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M. le Président - Merci, Madame QUATREHOMME.
Pour les interventions au nom des groupes, Madame PHILIPPE, vous avez la parole.

Mme PHILIPPE - Monsieur le Président, mes chers collègues, je voudrais m’arrêter sur trois points.
Le premier concerne les dispositifs existants pour lesquels les enseignants nous ont fait des remarques à propos de la difficulté de leur mise en place. Cette année, par exemple, il fallait rendre le 27 mars les dossiers ficelés, censés être des actions mises en place durant l’année scolaire suivante. Or, tout le monde comprend les délais d’instruction des dossiers.
En revanche, il faudrait davantage intégrer les contraintes des établissements. Les enseignants nous disent être dans l’impossibilité trop souvent d’anticiper, car ils ne connaissent pas, par exemple, le niveau des classes de Seconde puisqu’il s’agit d’élèves venant de différents collèges. Comme ces projets doivent être faits en transversalité, ils sont souvent pluridisciplinaires, ce qui est leur richesse. C’est très bien en théorie puisque cela amène les enseignants à travailler ensemble. Néanmoins, pour ceux situés dans des établissements ayant beaucoup de mouvements, la difficulté est qu’au moment où ils sont censés boucler les projets, ils ne connaissent ni leurs élèves, comme je viens de le dire, ni leurs futurs collègues. Beaucoup nous ont dit qu’ils avaient dû renoncer ; de ce fait, soit ils n’ont plus envie de s’impliquer à nouveau, soit ils restent sur des projets assez classiques. C’est un peu dommage !
Tout le monde comprend bien que la Région a besoin de temps pour l’instruction de ces dossiers mais, compte tenu du temps scolaire, les délais sont difficiles à tenir. Sans compter que, pour les établissements, le budget est difficile à prévoir : à l’époque de l’année où ils sont censés boucler les projets, leur dotation est encore inconnue.
Le deuxième point sur lequel je m’arrêterai est essentiel : la Région souligne et met souvent l’accent sur la qualité des repas, etc. Il faut vraiment défendre ce thème et aller encore un peu plus loin en communiquant davantage et en faisant plus encore pour que les lycées fassent venir un nombre plus important de lycéens ayant envie d’aller au restaurant, en chassant cette idée de cantine. Cela permettrait qu’ils aient au moins un repas équilibré par jour, pour certains. Nous demandons que la Région fasse un gros effort sur ces restaurants, avec les dispositifs déjà en place.
Le troisième point a trait à la convention tripartite. Nous n’avons pas l’impression que les proviseurs en aient été informés et il est difficile pour eux d’imaginer conventionner avec leur autorité de tutelle, donc avec leur propre hiérarchie en quelque sorte. Le texte est dense mais malheureusement pas suffisamment clair, ce qui a été relevé aussi par le CESER. Combien d’établissements seraient concernés dans un premier temps ? Ce sont des données qui manquent pour parvenir à décider.
Pour conclure, je voudrais apporter le témoignage de quelques proviseurs. Ces chefs d’établissement m’ont dit qu’ils pensaient avoir davantage d’autonomie. Or, ils ont peur que cela leur apporte des contraintes.
Monsieur le Président, nous voulions ainsi nous faire les porte-parole d’un certain nombre de proviseurs.
Je vous remercie de votre attention.

