Marie LaFlamme Tome 2



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Marie interrompit son travail en signe d’acquiescement puis continua de décoller le linge de la plaie. Une croûte de sang s’était formée, mais au grand soulagement de la jeune femme, il y avait très peu de pus : elle avait raison de croire à l’eau détersive. Elle pouvait presque distinguer le dessin des chairs déchirées aussi nettement que le fil qui les suturait.

  • Alors ? s’enquit Guillaume en même temps que mère Catherine qui revenait vers eux.

  • Je vais nettoyer votre plaie, puis la bander de nouveau. Mais vous ne poursui­vrez pas de renards aujourd’hui.

  • Et demain ?

  • Il faudra aussi être sage.

  • C’est navrant. Je voulais vous inviter au mariage d’Eléonore de Grandmaison.

Marie fut tellement saisie par la propo­sition qu’elle interrogea mère Catherine du regard pour savoir si elle avait bien entendu. La religieuse crut qu’elle voulait obtenir sa permission et expliqua qu’elle devait en référer à la nouvelle Supérieure.

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  • Marie LaFlamme ma sauvé la vie, dit Guillaume Laviolette.

Mère Catherine se retint de sourire pour ne pas froisser la guérisseuse. Le coureur exagérait un peu; Marie lavait soigné avec l'art que toutes les sœurs lui reconnaissaient maintenant, mais l’homme était doté d’une remarquable constitution. Sa haute taille impressionnait toujours l’Hospitalière qui l’avait pansé plus d’une fois; il avait une résistance et une énergie hors du commun. Si elle avait souvent regretté qu’il ne s’éta­blisse pas comme colon, elle savait que les sœurs pouvaient compter sur lui pour les corvées lorsqu’il était dans les parages. Il avait scié des centaines de bûches pour elles et essarté leur jardin sans même ahaner! L’homme insistait.

  • Marie mérite bien d’oublier tous ses malades durant quelques heures. Nous irions avec Mme Couillard et sa famille.

Mère Catherine répéta que ce n’était pas elle qui prenait cette décision, mais elle admit qu’elle était favorable à cette sortie. A la condition que Marie rentre avant la fin du jour et qu elle ne quitte pas Mme Couillard.

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  • Je promets tout ce que vous voulez, fit le blessé. Tandis que la religieuse s’éloignait, Marie, peu habituée à ce qu’on décide à sa place, émit une vague protestation.

  • C’est maintenant que vous le dites ? s’esclaffa le colosse. Maintenant que mère Catherine est allée trouver votre Supérieure ?

  • Je n’ai pas dit que je ne voulais pas baller.

  • Alors, c’est oui. Mais pour ce qui est de valser, je ne suis pas certain que vous aurez le bal que vous souhaitez. Notre amie Eléonore en est à son quatrième mariage : il serait indécent de festoyer comme à ses pre­mières épousailles. Mais vous vous amu­serez assurément plus qu’ici !

Marie passa machinalement une main sous son tablier pour y prendre les coupelles. Ce n’est qu’en touchant le métal qu’elle s’ar­rêta : cette distraction aurait pu lui valoir bien des ennuis. Guillaume vit ce geste ina­chevé et la taquina.

  • Cachez-vous des dragées dans vos poches ?

  • Non, je... je croyais que j’avais une timbale pour vous faire boire une goutte.

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Guillaume désigna l’objet sur la table des instruments.

  • Là, précisément devant vos yeux. C’est mon invitation qui vous trouble ?

Marie s’efforça de plaisanter.

  • Assurément ! Toutes les femmes vont m’envier : vous avez une telle distinction avec ce nouveau chapeau. On pourrait peut- être glisser quelques plumes entre deux bandes de linge ?

Elle devint grave subitement. Elle expliqua à Guillaume un rêve qu elle avait eu : Geoffroy de Saint-Arnaud, qui garnis­sait de plumes ses chapeaux, était attaqué par les oiseaux qu’il avait déparés. Les autruches, les aigrettes, les ibis, les piverts, les perroquets, les courlis, les milans, les alcyons, les couroucous se battaient pour lui crever les yeux, lui percer les joues, lui arracher les lèvres, lui creuser le nez. Ils étaient des centaines à fondre sur lui, des milliers. Marie les regardait de la fenêtre grillagée de sa chambre et applaudissait à chaque cri de son époux. Un bruant vint même déposer dans sa main un morceau de chair encore palpitante.

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  • Quand je me suis éveillée, je tenais mon poing serré. Guillaume se frotta la barbe.

  • Vous n’aimeriez pas les cérémonies indiennes.

