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Dimanche à l’église, ôde au mariage, sur fond de chants et formules récitées



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Dimanche à l’église, ôde au mariage, sur fond de chants et formules récitées


Oui, l’église est vide… Mais nous sommes vingt minutes à l’avance. Les fidèles arrivent au compte-gouttes, mais lorsque la messe commence, une septantaine de personnes ont pris place dans la nef centrale. Des personnes âgées, mais autant de jeunes adultes et de quinquas, sans oublier des familles, dont de jeunes parents venus avec crayons de couleur et livres à colorier. « Dieu nous éveille à la foi », entonne le prêtre, de cette manière « parlée-chantée » caractéristique. L’orgue entre dans la danse et les fidèles reprennent :« Voi-ci le jour que fit le Sei-gneur, jour d’al-lé-gres-se, al-lé-lu-ia ! » Le père Hugues invite les fidèles à entrer « dans la joie » dans la maison du Seigneur, avant de faire pénitence de leurs péchés. « Je confesse à Dieu tout-puissant, je reconnais devant mes frères que j’ai péché, en pensées, en paroles, par action et par omission », récite en chœur l’assemblée.

Les fidèles s’assoient et commence alors la « liturgie de la parole », qui est expliquée aux plus jeunes dans une pièce à part. Peut-être aurions-nous dû, nous aussi, nous joindre aux plus jeunes pour comprendre le psaume : « Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur t’épousera. Comme la jeune mariée fait la joie de son mari, tu seras la joie de ton Dieu. » Quelques chants et une lecture plus loin, le prêtre officiant lit une partie de l’« évangile de Jésus Christ selon saint Jean ». Il s’agit des noces de Cana. L’homélie sera axée sur le mariage : « Il ne faut pas voir les noces de Cana comme un épisode pittoresque de la vie de Jésus, mais comme la volonté de Dieu de s’unir intimement avec chacun d’entre nous. L’histoire peut être tourmentée : il y a des ruptures, mais avec Dieu, jamais de divorce. Frères et sœurs, vous qui êtes mariés ou allez vous marier, avez-vous conscience que le mariage n’est pas une simple bénédiction, mais une mission confiée au cœur du peuple de Dieu ? »


Quand vient l’eucharistie, plus 150 personnes assistent désormais à la messe. La foule se presse en file dans la nef tandis que quelques croyants restent assis. L’église, ensuite, ne tarde pas à se vider. Brigitte est catholique pratiquante depuis son baptême. La messe du dimanche est, dans la famille, une institution. En l’Eglise de Notre-Dame de la Cambre généralement. S’ils sont invités chez des amis, ils essaient de trouver une autre église dans le coin. Ou optent pour l’office du samedi soir en dernier recours. C’est que, pour Brigitte, « la messe est un moment pour se ressourcer et l’occasion de vivre une célébration avec la communauté. Je réponds à l’invitation du Christ et peux me nourrir de la parole de Dieu, ainsi que du corps du Christ ».L’homélie de ce dimanche a touché cette maman de quatre enfants, entre 16 et 26 ans : « A l’adolescence, les enfants avaient moins envie d’aller à la messe. On ne les a jamais forcés. On y a préféré un… encouragement soutenu, disons. Maintenant, ils sont tous pratiquants, s’impliquent dans les scouts catholiques, dans la paroisse et l’aîné se prépare au mariage catholique. »




Courrier international - Paris

Migrants. “Plutôt mourir en Irak que rester en Belgique”

Publié le 01/02/2016 - 17:11



http://www./article/migrants-plutot-mourir-en-irak-que-rester-en-belgique?utm_campaign=&utm_medium=email&utm_source=Courrier+international+au+quotidien

Aéroport de Zaventem (Bruxelles) le 1er février 2016. Capture d'écran VRT
 

Un avion transportant une centaine de demandeurs d’asile “volontaires pour le rapatriement” a quitté l’aéroport de Bruxelles. C’est la première fois qu’un gouvernement européen affrète un vol spécialement à cette fin.