M. le Président - Merci, Madame PHILIPPE.
Monsieur Charles FOURNIER, vous avez la parole.

M. Charles FOURNIER - Merci, Monsieur le Président.
Chers collègues, le rapport qui nous est proposé découle de la loi sur la refondation de l’école, qui portait en son titre quelque chose d’extrêmement ambitieux, d’ailleurs, mais nous n’aurons pas le temps du débat aujourd’hui : est-il nécessaire de refonder l’école ? Est-ce à dire que ses fondements sont tellement en difficulté ? La question mériterait que nous approfondissions pour ensuite pouvoir échanger plus concrètement sur l’ambition de ces contractualisations.
Un point me paraît important : c’est justement que l’école n’est sans doute pas la cause de tout, que l’école n’est pas la cible de tout et que tout ne se joue pas dans l’école. C’est un peu une dérive actuelle, face à divers événements auxquels nous avons eu à faire face. L’école est traversée par les maux de notre société, c'est-à-dire une société de consommation et où la citoyenneté est en crise ; ce n’est pas le problème uniquement des jeunes mais celui de la société et le nôtre, à tous. Il y aurait un risque de considérer que le seul enjeu se situerait du côté de l’éducation des jeunes ; il me semble que ce sont des sujets qui vont bien au-delà.
Ces contractualisations pourraient être une bonne opportunité pour engager un dialogue nourri avec les lycées et avec l’Académie sur ces questions fondamentales. Il ne peut s’agir, et cela ne peut être suffisant, de juxtaposer notre offre de services aux missions fondamentales du Rectorat et des lycées. C’est l’occasion d’ouvrir un dialogue, chacun dans ses compétences, sur des questions aussi compliquées que celles de la citoyenneté, de la laïcité et de l’égalité qui se jouent au sein de nos établissements.
C’est une démarche volontaire dans laquelle nous nous inscririons avec peut-être plus de force que ce n’est proposé. En tout cas, nous souscrivons à l’idée de nous y engager.
Nous sommes convaincus qu’il faut mobiliser toutes les ressources, et ce, dans un dialogue fécond entre établissements, Académie et collectivités territoriales.
Le rapport parle de réussite éducative. Je voudrais simplement dire qu’elle n’est pas synonyme uniquement de réussite scolaire. Elle a un sens beaucoup plus large :


  • elle est d’abord collective : on ne réussit pas sans les autres, cela s’appelle la solidarité ;

  • elle est aussi individuelle : c’est être au plus proche de son projet.

Tout ne se joue pas simplement dans le lycée : nous avons notre part dans cette réussite.


D’ailleurs, CiT’Lycées, Madame la Vice-présidente, est une forme d’anticipation dans ces démarches de coopération nouvelle voulue par la loi, qui voulait aller plus loin. Nous aurions intérêt à nous inspirer des expériences en cours autour de CiT’Lycées.
Dans son programme de mobilisation sur les valeurs de la République, l’une des propositions de Najat VALLAUD-BELKACEM est justement la mobilisation des ressources des territoires et nous y souscrivons pleinement.
Le rapport affirme vouloir placer la citoyenneté au cœur de ces contractualisations, nous sommes tout à fait d’accord.
Simplement, il y a parfois un sous-entendu au sujet de la citoyenneté, je le redis, portant sur les jeunes qui ne seraient pas des êtres finis et qui mériteraient d’être éduqués pour accéder à cette citoyenneté. Les jeunes siègent parfois dans les conseils d'administration des lycées. Combien de fois s’autorisent-ils à y poser des questions ? Combien de fois, quand ils en posent, ne se font-ils pas rembarrer par des réponses légèrement condescendantes, les remettant à leur place sur fond d’une autorité qui fait souvent bien débat ?
J’étais hier dans un conseil d'administration où le proviseur a accueilli les questions posées par les jeunes, même si elles n’étaient pas toutes très pertinentes, de mon point de vue. La citoyenneté, c’est cela aussi, à savoir nos comportements par rapport aux jeunes, sachant que ce ne sont pas uniquement les jeunes qui sont en jeu dans cette affaire.
Elle renvoie donc implicitement aux jeunes qui ne sont pas citoyens, mais c’est un vrai problème. La citoyenneté est un état qui passe aussi par la quête d’autonomie et c’est sans doute l’une des priorités que nous devrions nous fixer : comment accompagner l’accès à l’autonomie, avant de vouloir éduquer à des valeurs.
Ce qui pourrait être nouveau à travers ces contractualisations, c’est d’aller un peu plus loin sur cet échange. Je voudrais citer trois propositions de sujets qui devraient être un peu au cœur de ces échanges :


  • la quête de l’autonomie, j’en ai déjà parlé ;

  • la citoyenneté, qui pourrait se traduire…



Mme GLOANEC-MAURIN - Monsieur FOURNIER, vous avez dépassé votre temps de parole.

M. Charles FOURNIER - Oui, mais mon groupe ne va pas tout prendre, je vais aller jusqu’au bout.


  • ... au travers de projets très concrets dans les lycées, hors des lycées, au travers d’une vie démocratique à terme et au travers de rencontres avec des acteurs qui, eux, agissent pour la citoyenneté ;

  • l’éducation à la différence, à l’interculturalité, qui me semble être un sujet majeur. On assiste à un glissement vers une vision discutable de la laïcité, vers une vision nationaliste de la laïcité, vers une vision un peu répressive de la laïcité qui, contrairement à ce que dit notre Constitution, prône plutôt le vivre-ensemble. Je suis inquiet d’un traitement que nous pourrions faire de cette question dans les temps à venir.

