145 La tâche d'ensemencer les milieux de ferment évangélique peut se réaliser moyennant l'action personnelle de chaque chrétien, en travaillant de personne à personne ou en travaillant sur les structures dans lesquelles il vit. C'est la forme primordiale et la condition de tout apostolat des laïcs, parfois le seul réalisable (cf. AA 16-17; CL 29). Vatican II nous a signalé comment le faire (cf. AA 3).
146 La deuxième manière de semer le ferment évangélique dans les milieux — et c'est celle privilégiée par le MC — c'est d'utiliser l'action des groupes ou noyaux mis en place par le Mouvement.
147 Dans les groupes, il existe deux façons d'être ferment évangélique. En premier lieu, en aidant chacun des membres à vivre la grâce de façon «consciente, croissante et partagée» (supra nº 137). «La sainteté vécue, tout en provenant de la participation à la vie de sainteté de l'Église, représente aussi par elle-même une première et fondamentale contribution à l'édification de l'Église (...) et une condition absolument irremplaçable pour l'accomplissement de la mission de salut de l'Église...» (CL 17). Pour y arriver, il faut «mettre les ressorts de la vie humaine au service du divin» (VER 195).
148 En deuxième lieu, nous sommes ferment au moyen de l'action réalisée par le groupe. En effet, les groupes vivent et partagent le fondamental du christianisme et leur engagement apostolique de différentes manières:
— soit que chacun réalise cet engagement dans son propre milieu;
— soit que l'engagement est réalisé par tous dans un même milieu, bien qu'ils ne reçoivent pas de mission officielle dans la pastorale;
— soit, enfin, que l'engagement se réalise, seul ou en groupe, mais inséré dans un plan pastoral, au niveau paroissial, diocésain ou national (MF 94-95; AA 10 et 14; CL 25-30).
149 Ces trois manières d'être ferment sont légitimes et Vatican II en fait l'éloge dans le décret Apostolicam Actuositatem. Mais pour sa part, le MC a opté pour la seconde.
150 La puissance de fermentation de ces groupes s'appuie sur le fait que leur action est «un signe de la communion et de l'unité de l'Église en Christ, qui a dit (Mt 18,20): Là où deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis là au milieu d'eux» (AA 18). Ceci sera développé dans les numéros 466 à 496.
Ces groupes savent très bien que pour renouveler la société, il faut sauver la personne humaine. Et pour y arriver, ils doivent agir «de leur propre initiative sans attendre passivement consignes et directives» (PP 81; GS 43). Dès lors, ces groupes ouvrent la voie à un nouveau type de société et sont un exemple de convivence pour tous.
Dostları ilə paylaş: |