Lyon Citoyen numéro 78 octobre 2009 Directeur de la publication: Jean-François Lanneluc

Dossier :

L’université vers le haut

Le paysage universitaire lyonnais est en plein bouleversement. Pas seulement sous l’effet de la loi LRU sur l’autonomie des universités. Mais parce que l’élaboration mobilisatrice du plan “Cité campus” a fait muter les mentalités. Résultat : entre l’université et l’entreprise, le courant passe. Mais il faut que les étudiants se sentent plus concernés.

Hier, une cinquantaine d’établissements , dont les 3 grandes universités, chacun plus ou moins dans sa sphère, parfois coopérant, parfois en concurrence. Et puis en 2007, big bang ! Vingt établissements majeurs se regroupent au sein du Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) et s’intitulent Université (au singulier) de Lyon. Pour son président, Michel Lussault, «l’impact est aussi fort que la création des communautés urbaines pour les communes». Et pour les entreprises locales. Le monde économique se trouve alors face à une institution unique dont les 10.000 chercheurs déposent chaque année 15 % des brevets nationaux.

Cette révolution ne s’est pas faite en un jour. «À partir de 1999 et la loi sur l’innovation, l’université se rapproche de l’entreprise, rappelle Michel Lussault, puis sous l’impulsion du Grand Lyon, elle est associée à la mise en place des pôles de compétitivité. Mais il faut aller plus loin ; la concurrence est en Suisse, aux États-Unis…». Et l’ambition de l’Université de Lyon est d’être dans le Top 30 du classement européen d’ici à 2015. Elle se lance dans le projet ambitieux “Lyon cité campus” qui consiste à «organiser un réseau de sites complémentaires, favorisant les approches transdisciplinaires et l’émergence de projets d’innovation». Concrètement, il s’agit de regrouper les établissements complémentaires en campus cohérents afin de les faire travailler ensemble. Et d’engager un programme considérable de construction et d’aménagements qui doit changer la vie des étudiants, comme des enseignants et chercheurs. La Région apporte 85 millions d’euros, le Grand Lyon 32. Et lorsqu’en 2008, l’État lance le “Plan campus”, le projet lyonnais est ficelé. Passe le grand oral. Jackpot ! L’État met 475 millions d’euros dans la corbeille des campus Charles-Mérieux et Lyon-Tech. On en est là.

«Lyon a besoin de devenir une ville universitaire, estime non sans humilité Jean-François Arrue, Conseiller municipal délégué à l’Enseignement supérieur ; après avoir inventé le croisement des compétences, Lyon l’applique à son université. C’est ainsi que nous allons lui donner de la visibilité, la décloisonner, l’intégrer à la ville et rendre les étudiants plus heureux». Sans doute, mais le PRES, qui vise l’excellence, n’inclut pas les 1^er cycles. «C’est vrai, répond son président, mais outre que Cité campus tire l’ensemble de l’université vers le haut, ce qui profite à tous, le projet prévoit la construction ou l’aménagement de 70.000 m² de locaux (salles, laboratoires, accueil, restaurants) et 30.000 m² de logements étudiants». Le Grand Lyon joue son rôle en pilotant des opérations d’urbanisme qui prennent en compte la vocation universitaire des quartiers concernés (comme Gerland), le Sytral joue le sien en organisant des liaisons de transports en commun pertinentes de campus à campus, la Ville de Lyon pour sa part investit dans des outils plus performants pour faciliter l’intégration des étudiants dans la Cité, les faire adhérer au projet de leur Université, favoriser l’épanouissement de leur vie associative.

Depuis cette rentrée, un espace permanent, Lyon-campus (voir ci-dessus), est à la disposition des étudiants toute l’année, 25 rue Jaboulay. Ces dernières semaines, il s’est concentré sur l’accueil des primo-inscrits (14.000 chaque année) en tenant un guichet unique où les nouveaux arrivants trouvent les réponses à toutes leurs questions sur la vie étudiante comme sur la vie lyonnaise, acquièrent le Pass’culture et sont fortement incités à s’impliquer dans le mouvement foisonnant des associations. Seize d’entre elles viennent de signer avec le Maire de Lyon une convention d’occupation du lieu où elles trouvent toute la logistique nécessaire pour fonctionner. Aujourd’hui, plus de la moitié des étudiants adhèrent mais seuls 25 % s’engagent comme bénévoles agissants. «On peut faire mieux, reconnaît François Péricault, administrateur d’Animafac, réseau national d’associations étudiantes, en faisant comprendre que loin d’être au détriment des études, le bénévolat les enrichit ; l’associatif, c’est du concret, alors que l’enseignement même professionnel reste théorique». Accompagnement à la scolarité des plus jeunes, solidarité, accueil des étudiants internationaux, insertion et même entrepreneuriat…, les activités associatives ne manquent pas pour mettre les étudiants en prise directe avec leur ville d’accueil et les rendre ainsi acteurs de son grand projet universitaire.

