Marie LaFlamme Tome 2



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matin, elle avait dit à son mari quelle ne l’accompagnerait pas chez les Blanchard. Si elle ne pouvait secourir Marie mainte­nant, peut-être pouvait-elle aider Nicolette? Elle était si jeune ! Elle n’avait même pas quinze ans. Alphonse avait répondu qu’elle aurait dû être religieuse pour faire la cha­rité, puis il était sorti. Rose n’avait pas tardé à l’imiter. Elle était allée trouver Nicolette, l’avait conviée à dîner et l’avait quittée avant que celle-ci n’ait le temps de refuser l’in­vitation. Rose avait préparé une soupe de pois, une friture d’éperlans, rôti un lièvre et cuit une tarte aux pommes.

  • On mange mieux à Québec qu’à Paris, avait-elle dit à son invitée quelques heures plus tard. D’où venez-vous ?

  • De Reims.

  • Votre frère est charpentier, je crois ?

  • Oui.

Par tous les saints ! Rose avait commencé à regretter d’avoir invité Nicolette, plus muette que jamais. Puis elle s’était souvenue que Marie avait attiré ses confidences en se dévoilant elle-même. Elle avait demandé à Nicolette si elle avait entendu parler de son

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histoire. Un peu, avait reconnu la Rémoise. Malgré sa répugnance à évoquer ces mau­vais souvenirs, Rose avait parlé de son agres­sion car elle avait vu quelle avait enfin capté l’attention de son invitée. Elle avait évoqué Germain Picot dont elle ne s’était jamais méfiée, sa fausse couche, l’abandon de Denis Malescot, la honte, la peur, le désespoir.

Nicolette avait tremblé en entendant son récit. Elle avait même versé quelques larmes.

  • Si Marie LaFlamme n’avait pas été auprès de moi, je serais morte. Elle m’a soi­gnée comme elle soigne tout le monde. C’est une fameuse guérisseuse.

  • Marie LaFlamme ?

  • Oui, vous savez, celle qui est empri­sonnée au fort. Nicolette avait poussé un petit cri et s’était aussitôt excusée; elle s’était pincé un doigt en essayant de venir à bout d’une noix angleuse.

  • Donnez-la-moi, je vous retirerai les morceaux sans peine. Nicolette lui avait tendu la noix et, en effet, Rose n’avail eu aucun mal à extraire les morceaux du fruit. Nicolette avait croqué la noix avec du sol,


puis elle s’était levée en disant que son frère s’inquiéterait de ne pas la voir revenir.

  • Il s’occupe beaucoup de vous, avait noté Rose.

  • Trop, avait laissé échapper Nicolette.

Elle avait baissé la tête et s’était drapée

dans son châle en bredouillant des remer­ciements à son hôtesse. Elle ignorait que les femmes se recevaient ainsi. Est-ce que toutes ses voisines faisaient de même ?

  • Je voulais vous parler, dit Rose avec un bon sourire. J’ai idée que tu n’es pas heu­reuse parmi nous.

Elle avait fait exprès de la tutoyer, pour créer plus d’intimité.

  • Vous vous trompez, avait répondu trop rapidement Nicolette qui avait ensuite demandé si l’hiver était aussi âpre qu’on le disait.

  • J’aime l’hiver, avait dit Rose. Il tue les miasmes, comme le dit si bien Marie LaFlamme.

Rose Rolland avait regardé Nicolette Jasmin s’éloigner en courant; la fuyait-elle ou redoutait-elle à ce point de déplaire à son frère? En la voyant trébucher, Rose

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avait été convaincue de lavoir profondé­ment troublée. Pourquoi? Elle avait hâte d’en parler à Marie.

Le lendemain, Alphonse s’était presque fâché tant la bougeotte de Rose l’avait énervé; sa femme n’était pas assise qu’elle se relevait, elle n’était pas sitôt debout quelle se rassoyait. Même Noémie en avait le tournis à force d’essayer de la suivre.

  • Calme-toi, tu ne verras pas Marie avant la fin de l’après-midi. Brode, couds, mais occupe-toi !

  • Je ne suis pas du genre à rester accouvée au coin du feu ! avait rétorqué Rose.

Alphonse Rousseau avait soupiré ; il espé­rait autant que Rose que Marie serait libérée. Pour Marie, et pour sa femme qui ne parlait que de son amie et n’en dormait plus la nuit, il le savait, même si elle le niait.

