Art science technologie


Les remarques sur les rŽseaux informatiques



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Les remarques sur les rŽseaux informatiques apportent un questionnement plut™t que des rŽponses sur ces ressources nouvelles qui bouleversent les conditions du domaine art-science-technologie. Il est prŽcisŽ enfin, comme il a ŽtŽ dit dans l'exposŽ des motifs, que l'art a souvent ŽtŽ et peut tre une ressource pour la science et la technologie.
L'Žtude des stratŽgies scientifiques met en relief la spŽcificitŽ de la recherche artistique, interdisciplinaire par nature. Cette recherche ne se rŽduit pas ˆ une prestation de services techniques aux artistes. Elle souffre des cloisonnements entre disciplines et de la dimension trop importante des unitŽs de recherche. Elle analyse les rapports complexes qu'entretiennent arts et sciences en dŽnonant les mythes scientistes ou technocratiques qui laissent croire qu'on peut moderniser l'art en lui transfŽrant directement des modles issus de la science ou lui appliquant des outils produits ˆ des fins scientifiques ou technologiques. Elle Žtudie les dynamiques propres ˆ la recherche technologique et ˆ l'ingŽnierie des "immatŽriaux" - devenus essentiels dans le domaine numŽrique. Elle identifie certains secteurs, certaines caractŽristiques rŽcentes et importantes comme l'interactivitŽ. Elle recommande d'Žtendre ˆ l'immatŽriel, aux "marchŽs de l'imaginaire", les principes de la veille Žconomique - concernant les domaines sensibles de recherche ; l'Žmergence de nouveaux besoins naissant des modifications des attitudes, modes de vie, cultures au sens large ; la normalisation, le dŽveloppement et l'industrialisation des produits nouveaux rŽpondant ˆ ces nouveaux besoins. Elle suggre de crŽer un organisme gouvernemental d'information technologique - jouant un r™le de veille et de diffusion d'information concernant les innovations et les dŽbats de normalisation - ˆ l'intention des chercheurs et surtout des entrepreneurs industriels, sans que cela implique l'intervention de l'ƒtat dans les choix opŽrŽs. Elle analyse diverses rŽsistances ˆ la mise en Ïuvre de programmes AST et ˆ leur valorisation Žconomique efficace. Elle envisage l'interactivitŽ et son potentiel artistique. Les possibilitŽs d'interactivitŽ et de dŽlocalisation pourraient changer radicalement la nature des pratiques et des produits pŽdagogiques et artistiques. Elle propose une meilleure articulation de la recherche musicale, de la formation ˆ la recherche et de la musicologie contemporaine entre tutelles universitaires et culturelles.
Dans le domaine des arts visuels, les stratŽgies dŽcoulent du bilan fait dans le repŽrage des ressources. Au delˆ de secteurs sŽparŽs comme cinŽma et arts plastiques, il faut envisager le domaine plus large des arts visuels.
L'Žtude propose certaines directions de recherche : application des nouvelles technologies ˆ la musique et la musicologie du XXe sicle, et aussi ˆ d'autres domaines comme la signalŽtique sonore ; l'imagerie et traitement d'images pour les objets musŽographiques ; la crŽation d'images nouvelles ; l'Žtude des synergies multi-sensorielles ; les nouvelles formes artistiques intŽgrant les diffŽrents mŽdias et les rŽseaux de tŽlŽcommunications.
Une rŽflexion sur les enjeux Žconomiques du domaine et leurs implications pour la politique technologique conduit aux suggestions suivantes.
Les enjeux Žconomiques de la recherche artistique peuvent tre considŽrables. Ainsi le marchŽ de la musique de synthse est trs supŽrieur ˆ celui de la parole de synthse. Il faut souligner aussi les retombŽes commerciales de la synthse et du traitement numŽrique des images : la production franaise n'arrive pas ˆ rŽpondre ˆ la demande en accroissement constant d'images animŽes ˆ vocation culturelle, Žducative ou de loisirs.
