Un projet de gilet "intelligent" intègre un détecteur de chute
Des laboratoires et des industriels de la région de Grenoble se sont associés pour réaliser un équipement portable capable de surveiller discrètement une personne qui évolue chez elle, sans la soumettre à l'indiscrétion des caméras.
Grenoble de notre correspondante
Les nouvelles technologies de l'information et de la communication tentent de réinventer la médecine à distance. Ainsi, à Grenoble, un gilet "intelligent", qui associe laboratoires et industriels, s'attaque au dilemme de la surveillance à domicile : suivre, vérifier, détecter, sans violer l'intimité de la personne ni l'obliger à modifier son comportement.
Pour Norbert Noury, chercheur au laboratoire de techniques en imagerie, modélisation et cognition (TIMC) de l'Institut d'informatique et de mathématiques appliquées de Grenoble (IMAG), "l'objectif est d'assurer la surveillance à distance de sujets, de façon non invasive ni intrusive".
L'équipe Acquisition et fusion d'informations et réseaux pour la médecine (Afirm) que dirige Norman Noury a, en particulier, conçu un système capable de détecter les chutes. Au départ, l'équipe planchait sur un actimètre capable de détecter les mouvements chez une personne faisant l'objet d'un contrôle de fréquence cardiaque. De fil en aiguille s'est posée la question de savoir si cet actimètre ne pouvait pas servir à détecter la chute. Encore fallait-il trouver l'algorithme correspondant, pour lequel le laboratoire a déposé un brevet en 2001. Concrètement, le détecteur de chutes se présente sous la forme d'un boîtier, porté par la personne, sous l'aisselle.
Il se compose d'au moins deux accéléromètres qui, à partir de la composante de la gravitation, permettent de déterminer la position angulaire de la personne par rapport à la verticale. L'évolution de cet angle dans le temps, ainsi que celle de la vitesse angulaire fournit l'accélération angulaire qui peut commander une alarme en cas de chute. La détection est renforcée grâce à d'autres paramètres tels que la position allongée et l'absence de mouvements.
Toutes les chutes ne rentrent pourtant pas dans ce schéma. Elles peuvent se produire vers l'arrière ou debout, lorsqu'on glisse le long d'un mur par exemple. A la fin de la chute, la personne n'est pas vraiment allongée. Par ailleurs, une personne qui se baisse ou s'allonge ne tombe pas forcément... Des évaluations du détecteur ont été réalisées en collaboration avec le Centre d'études du vieillissement de l'Université de Sherbrooke, au Québec, dans le cadre de la plate-forme d'étude de la marche. Dix personnes ont été testées, chacune dans 75 situations différentes.
Dostları ilə paylaş: |