À travers cela, on pourrait construire un vrai projet éducatif régional, partagé avec les académies et les lycées. On pourrait travailler en profondeur sur ces questions.


Cela supposerait des moyens, mais nous ne sommes pas dans une période permettant d’en imaginer beaucoup. Pourtant, dans l’enseignement agricole, il existe des postes d’enseignement socioculturel et on aurait pu imaginer, par des dispositifs de volontariat (service civique ou autre), appuyer, accompagner des démarches dans les lycées en faveur de ces sujets si importants.
Vous le comprendrez dans mon propos, Monsieur le Président, nous disons « chiche » à ce que propose la loi, à la volonté de « grande mobilisation » ; je reprends des termes qui ne sont pas les miens. Allons-y franchement et acceptons de bousculer peut-être ce que nous faisons, tout comme ce que fait le Rectorat ou le lycée. Sinon, à quoi servirait ce contrat ? À quoi servirait d’afficher une ambition nouvelle pour la réussite éducative ?
Je vous remercie.

M. le Président - Merci, Monsieur FOURNIER.
Monsieur LECOQ a la parole.

M. LECOQ - Merci, Monsieur le Président.
J’ai lu et relu ce rapport, mais l’idée générale de ce contrat ne fait que reprendre les politiques existantes et rien de nouveau à la lecture.
Vous envisagez un scénario pour l’avenir, mais le processus qui s’engage ne sera pas plus éducatif, je crois. Je vous cite : « La Région pourra participer à l’élaboration de contrats d’objectifs tripartites. » Si la loi pour la refondation de l’école encourage ce contrat collectivités/établissements d’enseignement/Académie, elle ne donne pas en échange un mode d’emploi.
Plusieurs questions restent en suspens.
Le contrat doit-il comprendre un volet sur les moyens que chacun met pour parvenir aux objectifs ou bien se concentrer sur les seuls objectifs de la loi pour la refondation de l’école du 8 juillet 2013, qui donne la possibilité à la collectivité territoriale, si elle le souhaite, d’être partie prenante du contrat d’objectifs conclu entre l’établissement public local d’enseignement et l’autorité académique ?
Le contrat d’objectifs tripartite doit rappeler les compétences et les responsabilités de chaque partie mais aussi établir un diagnostic partagé et définir trois à cinq objectifs jugés prioritaires et clairs sur une durée régionale de trois ans, concernant les engagements et les moyens.
Notre groupe, Monsieur le Président, considère que les contrats d’objectifs seraient bien trop lourds à construire s’ils s’ajoutent à d’autres documents.
Il est vrai que notre collectivité, depuis plusieurs années, a engagé dans les lycées plus de 700 millions d’euros en sept ans, sous différentes actions menées : restructurations, mises aux normes, constructions, ce que l’on pourrait appeler des améliorations du cadre de vie. C’est parfait, mais nous ne voyons pas en quoi cette ambition, pour reprendre votre expression, permettrait de faire face à un accroissement de la démographie scolaire, par exemple.
Nous vous le disons, comme je vous le disais au début, ce contrat ne reprend finalement que ce qui a déjà été mené.
Je vous remercie.