  • Vous parlez des ornements faits de plumes. Non, c’est différent. Je ne hais pas les Indiens, et j’imagine qu’ils mangent les oiseaux qu’ils tuent avant d’utiliser leur plumage. Saint-Arnaud, lui, pourrait tuer la personne qui porte un chapeau dont les plumes lui feraient envie !

  • Je crois que vous le haïssez encore plus que moi, murmura Guillaume Laviolette.

Marie soupira, puis remonta le drap sur les épaules du blessé.

  • Il faut vous reposer si vous voulez m’emmener danser. Au fait, comment danse- t-on ici?

Le coureur ferma les yeux pour ne pas avoir à répondre à sa question : il n’avait jamais ballé de sa vie et n’entendait pas vraiment s’y initier au mariage d’Eléonore de Grandmaison même s’il le laissait croire à Marie. Il y aurait bien des hommes qui seraient heureux d’inviter celle-ci pour un

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menuet ou un cotillon. Il en profiterait pour boire le bouillon de l’hôtesse, qui le réussis­sait mieux que quiconque ; Guillaume aurait parié une peau de renard des neiges que Mme de Grandmaison l’améliorait d’eau- de-vie. Il l’avait goûté souvent du temps de son précédent mari, Gourdeau de Beaulieu, qu’il visitait régulièrement. Le coureur de bois aimait entendre Gourdeau parler de son métier de notaire ; le fait d’écouter le récit des mesquineries inimaginables de certains héritiers ou des inquiétudes des bourgeois qui voulaient protéger leur bien confortait Laviolette dans son choix d’une vie où primait la liberté. Il était heureux de boire une limonade ou un pot de vin d’Es­pagne rue Saint-Pierre, mais il était aussi content quand il quittait ses hôtes.

Est-ce qu’il serait aussi bien reçu mainte­nant qu’Eléonore de Grandmaison épousait un homme d’antique noblesse? Il connais­sait peu Jacques Cailhault de la Tesserie ; il se demandait comment celui-ci appré­ciait la résiliation du traité qu’il avait signé avec Davaugour. Il devait être toujours déçu. Il l’inciterait à se vider le cœur; un

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homme fâché est souvent plus enclin aux confidences. Guillaume Laviolette souhai­tait en savoir plus long sur les nouvelles conditions de traite. Puis éclaircir certains détails concernant les anciennes méthodes : admirateur de Pierre-Esprit Radisson et de Médard Chouart des Groseilliers, il avait profité de leur connaissance de l’Ouest et avait été ulcéré quand le gouverneur d’Ar- genson avait saisi les pelleteries des explo­rateurs et leur avait imposé une amende, au lieu de les féliciter de la réussite de leur entreprise. Guillaume Laviolette avait tou­jours pensé que dArgenson était jaloux que les découvreurs aient su mieux que lui sauver la colonie de la ruine. Et bien qu’il fût sans nouvelles des fameux aventuriers, il croyait aussi qu’ils avaient vendu, dès leur retour de France, leurs talents aux Anglais. Et il les comprenait fort bien, même si plu­sieurs parlaient de trahison. C’est d’Ar- genson qui avait joué les Judas le premier. On verrait bien ce que Saffray de Mézy tenterait pour rétablir l’économie de la Nouvelle-France. Pour l’instant, il semblait tout dévoué à Mgr de Laval.

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Comme l’était aussi Davaugour, à son arrivée...

Guillaume Laviolette aurait parié que Mézy se disputerait aussi avec l’évêque ; à peu près tout le monde avait des raisons de lui en vouloir. Excepté Charles-Aubert de La Chesnaye, qui venait justement de se pré­senter comme enchérisseur pour les droits de pelleteries et de la traite de Tadoussac. Il avait de bonnes chances d’obtenir ceux- ci, mais Claude Charron et Jean Bourdon seraient certainement sur les rangs. Guillaume Laviolette aurait aimé savoir si ses renseignements étaient justes : on pré­tendait que les enchères avaient été fixées à trente mille livres. Peut-être les intéressés assisteraient-ils au mariage ?

Le blessé s’endormit en essayant de cal­culer jusqu’où s’élèveraient les prix et quel profit ferait l’acheteur de la ferme des droits ? Il rêva qu’il obligeait Geoffroy de Saint-Arnaud à lui remettre cinquante mille livres pour l’acquérir.


Chapitre 15



cinq cents livres ! rapporta Martin Le

Morhier à sa femme. Saint-Arnaud a

promis cinq cents livres à qui le conduirait à Marie ou la lui ramènerait. Il apprendra que Victor la vue à Paris...

