Les telephones mobiles


- Recommandations du groupe d’experts pour la recherche



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2- Recommandations du groupe d’experts pour la recherche


Une grande partie des travaux scientifiques mentionnés et analysés dans le présent rapport n'ont qu'un lien indirect avec l'usage des téléphones mobiles. Pour ce qui concerne les autres données, souvent contradictoires, il s'avère qu'une analyse comparative des résultats obtenus est parfois rendue difficile, voire impossible, par la diversité des protocoles et des matériels utilisés. Il apparaît donc qu'en raison de ces difficultés, l’évaluation des risques potentiels de la téléphonie mobile sur la santé peut être entachée de subjectivité.


Par ailleurs, il est manifeste que certaines expertises analysent les résultats expérimentaux au travers du filtre implicite que les effets biologiques des micro-ondes GSM ne peuvent provenir que d'une élévation de température des tissus, alors que d'autres analyses n'excluent pas que des effets non thermiques des micro-ondes puissent se manifester même si le mécanisme intime de ces effets reste scientifiquement inexplicable à l’heure actuelle. Selon le poids accordé aux expérimentations tendant à montrer des effets non thermiques, les principaux axes de recherche envisagés par ces différents groupes d’experts s’avèrent parfois assez divergents.
Compte tenu de ces remarques liminaires, le groupe d’experts formule trois recommandations d’ordre général pour ce qui concerne les investigations à entreprendre ou à compléter dans le domaine des effets biologiques des micro-ondes GSM :


  • La standardisation des protocoles et des matériels expérimentaux employés devrait faire aussitôt que possible l’objet d’une concertation nationale et internationale afin de faciliter la comparaison des différents résultats obtenus (ceci n’étant qu’en partie accompli dans le cadre des activités du programme EMF de l’OMS);

  • étant donné le très faible échauffement des tissus constaté en usage normal des téléphones mobiles, un effort particulier devrait porter sur les effets qui ne peuvent pas être directement expliqués par une action thermique des micro-ondes (in vitro et in vivo);

  • pour diminuer le risque d’erreur ou de « flou » dans l’interprétation d’éventuels résultats, un « monitorage » aussi complet que possible des variables physiologiques contingentes devrait figurer dans les nouveaux protocoles proposés (évaluation du stress chez l’animal, vérification de la vigilance des sujets lors d’études sur l’EEG…), particulièrement pour ce qui concerne les expérimentations in vivo sur l’animal et l’homme et tout spécialement les expérimentations destinées à montrer ou à confirmer un effet non thermique des micro-ondes (faibles ou très faibles puissances d’exposition).

Par ailleurs, la revue de la littérature scientifique disponible montre qu'un certain nombre de domaines de recherche n'ont été que peu ou pas explorés. C'est en particulier le cas pour ce qui concerne :



  • la synergie possible entre les effets des micro-ondes et certaines pathologies chroniques ou aiguës, préexistantes ou concomitantes (syndromes cutanés et neurologiques en particulier);

  • leur action sur certains tissus plus ou moins directement exposés (méninges, vaisseaux sanguins, peau) par l'utilisation actuelle majoritaire (téléphone porté à l'oreille) et par une utilisation future probable liée à l’arrivée de nouvelles technologiques comme Bluetooth (téléphone porté à la ceinture ou dans une poche, ce qui induit une exposition de la peau, du péritoine, des viscères et des organes sexuels). Pour ce qui concerne la peau, les aponévroses, les méninges et les viscères en général, l'influence potentielle des RF sur certaines cellules immunitaires résidentes impliquées dans de nombreuses pathologies à caractère inflammatoire et/ou douloureux (mastocytes) devrait recevoir une attention particulière aussi bien in vitro qu'in vivo.

  • l'influence particulière des ondes GSM sur des organismes et tissus en croissance (embryon, fœtus, enfant, adolescent) ;

  • l'influence possible des stations de base lors d’expositions « corps entier », à des intensités moyennes ou relativement fortes (personnel d’installation et de maintenance). 

Ces grands thèmes, qui seront détaillés dans ce qui suit, apparaissent prioritaires au groupe d’experts. Certains nécessiteront des études préliminaires de dosimétrie.