Le soleil se coucha enfin. Alphonse n’at­tendit pas que Rose le houspille ; il mit son manteau, ses mocassins, sa tuque et prit Noémie tandis que sa femme emballait des galettes pour Marie. Le crépuscule don­nait des reflets bleutés à la neige et Rose souhaita que Marie puisse les voir d’où elle

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était. Elle serra le bras d’Alphonse quand ils passèrent devant le cimetière, et elle repensa à Nicolette qui avait frissonné quand elle lui avait confié son viol. Devant le fort Saint- Louis, Alphonse l’embrassa tendrement en lui disant qu’il reviendrait la chercher dans une heure.

  • Dis à Marie qu’on va la tirer de cette prison ! affirma-t-il avec fougue.

Rose hocha la tête ; c’est ce quelle dirait, bien sûr, même si elle n’avait pas de bonnes nouvelles à donner à Marie.

  • Ma fille ! cria Marie en voyant Noémie.

Elle la dévora de baisers. Elle enfouit son

nez dans le cou de la petite, embrassa ses cils, ses cheveux et n’interrompit ses effu­sions qu’au moment où elle sentit la main de Rose sur son épaule. Elle l’embrassa en la remerciant de lui avoir amené Noémie, puis elle vit le regard interrogateur de Rose en direction de l’Indienne.

Marie lui présenta sa compagne de déten­tion ; elle eut du mal à prononcer son nom, Senojisobagwa. Cette dernière avait expliqué que sa mère abénakise l’avait ainsi nommée parce quelle était née sur la côte maritime.

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Marie se contentait de dire Sena quand elle s’adressait à elle. Rose apprit que c’était l’Iro- quoise qui avait volé dix fusils à l’île d’Or­léans et jeta un coup d’œil anxieux à Marie.

  • Tu sais qu’elle a volé dix fusils ? Et qu’elle voulait mettre le feu à la maison des Gilbert? Pourquoi est-elle dans la même cellule que toi ?

  • Parce qu’on l’y a mise.

  • J’ai pris un fusil. Un, dit Sena en levant l’index.

  • Elle m’enseigne sa langue, fit Marie d’un ton ravi. Pour que je ne perde pas mon temps ici ! As-tu des nouvelles ?

Rose songea que Marie faisait bien peu de cas du fait d’être enfermée avec une Iroquoise; oubliait-elle que cette tribu était ennemie des Hurons de Québec ?

  • Alors? Que sais-tu de plus sur le criminel ?

  • Rien, avoua Rose. Rien de précis. Mais j’ai rencontré une jeune personne qui m’intrigue énormément...

Elle conta sa rencontre avec Nicolette tandis que Sena jouait avec Noémie; la petite semblait fascinée par les lourdes

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boucles qui ornaient ses oreilles. Elle les regarda un long moment, puis s’enhardit à les toucher; Sena eut juste le temps de l’ar­rêter avant qu’elle ne lui en arrache une. Pour la distraire, elle lui chatouilla le cou avec le bout d’une de ses tresses.

Marie regarda sa fille avec tendresse; qu’il était bon de l’entendre rire ! Comment pourrait-elle supporter d’être encore long­temps séparée d’elle ?

  • Marie ? Tu m’écoutes ?

  • Oui. Il faut que tu revoies cette Nicolette. Ton histoire l’a émue; peut-être a-t-elle subi pareil outrage? J’aimerais bien lui parler. Comment est-elle ?

  • Rousse, comme toi. Mais silencieuse...

  • Rousse, avec le visage et les bras tachés de son ? Je lui ai parlé le lendemain de son arrivée, à la boulangerie. Je ne peux pas me tromper ; il n’y a pas dix femmes aux che­veux roux à Québec ! Je lui ai expliqué que j’étais guérisseuse.

  • Elle prétend qu’elle ne te connaît pas. Quand je reviendrai, la semaine prochaine, j’en saurai plus. Je te le jure !

  • Chère Rose !

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Marie reprit sa fille dans ses bras ; quelle était douce, quelle était jolie !

  • Elle a une autre dent ?

  • Depuis trois jours. Emeline dit quelle na pas pleuré autant qu’à l’accoutumée. Je crois bien que Mkazawi la distrait de sa douleur. Dès qu’il l’entend geindre, il court vers elle pour la lécher. Je n’ai jamais vu un tel animal.

Le geôlier frappa à la porte ; l’heure de la visite était écoulée. La gorge serrée, Marie embrassa sa fille en lui promettant qu’elles seraient bientôt réunies. Sena détacha sa boucle d’oreille et la tendit à l’enfant. Puis regardant Rose, elle lui dit de prendre garde que Noémie ne perce les oreilles de Mkazawi. Rose hocha la tête.