Un vol charter affrété tout spécialement, un défraiement de 250 euros, et “un accompagnement d’un an, à leur retour en Irak, pour trouver un emploi” : voilà la proposition qu’ont acceptée une centaine (entre 106 et 111 selon les médias) de demandeurs d’asile irakiens qui ont quitté ce 1er février l’aéroport de Bruxelles en direction de Bagdad, rapporte Het Nieuwsblad.  

Alors, Monsieur le ministre, quelle est la bonne façon de parler d’immigration ?

Ces gens sont très désillusionnés, parce que l’accueil ici est très ‘basique’”, a commenté Theo Francken, le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, issu du parti nationaliste flamand N-VA, au micro de la chaîne publique VRT.  

Ils pensaient qu’ils allaient recevoir 3 000 euros net et que leurs familles pourraient les rejoindre immédiatement. Et ils se retrouvent sur un lit de camp dans une caserne. Ce n’est pas ce que les trafiquants leur ont promis.”

D’après Fedasil, l’organe qui gère l’accueil des demandeurs d’asile, “même s’ils retournent à Bagdad, il y a un programme de soutien. On les aide à monter une entreprise, achever leurs études, couvrir les frais médicaux, de façon que leur retour soit un retour durable.”  



Une opération rentable

Présent à l’aéroport pour l’événement, Theo Francken l’a annoncé par ce tweet : “Primeur européenne : un vol charter plein de volontaires pour le retour. Destination : Bagdad”.  

Certes, l’opération s’élève à plus de 100 000 euros au total, admet le secrétaire d’Etat interrogé par la chaîne flamande VTM, mais il estime l’opération rentable, puisque l’accueil d’un demandeur d’asile équivaut à 50 euros par jour.

Egalement sur Twitter, Theo Francken s’est fait l’écho d’un reportage, réalisé par VTM, au cours duquel un migrant irakien confie : “Plutôt mourir en Irak que rester en Belgique”, où il est contraint de dormir sous tente. Un autre renchérit : “Ici il n’y a pas de droits de l’homme, pas de liberté.” 



CCLJ -

Revue du Centre communautaire laïc juif


DJIHADISME

OLIVIER ROY : "CES JEUNES MUSULMANS SE RADICALISENT SUR UN RÉPERTOIRE ISLAMIQUE"

Mardi 2 Février 2016 par Nicolas Zomersztajn

Politologue, professeur à l’Institut universitaire européen de Florence et spécialiste de l’islam, Olivier Roy a participé vendredi dernier à l’agora citoyenne organisée par l’ULB et Le Soir. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il revient sur les particularités du djihadisme contemporain.
http://www.cclj.be/node/8978

Vous avez développé l’idée selon laquelle le djihadisme qui se développe aujourd’hui ne consiste pas en une radicalisation de l’islam (comme le salafisme par exemple), mais plutôt en une islamisation de la radicalité. Existe-t-il pour autant des liens ou des passerelles entre ces deux phénomènes ? Olivier Roy : Bien sûr, sinon je n’aurais pas utilisé le terme « islamisation ». Quand ces jeunes musulmans se radicalisent, ils le font sur un répertoire islamique, et plus précisément sur un répertoire et un imaginaire salafistes. On ne peut pas dire que c’est purement politique ou purement socio-économique, de même qu’on ne peut pas affirmer que c’est purement religieux. On est face à une complexité des trajectoires individuelles. Mais je pense que la dimension religieuse, voire mystique est très présente dans la dernière phase de leur cheminement, c’est-à-dire au moment où ils vont se faire tuer.


