Innombrables sont les récits du monde


IV. 4. 4. Développement de l'introduction des personnages secondaires



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IV. 4. 4. Développement de l'introduction des personnages secondaires

Après l'étude de la référence aux personnages principaux, passons au cas des personnages secondaires. Le tableau (42) ci-dessous récapitule les types de formes utilisées pour l'introduction de ces personnages secondaires et leur pourcentage en fonction de l'âge des sujets.




Formes linguistiques

3/4 ans

(N=14)


5 ans

(N=20)


7 ans

(N=12)


10/11 ans

(N=12)


Adultes

(N=12)





1) Art. I + N

48,5

53

65,5

55

61,5

2) Art. I + N + Pr. rel.

2

-

-

-

-

3) Art. D + N

25,5

28

26,5

32

34

4) DG (déf.)

15

10

-

7

-

5) DD (déf.)

2

1

-

-

-

6) Adj. poss. + N (+NP)

-

2

6,5

4,5

4,5

7) Pr. pers. D. + Pr. pers. S.

2

1

-

-

-

8) Pr. pers. O.

-

1

1,5

1,5

-

9) Pr. autres

4

2

-

-

-

10) Autres

-

2

-

-

-

Tableau (42) : Pourcentage des formes linguistiques utilisées pour l'introduction des personnages secondaires en fonction de l'âge des sujets.

On peut observer sur le tableau (42) la disparition des formes lexicalement moins explicites (catégories 7, 8 et 9). En effet, ces formes représentent 6% des formes totales chez les 3/4 ans, 4% chez les 5 ans, 1,5% chez les 7 ans et les 10/11 ans. On n'en repère aucune dans les productions des adultes. Si l'on compare ces résultats avec les résultats concernant les personnages principaux, on se rend compte que les enfants (surtout les enfants de 3/4 ans et de 5 ans) utilisent bien plus de formes moins explicites pour les personnages principaux que pour les secondaires, ce qui tend à confirmer une fois de plus l'influence du statut des participants sur les formes ; en d'autres termes, la difficulté des sujets à gérer de façon simultanée les différentes contraintes.

Encore une rapide parenthèse concernant les 6% de formes moins explicites relevées chez les 3/4 ans avant de passer aux autres commentaires du tableau (42). 66,5% de ces formes (4/6) sont des pronoms relatifs de la forme qui ou que avec pour antécédent le pronom démonstratif ce. Ces formes indéfinies marquent en fait un problème d'identification de la référence chez les enfants et sont donc à traiter de manière différente.

Les formes utilisées pour l'introduction des personnages secondaires en fonction de l'âge peuvent être regroupées selon leur caractère défini versus indéfini. C'est ce regroupement que l'on trouve dans le tableau (43) :




Formes linguistiques

3/4 ans

(N=14)


5 ans

(N=20)


7 ans

(N=12)


10/11 ans

(N=12)


Adultes

(N=12)





Formes définies (3 à 10)

49,5

47

34,5

45

38,5

43Formes indéfinies (1 et 2)

50,5

53

65,5

55

61,5

Tableau (43) : Pourcentage de formes définies versus indéfinies utilisées pour l'introduction des personnages secondaires en fonction de l'âge des sujets.

En ce qui concerne la répartition des formes définies versus indéfinies, nous observons que, bien que les pourcentages des deux types de formes soient assez proches chez tous nos sujets, il existe tout de même une légère augmentation des formes indéfinies avec l'âge.

Si l'on compare ces résultats avec les résultats obtenus pour l'introduction des personnages principaux, on se rend compte que les 3/4 ans et les 5 ans emploient plus de formes définies que de formes indéfinies pour les personnages principaux, ce qui confirme l'influence des contraintes discursives/narratives sur leurs productions. Par contre, à partir de 7 ans l'écart est moins conséquent, signe qu'ils se dégagent peu à peu de ces contraintes.

Revenons aux deux remarques faites ci-dessus : l'une concerne l'augmentation des formes indéfinies et l'autre, la diminution puis disparition des formes moins explicites avec l'âge. Ces deux changements montrent que les enfants apprennent petit à petit à répondre aux exigences d'informativité du discours. Il reste cependant à traiter le problème des introductions définies. Problème qui en fait n'en est pas réellement un, en particulier chez les sujets les plus âgés, puisque même lorsque ces derniers utilisent les formes définies pour l'introduction des personnages secondaires, un fort pourcentage de ces référents est identifiable par le locuteur à partir du contexte linguistique antérieur comme le montre le tableau (44) suivant :




Formes linguistiques

3/4 ans

(N=14)


5 ans

(N=20)


7 ans

(N=12)


10/11 ans

(N=12)


Adultes

(N=12)





Formes dont référents identifiables par contexte linguistique

(1, 2, 6 et 7)



50,5

55

72

59,5

66

Formes dont référents identifiables par contexte extra-linguistique

(3, 4, 5, 8, 9)



49,5

45

28

40,5

34

Tableau (44) : Pourcentage de formes permettant l'identification du référent par le contexte linguistique versus référent identifiable par le contexte extra-linguistique en fonction de l'âge des sujets.

Mais les auditeurs des sujets plus âgés disposent encore d'autres moyens pour identifier les personnages secondaires introduits. En effet, en se basant sur leurs connaissances du monde, ils peuvent faire des inférences passerelles.

