'ADN et inhiber les processus de réparation, et aboutir à une mort cellulaire (apoptose).

La sagesse conventionnelle voulait que les micro-ondes ne soient pas génotoxiques à moins qu'un échauffement important ne soit produit.

Blank et Goodman (1997) postulent que le mécanisme de transduction du signal EM dans la membrane cellulaire peut être expliqué par une interaction directe des champs électriques et magnétiques avec les charges mobiles des enzymes. Des études récentes sur l'ADN montrent que des flux importants d'électrons peuvent exister à l'intérieur des paires de bases de la double hélice des molécules d'ADN. Donc l'activation de gènes par des champs magnétiques pourrait être due à une interaction directe avec les électrons circulants dans l'ADN. Tant les champs électriques que magnétiques stimulent la transcription des gènes et les deux types de champs pourraient interagir directement avec l'ADN. Un travail antérieur de Goodman et Blank sur les protéines de choc thermique, cité dans leur article de 1997, montre que la réponse cellulaire aux champs EM est une activation du même système de réponse aux agressions que lors d'un échauffement, mais à une énergie bien plus faible que la réponse au choc thermique (voir § "Transcription des gènes et induction").
Commentaires du groupe d’experts: les hypothèses de Phillips sur l'apoptose n'ont pas été confirmées par des expérimentations, et concernent de plus les ELF. De même que les hypothèses de Blank et Goodman sur l'interaction avec des charges libres, que ce soit dans des enzymes ou dans des molécules d'ADN.

Aberrations chromosomiques et micronoyaux


Maes et al (1993) ont publié une augmentation de la fréquence des aberrations chromosomiques et des micronoyaux à des niveaux non thermiques. Un type d'aberrations observé (les chromosomes dicentriques) est un indicateur des lésions dues aux rayonnements ionisants. Ces résultats sont cohérents avec les résultats de lésions des micro-ondes à d'autres fréquences et densités de puissance rapportées par d'autres chercheurs (Leonard et al, 1983 ; Garaj-Vrhovac et al, 1990, 1991 ; d'Ambrosio et al, 1992).

Maes et al (1995) ont publié une augmentation des aberrations chromosomiques dans des cellules de sang entier placé pendant 2 heures à 5 cm ou moins d'une antenne GSM. Les effets d'une exposition combinée à des RF de 954 MHz et au mutagène mitomycine C (MMC) ont également été étudiés par les mêmes auteurs sur des lymphocytes humains (référence non citée : Maes et al, 1996). Les échantillons, soumis à un DAS de 1,5 W/kg et à la MMC, ont présenté une nette augmentation d'une forme d'aberration chromosomique : les translocations (échanges de chromatides sœurs) par rapport à la MMC seule. Des ruptures d'ADN simple brin ont aussi été rapportées.


Commentaires du groupe d’experts : l'étude de Maes de 1993 a été réalisée à 75 W/kg, DAS qui ne peut pas être qualifié de non thermique, même avec une thermostatation permettant un contrôle précis de la température à 36,1°C. La cohérence avec d'autres études non référencées par Sage ne ressort pas vraiment des résumés des articles publiés par Information Ventures dans la base de données bibliographique EMF Database : Leonard indique que la plupart des résultats des études de mutagénicité sont négatives sauf à des niveaux thermiques, mais que l'exposition à des niveaux sub thermiques pourrait potentialiser d'autres agents mutagènes comme les UV ou des substances chimiques. De même, l'étude de D'Ambrosio montre un effet mutagène, mais à un niveau clairement thermique de 100 W/kg avec augmentation de température de 5°C.

Dans son étude de 1995, Maes dit clairement que les différences observées ne sont pas significatives. Dans celle de 1996 qui associe l'exposition aux RF à celle d'un agent mutagène : la mitomycine C, les résultats indiquent un effet clair de la MMC par rapport aux micro-ondes seules, mais il n'est pas montré que l'inverse soit significatif, à savoir MMC + micro-ondes par rapport à MMC seule.

Effets sur l'ornithine décarboxylase (ODC)


L'ornithine décarboxylase est une enzyme dont la concentration et l'activité sont nettement augmentées dans les tissus en croissance et notamment dans les tumeurs. L'équipe de Litovitz a montré dans plusieurs articles que l'activité de cette enzyme était nettement modifiée par un champ à 835 MHz et à un DAS de 2,5 W/kg, modulé en amplitude à très basse fréquence entre 16 et 65 Hz.
Commentaire du groupe d’experts : L'amplitude de l'effet observé est d'un facteur 2 ; tandis que l'augmentation d'activité dans les cellules tumoralessous l’effet de promoteurs de tumeurs est d'un facteur 400 à 500.

Transcription des gènes et induction


Goswami et al (1999) ont rapporté un doublement de la concentration en ARN messager pour le proto-oncogène Fos dans des fibroblastes exposés au champ d'un radiotéléphone cellulaire. L'émission était continue à 835 MHz, modulée en fréquence. Une augmentation moins importante a été obtenue à 847 MHz du système CDMA.
Commentaire du groupe d’experts : le DAS utilisé n'est pas précisé dans ce rapport. Il est permis de supposer que Fos est employé à la place de c-fos.

Réponse aux agressions


Daniells et al (1999) ont trouvé que les vers produisaient une réponse aux micro-ondes similaire à celles liées à un échauffement ou à des molécules chimiques toxiques. Le modèle utilisé montre que les plus faibles intensités induisent les plus fortes réponses (à l'inverse d'un échauffement simple). Le rayonnement micro-ondes produit des lésions des protéines dans les cellules (induction de protéines de choc thermique) comparables à des lésions dues à des ions métalliques qui sont reconnues comme toxiques.
Commentaire du groupe d’experts : il faut préciser les DAS utilisés et l'amplitude de la réponse obtenue. De même, pour la comparaison avec les ions métalliques toxiques, il faut préciser la concentration équivalente et l'amplitude de l'effet toxique mesuré.


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