M. le Président - Merci, Monsieur LECOQ.
Toujours au nom des groupes, Madame DAUPHIN, vous avez la parole.

Mme DAUPHIN - Monsieur le Président, mes chers collègues, les termes de la loi du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école affirme et réaffirme la responsabilité de notre Région en matière d’éducation. Ils pointent des objectifs en faveur de la réussite éducative, qui ne peuvent être réalisés que par une action complémentaire entre la Région, le Rectorat et les établissements scolaires.
Personne ne perdra son autonomie dans l’histoire, mais tout le monde travaillera main dans la main, car cette contractualisation permettra d’instaurer un cadre dans lequel les acteurs principaux de la réussite éducative travailleront collectivement pour construire un projet éducatif global, s’associeront pour lutter contre les inégalités sociales, scolaires et territoriales et construiront ensemble un service public de l’éducation efficace.
Refonder l’école passe par la mobilisation de tous, par des actions concrètes et le développement de projets qui mettent en avant des valeurs importantes, qui sont celles de notre Région : celles de la réussite de toutes et de tous, de l’émancipation et de la participation des jeunes à la construction de leur avenir.
J’ai entendu déjà les mauvaises langues qui pouvaient lire en diagonal ce rapport et qui pensaient que ce contrat d’objectifs tripartite n’était qu’un contrat qui s’ajoute à d’autres et qui vient complexifier le champ du système éducatif. À ceux-là, je vais répondre que nous sommes l’une des premières Régions à innover dans ce domaine et à mettre en avant ce type de contractualisation. Nous le faisons non pas pour le prestige d’être la première Région à faire cela, mais parce que, en matière d’éducation et de réussite éducative, il faut être innovant et ambitieux, ainsi que s’engager et construire collectivement.
La Région Centre a fait déjà beaucoup en matière de réussite éducative et les actions et dispositifs sont nombreux et effectivement relatés dans le rapport. Pour chacun de ces dispositifs, le travail existe avec nos partenaires mais, au regard de cette contractualisation, nous voulons avoir une vision à long terme qui est celle de concrétiser des projets présentés avec toutes les parties prenantes.
Je ne vais pas vous détailler toutes les actions présentées dans ce rapport mais seulement en cibler une qui démontre l’importance du travail collectif sur un tel sujet.
En tant qu’enseignante, je vais me faire la porte-parole des enseignants et je peux vous témoigner que nous sommes de plus en plus confrontés à des situations de jeunes en grande difficulté scolaire, perdus dans le système, et que l’on appelle « décrocheurs ».
Nous avions l’impression que le dernier gouvernement avait oublié cette question et laissait beaucoup de jeunes sur le côté.
Grâce aux diverses lois adoptées en 2013 et 2014, pour repenser et refonder l’école, cette question de la réussite éducative est mise au centre des politiques et la volonté présentée dans ce rapport n’est pas que l’État délègue ces sujets aux collectivités régionales et se désengage mais, bien au contraire, qu’un travail soit fait de manière collective.
En ce qui concerne l’orientation des élèves et l’accompagnement dans le choix de leurs études, notre collectivité a eu un rôle important. Elle coordonne déjà le Service public régional de l’orientation et initie des actions, comme les forums, pour aider les jeunes à rencontrer les représentants du monde économique.
Dans le cadre de cette contractualisation, la Région souhaite développer la coopération avec les partenaires pour renforcer ses actions, notamment le site Étoile, mais surtout augmenter son implication dans la prise en charge des jeunes confrontés au décrochage scolaire. La Région Centre a déjà mis en place des dispositifs qui font leurs preuves, tels que « Assure ton avenir » et « Assure ta rentrée » mais, afin d’aider ces jeunes décrocheurs de plus en plus nombreux, le travail en équipe avec les enseignants, le Rectorat et les représentants des collectivités est fondamental. Il permettra de préciser les actions nécessaires et sur lesquelles il faut mobiliser l’attention de tous pour la prise en charge des jeunes concernés.
Pour que notre politique serve aux publics que nous ciblons, il faut proposer à aller chercher tous les acteurs concernés par cette réussite éducative, afin qu’ils se saisissent des dispositifs à partir des valeurs qui les fondent. C’est le sens de ce rapport.
Enfin, cette contractualisation s’inscrit dans une démarche participative. Je sais que ce mot peut faire peur à certains, mais il prend tout son sens quand on parle de réussite éducative. Notre ambition affichée, et qui apparaît dans ce rapport, a toujours été de rendre les jeunes acteurs de leur orientation et de leur avenir, qu’ils prennent toute leur place dans les instances, dans les lycées, dans les conseils d'administration et dans tout ce qui existe dans le domaine pédagogique. Cela passe par l’engagement des jeunes au sein des établissements et la volonté des trois parties prenantes de cette contractualisation de considérer l’engagement citoyen comme facteur de réussite éducative. Cela passe par des projets montés au sein des établissements, inscrits dans une démarche de dialogue, de concertation, de confiance entre notre collectivité, le Rectorat et tous les acteurs éducatifs et qui favorisent l’égalité des chances, la solidarité, l’émancipation, l’accès à tous à la culture et au sport, les valeurs de solidarité, de responsabilité et de tolérance.
Je finirai en vous rappelant simplement que de nombreux dispositifs proposés par la Région ont prouvé qu’ils allaient dans le sens de la réussite éducative.
Nous souhaitons partir de ceux-ci et des idées de toutes les parties prenantes pour qu’à travers cette contractualisation, nous collaborions de manière permanente et pertinente, afin de faire réussir les jeunes de chaque territoire de notre région.
J’espère qu’au sein de cet hémicycle, vous serez nombreuses et nombreux à soutenir cette démarche collective.
Je vous remercie.