En ce qui concerne les introductions post-verbales versus pré-verbales, elles se répartissent de la manière suivante :


Formes linguistiques

3/4 ans

(N=14)


5 ans

(N=20)


7 ans

(N=12)


10/11 ans

(N=12)


Adultes

(N=12)





Introduction pré-verbale

35

26

25

27

15

Introduction post-verbale

(Présentationnelles)

(Autres)


65

(24)


(41)

74

(28,5)


(45,5)

75

(33,5)


(41,5)

73

(14)


(59)

85

(12)


(73)

Tableau (45) : Pourcentage d'introductions pré-verbales versus post-verbales des personnages secondaires en fonction de l'âge des sujets.

Il nous faut souligner pour commencer une égale proportion par tranche d'âge entre les introductions post-verbales et pré-verbales (2/3 d'introductions post-verbales contre 1/3 d'introductions pré-verbales). Ces proportions ne sont pas rigoureusement respectées chez les 3/4 ans dont les introductions pré-verbales représentent 35%, ainsi que chez les adultes où elles ne représentent que 15%. De plus, on note une légère augmentation des introductions post-verbales avec l'âge, augmentation qui se fait bien évidemment au détriment des introductions pré-verbales. On passe de 35% d'introductions pré-verbales chez les 3/4 ans à 15% chez les adultes. Inversement, 65% des introductions sont post-verbales chez les plus jeunes, 85% chez les adultes. Petit à petit, les sujets n'introduisent plus les nouveaux référents en position initiale, ce qui est conforme aux hypothèses de Lambrecht sur le français oral. Enfin, les résultats du tableau (45) révèlent encore une diminution des formes présentationnelles en fonction de l'âge, diminution allant de pair avec l'augmentation des autres structures en position post-verbale.

Si l'on compare, dans un second temps, les introductions post-verbales versus pré-verbales des personnages secondaires avec celles concernant les personnages principaux traités plus haut, on obtient la répartition suivante :


Formes

3/4 ans

(N=14)


5 ans

(N=20)


7 ans

(N=12)


10/11 ans

(N=12)


Adultes

(N=12)





44I. pré-V

PP

54


PS

35


PP

48


PS

26


PP

28


PS

25


PP

35,5


PS

27


PP

2,5


PS

15


I. post-V

(Présent.)

(Autres)


46

12,5


33,5

65

24

41



52

16,5


35,5

74

28,5


45,5

72

41

20



75

33,5


41,5

64,5

34

30,5



73

14

59



97,5

66,5


31

85

12

73



Tableau (46) : Pourcentage d'introductions pré-verbales versus post-verbales en fonction de l'identité des personnages et de l'âge des sujets.

Les résultats obtenus dans le tableau (46) ci-dessus montrent clairement que les enfants de 3/4 et de 5 ans traitent l'introduction des personnages principaux versus secondaires de manière différente. En effet, ils favorisent l'introduction pré-verbale pour les premiers contre l'introduction post-verbale pour les seconds. Ils attribuent ainsi au garçon, au chien et à moindre mesure à la grenouille, un caractère plus agentif qu'aux autres personnages. Cette dichotomie s'estompe avec l'âge ; les enfants plus âgés et les adultes ayant à leur disposition d'autres moyens de montrer les rôles différents de chacun des personnages.

Enfin, il nous apparaît comme indispensable de croiser les critères de définitude avec les critères de position des introductions. Jusqu'à présent, nous les avons traités de manière séparée par un souci de lisibilité des résultats mais il est nécessaire de les considérer comme inextricablement liés.


Formes

3/4 ans

(N=14)


5 ans

(N=20)


7 ans

(N=12)


10/11 ans

(N=12)


Adultes

(N=12)





Intro

pré-V


post-V

PP

54

46



PS

35

65



PP

48

52



PS

26

74



PP

28

72



PS

25

75



PP

35,5


64,5

PS

27

73



PP

2,5


97,5

PS

15

85



Intro

déf.


indéf.

88

12


49,5


50,5

73,5


26,5

47

53


39

61


34,5


65,5

46,5


54,5

45

55


33

67


38,5


61,5

Tableau (47) : Pourcentage d'introductions pré-verbales versus post-verbales et des introductions définies versus indéfinies en fonction de l'âge et des personnages (principaux versus secondaires).

Nous pouvons constater d'après ce tableau un certain parallèle entre le développement des formes indéfinies et celui des formes post-verbales, ainsi que celui des formes définies et des pré-verbales. Jusqu'à 5 ans, on note une suprématie des formes définies et pré-verbales pour l'introduction des personnages principaux, alors qu'à partir de 7 ans la tendance s'inverse : plus d'indéfinies et de formes post-verbales. Ce constat peut nous conduire à postuler un problème de respect des contraintes communicationnelles et linguistiques spécifiques de la part des plus jeunes sujets. Mais, en fait, en comparant ces résultats à ceux obtenus pour les personnages secondaires, il est clair que ces enfants savent respecter ces contraintes et qu'ils ne les violent que sous l'influence des contraintes discursives/narratives. En effet, contrairement à ce qu'ils font pour les personnages principaux, ils utilisent plus de formes indéfinies en position post-verbale pour les personnages secondaires, et ce, dès l'âge de 3/4 ans. Néanmoins cette tendance tend à se préciser avec l'âge.




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