Votre constat de l’islamisation de la radicalité s’applique-t-il aussi pour les djihadistes issus des pays arabo-musulmans ? O.R. : C’est très intéressant, car on observe à la fois la radicalisation de l’islam et l’islamisation de la radicalité. Selon moi, le critère est le rapport générationnel. Au Moyen-Orient, des jeunes peuvent se radicaliser dans la continuité de leurs parents, soit parce que ces derniers militaient déjà dans l’islam radical, soit parce qu’ils comprennent leur engagement djihadiste. On est alors en présence d’une radicalisation de l’islam. La rupture intervient alors lorsque la génération des parents ne comprend pas du tout ce que fait leur enfant. Et la frontière ne se situe pas entre l’Europe et le monde arabo-musulman, mais à l’intérieur même du monde musulman. Ainsi, en Tunisie, les parents des terroristes djihadistes sont apparus à la télévision pour déclarer qu’ils avaient prévenu la police pour que leur enfant soit arrêté. Le même scénario s’est produit en Turquie et chez des Arabes israéliens ! L’occidentalisation des individus crée donc une frontière au sein même du monde arabo-musulman.
Est-ce la raison pour laquelle ces jeunes expriment à chaque fois un rejet de l’islam de leurs parents qu’ils jugent trop ancré dans un référent culturel ou national ? O.R. : Oui. S’ils critiquent si virulemment l’islam de leurs parents, c’est parce qu’il n’y a pas eu de transmission. C’est pourquoi nombre de ces jeunes en Europe appartiennent à la deuxième ou troisième génération ou sont des convertis. Concernant la première catégorie, on observe que l’islam des parents est plutôt culturel et s’insérant difficilement dans le passage à l’Occident. Le problème de la transmission de la langue se pose aussi puisque bien souvent les enfants ne maitrisent pas ou mal la langue de leurs parents. La grande force du salafisme réside précisément dans la valorisation de ce qui devrait normalement dévaloriser ces jeunes : il valorise leur déculturation. Le message est simple : « Ton père ne t’a pas transmis l’islam. C’est une excellente nouvelle car ton père ne pratique pas le bon islam, ni le vrai islam. Nous allons nous charger de t’apprendre le vrai islam ». Du coup, le jeune se retrouve maître de la vérité et sait mieux que ses parents. Cela crée donc un sentiment de condescendance envers leurs parents. De loosers complets, ces jeunes deviennent détenteurs et diseurs de vérité.
L’antisémitisme occupe-t-il une place importante dans l’imaginaire djihadiste ? O.R. : Bien qu’il soit très présent, l’antisémitisme ne remplit pas de fonction théologique. Il s’inscrit surtout dans la théorie du complot et permet paradoxalement d’établir des ponts entre le salafisme et des modes de pensée occidentaux non-religieux, qu’ils soient d’extrême gauche ou d’extrême droite. Ainsi, avec l’antisémitisme, ils se retrouvent sur un dénominateur commun. Dans l’imaginaire djihadiste, le Juif apparaît donc comme l’incarnation paroxystique de l’Occidental manipulateur qui ne cherche qu’à détruire le monde musulman. Mais il y a des nuances. Ainsi, pour Ben Laden, l’ennemi principal était les Etats-Unis. Alors que pour d’autres, c’est Israël, et ils s’appuient alors sur le discours forgé par Roger Garaudy (Les mythes fondateurs de la politique israélienne). Il n’y a donc pas d’antisémitisme spécifiquement salafiste avec des mécanismes qui lui sont propres. Il est identique à celui que les Arabes séculiers ont diffusé, et est également d’inspiration occidentale pour tout ce qui se rapporte au Juif censé dominer le monde et au complotisme. L’antisémitisme musulman traditionnel véhicule quant à lui une image différente, celle du Juif méprisé et faible. Et paradoxalement, l’appropriation de l’antisémitisme occidental traduit à nouveau une forme d’occidentalisation de ces musulmans djihadistes.