En troisième lieu, il semble aussi important d'accompagner l'évolution de cette technologie et d'entreprendre dès aujourd'hui des recherches sur les effets potentiels des nouvelles gammes de fréquence qui seront utilisées dans un futur proche (UMTS, Bluetooth …).
Enfin, la rareté des études épidémiologiques autres que celles ciblées sur une possible carcinogénèse céphalique incite à promouvoir différents types d'études aptes à révéler la possible influence des micro-ondes GSM sur d'autres pathologies, en particulier sur l’apparition de céphalées, que ce soit chez des utilisateurs ‘quelconques’ ou chez des utilisateurs ayant des états physiologiques pouvant les rendre plus sensibles.

Le groupe d’experts formule par ailleurs des recommandations de recherche particulières.

a- Etude des interactions biophysiques


  • Le rapport COST 244 bis préconise qu'un important travail de modélisation de ces interactions soit effectué préliminairement à ces recherches. Il semble en effet évident qu'il est nécessaire de déterminer correctement la nature du champ au niveau moléculaire pour pouvoir prédire un effet au niveau macroscopique, effet qui prendrait en compte les interactions au niveau microscopique (modèles des interactions ion-ligand et de protéines membranaires).

Ces recherches pourraient déboucher sur une investigation portant sur les mécanismes de détection cellulaire des champs RF (on pourrait dans un premier temps s'intéresser particulièrement aux cellules sensibles aux champs magnétiques, présentes dans le système nerveux de certains vertébrés).



b- Etude des effets biologiques

Etudes in vitro
Les effets biologiques des ondes RF qui ont pu être constatés à ce jour in vitro s'avèrent de très faible amplitude, ce qui explique peut-être la difficulté de les reproduire expérimentalement. De plus, si ces effets s'avéraient réels, il resterait difficile de déterminer quelles peuvent être leurs conséquences sur la santé.
Les études in vitro concernent en effet par définition des systèmes isolés qui ne prennent pas en compte les interactions les plus élémentaires entre l'élément organique étudié et le reste du système. Néanmoins, des recherches in vitro peuvent permettre d’étudier l'action des micro-ondes sur des modèles unicellulaires (bactéries) ou sur certaines celles isolées de l’organisme animal et humain (cellules immunitaires et germinales en premier lieu). Elles se justifient dans trois cas précis : 1) la réplication de certaines expériences positives, 2) l'étude d'organes difficiles à étudier d'une autre manière, 3) l'étude de mécanismes qui n'ont encore fait l'objet d'aucune recherche.
Dans ces trois catégories, les points suivants semblent devoir être mis en avant :


  • l'étude de la génotoxicité des micro-ondes (nombre de publications trop faible pour acquérir une opinion tranchée) . Parmi les tests à répliquer nous mentionnerons par exemple le test des "micro-noyaux" dont la fréquence fournit une évaluation du nombre de chromosomes endommagés ainsi que le test dit "des comètes" qui permet de visualiser en microscopie de fluorescence l'ADN fragmenté (bien qu'une réplication de ce test ait récemment donné des résultats négatifs dans un laboratoire français);

  • l'influence des micro-ondes sur l'apoptose ou "mort cellulaire programmée" (pas de travaux publiés) ;

  • l'expression des gènes (C-fos et C-jun) et la synthèse de l'acide nucléique. Il conviendra aussi de répliquer sur des cellules humaines en culture de récentes expériences montrant sur des vers que les radio-fréquences peuvent, sans élévation de température, modifier l'expression des protéines dites "du choc thermique" (en réalité protéines du "stress" cellulaire, de quelque nature qu'il soit) ;

  • la modification de la synthèse et/ou du stockage des neurotransmetteurs (tranches de cerveau) ;

  • l'influence des micro-ondes sur la transmission intercellulaire (tranches de cerveau);

  • les modifications phénotypiques et fonctionnelles des cellules immunitaires (cellules en culture) ;

d'une façon générale et pour tout ce qui précède, la répétition de ces tests en présence d'agents mutagènes chimiques et physiques (rayonnements ionisants) permettrait de plus de déterminer une possible interaction entre ces agents et les radio-fréquences.
Par ailleurs, l'étude in vitro de influence des micro-ondes sur les caractéristiques fonctionnelles des cellules ciliées de l'oreille interne se justifie par les difficultés rencontrées dans les recherches menées in vivo (appréciation relative d'une éventuelle influence des micro-ondes sur les différents étages du système nerveux, depuis ces cellules jusqu'au cortex auditif primaire ; effets d'une exposition prolongée sur leur survie).