Myriam Le Morhier tapota le bras de son époux pour le calmer et s’efforça de lui offrir un visage paisible et souriant même si elle s’inquiétait pour son fils depuis son retour de Québec. Dès qu’il avait passé la porte, elle avait compris que les retrou­vailles ne seraient pas aussi réjouissantes qu’elle les avait imaginées. Et quand elle avait préparé le repas de fête pendant que Victor dormait, elle savait que ce n’était pas seulement la rude vie de marin qui avait épuisé son fils mais un grave souci. Et que ce souci s’appelait Marie LaFlamme. Elle avait aidé la servante à frire des champi­gnons et des artichauts, elle avait envoyé un petit voisin chercher des grenouilles pour en faire des beignets, elle avait lardé

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elle-même le faisan avant de l’embrocher, elle avait veillé à ce qu’on n’oublie ni can­nelle ni anis vert dans la tarte aux pommes et aux poires et elle avait mêlé aux fruits des raisins de Corinthe et des écorces de citron. En s’activant ainsi, elle s’était convaincue que Victor aurait faim ; quand son père reve­nait d’un trajet de mer, elle avait tant de plaisir à le voir manger ! En fleurissant la table de la grande salle, Myriam Le Morhier avait espéré que la gaieté de la pièce déri­derait son fils : elle était allée chercher les chandeliers de la chambre pour éclairer les murs sombres et avait recouvert la table d’une nappe de dentelle aussi blanche que les perles que son époux lui avait offertes à la naissance de Victor. Les timbales d’ar­gent, qui avaient été frottées énergiquement, multipliaient les flammes des bougies, mais hélas, ces doux reflets étaient aveuglants à côté de la lueur qui vacillait au fond des prunelles de Victor; bien qu’il ait ri aux taquineries de son père et pressé maintes fois la main de sa mère, complice, Myriam n’avait pu nier l’étendue de sa mélancolie. Elle n’avait pas osé l’interroger, mais plus

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tard, pensant que son fils était sorti se pro­mener, elle questionna son époux.

  • Que craignez-vous ?

  • Victor semble croire aussi à ce maudit trésor !

  • Mais il n’en parlera jamais à l’arma- teur! Il aime Marie, ne loubliez pas

  • Je suis content quelle soit à Québec

  • Oui, elle est en sûreté à l’Hôtel-Dieu, poursuivit Myriam Le Morhier. Anne serait heureuse de savoir qu’elle soigne les malades avec beaucoup de talent !

  • Son talent pour créer des ennuis est aussi grand et j’ai peur pour notre fils. Geoffroy de Saint-Arnaud devinera que Victor a parlé à Marie dès que notre fils se mettra à questionner les marins pour savoir qui a rencontré Pierre LaFlamme, qui connaît la clé des trois énigmes permet­tant d’entrer en possession du trésor.

  • La prétendue clé ! Que fera l’armateur?

  • Il sondera Victor au sujet de Marie.

  • Il se taira.

  • A moins qu’il ne puisse faire pression sur lui, articula lentement le capitaine Le Morhier.

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Son épouse l’interrogea du regard : com­ment ? quand ?

  • Il lui offrira d’abord de l’argent. Ou il lui proposera de partager le trésor quand ils l’auront trouvé. Mais Victor refusera. Saint- Arnaud cherchera alors un autre moyen. Et ce moyen, c’est une promesse qu’il ne tiendra pas.

Martin Le Morhier s’assit devant l’âtre en avançant ses pieds. A l’aube, alors qu’il était descendu au quai, espérant trouver quelque apaisement dans la contempla­tion de la Loire, il avait mouillé ses bottes, mais c’était seulement maintenant qu’il s’en apercevait tant il était préoccupé par l’avenir de son garçon.

Posant une main sur les genoux de sa femme qui s’était approchée de lui, il lui expliqua que Geoffroy de Saint-Arnaud devinerait aisément que Victor était amou­reux de Marie. Il lui offrirait d’annuler leur mariage en échange du trésor et de retirer les accusations qu’il avait portées contre elle au printemps.

  • Comme celle d’avoir assassiné Nanette?

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Martin Le Morhier s’emporta.

  • Faut-il que les magistrats soient benêts pour croire pareille chose ? Marie adorait sa nourrice ! Même si Nanette est morte par sa faute, ce n’est pas elle qui l’a tuée.

  • Saint-Arnaud n’est pourtant pas de ces rois qui s’acoquinent avec certains prélats pour obtenir l’annulation de leur mariage !

  • Marie pourrait prétendre qu’elle est toujours vierge.