Eprouvons-nous une difficulté en Europe occidentale à cerner ce phénomène djihadiste ? O.R. : Oui. Mais cela fonctionne dans les deux sens. Soit une école socio-économique anti-impérialiste dévalorise complètement le religieux en considérant que c’est de l’identité : les jeunes musulmans se battent parce que ce sont des dominés victimes du racisme et qu’ils subissent l’échec des politiques sociales d’intégration en Europe. Soit un courant essentialiste se focalise exclusivement sur ce que dit le Coran. Pour cette vision, le problème n’étant que religieux, il existe un clash de civilisations avec ou sans possibilité de dialogue. Le problème de ces deux visions, c’est précisément qu’elles ne parviennent pas à combiner le religieux, le social et le politique. Car il est évident qu’on ne peut pas isoler le religieux du politique et du socio-économique. Car avant de passer dans cette logique strictement religieuse, on se situe dans des formes de mobilisation et de crise qui impliquent toutes les autres dimensions. C’était pareil avec les guerres de religion en France au 16e siècle : les gens ont oublié l’Histoire. Des Français ont pu s’étriper pendant près d’un siècle sur la question de l’eucharistie ! Mais quand Max Weber, et plus près de nous Emmanuel Todd nous disent que ce sont des changements socio-économiques, je suis d’accord… mais cela n’exclut pas que cela s’est précisément focalisé sur l’eucharistie. On a donc un mal à articuler les différents registres sur lesquels le phénomène du djihadiste se développe. Or, il est indispensable de penser sur différents registres. Mais dès qu’on le fait, il y a des tas de gens qui vous tombent dessus. De Manuel Valls à certains de mes collègues.
Qu’est-ce qui distingue Ben Laden de cette nouvelle génération de djihadistes, celle de l’Etat islamique ? O.R. :
Ben Laden s’opposait catégoriquement à la territorialisation du djihad. Comme Che Guevara dans les années 1960, Ben Laden veut créer des « foyers de guérilla » et les multiplier dans le monde musulman. Il ne faut surtout pas tomber ce qu’il considérait comme le piège de la création d’un Etat islamique. Lorsqu’il s’était établi en Afghanistan, il avait formellement interdit aux volontaires arabes de se mêler à la société afghane. Ben Laden n’y a donc jamais établi la moindre institution. Il laissait cela aux Talibans. Ben Laden ne cherchait que des sanctuaires pour mieux affaiblir l’ennemi américain. Son combat sera mondial ou ne sera pas. C’est le Trotski de l’islam : Pas d’islamisme dans un seul pays ! Et le 11 septembre est le point d’aboutissement de sa stratégie. Le problème, c’est qu’il n’a jamais pu reproduire le 11 septembre et le mouvement s’est délité. Or, pour les fondateurs de l’Etat islamique, on ne peut pas échapper à la territorialisation. Sans territoire, pas de pouvoir. Cela n’a pas pour autant empêché l’Etat islamique de ne pas rejeter l’idée de mondialisation du djihad de Ben Laden, mais uniquement à deux niveaux : d’abord, par l’utilisation de volontaires internationaux et ensuite, à travers l’idée selon laquelle le califat est un concept à géométrie variable. Contrairement aux Frères musulmans, l’Etat islamique ne veut pas de l’islamisme dans un seul pays. Les membres de l’Etat islamique demeurent malgré tout internationalistes, ce qui est d’ailleurs leur limite. S’ils déclaraient un beau matin qu’ils représentent les Arabes sunnites du Croissant fertile, cela deviendrait négociable. Car le territoire est toujours négociable. Beaucoup de gens bien intentionnés sont prêts à prendre acte de ce scénario et avoir un Etat islamique sunnite à cheval sur la Syrie et l’Irak, un Kurdistan, un Alaouitistan syrien, et un chiitistan irakien. Or, ce n’est pas du tout ce que l’Etat islamique recherche, car il s’enferme dans un récit épique d’une conquête arabo-musulmane s’étendant du Maroc à l’Indonésie. Cela ne passera absolument pas l’épreuve de la réalité.