Etudes sur l'animal
Les difficultés mentionnées en exergue à ces recommandations, que l'on rencontre lorsqu'on essaie de comparer différents résultats expérimentaux entre eux, prend un relief particulier lorsqu'on considère les recherches effectuées sur l'animal. En effet, les conditions expérimentales peuvent différer notablement (système d'exposition, animal anesthésié ou non, évaluation du DAS, etc. ) et, certaines d'entre elles, pour lesquelles cela s'avère crucial, ne prennent pas en compte certains co-facteurs potentiellement importants comme le stress de l'animal en contention stricte et ses conséquences sur son état humoral, circulatoire ou neuro-physiologique. C'est pourquoi un certain nombre de ces investigations doivent être reprises en utilisant des protocoles expérimentaux plus strictement codifiés et analysées à la lumière de ces variables physiologiques, ou tout au moins d’un bon index de ces variables.
Il s'avère aussi que certains domaines particulièrement importants n'ont reçu que peu ou pas d'attention, bien qu'un certain nombre d'entre eux soient en cours d'étude à l'heure actuelle , comme le programme national COMOBIO.
Parmi les données nécessitant confirmation, le groupe d’experts accorde la priorité aux sujets suivants :


  • influence sur des tumeurs induites (à des niveaux de DAS correspondant au GSM). Il existe en effet des travaux isolés critiquables montrant que les radio-fréquences pourraient renforcer les effets de certains carcinogènes ou favoriser la croissance des tumeurs transplantées (cf. ICNIRP 1996, Repacholi 1998, Moulder et coll. 1999, Royal Society of Canada 1999) ;

  • influence sur l'ADN. Il conviendrait de valider les travaux de Lai et Singh (1995) montrant des atteintes de l'ADN chez des animaux exposés à des ondes radar ;

  • réplication des expériences montrant des atteintes mnésiques chez des rongeurs et utilisation de tests comportementaux mieux ciblés sur les divers types de mémoire;

  • influence sur la synthèse des neurotransmetteurs dans le cerveau et sur leurs récepteurs ;

  • influence sur l'excitabilité des neurones (EEG, utilisation des marqueurs C-fos, C-jun) ;

  • réplication des études portant sur la perméabilisation de la barrière hémato-encéphalique (nombre relativement élevé de travaux contradictoires à des niveaux de DAS mal définis et sans suivi des fonctions circulatoires, emploi de techniques diverses aux sensibilités difficilement comparables pour la mesure de l'extravasation) ;

  • influence sur l'oreille interne . Les champs radio-fréquence intenses engendrent une perception auditive ("click") interprété comme étant dû à une élévation transitoire de température à l'origine d'une onde de choc dans l'oreille interne. Aucun autre effet n'a à ce jour été montré et il n'existe pas, à notre connaissance, de travaux publiés qui porteraient sur les effets d'émissions d'une puissance compatible avec celle des téléphones mobiles bien qu'une étude soit en cours en France. En particulier, il conviendrait de rechercher les effets potentiels de ces émissions en conjonction ou non avec la stimulation acoustique "normale" liée à l'usage du téléphone et compte tenu de l'élévation de température due à son application sur l'oreille (indépendante de l'effet thermique des micro-ondes proprement dit).

  • influence à long terme des expositions répétées sur la genèse de tumeurs cancéreuses et sur les fonctions des systèmes immunitaire et endocrinien.


Domaines n'ayant reçu jusqu'à aujourd'hui que peu ou pas d'attention :

- synergie avec d'autres radiations (UV, radiations ionisantes) ou certains facteurs chimiques reconnus tératogènes, cancérigènes ou immuno-déprimants ;

- synergie avec des pathologies chroniques ou aiguës (en particulier certains états inflammatoires55, les maladies neuro-dégénératives, l'épilepsie, les intoxications à l’alcool ou aux stupéfiants) ;

- influence des RF sur des animaux montrant des prédispositions à certaines pathologies (cancer, hypertension, immunité déficiente) ou génétiquement modifiés (knock-out pour certains gènes ) ;

- influence sur la peau, avec une attention particulière portée sur mélanocytes et les cellules immunitaires résidentes, les mastocytes ;

- influence sur les méninges (en particulier sur la dure-mère, décrite comme étant le siège de la maladie migraineuse et que l’on peut décrire comme l’organe lymphoïde protecteur du cerveau) ;

- influence à long terme sur la structure et la fonction des vaisseaux sanguins cutanés, méningés et cérébraux (une attention particulière sera portée à l’endothélium);

- influence sur les tissus digestifs, sur les gonades et sur les cellules germinales, dans la perspective où l’utilisation du GSM porté à la ceinture deviendrait coutumière . Dans le même esprit, il conviendrait d'étendre les recherches précitées à l'embryon et au fœtus (exposition de femelles gestantes). En particulier il serait utile de reproduire l'étude de Magras et Xenos (1997) montrant une décroissance de la fertilité femelle après exposition à de faibles intensités

- application générale de ces domaines de recherche à l'animal immature (mieux à même de représenter la susceptibilité de l’enfant ou de l’adolescent).