M. le Président - Merci, Madame DAUPHIN.
Madame QUÉRITÉ a la parole.

Mme QUÉRITÉ - Monsieur le Président, chers collègues, ce rapport s’appuie sur la loi du 8 juillet 2013 qui vise à élever le niveau de connaissances, à réduire les inégalités sociales et territoriales et à permettre la réussite scolaire et éducative des jeunes.
Cette convention tripartite qu’il nous est proposé d’adopter a pour but de répondre aussi aux problématiques posées et de mettre en place des dispositifs d’accompagnement pédagogique et éducatif.
Cependant, à mon sens, les objectifs ne sont pas clairement définis : place de l’État ? De la Région ?
L’école tient une place importante pour l’avenir de notre pays. Un projet d’école est un projet de société, de la société que nous voulons. Cela pose évidemment la question des politiques austéritaires, appelées pudiquement « contraintes ». La culture et l’éducation populaire ont abandonné les territoires les plus fragiles. Aussi, l’école, qui est un levier essentiel d’émancipation, doit être au cœur des priorités, car l’éducation à la culture, à la citoyenneté et à l’environnement fait partie de la culture scolaire.
Travailler à un autre avenir pour l’école, c’est renforcer les services publics, c’est une politique ambitieuse de formation et de qualification. C’est pour cette raison que l’accès à l’éducation ne peut dépendre des ressources des communes et des régions dans lesquelles on vit, qui mettent en danger l’égalité de traitement des citoyens.
Cette convention affirme occuper une place entière dans le système éducatif. Il me semble y avoir une contradiction avec la volonté que nous avons de réduire les inégalités sociales et territoriales. De plus, il est bon de souligner que la pédagogie est l’affaire de l’État.
Ce dont nous avons besoin dans nos lieux d’éducation et de formation, c’est :


  • de mixité sociale : pour cela, il faut rétablir une carte scolaire contraignante ;

  • d’enseignants et de personnels d’éducation nombreux, avec une formation de haut niveau.

L’Éducation nationale peine à recruter. Il est urgent de redonner du sens aux métiers de l’éducation en augmentant les salaires, en repensant la formation initiale et continue, en instaurant un pré-recrutement pour une entrée progressive dans le métier.


Nous avons besoin d’une école qui construise, une école commune de haut niveau pour toutes et tous.
L’autonomie toujours plus grande pour les établissements est un piège. Loin de répondre aux difficultés scolaires, elle creuse les inégalités, comme je le disais plus haut, et ce contrat tripartite augmente l’autonomie des établissements.
Oui, notre Région a fait beaucoup pour ses lycées et continue à faire beaucoup, en matière de cadre de vie et de restauration, par tous les dispositifs d’aide aux lycéens et aux familles mis en place qui fonctionnent.
J’écoutais Madame PHILIPPE qui faisait remonter quelques questionnements des proviseurs. Dans les trois lycées que je suis attentivement, je n’ai que des compliments et de la satisfaction de leur part et de celle des parents d’élèves pour la place et la politique que nous menons au sein de nos lycées.
Pour combattre les méfaits de la crise qui sévit et qui est, à mon sens, le cœur des difficultés que nous rencontrons avec les familles et les jeunes, si nous voulons une politique d’éducation efficace qui réponde à l’enjeu que nous nous fixons, à juste titre, d’avoir une école de haut niveau, à l’image de notre pays, il nous faut une politique globale qui traite l’école mais aussi, en amont, traite le très grand désarroi des familles et leur pauvreté.
Cette convention va exister. Nous la voterons, mais je tiens à dire qu’elle n’est pas à la hauteur des moyens à mettre en place pour une réelle réussite scolaire.
Merci.

M. le Président - Parfait. Nous ouvrons le débat général.
La première intervenante sera Madame RENIER qui a la parole.

Mme RENIER - Merci, Monsieur le Président.
Mes chers collègues, vous le savez sans doute, les jeunes Français, à l’occasion des Journées de défense citoyenne, sont soumis à des tests de lecture et de compréhension de textes. Le résultat au niveau national est le suivant : 9,60 % d’entre eux ont des difficultés de lecture, qui engendrent immanquablement des problèmes d’insertion.
Lorsque l’on regarde les résultats de plus près, on s’aperçoit que, dans mon département (le Cher), 12,30 % des jeunes sont en difficulté, soit presque 3 points de plus, et nous sommes suivis de près par l’Indre qui est à 12 %. Ces chiffres figurent sur le site de l’Éducation nationale et vous pouvez facilement les vérifier, comme moi.
Nous ne pouvons évidemment pas nous satisfaire d’un tel résultat.
Le titre de ce rapport commence par « ambition régionale en faveur de la réussite éducative ». Peut-on parler sereinement de réussite éducative et de réduction des inégalités sociales, alors même qu’en région Centre, pour deux départements sur six, le taux d’illettrisme est bien supérieur à la moyenne nationale ?
Alors oui, il faut travailler avec les autorités académiques et les établissements, mais l’urgence est d’inventer avec eux des dispositifs efficaces pour lutter contre ces difficultés et donner à ces jeunes un niveau correct de lecture et de compréhension de notre langue, afin qu’ils aient des perspectives d’avenir.
Alors oui, il faut être innovant et ambitieux mais pour tous les jeunes et notamment les plus fragiles.
Je vous remercie.