A titre d'exemple, l'importance Žconomique et sociale des jeux numŽriques, qui se fondent sur le multimŽdia et l'introduction systŽmatique de la rŽactivitŽ des systmes. Il faut ici analyser les discours et les pratiques de la concurrence, europŽenne et au delˆ (USA, Japon,...), en ce qui concerne les pratiques et les industries culturelles, la diffusion de l'innovation technologique et ses effets sur la conqute des marchŽs, et aussi le problme de la propriŽtŽ intellectuelle face aux pratiques commerciales.
Une Žtude dŽtaillŽe, nourrie de tableaux statistiques, dŽmontre l'importance des enjeux Žconomiques des activitŽs artistiques et culturelles, qui se traduisent par une dŽpense culturelle (collectivitŽs publiques et mŽnages) approchant en France trois cents milliards annuels. Cette Žtude analyse l'impact dŽcisif des technologies industrielles sur les activitŽs artistiques et sur la dŽmocratisation culturelle. Le passage de l'artisanat ˆ l'industrie de certains vecteurs de la culture savante a entra”nŽ la reproduction en sŽrie, la diffusion massive des biens culturels, la part accrue de la "domotique" par rapport au spectacle vivant, la situation Žconomique dŽfavorable de la culture savante en regard du loisir-divertissement industriel. Les stratŽgies de vente de groupes mondiaux d'Žlectronique grand public deviennent prioritaires sur les stratŽgies de crŽation. Il est suggŽrŽ d'Žtendre la veille Žconomique aux industries culturelles et au domaine AST. Un certain nombre de tableaux chiffrŽs confirme le poids Žconomique des biens et activitŽs culturels : les aides publiques ˆ la culture peuvent donc tre considŽrŽes comme des investissements.
L'explicitation des problmes spŽcifiques met en relief plusieurs freins au dŽveloppement des recherches AST : multiplicitŽ des tutelles ; absence de reconnaissance scientifique d'un domaine recoupant plusieurs champs, alors que la recherche franaise est sectorisŽe ˆ l'excs ; tendance dans les UniversitŽs et au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) ˆ privilŽgier les grosses unitŽs, alors que l'innovation fleurit gŽnŽralement dans les trs petites Žquipes (ce fut le cas pour la crŽation d'entreprises comme Intel et Apple) : les Žquipes pointues d'effectif rŽduit et aux capacitŽs pluridisciplinaires spŽcifiques tendent ˆ tre diluŽes, noyŽes, marginalisŽes et banalisŽes dans des Žquipes plus importantes, qui seules retiennent l'attention des directeurs d'Žtablissement. Ceci amne ˆ un ensemble de propositions ˆ court terme qui devraient aider ˆ prŽserver, dans les domaines de la recherche et de la formation, un existant menacŽ, et ˆ prŽvoir un dispositif pour couvrir les secteurs nŽgligŽs. Parmi ces propositions, un accord-cadre Ministre de l'ƒducation, de la Recherche et de la Technologie (UniversitŽs et Centre National de la Recherche Scientifique) - Ministre de la Culture et de la Communication ; la crŽation d'une Žcole doctorale impliquant les deux DEA existants, mais remaniŽs (ATIAM et Musique et Musicologie du XXe sicle) et un nouveau DEA national tournŽ vers les aspects artistiques de l'image ; la reconnaissance universitaire d'ingŽnieurs du Ministre de la Culture habilitŽs ˆ diriger les recherches ; l'aide au recrutement par le flŽchage de postes ; la possibilitŽ de flŽcher des crŽdits BCRD gŽrŽs en collaboration avec le Ministre de la Culture pour les recherches AST.