The Economist – Jan 23rd, 2016
Special report : The young

  • Generation Uphill

  • The walled world of work

  • Train those brains

  • High hopes meet high fences

  • Smaller, smarter families

  • Of men and mayhem

  • Their time will come

  • Sources & acknowledgmentsReprints


Generation Uphill

The millennials are the brainiest, best-educated generation ever. Yet their elders often stop them from reaching their full potential, argues Robert Guest
http://www.economist.com/news/special-report/21688591-millennials-are-brainiest-best-educated-generation-ever-yet-their-elders-often

SHEN XIANG LIVES in a shipping crate on a construction site in Shanghai which he shares with at least seven other young workers. He sleeps in a bunk and uses a bucket to wash in. “It’s uncomfortable,” he says. Still, he pays no rent and the walk to work is only a few paces. Mr Shen, who was born in 1989, hails from a village of “mountains, rivers and trees”. He is a migrant worker and the son of two migrants, so he has always been a second-class citizen in his own country.
In China, many public services in cities are reserved for those with a hukou (residence permit). Despite recent reforms, it is still hard for a rural migrant to obtain a big-cityhukou. Mr Shen was shut out of government schools in Shanghai even though his parents worked there. Instead he had to make do with a worse one back in his village.
Now he paints hotels. The pay is good—300 yuan ($47) for an 11-hour day—and jobs are more plentiful in Shanghai than back in the countryside. His ambition is “to get married as fast as I can”. But he cannot afford to. There are more young men than young women in China because so many girl babies were aborted in previous decades. So the women today can afford to be picky. Mr Shen had a girlfriend once, but her family demanded that he buy her a house. “I didn’t have enough money, so we broke up,” he recalls. Mr Shen doubts that he will ever be able to buy a flat in Shanghai. In any case, without the right hukou his children would not get subsidised education or health care there. “It’s unfair,” he says.
There are 1.8 billion young people in the world, roughly a quarter of the total population. (This report defines “young” as between about 15 and 30.) All generalisations about such a vast group should be taken with a bucket of salt. What is true of young Chinese may not apply to young Americans or Burundians. But the young do have some things in common: they grew up in the age of smartphones and in the shadow of a global financial disaster. They fret that it is hard to get a good education, a steady job, a home and—eventually—a mate with whom to start a family.
Companies are obsessed with understanding how “millennials” think, the better to recruit them or sell them stuff. Consultants churn out endless reports explaining that they like to share, require constant praise and so forth. Pundits fret that millennials in rich countries never seem to grow out of adolescence, with their constant posting of selfies on social media and their desire for “safe spaces” at university, shielded from discomforting ideas.

This report takes a global view, since 85% of young people live in developing countries, and focuses on practical matters, such as education and jobs. And it will argue that the young are an oppressed minority, held back by their elders. They are unlike other oppressed minorities, of course. Their “oppressors” do not set out to harm them. On the contrary, they often love and nurture them. Many would gladly swap places with them, too.
In some respects the young have never had it so good. They are richer and likely to live longer than any previous generation. On their smartphones they can find all the information in the world. If they are female or gay, in most countries they enjoy freedoms that their predecessors could barely have imagined. They are also brainier than any previous generation. Average scores on intelligence tests have been rising for decades in many countries, thanks to better nutrition and mass education.
Yet much of their talent is being squandered. In most regions they are at least twice as likely as their elders to be unemployed. Over 25% of youngsters in middle-income nations and 15% in rich ones are NEETs: not in education, employment or training. The job market they are entering is more competitive than ever, and in many countries the rules are rigged to favour those who already have a job.
Education has become so expensive that many students rack up heavy debts. Housing has grown costlier, too, especially in the globally connected megacities where the best jobs are. Young people yearn to move to such cities: beside higher pay, they offer excitement and a wide selection of other young people to date or marry. Yet constraints on the supply of housing make that hard.
For both sexes the path to adulthood—from school to work, marriage and children—has become longer and more complicated. Mostly, this is a good thing. Many young people now study until their mid-20s and put off having children until their late 30s. They form families later partly because they want to and partly because it is taking them longer to become established in their careers and feel financially secure. Alas, despite improvements in fertility treatment the biological clock has not been reset to accommodate modern working lives.
Throughout human history, the old have subsidised the young. In rich countries, however, that flow has recently started to reverse. Ronald Lee of the University of California, Berkeley, and Andrew Mason at the University of Hawaii measured how much people earn at different ages in 23 countries, and how much they consume. Within families, intergenerational transfers still flow almost entirely from older to younger. However, in rich countries public spending favours pensions and health care for the old over education for the young. Much of this is paid for by borrowing, and the bill will one day land on the young. In five of 23 countries in Messrs Lee and Mason’s sample (Germany, Austria, Japan, Slovenia and Hungary), the net flow of resources (public plus private) is now heading from young to old, who tend to be richer. As societies age, many more will join them.
Politicians in democracies listen to the people who vote—which young people seldom do. Only 23% of Americans aged 18-34 cast a ballot in the 2014 mid-term elections, compared with 59% of the over-65s. In Britain’s 2015 general election only 43% of the 18-24s but 78% of the over-65s voted. In both countries the party favoured by older voters won a thumping victory. “My generation has a huge interest in political causes but a lack of faith in political parties,” says Aditi Shorewal, the editor of a student paper at King’s College, London. In autocracies the young are even more disillusioned. In one survey, only 10% of Chinese respondents thought that young people’s career prospects depended more on hard work or ability than on family connections.
All countries need to work harder to give the young a fair shot. If they do not, a whole generation’s talents could be wasted. That would not only be immoral; it would also be dangerous. Angry young people sometimes start revolutions, as the despots overthrown in the Arab Spring can attest. 

