Les telephones mobiles


- Etudes in vitro et chez l’animal



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1- Etudes in vitro et chez l’animal




Etudes concernant le système nerveux et le comportement

L’indicateur le plus sensible qui aie pu être défini comme nocif pour la santé lors ou au décours d’une exposition aux champs électromagnétiques est le comportement, qui peut être altéré bien avant que n’apparaissent des lésions anatomiques pour des fortes expositions. Des tests comportementaux permettent de plus d’évaluer des fonctions cérébrales comme la mémoire ou d’autres fonctions cognitives. Une grande partie des travaux, en particulier par le passé, a été réalisée avec des champs de forte intensité, ou avec des émissions par impulsions de faible puissance moyenne, mais avec une puissance crête élevée, qui correspondent aux caractéristiques des radars.


Commentaires du groupe d’experts : les émissions en téléphonie mobile peuvent être ou non sous forme d'impulsions, mais la puissance moyenne  n'est pas très inférieure à la puissance crête ; typiquement, dans le système européen GSM (Global System for Mobile communications), elle est 8 fois inférieure ; dans les radars, ce rapport est habituellement de 1000.
Des modifications des flux de calcium ont été observées, corroborées en amont ou en aval par différents phénomènes :

  • une diminution du taux de formation des canaux membranaires spécifiques de l'ion calcium,

  • une diminution de fréquence de l’ouverture de ces canaux,

  • une augmentation des bouffées de potentiels d’action spontanés.

Le calcium est associé dans le cerveau à l’activité de certains récepteurs spécifiques d'une molécule de communication entre les neurones : le GABA, et plus précisément, dans le cortex et l’hippocampe, à des phénomènes de potentialisation à long terme, qui sont à la base du processus de mémorisation. Parmi les mécanismes explorés, il a été montré in vitro une transition de phase des lipides membranaires facilitée par des CEM-RF de faible intensité, mais ce phénomène se produisant à des températures comprises entre 17,7 et 25°C ne semble pas pouvoir être considéré chez l’homme à température physiologique. De nombreux autres travaux n’ont pas retrouvé de modification du potentiel transmembranaire, des potentiels d’action, ou des courants calciques ou potassiques (36 articles et 2 revues).


Plusieurs études ont montré un effet sur les neurotransmetteurs ou leur métabolisme ; les travaux de Lai sont cités à ce propos, et le rapport Stewart suggère que la modification du métabolisme de l’acétylcholine puisse être liée à une sensibilité thermique de l’hypothalamus16 (7 articles).
Une étude a montré une modification de l’activité enzymatique de l’acétylcholinestérase, suggérant également un effet spécifique d’une modulation par impulsions à la fréquence de 16 Hz, mais aussi un effet « fenêtre » quant à l’amplitude du signal appliqué, qui n’a pas été étayé pour l’instant, ni indépendamment répliqué (10 articles).
Plusieurs études ont montré des modifications de l’EEG, mal caractérisées, de même que sont mal définis les paramètres qui déterminent leurs conditions d’apparition (7 articles). L’apprentissage et la mémoire de rongeurs peuvent être affectés à des niveaux de DAS corps entier de 2,5 à 8 W/kg, à l’origine d’un échauffement de 1°C; ces modifications sont corrélées à une augmentation d’un proto-oncogène impliqué dans la plasticité neuronale : le c-fos. La sensibilité de tels effets dépend de la fréquence et de facteurs environnementaux comme la température extérieure et l’humidité. Le seuil d’exposition entraînant un effet peut alors être abaissé, dans des conditions défavorables, à 1 W/kg. L’étude de Lai se distingue des autres avec une sensibilité à 0,6 W/kg. Wood a même montré sur un modèle in vitro de coupes épaisses d’hippocampe, une modification de la potentiation à long terme de 0,001 W/kg ! La méthodologie statistique de Lai paraît contestée (5.88) (9 articles, 1 revue).
Des effets décrits sur la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique n’ont pas été confirmés indépendamment (7 articles, 1 revue).
Les phénomènes de thermorégulation sont mis en jeu lorsque le DAS est équivalent ou supérieur au taux de production d’énergie métabolique, de l’ordre de 1 W/kg, mais moins efficacement avec des rayonnements de fréquences inférieures à 10 GHz, car à charge thermique identique, les récepteurs cutanés, particulièrement impliqués dans la réponse thermique, sont alors stimulés moins efficacement (2 articles, 1 revue). L’activité motrice est ralentie pour atténuer la production de chaleur endogène, à partir de 1 W/kg à 2,45 GHz, à partir de 3 W/kg à 915 MHz. Il a également été rapporté une inhibition temporaire de l’activité motrice après 6 semaines d’exposition à 0,4 W/kg, qui se normalisait par la suite (1 revue, toujours la même : UNEP/WHO/IRPA, 1993).
La perception auditive des impulsions micro-ondes est maintenant un phénomène bien caractérisé, qui peut se produire avec des impulsions d’une durée inférieure à 35 µs lorsque l’énergie contenue dans l’impulsion est supérieure à 1 mJ/kg, soit un DAS-crête de l’ordre de 30 W/kg pendant l’impulsion. Ce phénomène peut générer un stress chez les animaux qui le perçoivent, qu’il est nécessaire de prendre en compte dans l’interprétation des effets observés. Il ne peut cependant pas se produire avec les paramètres de la téléphonie mobile (6 articles, 2 revues).

Œil

Des effets sur l’œil, non confirmés, n’ont pu être observés qu’à des puissances crêtes très élevées (9 articles, 1 revue).



Mélatonine

Une inhibition de la sécrétion de mélatonine a été fréquemment démontrée à basses fréquences, mais n’a pas été retrouvée aux fréquences radio, ni de 3 à 30 MHz, ni à 900 MHz chez le rat, ni à 900 MHz ou 1800 MHz chez l’homme (5 articles, 2 revues).


Commentaires du groupe d’experts sur les effets neurologiques et comportementaux : La conclusion du rapport Stewart semble sous-estimer les travaux de Lai, attribués pour les neuro-transmetteurs à un effet thermique, ce qui ne nous paraît pas être le cas. S’il est vrai que les effets rapportés sur la mémoire n’ont pas été confirmés, ils constituent pourtant un ensemble cohérent de travaux et n’ont pas non plus été démentis. Mais ces effets ne sont cependant pas extrapolables à la situation de la téléphonie mobile principalement en raison de la forme du signal par impulsions brèves et puissance crête élevée, et de la possible influence de la perception auditive dans les effets obtenus.


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