SUR LE PASSAGE DE L'HOMME INVISIBLE
Ce chapitre est extrêmement bref. On y apprend l'aventure de Gibbins, le naturaliste amateur de la paroisse. Tandis qu'il était couché, presque endormi, sur les immenses dunes, dans un isolement absolu, il entendit tout près de lui le bruit d'un homme toussant, éternuant et maugréant avec fureur. Il tressaillit et ne vit rien. Pourtant, cette voix résonnait, il n'y avait pas à en douter. Elle continua de maugréer, avec cette ampleur et cette variété auxquelles se reconnaissent les jurons d'un homme bien élevé. Elle monta, puis baissa, puis se perdit au loin, du côté d'Adderdean, à ce que crut Gibbins. Elle éclata dans un éternuement nerveux et mourut tout à fait.
Gibbins ne savait rien encore des événements de la matinée ; mais le phénomène était si frappant, si troublant, que sa sérénité de philosophe n'y résista point : il se releva précipitamment et descendit au pas de course la pente raide de la côte, dans la direction du village, aussi vite qu'il le put.
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