Sous la rubrique "Structures juridiques et propositions d'organisation" sont d'abord inventoriŽes diverses structures pouvant favoriser et fŽdŽrer les actions de synergie entre arts, science et technologie : contrats, ou conventions (Groupement d'IntŽrt Scientifique - GIS, Groupement de Recherche - GR, Groupement Scientifique - GS), groupements de droit privŽ (Associations, Fondations, Groupement d'IntŽrt ƒconomique - GIE) ou public (Groupement d'IntŽrt Public - GIP, ƒtablissement Public). Les critres qui pourraient servir ˆ Žvaluer les divers schŽmas sont les suivants : capacitŽ d'une structure ˆ rŽpondre efficacement aux objectifs qui lui sont posŽs (par exemple en mobilisant des financements, en embauchant des personnels, en contractant avec des partenaires), potentiel d'interaction avec les acteurs institutionnels du domaine, souplesse de son organisation autorisant l'innovation et la crŽation, efficacitŽ financire et budgŽtaire, et clartŽ de la gestion tant face aux tutelles qu'au public.
Dans le cas AST, il faut veiller particulirement ˆ la pŽrennitŽ de la structure ; ˆ la souplesse des interactions entre les tutelles (ƒducation Nationale, UniversitŽs, CNRS, Ministre de la Culture, IRCAM, INA, INRIA, TŽlŽcom, CollectivitŽs rŽgionales, etc.) ; ˆ la capacitŽ d'accueil d'acteurs de diffŽrents statuts et niveaux de formation et de vie professionnelle.
Des propositions d'organisation font suite ˆ ces considŽrations. Elles concernent la mise en place de structures pouvant favoriser le dŽveloppement et la valorisation de la recherche en art-science-technologie : constitution d'un rŽseau pouvant prendre la forme d'un GIP, dŽfinition d'un institut interministŽriel et interdisciplinaire. Elles comportent aussi l'Žlaboration de mesures pour faciliter les interactions art-science-technologie dans la recherche, le dŽveloppement et la formation.
La conclusion avance des recommandations en vue de renforcer et de valoriser la recherche franaise en art, science, technologie. Le domaine AST appara”t d'une importance stratŽgique, mais il ne concerne pour l'instant pas assez de personnes pour que les problmes spŽcifiques que pose son Žpanouissement soient pris en compte dans la logique normale des institutions.
Un certain nombre de mesures d'ordre administratif et rŽglementaire devrait permettre de rŽsoudre les divers problmes spŽcifiques, notamment les cloisonnements et les diffŽrences de statut, qui font obstacle au dŽveloppement des activitŽs AST.
Il semble indiquŽ dans un premier temps de mettre en place un rŽseau interministŽriel fŽdŽrateur ˆ partir de quelques groupes de terrain reconnus pour leur action d'excellence dans l'un des thmes AST. Un tel rŽseau devrait prendre la forme d'un Groupement d'IntŽrt Public (GIP) dotŽ d'un Conseil d'Administration et d'un Conseil Scientifique et Artistique, afin d'assurer la prise en compte des logiques spŽcifiques des actions AST, ce qui n'est pas le cas dans les structures existant actuellement. Un GIP pourrait accueillir des personnels en dŽtachement; il permettrait de mettre en place des liaisons, des processus d'Žvaluation, des aides incitatives permettant d'intŽresser des chercheurs d'autres Žquipes. Sur ce dernier point, le programme RNRT - RŽseau National de Recherche en TŽlŽcommunications - donne un exemple intŽressant de structuration d'actions incitatives : mais les spŽcificitŽs du domaine AST commandent des modifications substantielles ˆ ce modle.
Mme s'il s'agit d'une structure lourde, il para”t nŽcessaire de prŽparer ds maintenant la crŽation d'un Institut interministŽriel (Žtablissement public) pour assurer reconnaissance, fonctionnement efficace et pŽrennitŽ du domaine AST. Un tel Žtablissement, accueillant les diverses disciplines artistiques devrait permettre l'accueil, ˆ divers niveaux de la formation et de la vie professionnelle, d'intervenants d'origines diverses - chercheurs scientifique, chercheurs du domaine de la culture, acteurs et industriels des domaines culturels et multimŽdia - dans des unitŽs et des projets permettant leur fŽcondation rŽciproque.


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