  • Je dirai que tu n’as volé qu’un fusil.

Le geôlier ouvrit la porte à cet instant.

Marie étreignit Rose, embrassa Noémie une dernière fois et sursauta quand la lourde porte se referma.

  • Ta fille est si belle !

Marie remercia Sena de son cadeau et commençait à lui dire qu’elle lui don­nerait un jour un souvenir d’elle quand l’Iroquoise l’arrêta.

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  • Tu veux parler la langue de mon peuple. Et son cœur ?

Marie fronça les sourcils : que voulait dire cette phrase sibylline ? Sena lui expliqua qu’un don était gratuit. Les Indiens ne comp­taient pas les cadeaux qu’ils offraient ; le rôle du chef de la tribu était d’être généreux.

  • Celui qui a le moins est souvent le chef.

D’abord, Marie ne comprit pas ; le chef était celui qui portait les ornements les plus pauvres ? Qui se dépouillait pour les donner à ses frères ? Oui, parce que le sage savait que la vie se régénère dans le mouvement; on ne doit pas garder les énergies mais les partager. L’égoïsme est stérile. Marie apprit aussi que l’être humain est sacré, que chaque manifestation de la vie est respectable, mais elle eut de la difficulté à comprendre pour­quoi. Sena lui parla du Cercle sacré de la vie et du Grand Mystère. C’est le Grand Mystère qui magnifie l’être puisqu’il a décidé de lui donner vie.

  • Une sorte d’enfant du Grand Mystère ? demanda Marie. Sena fronça les sourcils : qu’il était malaisé d’expliquer ces croyances

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à une Blanche. Elle aurait voulu lui dire que chaque homme doit être digne du Grand Mystère et que celui-ci aide chacun tout au long de sa vie. Elle ajouta seulement que chaque homme a sa propre vision du Grand Mystère.

Marie se demanda un instant si elle imaginait Dieu différemment de Rose, ou d’Emeline ; et si elles étaient bénies par lui.

Pas souvent, fut-elle tentée de dire. Le Dieu dont on leur parlait en chaire était sévère, exigeant et si inquiet du péché. Sena lui semblait avoir une vision plus harmo­nieuse du maître de leur univers. Ou de l’univers du maître ? Qui était aussi le leur ?

Elle écouta Sena avec attention, puis elle lui dit qu’elle n’avait pas l’âme en paix face à son Dieu. Sena dit que la paix était pré­cieuse et fragile.

Plus tard, avant de s’endormir, Marie demanda à sa compagne si elle pensait que la paix avec les Iroquois durerait encore un moment. Sena lui répondit quelle n’en savait rien. Elle eut un petit rire.

  • Tu diras aux hommes qui vivent dans ce fort que les femmes ne décident pas.

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  • C’est faux, dit Marie. Les Indiennes ont bien plus de pouvoir que les Françaises ! On vous écoute, on vous respecte. En France, on a fait des procès à des animaux, mais on les a refusés à des femmes. Nous n’avons pas d’âme, nous n’existons pas. C’est mieux à Québec, car il y a peu de femmes, on doit peupler la colonie et plusieurs veuves sont bien établies. Mais Guillaume m’a dit que les Indiennes ont un statut enviable au sein d’une tribu. Est-ce vrai que vous arrangez les mariages ? Qu’on vous donne les prisonniers, qu’un homme doit faire un présent pour vous épouser ? Nous, on doit payer pour être mariées ! La dot !

  • Où est ton mari? Tu l’as payé très cher?

  • Non, je n’ai pas payé. Il est parti à la course depuis plusieurs lunes. Il est très fort et très grand. Il s’est déjà battu contre des loups.

Sena se redressa sur un coude.

  • Des loups ?

  • Oui. Les Abénakis l’appellent Sasagi Molsem.

  • Sasagi ? Tu connais le géant ?

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Marie hocha la tête avec fierté ; au ton de la voix de Sena, elle comprenait quon devait estimer son époux dans la tribu de la jeune Indienne. Celle-ci raconta que Sasagi avait été un captif courageux. Il avait tra­vaillé du lever au coucher du soleil sans jamais se plaindre et n’avait pas crié sous la torture.

Marie déglutit; la torture? C’était donc ça ? Les marques sur son torse et ses bras ?

  • Il avait dit que c’étaient des loups.

  • Les loups aussi l’ont mordu. Et ils l’admirent.

Sena ajouta que c’était sa propre mère qui l’avait eu comme esclave durant six lunes pour remplacer le fils qu’elle avait perdu dans une guerre.