The Economist – Jan 23rd, 2016
Jobs

The walled world of work



Youth unemployment is a massive waste of resources

http://www.economist.com/news/special-report/21688588-youth-unemployment-massive-waste-resources-walled-world-work

CRISTINA FONSECA CAUGHT pneumonia a week before her final exams. “I thought I would die,” she recalls. When she recovered, she reassessed her priorities. As a star computer scientist, she had lots of job offers, but she turned them all down. “I realised that I didn’t want to spend my life doing anything that was not really worthwhile.”


She decided to start her own business. After a year of false starts she co-founded a company called Talkdesk, which helps other firms set up call centres. By using its software, clients can have one up and running in five minutes, she claims.
Ms Fonseca’s success helps explain why some people are optimistic about the millennial generation in the workplace. At 28, she is providing a completely new service in support of another service that did not exist until quite recently. She lives in Portugal but does business all over the globe.
She sounds very much like several other young entrepreneurs your correspondent met while researching this report, such as a Russian who set up a virtual talent agency for models (castweek.ru); an Asian-American electric cellist who teaches people how to make new sounds using a laptop (danaleong.com); and a Nigerian starting a new publishing house for African romantic novelists (ankarapress.com).
Elite youth today are multilingual, global-minded and digitally native; few can remember life before the internet or imagine how anyone coped without it. The best-known of them changed the world before they turned 30, including Facebook’s Mark Zuckerberg, Google’s Sergey Brin and Larry Page, and Instagram’s Kevin Systrom. The global economy works well for such people. Digital startups require far less capital than, say, building a factory, and a brilliant piece of software can be distributed to millions at minimal cost. So today’s whippersnappers of great wealth have made their money much faster than the Rockefellers and Carnegies of old.
But the world of work has been less kind to other young folk. Florence Moreau, a young architect in Paris, had the double misfortune to leave university in 2009, when the world economy was on its knees; and to be French. “I really need a full-time, permanent job,” she says. Under France’s 3,800-page labour code, workers on permanent contracts receive generous benefits and are extremely hard to get rid of. So French firms have all but stopped hiring permanent staff: four-fifths of new employees are on short-term contracts. Ms Moreau has had eight jobs, none lasting for longer than 16 months. With a small child at home, she has to keep looking for the next one. “It’s tiring,” she sighs. One employer suggested that she should become an “entrepreneur”, doing the same job as before but as a contractor, so that the firm could keep her on indefinitely without incurring heavy ancillary costs. She refused.
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