Repères

Lyon, 2^e pôle universitaire de France

120.000 étudiants (50 % des effectifs de Rhône-Alpes) dont 15 % venus de l’étranger

10.000 chercheurs (déposant 15 % des brevets nationaux)

54 établissements d’enseignement supérieur dont 20 fédérés au sein du PRES (Pôle d’enseignement supérieur et de recherche) Université de Lyon

7 campus

2 RTRA (réseaux thématiques de recherche avancée) : innovation en infectiologie et sciences humaines et sociales

3 RTRS (réseaux thématiques de recherche et de soins) : “Neurodis” (handicap neurologique), “Synergie Lyon cancer” et “Centaure” (sciences de la transplantation)

800 thèses soutenues chaque année
Campus d’aujourd’hui et de demain

Lyon compte 7 campus d’enseignement supérieur dont 2 centraux en devenir : Lyon-Tech et Charles-Mérieux. Sous le chapeau commun du projet “Lyon Cité campus”, élaboré en 2008 par l’Université de Lyon, la Région et le Grand Lyon, ils ont été retenus par l’État dans le cadre de l’opération “Campus”. Ce qui leur vaut un soutien de 475 millions d’euros.

Lyon-Tech (Sciences et technologies pour le développement durable) :

-Université Claude-Bernard Lyon 1

-Institut national des sciences appliquées (INSA)

-École supérieure de chimie (CPE)

-École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (ENSSIB) Charles-Mérieux (Biosciences, sciences humaines et sociales)

-École normale supérieure (ENS) Sciences

-École normale supérieure (ENS) Lettres et sciences humaines

-Universités Lyon 2 (quais du Rhône) et Lyon 3

-Institut d’études politiques (IEP) de Lyon

-Institut des sciences de l’homme

-Université Lyon 1 (composantes scientifiques et médicales de Gerland et du CHU Lyon Sud)

-Institut supérieur d’agriculture et d’agro-alimentaire Rhône-Alpes (ISARA)

-Institut national de la recherche pédagogique (INRP) Lyon Est (Santé)

-Université Lyon 1 (sciences, sport, médecine, pharmacie) Porte des Alpes (Sciences humaines et sociales)

-Université Lyon 2 Vaulx-en-Velin

-École nationale des travaux publics (ENTPE)

-École nationale d’architecture de Lyon Ouest Ecully

-École centrale de Lyon

-École de management (EM Lyon) Marcy-l’Étoile

-École nationale vétérinaire de Lyon

-Projet Lyon Cité campus
L’économie de la connaissance

Jonction Pour schématiser, disons que savoir et savoir-faire, recherche et production ont été longtemps dissociés et par là-même, le monde universitaire et celui de l’entreprise ont longtemps vécu chacun dans sa sphère. La mondialisation a fait naître un nouveau marché, celui de “l’économie de la connaissance” et amené l’Europe à définir un espace européen dédié. À Lyon, ce processus se décline dans 4 directions : connecter l’université aux milieux économiques - ce sont les pôles de compétitivité ; privilégier l’excellence scientifique à travers les réseaux thématiques de recherche avancée ou en santé ; fédérer les établissements scientifiques et universitaires sur un territoire métropolitain - c’est le Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES), créé dès 2007 ; mettre aux standards internationaux les infrastructures d’accueil - ce à quoi contribue fortement le Plan campus.

Vie étudiante : tout en un

Lyon campus Au 25 rue Jaboulay, cet espace offre un cadre et un nom à toutes les actions destinées aux étudiants, initiées par la Ville de Lyon ou dont elle est partenaire. De début septembre à mi-octobre, guichet unique d’accueil des nouveaux arrivants. Tout au long de l’année, “Campus initiatives”, centre de ressources et espace de dialogue entre les associations et les étudiants porteurs de projet. Entrepreneuriat, action culturelle, humanitaire, solidarité, médias, échanges avec l’étranger… 16 associations conventionnées par la Ville de Lyon ont à leur disposition un espace de travail partagé dont la fréquentation (300 utilisateurs par mois en 2008) devrait doubler cette année. 25 rue Jaboulay, lyoncampus.org

L’Université de Lyon : 20 établissements

Le Pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) Université de Lyon fédère 20 établissements d’enseignement.

-Université Claude-Bernard Lyon 1

-Université Lumière Lyon 2

-Université Jean-Moulin Lyon 3

-École normale supérieure (ENS) sciences

-École normale supérieure (ENS) Lettres et sciences humaines

-École Centrale de Lyon

-Université Jean-Monnet (St-Etienne)

-Institut national des sciences appliquées (INSA)

-École nationale des mines (St-Etienne)

-École nationale des travaux publics (ENTPE)

-École nationale vétérinaire

-Institut catholique

-Institut Polytechnique

-Institut d’études politiques (IEP)

-École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (ENSSIB)

-École de management (EM Lyon)

-École nationale d’ingénieurs

(St-Etienne)

-École nationale d’architecture de Lyon

-École nationale des arts et techniques du théâtre (ENSATT)

-Institut national de la recherche pédagogique (INRP)