M. le Président - Merci, Madame RENIER.
Madame GLOANEC-MAURIN a la parole.

Mme GLOANEC-MAURIN - Merci, Monsieur le Président, mais il faut que vous me surveilliez !
Monsieur le Président, chers collègues, dans cette période où nos valeurs ont été interpellées et où nous sommes questionnés sur l’apprentissage à la citoyenneté, les dispositifs d’éducation, déjà évoqués précédemment, que la Région a mis en place depuis de nombreuses années, prennent tout leur sens. Il ne s’agit pas, pour notre collectivité, de se substituer aux équipes pédagogiques pour l’éducation formelle mais, au contraire, d’apporter la possibilité aux enseignants et aux jeunes d’accéder aux pratiques qui complètent le programme d’enseignement général, technique ou professionnel.
Aussi, la possibilité donnée par cette présentation du rapport et par la loi de juillet 2013, de conventionner avec les établissements publics d’enseignement, permettra sans aucun doute de pérenniser des projets dans les lycées avec lesquels nous travaillons déjà régulièrement, quel que soit le dispositif choisi par les enseignants et les équipes de direction. Je cite plusieurs dispositifs mais pas tous : CiT’Lycées, « Aux arts, Lycéens et Apprentis ! » et « Parcours d’Europe ».
Je voudrais vous dire un petit mot sur « Parcours d’Europe » qui réunit sous la même bannière tous les dispositifs de mobilité pour la jeunesse. C’est une politique qui touche entre 10 000 et 14 000 jeunes par an. Je vous assure que les restitutions faites de cette mobilité à chaque retour d’un déplacement font l’objet de beaucoup de commentaires positifs lorsque les uns et les autres, conseillers régionaux, nous avons le plaisir de remettre une attestation, qui s’appelle « attestation parcours d’Europe » et qui valorise ces déplacements.
Ce sont des retours positifs car chaque groupe concerné témoigne des effets de camaraderie. J’insiste sur ce mot parce que c’est une découverte parfois lors de ces moments de déplacements, renforcée par des expériences aussi fortes que la découverte d’un autre pays, d’une autre culture. C’est donc un soutien à l’apprentissage du vivre-ensemble et à l’ouverture à l’autre qui est salué par les jeunes et par les enseignants.
Lorsqu’il s’agit d’un stage individuel, c’est aussi l’effort d’appréhender l’inconnu loin de chez soi et, pour chaque jeune, c’est une appropriation d’un espace possible plus large de vie professionnelle, loin, à l’étranger.
Vous voyez que l’aide de la collectivité régionale à cette mobilité ne se limite pas à un soutien financier mais provoque réellement des situations d’apprentissage, de citoyenneté et de vivre-ensemble. Nous avons d’ailleurs enrichi le dispositif par des conférences sur l’histoire européenne transmises par vidéo dans les lycées, car il faut comprendre, au-delà des institutions, ce qui rassemble les peuples et ce qui les unit.
Je profite de cette intervention pour vous faire part d’un projet de coopération avec nos partenaires allemands : le ministère de l’Éducation du Land de Saxe-Anhalt et le Rectorat de la Région Centre-Val de Loire. Il s’agit d’un programme de pédagogie sur la mémoire de la Shoah et l’éducation à la paix. Cela fait partie des dispositifs que nous mettons en place.
Je vous invite à découvrir les actions de ce très beau projet que nous portons avec fierté.
Cette action trouvera toute sa place dans les conventions à venir et participe avec force à l’éducation à la citoyenneté.
Vous voyez que le rapport que nous présentons aujourd’hui place vraiment toutes les actions mises en place par la Région dans le rythme et dans l’effort qui sera fait pour accompagner les établissements dans une éducation à la citoyenneté et au vivre-ensemble.

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