  • Il était comme un frère.

Marie s’indigna : les Blancs ne tortu­raient pas leurs frères !

  • Jamais ?

Marie ne put l’affirmer; bien des femmes et des hommes avaient désigné leurs mères, leurs sœurs, leurs fils en brûlant au bucher. Dénoncés, ils trahissaient à leur tour.

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Quand elle voulut répondre à Sena, cette dernière s’était roulée en boule et ronflait doucement. Marie l’imita très vite.

Elle rêva du chiffre sacré des Indiens : les quatre directions, les quatre races, les quatre âges, les quatre saisons, les quatre temps du jour, les quatre couleurs. Elle vit quatre loups se jeter sur Guillaume; le ciel en foudroya un, le deuxième fut englouti par la terre, le troisième emporté par les eaux, le quatrième anéanti par une boule de feu. Ensuite, Guillaume lui tendit un trèfle à quatre feuilles.

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Chapitre 35

R

ose fit brûler un pain pour la pre-
mière fois de sa vie : elle était obsédée


par Nicolette Jasmin. Elle ouvrit la porte
pour évacuer la fumée et resta dehors pour
rassurer ses voisins; non, ce n’était pas
un incendie, oui, elle devrait se couvrir si
elle restait encore longtemps sur le pas de
sa porte. Il faisait si froid pour le début de
l’Avent ! Rose approuva et se décida à ren-
trer même si elle n’avait pas remarqué que
la température avait chuté. Elle n’osait pas
donner de faux espoirs à Marie, mais elle
était persuadée que Nicolette savait quelque
chose à propos d’Ernest Nadeau. Le tout
était de la décider à parler. Marie ne pouvait
pas croupir en prison encore longtemps !
Elle se montrait toujours brave quand Rose
la visitait, mais elle était pâle et amaigrie et
avait une vilaine toux. C’était déchirant de
lui amener Noémie pour la lui reprendre
une heure plus tard.


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Si Rose avait déjà déploré que Marie par­tage sa cellule avec une Iroquoise, elle s en était ensuite réjouie : l’étude de la langue et des mœurs de Sena semblait distraire Marie de son triste sort. Elle devait être pour­tant désespérée car elle n’osait même plus demander à Rose si son affaire avançait. Et maintenant, Sena allait être libérée. Grâce à Marie, qui avait convaincu les mem­bres du Conseil souverain que les femmes indiennes n’étaient pas consultées dans les décisions politiques et que Sena ignorait s’il y aurait guerre ou non. On l’avait crue car on imaginait mal un officier, un comte ou un roi demander conseil à une femme avant de prendre les armes. La guerre était virile. Marie avait ajouté que Sena n’était pas très intelligente ; elle apprenait si lente­ment ! Tiens, le fusil qu elle avait volé, elle n’aurait même pas su s’en servir. Il valait mieux la libérer; c’était son incarcération qui provoquerait une attaque iroquoise. Ses frères voudraient l’aider à s’échapper de prison. Devait-on risquer un incendie au fort, la mort des sentinelles, celle des habi­tants qui serviraient à assouvir la vengeance

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des Agniers, tout cela pour un fusil ? Fusil qu avait récupéré son propriétaire ? Pourquoi ne pas la libérer discrètement, lui donner une paire de raquettes et la chasser de Québec ? Avec un peu de chance, elle péri­rait de froid en voulant aller retrouver les siens.

Si on s’était étonné de la cruauté de Marie, on avait approuvé pourtant ses sug­gestions. Les membres du Conseil souve­rain ne pouvaient pas savoir que l’Iroquoise serait cachée chez les Hurons pour être ulté­rieurement échangée contre une captive des Agniers. Marie avait pensé à cette solution à force de discuter de la société indienne avec Sena. Elle avait dit à Rose de parler à Mani, qui avait parlé aux siens. On avait accepté l’idée de Marie. Sena devait quitter le fort au premier quartier de la lune. Elle chaus­serait ses raquettes et irait encore plus loin qu’à Sillery. Là, un Huron l’attendrait. Ils reviendraient ensemble durant la nuit au fort indien.

Rose brassa la soupe aux choux en se disant que Marie se sentirait bien seule lorsqu’elle s’éveillerait le lendemain matin

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dans sa cellule. Nicolette frappa à sa porte ; son frère vomissait depuis le matin. Que devait-elle faire? L’emmener à l’Hôtel-Dieu? Il avait peine à respirer et ressentait une grande douleur dans le côté, il ne pouvait même plus se lever. Il allait mourir !

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