Etudes de laboratoire sur l'homme

Les études qui sont proposées ci-dessous devront, pour autant qu'elles seront effectuées en France, se mettre en conformité avec la loi de Bioéthique de 1996 et recevoir l'accord d'un CCPPRB.


Les thèmes de recherche proposés devraient s’appliquer d’une part à des volontaires sains et d’autre part à des sujets porteurs d'une pathologie diagnostiquée dont on peut soupçonner l'interférence avec une éventuelle influence sur la santé des micro-ondes GSM et des autres bandes de fréquence en développement. Pour leur plus grande part, elles s'appliqueront à résoudre les questions soulevées par la recherche sur l'animal à l'aide des techniques atraumatiques disponibles en laboratoire ou en milieu hospitalier.
Exposition de volontaires sains :


  • Effets sur l'EEG (EEG et magnétoencéphalographie) ;

  • Effets sur les neurotransmetteurs (tomographie par émission de positons) ;

  • Effets sur le système immunitaire et humoral (analyse sanguine) ;

  • Effets sur le sommeil ;

  • Effets sur la mémoire et la réalisation de tâches cognitives ou de tâches mettant en jeu des aires cérébrales associatives ciblées ;

  • Effets immédiats ou retards (expositions répétées) sur la vision et l'audition ;

  • Effets sur le système cardio-vasculaire. En particulier l'expérience de Braune et coll. (1998) montrant qu'une exposition de 35 minutes (avec téléphone sur le côté droit de la tête) provoque une élévation significative de la pression artérielle, une diminution du rythme cardiaque et de la perfusion capillaire de la main (indices d'un accroissement d'activité de l'innervation autonome sympathique) devrait être reproduite sur plus grand un nombre de volontaires.

Parmi ces investigations, les recherches non-invasives seraient à reprendre, si possible d'un point de vue éthique, sur des enfants et des adolescents, ainsi que sur des personnes souffrant de pathologies bénignes dont on peut penser qu'elles puissent être aggravées (ou dont les crises pourraient être provoquées) par l'utilisation des GSM. Nous pensons en particulier à la migraine, au rhumatisme articulaire et à certaines maladies inflammatoires cutanées telles que l'eczéma ou le psoriasis (ces dernières n'ayant l'objet d'aucune étude à notre connaissance). Il serait aussi important d'étudier ces effets sur des personnes souffrant de pathologies plus lourdes : syndromes neurologiques (épilepsie, infarctus cérébraux non consolidés, troubles chroniques ou aigus de la circulation cérébrale), cardiovasculaires (hypertension), auditifs et oculaires (dégénérescence maculaire, glaucome). Dans ce domaine, nous soulignons qu'une attention particulière devrait être accordée au risque épileptique chez l'enfant et le jeune adolescent. S'il s'avérait que l'usage des téléphones mobiles accroît le risque de crise chez l'épileptique, il faut en effet prendre en compte que le cerveau du jeune a pour caractéristique de posséder des mécanismes inhibiteurs incomplètement développés qui augmentent ce risque.


Ces mêmes études devraient aussi être étendues à un groupe de personnes qui se disent hypersensibles aux radio-fréquences sans qu'aucune pathologie précise n'ait pu être par ailleurs détectée, ainsi qu'à un autre groupe se plaignant de symptômes subjectifs (céphalées, sensations de chaleur cutanée, troubles de l’attention ou de la mémoire…) associés à l'usage des téléphones mobiles (cf. étude scandinave et à Singapour). Sur ces groupes particuliers, on pourrait envisager des études en double-aveugle avec exposition ou non aux ondes GSM dans des conditions expérimentales par ailleurs identiques.
Le groupe d’experts propose enfin que soit entreprise une recherche sur un éventuel effet nocebo, dû à la médiatisation des dangers potentiels des mobiles. Les modalités et le protocole précis d'une telle étude restent à définir, mais elle pourrait par exemple porter sur un groupe de volontaires sains, de même sexe et de même classe d'âge, qui, après enquête, se révéleraient convaincus ou non, à des degrés divers, de la nocivité des GSM. Ces volontaires seraient exposés aux micro-ondes aux fins d'analyses identiques à celles décrites plus haut.



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