Mesurer la croissance et la part de chaque pays
Les mesures techniques, les seules qui à fournir des séries (jusqu'ici) cohérentes et relativement longues, portent sur les "domaine" et les "ordinateurs directement raccordés" à l’Internet (hosts) ; ces statistiques donnent une idée de la dynamique de l’Internet et de la place de chaque pays. S'ils fournissent des indications sur la dynamique de croissance de l'Internet et la part de chaque pays, les chiffres absolus fournis par ces mesures ne signifient pas grand-chose en eux-mêmes.
Un ordinateur "directement raccordé" à l’Internet (un host) dispose d’une adresse électronique (IP) qui permet de l’identifier et de l’appeler. Cette définition recouvre des réalités très variables :
- les ordinateurs individuels raccordés via une liaison spécialisée comptent pour un ;
- certains réseaux d’entreprise (mais pas tous) dans lesquels, pour des raisons de sécurité, seul l'ordinateur "pare-feu" est visible de l’extérieur comptent pour un – même s’il y a des milliers de terminaux derrière ;
- enfin, les fournisseurs d’accès Internet qui attribuent une adresse provisoire à chaque abonné qui se connecte via le réseau téléphonique, entrent dans le décompte non pas en fonction de leur d’abonnés, mais du nombre d'adresses qu'ils attribuent à un moment donné.(statistiquement, tous les abonnés n’étant pas connectés en même temps un provider peut serveur 100 abonnés avec un nombre beaucoup plus faible d’adressesIP
Il y a donc beaucoup plus d’ordinateurs (entre 3 et 6 fois, selon les estimations) susceptibles de se raccorder de temps en temps à l’Internet que le compte de hosts ne le laisse apparaître.
Qu’est-ce qu’un "domaine" ?
Un domaine est la traduction en un nom (par exemple cgm.org) d’une adresse numérique IP. On peut sans trop se tromper considérer que l’existence d’un domaine indique, de la part de l’entité qui l’a enregistré, la volonté de manifester à l’extérieur sa présence sur le réseau. Une entreprise peut cependant choisir d’inscrire tous ses ordinateurs, ses serveurs, sous un même nom de domaine (gouv.fr), ou au contraire de créer un domaine par établissement, par filiale, par marque...( www.peugeot.fr et www.citroen.com
Une difficulté croissante pour mesurer les "hosts" et les "domaines"
La mesure du nombre de domaines devrait être relativement facile, dans la mesure où l’InterNIC et divers organismes continentaux (tel que RIPE NCC en Europe, www.ripe.net) en maintiennent une base de données exhaustive. Mais NSI – à la fois détenteur de la base "maîtresse" des domaines et responsable des enregistrements sous des domaines tels que com, net et org –, n'autorise pas facilement l'accès à ses bases et ne fournit pas lui-même de statistiques.
Quelle est la "vraie" place de chaque pays ?
Autre difficulté : on comptabilise généralement comme français les domaines enregistrés derrière le suffixe fr, et comme américains les domaines génériques "à trois lettres" com, net, et org. Or ces derniers n’ont aucun caractère national : n’importe qui peut obtenir un domaine dans ces catégories. Entre 35 et 40% des domaines enregistrés sous .com, par exemple, seraient détenus par des non-américains.
Pour approcher la mesure de la vraie place de chaque pays, il faut donc réattribuer à chacun les domaines enregistrés sous ces trois suffixes.
L'AFNIC mesure ainsi le nombre de domaines .com qui pointent sur des hosts installés dans un pays européen (http://www.nic.fr/Statistiques/auto/). En juillet 1998, il en recensait 212 335, dont 29 922 en France, soit plus que le total des enregistrements sous .fr.
On peut donc grossièrement estimer le nombre "réel" de domaines détenus par chaque pays européen en additionnant
- le nombre de domaines "pays" (suffixe à deux chiffres, comme .fr pour la France) ;
- le nombre de .com pointant sur des serveurs installés dans ces pays. Faute d'éléments suffisants, le nombre de domaines génériques .net et .org pointant sur des hosts européens n'est pas estimé, ce qui conduit probablement à sous-estimer le redressement de 5% à 10%
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