  • Avec toutes les servantes que l’arma­teur a engrossées ! s’exclama Myriam Le Morhier.

  • Il se trouve toujours un homme de loi prêt à signer ce qu’on veut pourvu que la paie soit bonne. Saint-Arnaud en connaît plus d’un.

Myriam Le Morhier soupira mais garda le silence : que pouvait-elle répondre ? Victor était amoureux et voulait conquérir Marie. Il ferait tout pour obtenir ses grâces.

  • Il va essayer de doubler Saint-Arnaud, dit lentement le capitaine. Et l’armateur n’est pas du genre à supporter la trahison sans réagir. Violemment.

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Myriam serra le poignet de son époux si fort qu'il sentit les ongles entrer dans sa chair, mais il ne fit rien pour se libérer de cette emprise. Il hocha seulement la tête en écoutant sa femme exprimer ses craintes.

  • Victor tentera de faire croire à Saint- Arnaud qu’il peut l’aider à trouver le trésor et qu’il le lui remettra quand Marie aura retrouvé sa liberté. Mais il ne le lui rendra pas.

  • Parce qu’il n’existe pas...

  • Et même s’il existait, il ne pourrait jamais faire entendre à Marie qu’il a accepté de rendre le trésor pour son salut. Elle n’a pas voulu comprendre une première fois, nous avons dû l’enlever contre son gré, pour­quoi serait-elle mieux disposée une seconde fois?

  • Oui, pourquoi ? dit Victor en pous­sant la large draperie qui séparait la salle à dîner d’une chambre.

Myriam eut un sourire désolé.

  • Je te croyais sorti ?

  • J’ai tout entendu. Soyez certains que je n’essaierai pas de rouler Saint-Arnaud, car ce serait aussi périlleux qu’inutile : Marie

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ne m’épouserait pas, même si Saint-Arnaud réussissait à faire annuler leur union...

  • Elle est toujours éprise de Simon Perrot ? demanda Myriam Le Morhier.

Victor hocha la tête.

  • Je ne vais pas chercher le trésor car je sais qu’il n’existe pas, aussi ne nuirai-je pas à Marie en attirant l’attention à force de poser des questions. Il ne faut surtout pas que Geoffroy de Saint-Arnaud apprenne où est Marie. Il serait capable d’envoyer quel­qu’un à Québec.

  • Mais s’il savait que le trésor n’existe pas?

Le capitaine et son fils secouèrent la tête en même temps : l’armateur avait envoyé Anne LaFlamme au bûcher et marié sa fille parce qu’il n’avait jamais douté du récit de Pierre LaFlamme. Comment lui ferait-on croire autre chose ?

  • Il n’acceptera jamais la vérité, fit Victor. Même si j’ai des preuves.

  • Des preuves ? s’exclama Myriam.

  • Oui. Je vous ai dit que nous sommes rentrés par Saint-Malo ? Et que je suis monté sur la Licorne pour revenir à Nantes ?

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Ses parents acquiescèrent silencieuse­ment, soucieux de ne pas l’interrompre, heureux que leur fils s’ouvre enfin à eux.

  • Il y avait sur la Licorne un calfateur surnommé Péridot. Juste après le coup de partance, je détachais des cordages de l’or- ganeau et j’ai remarqué qu’il ne me quittait pas des yeux. Je me demandais ce qu’il me voulait quand il s’est approché de moi. Il voulait savoir si je vous connaissais.

  • Ton calfateur a-t-il une grosse bedaine ? Et les yeux d’un vert étonnam­ment clair ? Les cheveux blonds ?

  • Plutôt blancs.

Martin Le Morhier sourit au souvenir de Péridot et précisa qu’on l’appelait Bon Bedon Blond. Ce qui l’encolérait diablement.

  • Bah ! Il était assez replet... Continue !

Péridot avait ensuite demandé à Victor s’il

connaissait Pierre LaFlamme. Et sa famille.

  • Je me méfiais, mais tout le monde sait à Nantes que nous nous voyions sou­vent. Péridot m’a alors confié qu’il était un ami de Pierre LaFlamme. Et qu’il le regret­tait bien. Il espérait que sa femme supportait son veuvage. Je lui ai appris que ma marraine

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avait été condamnée à mort. Et que Marie était partie pour Paris après avoir été forcée d’épouser l’armateur. Péridot m’écoutait en répétant «ce n’est pas vrai, pas vrai?», mais quand j’ai terminé mon récit il m’a fait jurer de dire lui avoir dit la vérité. Il a promis alors de me conter « sa» vérité le lendemain.

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